Désir de retour au calme dans une petite crique discrète et difficile d’accès. Aussi loin que possible de la civilisation en ébullition. A part moi, il n’y avait pas âme qui vive aux alentours, pas même dans cette eau d’une limpidité pourtant si cristalline. Derrière moi dévalait d’une colline, un torrent d’eau douce mais bouillonnante d’impatience de se précipiter dans la mer. Lorsque j’ai posé un pied au fond de l’eau, c’est avec une élégance spectaculaire qu’elle s’est subitement floutée de sédiments déposés là en abondance. Pourtant, pas le moindre petit poisson à portée de vue. Et aucun oiseau. Pas trace d’un seul insecte. Aucune pollution humaine visible non plus. J’ai supposé qu’à cet endroit la salinité anarchique de l’eau pouvait en partie être responsable de cette absence apparente de biodiversité et que l’intrigue de la chaine alimentaire s’était chargée du reste. J’avais longuement exploré ce splendide espace, inondé d’une grande sérénité. Ce lieu m’avait pourtant également frappé de l’une de ces étranges impressions d’être le dernier survivant…
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