Category Archives: Abordages

Je rêverai encore, quoi qu’il en coûte !

Un article de presse m’a révélé qu’il serait enfin temps pour moi de valider mon appartenance à la catégorie des petits rêveurs ! Cette annonce par écrit de ma relégation en deuxième ligue m’a passablement contrarié ! (Grrr)

Je me trouvais prisonnier d’un déni total, empêché de me rendre à l’évidence : Mon abonnement historique à la division des grands rêveurs devait être résilié et la perspective d’un retour rapide dans l’élite de la discipline, considéré comme hautement improbable…

Jadis, une journée entamée par les récurrences d’un rêve memorable, s’accompagnait automatiquement d’une sensation de plaisir intense. Et la tentation d’y retourner pendant qu’il était encore chaud, restait l’une des exigences de base du métier.

Étrangement, je reviens de la plupart de mes rares cauchemars avec cette même sensation de plénitude : Si l’action qui s’y déroulait finissait par partir en vrille, c’est l’impression de bonheur contemplatif portant sur la richesse et l’originalité du théâtre des opérations qui me comble et me fascine. C’est ainsi que J’ai découvert qu’un architecte, un paysagiste et un urbaniste “sommeillent” en moi. Mais aussi qu’ils préfèrent disparaitre au moment de la relève, me laissant incapable de les recontacter pour réaliser tout autre projet collaboratif durant la journée.

Au fil des années, j’ai compensé mon déficit croissant d’escapades oniriques en bricolant des scènettes picturales ou graphiques et en imaginant des histoires à dormir debout. C’est une activité qui prend forme dans le même créneau horaire que les rêves qui ne s’effacent pas tout de suite et qui me procure tout autant par la suite, cette précieuse sensation de bien-être intérieur durable.

La nuit, j’avais déjà du renoncer à mon pouvoir de voler comme un oiseau et le jour, du laisser mes fréquentes impressions de déjà-vu se volatiliser… Mais je continuerai à rêver, coûte que coûte…

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Une Kaiser Manhattan de 1953 ( aucun rapport avec le texte )

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Un véritable moulin à paroles

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Je suis généralement assez admiratif de ceux et celles qui excellent dans l’art oratoire. Cette appréciation est simultanément et intimement liée à ma capacité de lecture des visages, donc à ma perception des signaux naturels qui éventuellement transparaissent de celui de l’orateur ou de l’oratrice.

J’ai constaté qu’une grande éloquence dans un discours auquel j’assiste, pouvait parfois être hypnotisante au point de me laisser happer ou séduire par sa forme, plutôt que par son fond.

Aussi, m’exposer à une surabondance de discours et de prises de position sur un même sujet, s’avère parfois également être contre-productif sur le fond.

Alors, depuis que les mensonges, la propagande et les manipulations sont devenus légions et monnaie courante, j’ai été contraint d’ajuster en conséquence, le diapason de mon scepticisme ! Et bim !

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Voilà, c’était une simple réflexion faite à chaud à partir du repêchage de ce dessin. C’est aussi à ce genre de méditations constructives que doit me servir cet espace libre de toutes frivolités... 😉

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Bienvenue sur mon île ! [1]

En cas de naufrage :

1. Parquez votre embarcation sur l’emplacement prévu à cet effet.

2. Dirigez-vous vers le parcmètre et acquittez-vous de la taxe de stationnement.

3. Ne gaspillez pas un temps précieux à chercher de l’aide : cette île est inhabitée !

4. Pas de panique, vous ne serez pas dérangé : Prenez conscience que cette île n’appartient à personne d’autre qu’à vous et que dès votre arrivée, elle n’est plus répertoriée sur les cartes comme étant déserte et inexplorée.

5. Prenez quelques photos souvenir, mais oubliez les réseaux sociaux et les échos du reste du monde : Ce coin de paradis est à l’abri de toutes communications anxiogènes et est isolé des réseaux de téléphonie.

6. Dans le cas où une opportunité de sauvetage resterait ou devenait une option souhaitée, enclenchez l’illumination du grand panneau SOS de la plage. Un commutateur se trouve sur la console de commande centralisée de l’île.

7. Ne touchez pas aux noix de coco qui trainent un peu partout. Il s’agit d’éléments de décor artificiels.

8. Rendez vous sans attendre dans l’espace détente. Le grand réfrigérateur y est généreusement garni d’une sélection des meilleurs jus de fruits frais en bouteilles.

9. Servez-vous votre cocktail de bienvenue.

10. Prenez le bloc note et le stylo à bille qui se trouvent sur le bar. Rédigez tous les messages manuscrits qui vous passent par la tête. Encapsulez les plus importants dans les bouteilles vides.

11. Jetez les bouteilles à la mer en leur souhaitant bon voyage.

12. Localisez le local de stockage du matériel sur le plan de l’île et allez voir sur place : Tout l’équipement dont vous pourriez avoir besoin durant votre séjour est fourni avec l’offre de base.

13. Étudiez en détail le plan de l’île et remarquez qu’aucun trésor de pirates enfoui n’y est répertorié. Il est de ce fait inutile de vous fatiguer à dégrader ce paysage de carte postale en y creusant inutilement des trous un peu partout.

14. Profitez pleinement de cette déconnexion d’avec toute forme de toxicité sociétale. Appréciez toute l’étendue du forfait illimité de votre liberté. Goûtez au naturel et au calme. Abandonnez-vous à tous les privilèges que peut vous offrir un tel endroit.

15. Et maintenant, à vous d’écrire la suite du programme…

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Un jour peut-être, une île déserte ne suffira plus.
Il s'agira de chercher une île déserte qui se trouve sur une 
planète déserte, elle même située dans un recoin inexploré 
d'une galaxie quasi-déserte...

L’oiseau rebelle

J’avais déjà entendu dire dans une fiction, que l’amour était dans la prairie.

Avec mon bâton de pèlerin nous avions trouvé la motivation de nous y promener…

Mais je n’avais pu y cueillir d’autre belle plante que quelques fleurs de printemps.

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Un paysan du coin m’avait raconté que selon lui, l’amour était dans la forge.

Alors j’avais choisi d’en visiter quelques-unes, mais elles n’étaient plus en activité…

Je n’y avais d’ailleurs déniché d’autre trophée qu’un vieux fer à cheval rouillé.

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Un explorateur m’avait confié qu’il devait sans doute se trouver dans la jungle.

Alors j’étais parti m’aventurer dans le moins inaccessible des maquis inexplorés…

Mais ce paradis de sélection naturelle n’a pas pris la peine de me sélectionner !

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J’en suis revenu à cette idée qu’il ne pourrait être ailleurs que sur une plage ensoleillée.

J’avais entrepris de fouler des kilomètres de sable le long de la frontière des vagues…

Sans y faire la rencontre d’une navigatrice conquérante ni celle d’une sirène tentatrice !

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C’est un pigeon voyageur qui avait fredonné que l’amour est un oiseau rebelle !

Alors je m’étais mis en tête de me donner les moyens d’apprendre à voler….

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Un drôle d’oiseau rebelle

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La seconde impression

L’autre jour, j’ai lu quelque part dans un extrait d’interview, qu’une actrice célèbre aurait déclaré qu’elle ne pouvait presque plus offrir de première impression. En gros, que ceux qui avaient déjà fait sa connaissance par écrans interposés, se seraient forgés une opinion quasi-définitive à son sujet.

Ma première impression de cet article a été qu’elle avait plutôt eu le fin nez de procéder à des tirs groupés de premières impressions, sans forcément avoir a y être confrontée en personne. Qu’ensuite les premières impressions réussies se sont naturellement regroupées en fans clubs ou en autant de terrains conquis. Qu’ainsi, un premier tri efficace à large échelle avait été effectué. Que tout cela à mon sens, avait toutes ses chances d’être un bon concept.

Suite à cette première analyse rapide, sa déclaration est allé garnir la pile des sujets de réflexion en attente.

Il y a eu cet autre jour où j’ai fait la découverte du poisson-spatule. Il était en suspension derrière un écran de verre et me fixait de son œil critique. Comme son nom le laisse supposer, cette espèce a été affublée entre ses yeux d’une longue spatule, qui mesure un bon tiers de sa longueur. Pour être honnête, ma première impression a été que c’était sans doute là, un poisson du vendredi. Non pas celui du jour où on serait tous éventuellement censés en consommer, mais celui du designer épuisé par la masse de travail accompli, se voyant tuer du temps sur un projet lambda en attendant son départ en week-end.

Serait-ce là le fruit d’une tentative de mutation qui aurait mal tourné ? Est-il un exemplaire unique dont la malformation aurait provoqué le rejet des siens ? Mais non, il s’agit bel et bien d’un modèle de série : Il y en a plein d’autres là-dedans et ils sont tous presque en tous points pareils !

Mais à quoi bon pourrait lui servir cette oblongue spatule ? Certainement pas d’écritoire ou de boîte à hameçons, cela parait évident. Une hypothèse plausible serait que cet outil proéminent lui serve à aller farfouiller dans une épaisse couche de vase, à la recherche de restes de granulés de nutriments ou pour y dénicher une âme sœur enfouie. Parce que de toute évidence, pour cette espèce en particulier, un bon repas en face à face ne promet pas que des sommets de romantisme.

C’est un coup d’œil sur la fiche technique du curieux spécimen qui m’apprend que son appendice nasal surdimensionné est bardé de haute technologie en matière de récepteurs sensoriels…

Et nous, qui avec le progrès, nous sommes habitués à cuisiner du poisson sans arêtes, sans œil, sans écailles, sans nageoires, qui ne colle pas dans la poêle, qu’on peut retourner facilement à l’aide d’une spatule profilée. Un ustensile basique dont on est soudain amené à découvrir que nous n’en sommes absolument pas à l’origine non plus !

C’est donc suite à ma seconde impression que je demande une fois de plus à dame nature de m’accorder son pardon et si possible, un supplément de largesses, pour l’avoir une fois de plus, un peu vite, suspectée de se livrer à des bricolages ridicules avec des pièces qui lui restaient sur les bras.

Voilà, aujourd’hui ce sujet est passé de la pile des sujets de réflexion en attente à celle des sujets à approfondir en attente. Un de ces jours, c’est décidé, je vais aussi prendre le temps de me pencher sur la fiche technique de cette fameuse actrice…

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Le psychopathe du mois

Même pour une élection d’octobre, ce brave sculpteur en herbe n’était à la base pas éligible pour endosser un poste de “monstre du mois” dans la colonne éphémère de droite.

Mais c’est grâce à cette vieille tradition obsolete de Halloween restée en odeur de sainteté sur ce blog qu’on lui a pourtant offert un rôle de premier ordre : Celui de premier psychopathe du mois de notre histoire !

C’est plus tard et un pas après l’autre, qu’on s’arrangera pour lui faire comprendre qu’il ne se sert pas du meilleur des outils disponibles pour sculpter des citrouilles.

Et on a aussi trouvé un arrangement avec le monstre du mois passé qui a accepté de rempiler pour un mois de plus ! C’est vraiment sympa de sa part !

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Tu es vraiment à croquer !

Certains m’ont déjà demandé s’il m’était déjà arrivé en marge de mes délires courants de me livrer à des expérimentations sur le vivant. Ma réponse a été claire : Jamais ! (enfin presque)

Je m’étais chargé du développement de la partie électronique et du codage du logiciel embarqué d’un gros projet qui comportait une expérience sur des souris de laboratoire ! Mais le chef de projet, devant ma mine embarrassée en m’apprenant la nouvelle, m’avait certifié, que les rongeurs testeurs n’étaient pas sacrifiés au nom de la science et que, mis à part une inévitable poussée de stress, ils s’en tiraient sans mal à la fin.

Par contre, je le concède, il m’est arrivé de me consacrer à des expériences invasives en laboratoire sur des cornichons. Mes recherches portaient sur l’optimisation du croquant de mes sujets d’étude. J’ai donc par la force des choses été amené à torturer voire sacrifier quelques cucurbitacées, mais c’était pour la bonne cause. En dehors de cela, si ça peut rassurer certains, je ne ferais pas de mal à une mouche ni même à un petit pois innocent.

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L’oignon qui pleure

Ah l’oignon ! On pourrait penser qu’il est particulièrement prédestiné à fondre en larmes ! Surtout qu’il est destiné à être coupé en rondelles ou haché menu sans pitié. Pauvre légume !

C’est une question d’interprétation. Une vision toute personnelle des choses.

Il y a un bonne vingtaine d’années, on m’avait annoncé que je faisais du délire interprétatif. Je l’avais remarqué, mais ne savais pas ce que c’était. Surtout que c’était réglé sur la puissance maximale avec overdrive. Alors ça m’avait conduit à aller consulter pour voir si c’était réparable…

Je n’ai naturellement ensuite pas eu d’autre choix que d’apprendre à maîtriser ou à contourner ce problème. A éviter les raccourcis, à faire du tri sélectif et à remettre en question la moindre de mes interprétations. Et mes observations m’ont permis de constater que les erreurs d’interprétation et les spéculations étaient monnaie courante chez les autres aussi. Et parfois c’est amusant, parfois c’est embarrassant… Et s’il vous prenait la mauvaise idée de vouloir jouer avec mes difficultés d’interprétation, il se peut que je réagisse assez mal à votre encontre… Attention réflexe défensif inside, selon seuil de tolérance du jour !

Pour ma part, je pars du principe qu’avec le soutien actif de mon imagination, j’en fait simplement plus que la moyenne et que je dispose assez souvent d’un gros bouquet d’interprétations allant d’une version potentiellement évidente jusqu’à son exact contraire. Je retiens la plus plausible tout en laissant planer un doute sur mon choix. Parfois ça se bouscule un peu lors de l’épreuve de sélection. Parfois le résultat s’inverse complétement, mais plus tard. Pour une éventuelle décision d’un retour à la version d’origine… J’appelle ça “des inversions”. Et tout cela dépend encore de la position momentanée du curseur.

Aujourd’hui, je peux aussi les apprécier mes troubles de l’interprétation. Parce que je les trouve drôles, absurdes, inattendus, inspirants etc… Et je peux comprendre que parfois pour les autres, ça doit être chiant, embarrassant, agaçant, consternant etc…

Pour en revenir à mon oignon qui sanglote, sachez qu’il n’est pas triste : Il pleure de joie !

Hier, je suis allé faire quelques courses de l’autre côté de la frontière et en revenant, la douanière m’a demandé si j’avais quelque chose à déclarer. Je lui ai affirmé que non. Alors elle m’a demandé ce que j’avais acheté… En tentant péniblement d’énumérer mes achats, c’est à l’oignon que j’ai pensé en premier : Une rareté j’imagine, de déclarer un oignon jaune tout ce qu’il y a de plus légal à l’importation. Ça a tellement touché mon bulbe adopté que je le place en tête de liste, qu’il en a pleuré à chaudes larmes…

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Une tardive remise en état

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Je vis au centre de la grande forêt de conduites et de tuyaux.

Mon travail consiste au quotidien à poser des vannes et des robinets sur ces canalisations afin de pouvoir en réguler les flux avec soin. Je n’ai moi-même pas toujours connaissance de l’exacte teneur de ce qui circule à l’intérieur de ces canalisations et il faut chaque jour procéder à de nouvelles analyses.

En fonction des résultats obtenus, j’ajuste ici et là les débits d’approvisionnement de mon installation afin d’obtenir les dosages optimaux en veillant à prévenir une potentielle catastrophe. S’il le faut, en cas d’alerte, comme par exemple lors de livraisons en quantités excessives qui risqueraient de noyer le dispositif, je réduis sans hésitation, tous les apports problématiques à leur strict minimum. Et les réactions en chaîne sont proscrites dans tout le périmètre !

Lorsqu’il y a fuite, je colmate. Je remplace les joints lors d’entretiens préventifs. Je m’occupe des filtres aussi, puisqu’il arrive qu’ils s’encrassent prématurément. Parfois il y a des siphons qui se bouchent, des bulles d’air à purger, ce genre de choses…

Vous l’aurez compris, il s’agit d’une mission qui n’est pas de tout repos chaque jour.

Durant ces nombreuses années de service, je me suis investi pour connaître en détail les caractéristiques les plus complexes de cette installation. Mais j’évite de m’assoupir aux commandes. Les excès de confiance ne sont pas admis.

Lors de mes tournées d’inspection, il arrive encore que je découvre une nouvelle conduite qui ne s’était encore jamais trouvée là auparavant. Et évidemment, il n’y a jamais personne pour me prévenir à l’avance ! Je n’apprécie pas ces situations-là, ayant déjà fait l’expérience qu’ensuite, c’est encore le même type d’erreur humaine qui pouvait se répéter…

Et l’autre alors de m’ordonner de ne toucher à rien dans l’immédiat. De mesurer toutes les incidences dans les nouvelles conditions et de n’intervenir qu’en cas de nécessité. De surveiller de près l’évolution des choses, de garder un œil critique et de consigner les éventuels dysfonctionnements dans le journal de bord. Comme si cette nouvelle configuration n’allait en rien remettre en question, ma subtile gestion de notre système !!

Mais dans cette activité, je traverse également de belles périodes de paix intérieure et peux profiter de phases de grande sérénité ! En particulier lorsque de simples touches de dextérité sur la précision des réglages suffit. C’est quand tout est parfaitement fluide, que les conditions qui peuvent garantir le meilleur mélange sont réunies. C’est un savoir-faire indispensable pour faire tourner une usine comme celle-ci.

C’est en général durant ces périodes de calme, qu’on peut penser que je ne suis pas en forme. Alors que je m’emploie à éviter de perturber les réglages optimaux dans l’intention de la laisser durer…

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Un texte qui n'a plus été finalisé comme prévu.

J’ai une nouvelle secrétaire !

J’ai récement accueilli une ravissante créature extra-terrestre. Je me suis dit qu’avec son intelligence supérieure, elle pourrait aisément m’assister dans mes tâches administratives.

Mais je crois qu’elle est encore un peu fatiguée du voyage. Elle n’a pas encore retrouvé son plein potentiel cosmique. Par contre, son appétit vorace pour les boîtes de petits-pois est vraiment stupéfiante !

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L’attaque des clones présumés

Je poussais mon chariot en me dirigeant vers la soute de chargement de mon astronef dans le parking d’un centre commercial, quant un bambin installé dans le cockpit du caddie qui me précédait, m’a désigné en affichant un large sourire et en criant :

– Papaaa !!!

C’est sans vouloir le contredire, que je l’ai cordialement salué à mon tour d’un profond et caverneux :

– Hello… Luke ! 

Il faut dire que je portais mon masque respiratoire noir, mon long manteau d’hiver noir et mon couvre-chef noir. Ce qui n’était évidement pas d’une grande originalité sous les étoiles…

De toute manière, de mémoire de maître de l’univers, je ne m’étais jamais encore aventuré sur une orbite proche de celle de cette progéniture autoproclamée et toute évidence, ne m’étais jamais approché non plus du champ d’attraction de sa génitrice. Et puis cette descendance présumée comptait en tout et pour tout déjà trois têtes blondes fort remuantes. C’était carrément une trilogie ! Un escadron de triplés, visiblement prêt à venir foutre le boxon dans mes quartiers si ce n’est jusque dans les confins les plus reculés de l’Empire !

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L’ île des amazones

La toute première fois que j’avais entendu parler d’amazones, c’était il y a fort longtemps dans la moiteur estivale d’une salle de cinéma. Je n’avais alors encore jamais lu ni entendu ce mot-là nulle part. Il s’agissait d’une tribu de séduisantes femmes en petite tenue et à la peau bronzée. Elles vivaient entre-elles, sur une île formellement interdite aux mâles. Et ma foi, c’est vrai qu’il n’y avait pas trace d’un seul amazon dans le secteur, pas même du côté des cuisines !

Il n’était pas chaudement recommandé en qualité de malabar d’aller s’aventurer sur l’une de leurs plages bien gardées. Pas même de s’y échouer sur un radeau de fortune les vêtements en lambeaux. Parce qu’en tant qu’accueil en fanfare avec les colliers de fleurs et le cocktail de bienvenue, on avait paraît-il déjà connu mieux !

Mais ne voilà-t’il pas qu’un type insensibilisé à tous les dangers, probablement alléché sur catalogue en agence de voyage, s’était tout de même risqué à aller y accoster! Et ce gland, à peine débarqué, de se voir capturé sans ménagement par les gardiennes de ce club de belliqueuses exotiques pour être aussitôt enfermé à triple tour dans une cage de bambou exiguë tapissée de foin poussiéreux et de feuilles de palmier desséchées !

Au début de sa captivité, notre intrépide intrus ignorait encore s’il serait destiné à aller barboter dans le grand chaudron de ces impitoyables créatures ou s’il allait devoir servir de jouet d’amour, voire même de reproducteur de fortune… Il ne s’agissait alors que de mon tout premier film érotique ! ( C’était un genre qui était à la mode en son temps) Mais ce n’est pas pour autant que je me suis retrouvé bouche bée, quand il fût libéré de ses craintes ainsi que de sa geôle pour passer à la casserole à plusieurs reprises, le pauvre ! ( C’était une tribu d’affamées ) Et tout cela, bien avant d’aller rejoindre les fines herbes et les petits cubes de légumes qui mijotaient déjà à feu doux dans le grand chaudron de cette chaleureuse petite communauté…

[ Extrait de Wikipedia : Le terme « Amazones » en est venu à décrire tout groupe de femmes-guerrières, dont l’existence est souvent fantasmée.]

Pour moi à partir de ce moment là, une amazone n’était plus qu’une paisible résidente de l’Amazonie comme je me l’étais imaginé au départ ! Elle pouvait tout aussi bien être une grande prédatrice libidineuse, membre d’une tribu sauvage de chaudasses ayant pour sinistre tradition, de faire leur quatre heures voire leur banquet, de tout naufragé solitaire repêché ou capturé vivant !

C’est n’est que beaucoup plus tard pour ajouter à ma confusion, que j’ai entendu parler de la phrase « monter en amazone ». Il s’agissait cette fois de monter à cheval ou sur une motocyclette, les deux jambes du même côté de la monture en question. Donc aucun rapport avec ce que j’avais retenu des péripéties à califourchon du bataillon d’écornifleuses sur le grand écran ! De plus, cette position pour pratiquer l’équitation ou le deux-roues m’avait parue particulièrement casse-gueule et fortement déconseillée…

C’est n’est encore que bien plus tard que c’est aussi devenu la raison sociale d’une entreprise tentaculaire aux perspectives inquiétantes ! Une société multinationale qui cette fois ne se contenterait plus du tout d’une seule île et qui à sa manière, se montrerait elle aussi particulièrement prédatrice et gloutonne. Dans le cas présent, c’est le fleuve Amazone (je l’avais oublié celui-là) qui avait été à la base de ce choix. Et ça devait commencer par un A pour apparaître en tête des classements alphabétiques. Donc ici de toute évidence, rien à voir avec une quelconque escouade de batailleuses !

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Il y a peu, dans les commentaires d’un fil de discussion sur un réseau social, j’avais été surpris de compter de très nombreux nostalgiques des années 80 et 90, chose qui m’était resté en tête et qui a déclenché ce petit délire. Peut-être que si j’en avais réellement la possibilité, j’irais probablement moi aussi passer des vacances dans ces décennies-là, même si pour moi sur place, ça sentirait un peu le réchauffé. Drôle d’idée que celle-ci ! Je crois qu’il vaut mieux que j’aille me coucher et que je tente de faire le voyage en m’endormant. En espérant que je ne m’échoue pas par imprudence sur l’île des amazones. De toute façon, je ne crois pas que je ferais une très bonne soupe…

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Et voilà ! Je me suis bien défoulé en rédigeant ce texte. C’était nécessaire parce qu’en ce moment je me sens un peu trop grincheux et à l’étroit dans ma cage. Et il ne faudrait pas que ça s’installe durablement…

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