Ces derniers temps, j’avais plus souvent les doigts dans le cambouis que sur le clavier et la souris de mon ordinateur ou le long d’un crayon de papier.
C’est que j’apprécie être le bricoleur du dimanche, qui se glisse sans hésitation sous le capot de son antiquité roulante pour se livrer à quelques jongleries manuelles.
Il m’arrive encore de me soustraire à l’indiscutable confort de ma mansarde pour aller passer une nuit à la dure dans ma résidence secondaire ambulante.
Elle avait grand besoin de soins intensifs pour se sentir quasiment irréprochable pour survivre au prochain contrôle technique. Pour éviter de devenir un citoyen purement sédentaire, prisonnier de ses quatre murs de briques et de ciment, je me devais, avec une priorité absolue, d’intervenir en sa faveur.
J’ai donc investi tout le temps nécessaire à me documenter et à apprendre ce qui pouvait, avec le temps, aller de travers dans la salle des machines de mon vaisseau special. A quoi sert ce bidule ? Comment on règle ce machin ? Ce tuyau là, mais pourquoi faire ? Comment fonctionne ce truc là ?
Et c’est ici que j’adresse un énorme merci à toutes ces personnes qui donnent de leur temps dans de l’entraide sur internet en partageant leurs expériences personnelles. Elles m’ont à maintes reprises déjà sauvé la vie lorsque je me trouvais coincé sur un dépannage par mon manque de connaissances ou par mes limites techniques !
Car c’est sur les précieux conseils de spécialistes que mon super-T4 de l’an 2000 ronronne à nouveau comme un chaton, alors qu’il me paraissait arriver à la fin de l’automne de sa durée de vie !
J’ai pris la liberté de délirer un peu à partir de l’une des affiches originales de ce génial et merveilleux film qui m’avait laissé sous le choc au moment de sa sortie en salle. Sa découverte m’avait profondément envoûté et m’avait ensuite conduit à écrire des histoires…
Je me considérais déjà comme “celui qui a vu trop de films” avant cet épisode là !
C’est bien plus tard en parcourant un réseau social, que j’avais appris l’existence d’un syndrome associé à ce film et que je n’étais pas le seul cinéphile à avoir été ensorcelé.
Dans mon cas, il s’agissait d’une variante personnalisée du syndrome : La projection m’avait laissé la forte impression que c’était moi qui en avait écrit le scénario ! Ce qui était clairement impossible et surtout, prétentieux. C’est immédiatement et à chaud que j’avais confié l’étrangeté de ce sentiment à celle qui m’accompagnait : Elle m’avait alors dévisagé en silence comme si je venais de débarquer de ma soucoupe volante…
– Hello, cher lardon halluciné ! je vais tout de suite te mettre dans la confidence, avant que le moindre doute ne s’installe et ainsi, écarter d’éventuels malentendus entre nous dans le futur : Tu te prénommes Jean-Claude, je suis ton père et également l’empereur de cette galaxie !
Je suis généralement assez admiratif de ceux et celles qui excellent dans l’art oratoire. Cette appréciation est simultanément et intimement liée à ma capacité de lecture des visages, donc à ma perception des signaux naturels qui éventuellement transparaissent de celui de l’orateur ou de l’oratrice.
J’ai constaté qu’une grande éloquence dans un discours auquel j’assiste, pouvait parfois être hypnotisante au point de me laisser happer ou séduire par sa forme, plutôt que par son fond.
Aussi, m’exposer à une surabondance de discours et de prises de position sur un même sujet, s’avère parfois également être contre-productif sur le fond.
Alors, depuis que les mensonges, la propagande et les manipulations sont devenus légions et monnaie courante, j’ai été contraint d’ajuster en conséquence, le diapason de mon scepticisme ! Et bim !
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Voilà, c’était une simple réflexion faite à chaud à partir du repêchage de ce dessin.C’est aussi à ce genre de méditations constructives que doit me servir cet espacelibre de toutes frivolités... 😉
Ça fait plusieurs années que mon nain de jardin occupe son espace privilégié sur mon tableau d’affichage… Pour l’heure, je n’ai pas d’autre jardin que celui qu’on dit secret. Alors ne cherchez pas encore ce gnome par ici : Il n’est encore jamais sorti prendre l’air..
Depuis toujours ce petit bonhomme de papier affiche la même mine triste même si le pouce de sa main gauche reste invariablement dressé vers le ciel le jour, en direction des étoiles la nuit.
Il faut savoir qu’il n’a pas encore été pourvu d’un bras droit, le pauvre ! Il est incomplet. Alors j’estime peut être à tord qu’il n’est pas prêt pour aller s’aventurer sans risque dans un environnement aussi menaçant que dehors.
Ca fait plusieurs années qu’il attend avec une patience infinie que je lui en invente un. Qu’enfin, je fasse un bon geste pour lui…
Alors il a déjà vu passer moult propositions saugrenues en terme de membre supérieur conjoint et s’est déjà vu infliger une multitudes de postures et de gestuelles improvisées. Il a du se sentir affublé des plus ridicules et insolites attributs. Il s’est même prêté à de nombreuses manipulations d’outils de jardinage pour droitier…
Mais que ce soit le bras articulé robotisé, le tentacule bionique ou la pince de homard en titanium compensé, aucun appendice n’a jusqu’ici pu être retenu pour lui. Pour la plupart, ces accessoires conceptuels n’ont pas dépassé le stade de l’ébauche mentale ou celle de prototype en carton-pâte …
Il n’a obtenu qu’une promesse de ma part, c’est qu’un beau jour, il aura droit à son bras droit qui sort de l’ordinaire. Mais je dois avouer que sur ce coup là, je sèche, encore et encore… Et même encore plus que ça !
Récemment, j’ai attendu le printemps pour me rendre dans un jardin très spécial pour y rechercher l’inspiration du terrain. Là où, c’est où dame nature sait mieux que quiconque comment régner en maîtresse. Là où, quand elle se réveille, c’est tout l’espace sauvage en question qui se transforme en une véritable petite jungle en moins de deux semaines. Et c’est là aussi, où au même moment tout le secteur se surpeuple de bêbêtes visiblement incompatibles, mais qui semblent tout de même apprécier l’opportunité de s’y bousculer !
Là où, n’existe que dans le seul but de titiller l’inspiration de son visiteur : Et moi c’est là où chaque matin, j’ai pu boire de la rosée à même des feuilles avant d’y savourer la sérénité de siestes dignes d’un paresseux à pelage soyeux évoluant à son rythme dans son élément de prédilection. Et tout cela sur fond de symphonies de gazouillis et de ballets de papillons.
C’est à ces moments-là , qu’il m’arrive le plus souvent de trouver de bonnes idées et des pièces manquantes pour mes parties de dominos.
Malheureusement, une fois encore, c’est avant de pouvoir toucher au poteau rose, que j’ai cette fois-ci été tiré de mes rêveries créatives par un lézard qui jouait du tambourin dans un seau en plastique vide qui trainait à moins d’un mètre de mon bulbe à intelligences figé en mode veille…
Visiblement l’intention de ce dinosaure miniature était de me chasser de son territoire si propice à la méditation transcendantale. Il n’avait que faire de mes interférences. Devant les menaces du gardien du temple, il m’a semblé naturel et préférable d’obtempérer et de quitter le périmètre sans chouiner.
Il m’avait bien fichu la trouille quand même avec son raffut là, l’imposant animal. Je n’en avais jusqu’alors croisé que de beaucoup plus discrets et d’autrement plus enclins à se défiler en un éclair et en silence !
Il n’est pas certain que mon nain de jardin en attente de bras droit saura gober une excuse de plus comme celle-ci. Qu’il saura encore me pardonner mon incapacité chronique à lui concocter une trouvaille qui viserait à le compléter à la perfection. Pourtant, je souhaite vivement qu’il puisse au plus vite à son tour aller s’aventurer au fin fond de cette terrible jungle…
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Ca fait déjà 2 articles que j’écris, qui se basent sur 2 anciens dessins toujours inachevés, sans pour autant parvenir à en débloquer l’immobilité créative avec plus de succès... Bah ! Pour l’instant, on va dire que c’est avant-tout le voyage qui compte. Et puis, se faire réveiller par un lézard percussionniste, ça n’arrive quand même pas tous les jours…
Après m’être installé au fond de l’habitacle de la télécabine, voilà qu’en face de moi vient s’asseoir une fillette de 6 ans (+/-2 ans de marge d’erreur). Elle est équipée et casquée comme une future championne du monde de ski acrobatique. Ensuite, ce sont ses grands-parents qui s’engouffrent à leur tour pour prendre place dans la bulle de lévitation.
Comme souvent quand j’apparais dans l’espace d’intérêt visuel de l’un de ces petits êtres dits innocents jusqu’à preuve du contraire, je remarque que la petite m’observe attentivement de ses grands yeux tout ronds. Visiblement, elle s’attendait à ce que je lui joue mon numéro de clown.
Comme je ne suis pas un monstre, j’improvise un petit divertissement dans le but de détendre l’ambiance et de briser les glaçons. Naturellement la convivialité s’installe au sein de la bulle. A un moment, la graine de cascadeuse reconnait en contrebas une station de télésiège, évoque la piste noire qui longe cette installation et annonce solennellement qu’elle se sent carrément chaud-patate pour se la faire, malgré les réticences historiques de ses guides.
C’est à ce moment-là que je fais un gros bug de rendu en y allant de ce commentaire :
-Aaaah mais alors on a à faire à une casse-couille là !!!
J’étais confus ! C’était évidemment le mot « casse-cou » qui était initialement programmé pour terminer cette phrase lâchée à la volée et à en juger par l’expression impassible de la gaminette, elle n’y avait détecté aucune forme de lapsus. Pas vexée ni même piquée par mon commentaire maladroit et accidentel, elle semblait même compter sur l’éventualité que je puisse encore lui jouer un numéro inédit avant notre arrivée au terminus.
Je me confonds en excuses auprès de ses grands-parents qui pouffent de rire devant mon embarras.
C’est là que le grand-père de la petiote ajoute ce commentaire :
-On ne peut pas exclure que d’ici quelques années, elle ne soit pas un peu casse-couille ! Mais pour le moment, elle est vraiment adorable…
L’article précédent était en gestation depuis fort longtemps. Il n’avait cessé d’évoluer au fil du temps. L’esquisse de l’illustration prévue pour l’accompagner existe aussi.
Au moment de sa publication, je m’étais dit : – Et voilà : C’est écrit !
Ne reste plus qu’à terminer le dessin, à l’officialiser et cette fois, le sujet est plié…
Et ensuite, en route vers de nouveaux petits délires !
Mais, rien à faire ! Malgré la publication, le dessin en question refuse obstinément d’être finalisé et de sortir de sa cachette ! Il possède le pouvoir d’anesthésier chacun de mes élans de créativité.
Il faut dire qu’il en a bien bavé le pauvre. Il a pour vocation d’endosser une certaine représentation de mon équilibre, ce qui n’est pas gagné d’avance. Au départ, il avait du adopter la forme d’une balance complexe. Un modèle inventé de toutes pièces pour m’assister dans cette recherche.
A l’origine, sachant que les paramètres de répartition des masses étaient nombreux, nous avions opté pour une solution à un plateau de pesée par élément susceptible de faire pencher la balance. Ce qui rendait impossible l’utilisation d’un instrument courant du marché.
Au fil de ses évolutions, la machine a changé plusieurs fois de structure. L’une des premières était une espèce de carrousel de plateaux de pesée se balançant en équilibre sur une pointe située à l’extrémité d’un axe central.
En simulation, j’empilais des éléments important ici. Et puis d’autres du côté opposé, pour contrebalancer. En veillant avant tout à ce que l’ensemble ne bascule pas.
Mais le jour suivant, c’était la liste des éléments nécessaires pour tendre vers un équilibre parfait qui s’allongeait et qui remettait une fois de plus un concept encore bancal en question.
Au pire moment de son évolution, la balance de mon équilibre ressemblait à une espèce de grand lustre suspendu au plafond. Avec, en lieu et place de chaque lampe, un petit plateau chargé de peser lourd lorsque ce n’était pas de compenser…
Mon fastidieux instrument de mesure était devenu trop lourd à gérer. Il a fallu en concevoir une version allégée. J’ai agrandi la taille des plateaux et en ai considérablement réduit le nombre. Puis j’ai dû répartir toutes les différentes charges dans des groupes de catégorie poids-lourd.
Je savais depuis longtemps que de l’humour pouvait peser de tout son poids dans ma balance. Et qu’un afflux de nouvelles angoissantes ou déprimantes faisait partie des facteurs déstabilisants.
Par contre avant d’y prêter attention, je n’avais jamais été en mesure de prendre pleinement conscience que pour moi, un équilibre bien dosé entre réalités et fictions était une clé essentielle de stabilité.
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Une tendance à la mode serait de naviguer en permanence dans une réalité augmentée de technologie. De pouvoir évoluer dans un univers paramétrable et au rendu factice, où tout ne serait plus que spectacle de rêve et jeu d’enfant.
Mais un quotidien fait de réalité et de fiction passés au mixer n’est pas l’approche qui me convient. Ce serait plutôt une formule pouvant servir à raconter de bonnes histoires.
Enrichi des résultats de mes mesures, j’ai redéfini la recette de base pouvant servir à lisser mes journées. Je n’hésiterais pas à aller voir une comédie romantique après une dispute de couple.
Tiens ? Ça fait un bout de temps que je n’ai plus vu passer d’idées noires. C’est probablement que je sais un peu mieux qu’avant comment empêcher mon bien-être existentiel de vaciller !
Les plans de ma balance ont encore changé. J’ai envoyé le modèle sophistiqué au musée et l’ai remplacé par une batterie de balances élémentaires. Une modularité et une flexibilité qui me paraissent aujourd’hui être la solution la plus appropriée…
On entend souvent dire que nous sommes incapables d’apprendre de notre histoire.
Pourtant pour ma part, je suis persuadé que mes différents ancêtres m’ont transmis un certain nombre d’informations importantes et vitales et qu’elles sont contenues dans les séquences de notre patrimoine ADN.
Appelez ça l’instinct si vous voulez. Moi, j’ai baptisé cette chaine de transmission, les tatouages génétiques.
Exemple : Lors d’un séjour en Asie du Sud-Est, alors que je me trouvais dans l’incapacité de décoder les propositions d’une carte de menus, j’ai délégué en toute confiance à un autochtone, le choix de composer mon repas. C’est ainsi que je me suis retrouvé perplexe, devant une assiette occupée par un poisson de couleur bleu-électrique couché sur son flanc gauche, sur son assortiment d’algues du terroir.
C’est à ce moment précis qu’un tatouage gravé dans mes gênes par un ancêtre prédateur marin ayant vécu il y a quelques centaines de millions d’années m’a alerté : Attention ! Un poiscaille de cette teinte et en particulier dans cette nuance-là ne présente pas l’aspect minimal requis en terme de comestibilité ! Il pourrait même être potentiellement mortel ! Ma survie ainsi que celle de ma future descendance dans cette biodiversité sans pitié pourrait à cet instant dépendre de ce premier coup de fourchette ! J’ai donc encore délégué aux convives attablés le soin de goûter les premiers, au produit de cette pèche suspecte. La chair de cette grosse truite de carnaval exotique était blanchâtre et donc plus appétissante. Mais c’est conformément à la directive historique, que je me suis gardé d’en ingurgiter la moindre écaille. Je ne disposais vraisemblablement pas encore comme les autochtones, des évolutions successives nécessaires à en consommer, sans avoir à subir ensuite, une interminable série de crampes d’estomac !
Un autre marqueur ancestral inséré dans mon code serait également à la source d’une ancienne et autrement inexplicable phobie des crabes : Un animal qui à ce jour ne m’a jamais pincé ni même menacé. Et pourtant, un fort réflexe défensif m’a toujours poussé à garder mes distances. Je n’ose pas imaginer ce qui a pu arriver à l’aïeul qui m’a transmis ce conseil alarmant: Il avait probablement du glisser par mégarde dans un grand panier de crabes et avait du y passer bien plus qu’un sale quart d’heure ! Brrr ! Terrifiant !
Il y a aussi dans mon catalogue de messages héréditaires, celui qui me recommande sous forme de clins d’œil depuis ma jeunesse, de me mettre en chasse d’une séduisante violoncelliste germanophone. Je suppose que mon arrière-arrière-+-grand-père était un mordu de musique classique et que, du côté de Düsseldorf, il était subitement tombé raide-dingue d’une virtuose de l’archet lors d’un concert philharmonique. Et puis qu’ensuite ils vécurent si heureux qu’il en ait souhaité m’en léguer l’intensité sous forme de suggestion explicite mise en évidence dans notre cryptogramme…
Mais voilà qu’étant tombé tout petit dans la marmite du rock n’roll, son coup de pouce n’a pas pu se concrétiser en ma faveur et que j’ai dès lors du en retransmettre l’inspiration aux suivants. Des fois que cette incitation influencerait favorablement le bonheur d’un proche ou lointain descendant !
Mais si d’aventure une manipulation de dernière minute du destin devait encore se réaliser dans ce sens, c’est avant de m’engager et afin d’éviter toutes formes de conflits pré-nuptiaux, que je commencerais par prendre connaissance de ses préférences en matière de poissons et de crustacés….
Je ne dispose pas encore de mon propre accès facilité à la mer. Le premier port de plaisance maritime est à six cents bornes de mon loft. C’est en partie la raison pour laquelle je n’ai pas encore envisagé de devenir propriétaire d’un yacht de luxe. Mais ce n’est pas non plus que je parte complétement de zéro : Je possède déjà une partie de l’équipement : Masque de plongée, tuba et palmes et tout ça, sur mesures. Et puis je peux me flatter d’être le capitaine et seul maître à bord de ma propre chaloupe pneumatique individuelle pour me préparer pour le jour du grand sur-classement.
La dernière fois que je m’étais offert un séjour en bord de mer, j’avais pu constater dans tous les ports qu’il y avait eu, depuis ma visite précédente, une prolifération de navires tape-à-l’œil surdimensionnés … Hébin ! Ça se démocratise, me suis-je dit… Et puis, c’est super pour ceux qui les conçoivent aussi : ils se font plaisir.
A ce rythme, il ne saurait tarder que je puisse voguer en toute première classe sur le pont supérieur du mien ! Mais bon, ça ne presse pas. Et puis en restant un poil logique, il faudrait commencer par faire l’acquisition d’un jet privé pour raccourcir mon accessibilité à mon futur port de plaisance. Mais comme la multiplication des jets d’affaires semble aujourd’hui être une évidence, ça devrait bientôt se réaliser. Ça se démocratise, donc il y aura forcément un jour ou chacun aura le sien. Et puis c’est génial pour ceux qui les construisent aussi : ils se font plèze, je me dis.
D’ailleurs, tout ceci n’est plus qu’un processus naturel qui fait ses preuves de longue date. A un moment donné dans l’histoire ancienne, tout le monde devait s’entasser dans des trams et des autocars. Et soudain, arrive l’automobile privée et voilà que petit à petit, ça se démocratise. Et même que j’en ai une rien qu’à moi ! Et puis, quand même je me dis, c’est franchement top, si on pense une seconde à ceux qui les fabriquent. Je ne peux pas m’empêcher de les imaginer tous ravis.
…
Hier, j’ai fait mon tout premier vol à bord de mon jet privé flambant neuf. J’avais décollé avec l’intention d’aller faire le tour des chantiers navals haut de gamme. Avec une arrière-pensée d’acquisition. Confortablement installé dans mon fauteuil inclinable derrière mon hublot, J’admirais la vue d’en haut, quand est survenu un problème technique : L’appareil s’est mis a piquer du nez ! En une seconde, mon baptême de l’air privé n’était plus du tout conforme avec un plan de vol de rêve. J’ai du ouvrir les yeux en sursaut et c’était moins une. J’étais à deux doigts de devoir me réveiller mort, plongé dans un bassin privatif ou planté dans une pelouse de terrain de golf hors de prix…
Je venais de m’installer sur une terrasse de restaurant quasi déserte et faisais face à l’océan. J’étais seul, loin de chez moi, à profiter d’une vue magnifique, avec l’intention prioritaire de combler une fringale devant une bonne assiette.
Après avoir passé ma commande, arrive un jeune couple venu s’attabler juste derrière mon dos. Ils étaient de ceux que j’appelle des “seuls au monde” : Ceux dont les discussions sont également destinées à tout le voisinage.
Je n’allais malheureusement plus pouvoir me laisser bercer par le bruit des vagues en attendant mon repas et espérais qu’ensuite, ce duo de bavards n’en gâcheraient pas toute la substance.
A ma grande surprise, ces deux inconnus semblaient me connaître sans me reconnaître et avaient une vision d’ensemble assez précise de certaines spécificités de mon existence. Et ils avaient un peu trop à mon goût pour des anonymes, cette capacité suspecte à se comporter en maîtres de mon destin ! Mon souci était surtout qu’ils y allaient cordialement de leurs opinions narquoises quand elles n’étaient pas carrément déplacées !
Une fois de plus, j’étais entré dans la quatrième dimension ! J’en suis un habitué et depuis que je le suis, je ne m’en lasse pas, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un voyage sans retour.
S’agissait-il d’une rencontre imprévue due à un hasard malheureux ou avait-je été tracé et localisé par smartphone par un couple de comédiens participant à une vaste farce savamment orchestrée ?
Une fois encore, j’avais été saisi de cette curieuse impression que je n’avais que peu de maîtrise sur un scénario prédéfini par d’autres : le script de planification du déroulement de mon avenir.
Un doute subsistait néanmoins encore dans mon esprit et cette situation hors du commun ne m’a nullement coupé l’appétit. Ne me prétendant pas « unique au monde » au point de perdre tout sens des réalités, il restait toutefois possible que mon chemin de vie soit très similaire à celui d’un autre bipède évoluant sur place.
Je m’étais senti visé et même désigné dans leur conversation, mais c’était plus vraisemblablement cette autre personne, qui devait faire l’objet des leurs ragots indiscrets !
En tout cas, suite à cet épisode, j’avais définitivement intégré l’idée que ma géolocalisation pouvait être tracée en permanence et n’avais jamais hésité ensuite, à aller jusqu’à saboter les grandes lignes du script que les deux compères m’avaient (in)volontairement soufflé. Mais ça, c’était surtout parce qu’ils n’avaient pas été tendres avec moi au restaurant avec leurs présomptions et leurs commentaires désobligeants. Et puis, c’était aussi dans l’idée de ne laisser à personne, le contrôle des manettes qui dirigent ma destinée !
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Ces événements sont réels et datent d’il y a déjà quelques années. Et des épisodes de ce type là, j’en ai une longue liste en stock… Mais je ne les évoquerai pas tous ici. Je les conserve au frais dans la partie immergée de mon iceberg.
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Ce n’est que plus tard, en revisitant, en recoupant et en étudiant les scènes d’épisodes similaires de mon vécu, que j’ai enfin compris qu’il n’était pas du tout indiqué pour moi d’écouter des conversations qui ne se déroulent pas simultanément aussi dans mon champ visuel. Que ce type de situations pouvait m’ouvrir une porte vers une dimension d’ordre paranoïaque chargée d’hallucinations auditives. Et c’est en être conscient qui pourra permettre d’y échapper à l’avenir. Je sais aujourd’hui que je dois rester sur mes gardes avec tout ce qui est du domaine sonore. D’ailleurs c’est la radio qui peut me servir d’instrument de mesure pour me situer pour savoir dans quelle dimension je me trouve…
Je ne sais pas si ce genre de troubles est répandu. J’avais appris l’existence d’autres particularités cognitives étonnantes, mais encore jamais de celle-ci.
Liens vers des articles portant sur des sujets analogues :
Ah l’oignon ! On pourrait penser qu’il est particulièrement prédestiné à fondre en larmes ! Surtout qu’il est destiné à être coupé en rondelles ou haché menu sans pitié. Pauvre légume !
C’est une question d’interprétation. Une vision toute personnelle des choses.
Il y a un bonne vingtaine d’années, on m’avait annoncé que je faisais du délire interprétatif. Je l’avais remarqué, mais ne savais pas ce que c’était. Surtout que c’était réglé sur la puissance maximale avec overdrive. Alors ça m’avait conduit à aller consulter pour voir si c’était réparable…
Je n’ai naturellement ensuite pas eu d’autre choix que d’apprendre à maîtriser ou à contourner ce problème. A éviter les raccourcis, à faire du tri sélectif et à remettre en question la moindre de mes interprétations. Et mes observations m’ont permis de constater que les erreurs d’interprétation et les spéculations étaient monnaie courante chez les autres aussi. Et parfois c’est amusant, parfois c’est embarrassant… Et s’il vous prenait la mauvaise idée de vouloir jouer avec mes difficultés d’interprétation, il se peut que je réagisse assez mal à votre encontre… Attention réflexe défensif inside, selon seuil de tolérance du jour !
Pour ma part, je pars du principe qu’avec le soutien actif de mon imagination, j’en fait simplement plus que la moyenne et que je dispose assez souvent d’un gros bouquet d’interprétations allant d’une version potentiellement évidente jusqu’à son exact contraire. Je retiens la plus plausible tout en laissant planer un doute sur mon choix. Parfois ça se bouscule un peu lors de l’épreuve de sélection. Parfois le résultat s’inverse complétement, mais plus tard. Pour une éventuelle décision d’un retour à la version d’origine… J’appelle ça “des inversions”. Et tout cela dépend encore de la position momentanée du curseur.
Aujourd’hui, je peux aussi les apprécier mes troubles de l’interprétation. Parce que je les trouve drôles, absurdes, inattendus, inspirants etc… Et je peux comprendre que parfois pour les autres, ça doit être chiant, embarrassant, agaçant, consternant etc…
Pour en revenir à mon oignon qui sanglote, sachez qu’il n’est pas triste : Il pleure de joie !
Hier, je suis allé faire quelques courses de l’autre côté de la frontière et en revenant, la douanière m’a demandé si j’avais quelque chose à déclarer. Je lui ai affirmé que non. Alors elle m’a demandé ce que j’avais acheté… En tentant péniblement d’énumérer mes achats, c’est à l’oignon que j’ai pensé en premier : Une rareté j’imagine, de déclarer un oignon jaune tout ce qu’il y a de plus légal à l’importation. Ça a tellement touché mon bulbe adopté que je le place en tête de liste, qu’il en a pleuré à chaudes larmes…
Hier, j’ai fait une lourde chute en pleine rue. Une dangereuse et spectaculaire gamelle, insuffisamment comique pour déclencher l’hilarité du seul spectateur attentif. Ça s’est passé tellement vite, que personne n’a trouvé le réflexe de filmer la scène avec son smartphone : Tant pis pour mon bêtisier et pour le nombre de vues qu’elle aurait totalisé sur ma chaine.
Oh, rien de grave : une toute petite défaillance de l’adhérence de mes ventouses sur surface glissante, combinée à une subite altération spatio-temporelle de la pesanteur, associés à une instabilité saisonnière de la tectonique des plaques. De mémoire, il me semble que je me déplaçais normalement par léger vent contraire, tirant pleinement profit d’un taux de confiance de 87%.
Il y a des jours comme ça, où simplement vivre, c’est déjà casse-gueule : Heureusement qu’avec les années, on en prend conscience et qu’on apprend à limiter les risques !
C’est pourquoi je m’étais équipé de mon parachute dorsal. Évidemment, je me trouvais déjà trop près du sol au moment du décrochage fatal, pour qu’il puisse se déployer et amortir efficacement les dernières centaines de millimètres de mon vol plané ! Mais ça reste un équipement rassurant surtout que j’y avais stocké un six-pack de bières. Car deux précautions valent mieux qu’une.
Comme ça fait déjà un bout de temps que je suis prisonnier de cette dimension instable, j’estimais y avoir considérablement perdu en élasticité et dilapidé en capital agilité, mais en réalité, pas du tout : C’est propre en ordre que je me suis réceptionné sur le plancher des entrecôtes, avec la souplesse d’un jeune félin qui s’écraserait sur une descente de lit en alpaca synthétique.
Bilan : Pas la moindre ecchymose. Pas même une douleur résiduelle due à la violence de l’impact. Dans le crash, je dois tout de même déplorer la perte d’une bouteille de carburant sur six. Quoique qu’on en dise, quoi qu’on fasse et même si on est en droit d’estimer qu’on est bien tombé, il y a toujours un prix à payer !
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Faites progresserl’enquête en identifiant le coupable parmi cette brochette de suspects !
-Docteur, vous avez vu ? On a un problème !! Voyez, ici et là...
-En effet, j’ai vu ça ! Même si en 30 ans de bloc opératoire, je n’avais encore jamais vu ça ! Passez-moi le micro-tournevis cruciforme…
-Voici votre outil. On n’a pas trouvé de donneur à 100% compatible ? Sommes-nous encore en présence de l’un de ces cas d’obsolescence programmée ?
-Je ne pense pas. Ce patient-là avait un Pentium Core I7 à quadruple cœurs de 7ème génération du millésime 2017. Et ce modèle de circuit est introuvable sur le marché, même dans les brocantes d’organes. Mais il fallait tenter l’impossible, alors on s’est rabattu sur un Core I3, très proche d’un point de vue mécanique. Il fallait tenter de sauver ce qui avait une chance de l’être. Passez-moi la pince à long bec à 45 degrés…
-Tenez là voilà. Est-ce que je peux couper le circuit d’alimentation auxiliaire ?
-Oui, coupez tout, avant que le module de rechange implanté ne se mette à surchauffer. On va au plus vite devoir chercher un autre donneur compatible, qui nous fournirait un ventilateur adapté. Passez-moi le tube de pâte thermoconductrice…
-Et voilà. Et maintenant, qu’allons-nous faire du patient ? Est-ce qu’on informe ses proches que nous avons été confrontés à des complications ou alors est ce qu’on les prévient qu’ils doivent commencer à envisager d’acheter du neuf ?
-On va maintenir le client en coma artificiel jusqu’à ce qu’éventuellement, on puisse trouver la pièce conforme. Et on informe les proches qu’on va tenter l’impossible et qu’ils ne doivent pas perdre tout espoir. Passez-moi une petite boite, pour les vis…
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J’ai un fort penchant pour la réparation. C’est une manie chez moi qui peut friser l’acharnement thérapeutique. Techniquement tout est toujours d’abord potentiellement réparable, comme “dans le bon vieux temps”. Et je peux faire preuve d’une obstination déraisonnable à vouloir dépanner des objets qui dysfonctionnent. Je pense que les batailles d’ordre technique, libèrent chez moi un niveau de dopamine comparable à celui qui anime ceux qui ont une forte addiction au jeu.Et je ressens une certaine jubilation, lorsque je suis parvenu à prolonger la durée de vie“de mon patient”. Et ce, que ce soit avec ou sans avoir eu à recours à de l’aide extérieure.
J’ai baptisé cette habitude pathologique le syndrome de MacGyver. C’est inspiré de la série originale du même nom. C’était un type futé et ingénieux qui bricolait de petits miracles avec les moyens du bord, comme par exemple un cure-dents, deux boulons et un élastique de pot de confiture..
Alors cette année, j’ai décidé de fêter Noël sans faire trop de fioritures : Un tout petit sapin, dans le genre celui que personne d’autre ne voudrait, quatre bougies de l’année passée et une boîte de boules. Et c’est tout ! Et ma foi, pour une fois (et aussi parce que c’est la crise) tant pis pour les guirlandes…