Category Archives: Accrochages

Routine interdite !

Je ne sais pas vraiment pourquoi

Mais je n’aime pas les répétitions à gogo

Et n’apprécie guère les routines du quotidien

Je suis réfractaire aux habitudes qui s’installent

Intolérant aux petites manies et aux vieilles rengaines

J’évite de me laisser aspirer dans une boucle sans fin

M’évade volontiers hors de ma zone de confort

Pour visiter ma curiosité et tous ses espaces à défricher …

Mais je suis sûr que toi, je t’aimerai toujours aussi fort !

Que c’est une constante valable jusqu’à mon dernier jour

Qu’une telle passion mérite des concessions

Ainsi qu’une fidélité à toute épreuve.

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99.9 kg de popcorn

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Ses amis félins trouvent facilement leur confort et leur bonheur en s’installant dans n’importe quelle boîte en carton. Alors pourquoi pas lui ?

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C’est au cours d’un voyage métaphysique et symbolique que j’ai griffonné ce croquis portant sur notre effarante aptitude à être spectateurs de multiples désastres et atrocités en grignotant notre portion géante de popcorn. Et qu’ensuite, nous parvenions rapidement à retrouver notre sérénité en nous reposant dans le premier abri disponible …

Et moi, c’est en esquissant ce personnage bienheureux assoupi dans sa boîte de snacks, que j’ai neutralisé un coup de cafard consécutif au paquet d’horreurs auxquelles je venais d’assister à l’écran. Une méthode efficace en peu de temps : Bon allez, je me charge de me concocter un happy end et à demain, pour d’autres monstruosités !

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Je rêverai encore, quoi qu’il en coûte !

Un article de presse m’a révélé qu’il serait enfin temps pour moi de valider mon appartenance à la catégorie des petits rêveurs ! Cette annonce par écrit de ma relégation en deuxième ligue m’a passablement contrarié ! (Grrr)

Je me trouvais prisonnier d’un déni total, empêché de me rendre à l’évidence : Mon abonnement historique à la division des grands rêveurs devait être résilié et la perspective d’un retour rapide dans l’élite de la discipline, considéré comme hautement improbable…

Jadis, une journée entamée par les récurrences d’un rêve memorable, s’accompagnait automatiquement d’une sensation de plaisir intense. Et la tentation d’y retourner pendant qu’il était encore chaud, restait l’une des exigences de base du métier.

Étrangement, je reviens de la plupart de mes rares cauchemars avec cette même sensation de plénitude : Si l’action qui s’y déroulait finissait par partir en vrille, c’est l’impression de bonheur contemplatif portant sur la richesse et l’originalité du théâtre des opérations qui me comble et me fascine. C’est ainsi que J’ai découvert qu’un architecte, un paysagiste et un urbaniste “sommeillent” en moi. Mais aussi qu’ils préfèrent disparaitre au moment de la relève, me laissant incapable de les recontacter pour réaliser tout autre projet collaboratif durant la journée.

Au fil des années, j’ai compensé mon déficit croissant d’escapades oniriques en bricolant des scènettes picturales ou graphiques et en imaginant des histoires à dormir debout. C’est une activité qui prend forme dans le même créneau horaire que les rêves qui ne s’effacent pas tout de suite et qui me procure tout autant par la suite, cette précieuse sensation de bien-être intérieur durable.

La nuit, j’avais déjà du renoncer à mon pouvoir de voler comme un oiseau et le jour, du laisser mes fréquentes impressions de déjà-vu se volatiliser… Mais je continuerai à rêver, coûte que coûte…

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Une Kaiser Manhattan de 1953 ( aucun rapport avec le texte )

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Pèche en eaux troubles

-Salut ! … Ça mord ?

-Bonjour ! Depuis ce matin, pas trop non …

-C’est à la mouche que vous péchez ?

-Non, à la carotte

-Ah bon ? Ça appâte du poisson ça ?

-Oh je ne sais pas Monsieur. Moi je pèche le lapin. Mais il n’y en a plus beaucoup !

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Miroir, ô mon beau miroir : Dis-moi tout !

Le miroir de ma salle de bains fait maintenant vraiment partie des meubles…

Avec le temps il est devenu très consensuel. Je le suspecte d’avoir renoncé à exercer toute la palette de ses compétences critiques et qu’au mieux, il se contente de sauver les apparences. Il n’est plus que le reflet de lui-même, le pauvre !

C’est le miroir d’une autre salle d’eau qui m’a révélé l’abdication du mien : Suite à une série d’observations, c’est sans complaisance qu’il m’a délivré un blâme portant sur l’ensemble ma coiffure !

C’est donc coiffé d’une capilature à priori moins inélégante que je suis retourné faire face au verdict de la glace sévère, avec l’espoir d’un renvoi d’image plus irréprochable de ma personne.

Le pointilleux miroir m’a inspecté de haut en bas et a fini par me convaincre de me soumettre dans les plus brefs délais à une pesée. Une mesure d’ordinaire effectuée avec une périodicité quinquennale, un rythme autrefois largement suffisant.

De retour à mon domicile, j’ai récupéré le pèse-personne mécanique historique hérité de mes ancêtres au fond de mes oubliettes, pour constater que j’avais bel et bien forci et accumulé des réserves. (Probablement en vue d’augmenter mes chances de survie durant l’hiver rigoureux qui s’annonce.)

Puis, c’est encore le miroir draconien qui a mis en doute la précision de mon dispositif présumé obsolète, m’indiquant la disponibilité sur place d’un appareil de référence. (Un modèle éprouvé et en activité, selon mes estimations, depuis près d’un demi-siècle.)

Et c’est à pieds joints avec une grimace appropriée que je me suis pris un autre supplément de cinq à six kilos dans les gencives !!!

Petit à petit, je prenais conscience que je devais être en visite dans la salle de bains de mes cauchemars !

Epilogue :

Ce matin, dans le but d’écarter le moindre doute, j’ai investi dans un pèse-personne électronique assumant une marge d’erreur de 100g. Et il s’avère comparativement que c’était mon illustre antiquité qui révélait ma progression avec le plus d’exactitude !

En même temps, je viens aussi de perdre cinq à six kilos en une seule nuit et de réaliser qu’au départ, ma coiffure précédente n’était sans doute pas aussi repoussante que ça …

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Bisbille de cabinets

Un avocat du barreau avait une dent contre son dentiste !

Quand ce dernier affirmait n’avoir jamais été un mordu dudit magistrat.

C’est qu’il lui arrivait de le sommer sans ménagement de montrer les dents

Ravi de pouvoir lui ôter tous les mots de la bouche avec ou sans anesthésie.

C’est qu’il pouvait aussi ramener sa fraise lorsqu’il était pétrifié, sans défense

Se permettant même ouvertement de l’accuser d’arracher plus de dents que lui.

Il se chargeait de lui rappeler son choix entre tenir sa langue ou garder le silence

Se régalait en commentant la qualité discutable de ses pièces à conviction.

Il se hasardait à émettre des jugements de nature à le faire grincer des dents !

Allait même jusqu’à le piquer là où ça fait mal à lui en déchausser les gencives…

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Une curieuse audience sortie de nulle part et qui ne repose sur rien :-/

Une mise à l’index

Samedi passé à l’aube, c’était loin d’avoir conscience du danger auquel il s’exposait en participant à une préparation de sacs destinés à partir au point de recyclage, que mon brave index droit de droitier a été la victime d’une horrible attaque !

Le coupable du méfait, qui se cachait au milieu d’objets contondants, a frappé par surprise, infligeant à ce pauvre membre stratégique mais sans défense, une large et profonde entaille transversale.

L’auteur de la blessure n’était autre qu’une feuille de papier d’apparence innocente, armée contre toute attente d’un bord aussi tranchant qu’un scalpel.

Désormais envahi par les flammes de l’enfer, il lui était devenu impossible de pianoter du texte sur un clavier physique. Il lui était difficilement envisageable de pouvoir titiller des scrolls sur une roulette de souris informatique. Même l’idée de devoir aller swiper la surface d’un écran tactile lui était devenu insoutenable…

Heureusement qu’il me restait encore en réserve quelques-uns de ces doigts qui trainaient au fond d’une poche pour tenter de faire un petit dessin avec ma dernière main valide.

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Les meilleurs selfies du siècle

Ce n’est pas souvent que je dégaine mon smartphone pour faire un selfie, mais quand ça m’arrive, c’est avec la ferme intention de révolutionner le genre et de rompre avec les dictats de la mode.

Mon intention n’était pas de chiper une bonne idée à une influenceuse, mais remarquez qu’ici, pas de guest star invitée à faire une quelconque singerie devant l’objectif. Pas de signe de victoire autoproclamée ni autre lamentable gesticulation des mains. Aucune maltraitance animale à déplorer. Pas de bouche en cul de poule ou de grimace à bec de canard à regretter. Pas de langue pendante puérile ou inutilement agitée à l’air libre. Absence totale de délire cosmétique et décoratif et même pas un tout petit doigt farfouillant le fond d’une narine à se mettre sous la dent.

C’est LE concept sobre, authentique, efficace, sans retouches et surtout, il est hyper-durable.

Faites péter les likes !

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Le Tétardosaure

C’est sur une plage discrète qu’un estivant aurait récement découvert le seul spécimen fossilisé connu à ce jour du “Tétardosaure“. Il s’agirait d’une créature à l’aise en milieu aquatique qu’on peut qualifier de préhistorique, ayant vécu à l’ère du Crétacé supérieur.

Selon les paléonto-spécistes, il s’agirait bien ici d’une bête curieuse encore au stade semi-larvaire. Probablement l’un des premiers spécimens de pré-amphibiens dont les évolutions actuelles sont plus connues sous la dénomination de “princes charmants“. Les pattes postérieures de cet aspirant crapaud vilain mais charmant, n’apparaissaient que beaucoup plus tard à un stade ultérieur de son développement, entre sa puissante queue natatoire et ses vigoureux membres antérieurs palmés.

Ces bestioles semblent avoir été inventées par dame nature, avec l’intention de favoriser un accès rapide de cette espèce à leur processus de reproduction.

Ce n’est qu’une fois biologiquement paralysé par simple contact salivaire sur des écailles sensitives situées entre ses deux globes oculaires que l’animal se métamorphosait sous les yeux de sa proie, en n’importe quelle autre créature irrésistible, faisant preuve d’une faculté d’adaptation inégalée à ce jour.

C’était peut-être un autre de ces projets un peu foldingue imaginés par dame nature qui aurait malheureusement fini par capoter, à la suite d’une pluie de météorites suivie d’une ère glaciaire qui n’était pas prévue au programme.

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Un délire paléontologique en cours de finalisation. 

Ma contribution traditionnelle d’octobre

C’est le meilleur moment de l’année pour réveiller des momies, narguer des fantômes, agacer des sorcières, exhiber des monstres, exciter des zombies, se foutre la trouille et sculpter des citrouilles.

C’est aussi la période idéale pour apprécier à sa juste valeur la prouesse que représente le tissage méticuleux d’une toile d’araignée et pour succomber à la beauté sous-jacente du chant des corbeaux.

Cette année ma contribution sera rebondissante mais minimaliste.

C’est dans le but de mettre un terme à l’escalade de l’effroi et de favoriser un retour à des angoisses simples. Et aussi parce que j’ai découvert depuis peu que j’aimais dessiner des créatures monstrueuses toute l’année, ce qui réduit la pression sur le niveau de performance à atteindre en octobre.

Voilà ! J’espère que cette effrayante balle de ping-pong vous filera la chair de poule !

La nostalgie de la nostalgie

J’ai réalisé qu’avec les années, je me sentais de moins en moins nostalgique !

Alors que je m’attendais à ce que ce soit le contraire…

Devrais-je m’en inquiéter et ne pas le prendre à la légère ?

Pour en savoir plus, je vais mettre cette série de post-It aide-mémoire bien en vue et au frais sur la porte de mon réfrigérateur et mener ma petite enquête…

Idéalement, il serait préférable de disposer d’une machine à remonter le temps pour faire mes recherches. Mais dans un premier temps, je vais me contenter d’investiguer avec les moyens du bord en restant dans l’instant présent.

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Formulaire d’enquête

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Le “Bon Vieux Temps” pour toi c’était :

Quand ? :

Comment ? :

Où ? :

Pourquoi ? :

Avec qui ? :

Autres remarques, critères et appréciations :

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*1) Il est autorisé de remplir plusieurs formulaires par personne

*2) Nous déclinons toute responsabilité dans les cas de crise de mélancolie, de déprime ainsi que de toute autre réaction suivie d’effets indésirables dégoulinant de la lecture de cet article.

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Le post-It Bonus, à coller par exemple dans l’agenda courant

En flagrant délire

-Et ton épouse, elle se porte bien elle-aussi ?

-Oui, aux dernières nouvelles du moins. Mais peut-être n’as tu pas encore eu vent de la nouvelle : Nous avons divorcé !

-Mais non ?! Tu m’en vois sincèrement désolé ! Mais que s’est-il passé ? Si ce n’est pas chose trop indiscrète de te le demander …

-J’ai tout d’abord constaté qu’elle était à l’origine de nombreuses dépenses inhabituelles. Et ensuite, j’ai trouvé très louche que pour aller faire du shopping en ville, elle ne se serve plus que du SUV familial plutôt que de sa citadine compacte. Et elle se faisait coquette, en plus. Peu à peu, ses sorties hors du domicile ont commencé à se multiplier et à se prolonger. Alors pour découvrir le pot aux roses, j’ai engagé un détective privé pour qu’il se charge discrètement de la prendre en filature

-Aïe mon pauvre ! Tu suspectais donc une aventure extraconjugale ?

-Affirmatif ! Mais ce que je comprends mal au final, c’est que son soupirant là, ce n’était ni un bad boy irrésistible et fauché, ni un bellâtre charmeur et sans-le-sou. Et pourtant, elle l’avait déjà quasiment recouvert de pièces d’or, ce larron opportuniste  !!!

-Mais as-tu tenté d’en discuter avec elle ? De la retenir ? De la reconquérir ?

-J’ai absolument tout tenté, cher ami ! Arguments en béton et photos compromettantes à l’appui ! Mais hélas, ce ne furent que démarches sans succès : l’asticot s’était déjà installé dans la pomme !

-Tu veux dire que ton détective était parvenu à les surprendre en flagrant délit ?

-Oh que oui ! Et à pas moins de cinquante reprises. Et tiens toi bien, c’était un peu comme si elle avait cherché à me pourfendre le cœur, mais ces rapports tactiles et tarifés, c’était avec un parcmètre qu’elle les partageait ! Et toi aussi tu le sais bien, à quel point je les déteste, ces saletés qui par les temps qui courent, poussent comme des champignons un peu partout…

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Le dresseur de puces

Avant de jongler avec des plumes et des crayons, j’ai été dresseur de puces. De minuscules bestioles qui n’ont pas été faciles à apprivoiser. Des créatures plus complexes qu’elles n’en avaient l’air et avec qui, il était pour moi loin d’être évident d’entrer en bonne communication.

J’allais devoir m’introduire dans leur microcosme et acquérir de la technique. Tout apprendre de leur anatomie. M’enquérir de leur savoir-faire et m’intéresser à leurs personnalités.

C’était une activité passionnante, même s’il m’est arrivé de jongler avec des dizaines de points d’interrogation en simultané pour n’obtenir qu’un petit bond en avant. Et le plus souvent, c’était encore moi le dompteur, qui alignais des séries de sauts désordonnés dans ma cuisine…

Il pouvait arriver comme ça sans raison qu’au milieu d’une représentation, elles me plantent-là, interrompant brutalement leur numéro ! Ou alors que subitement elles aient un coup de folie et adoptent un comportement anarchique inattendu.

Alors j’ai évalué l’éventualité d’adopter un chien. C’est bien connu, les puces ça apprécie de se défouler sur des chiens ! J’avais pensé qu’à cette condition peut-être, elles arrêteraient de me lâcher sans prévenir en plein spectacle au moment où il commençait à être rôdé…

Puis un jour, j’ai déniché une variété de puces qui étaient livrées avec le chien. Je n’étais donc pas le seul saltimbanque qui avait du mal à faire régner l’ordre absolu sans sa petite troupe. C’était un détail intéressant et amusant. Une sorte de revanche : C’est un chien de garde qui répondait au nom de Watchdog qui était cette fois installé dans la puce et non le contraire !

Et si la puce se mettait en tête de ne pas obéir au doigt et à l’œil du dresseur et à la vigilance du chien de garde, c’était le chien qui en toute discrétion, lui montrait les crocs et le programme pouvait reprendre comme il avait déjà été maintes fois répété….

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Note : Cet article n’est que le récit du chemin tortueux qui m’avait mené vers le dessin de l’article suivant

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Anatomie et portrait de l’une de mes puces à chien, fabriquée à base de sable :

( Un document qui date de 2002 )

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