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Un véritable moulin à paroles

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Je suis généralement assez admiratif de ceux et celles qui excellent dans l’art oratoire. Cette appréciation est simultanément et intimement liée à ma capacité de lecture des visages, donc à ma perception des signaux naturels qui éventuellement transparaissent de celui de l’orateur ou de l’oratrice.

J’ai constaté qu’une grande éloquence dans un discours auquel j’assiste, pouvait parfois être hypnotisante au point de me laisser happer ou séduire par sa forme, plutôt que par son fond.

Aussi, m’exposer à une surabondance de discours et de prises de position sur un même sujet, s’avère parfois également être contre-productif sur le fond.

Alors, depuis que les mensonges, la propagande et les manipulations sont devenus légions et monnaie courante, j’ai été contraint d’ajuster en conséquence, le diapason de mon scepticisme ! Et bim !

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Voilà, c’était une simple réflexion faite à chaud à partir du repêchage de ce dessin. C’est aussi à ce genre de méditations constructives que doit me servir cet espace libre de toutes frivolités... 😉

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Le livre ouvert


Aujourd’hui, je vais revisiter avec vous, un chapitre historique de mes mémoires. Vous l’aurez sans doute compris, il m’arrive de transformer des souvenirs qui me hantent en récits ou en idées de fiction. C’est une manière comme une autre pour moi de traiter ces réminiscences et de leur faciliter l’obtention d’un droit de passage vers l’oubli.

Il y a bien des années, lors d’un tête-à-tête, une personne pour qui j’avais beaucoup d’estime, m’a lâché qu’on pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert

Cette affirmation aussi soudaine que déconcertante m’avait prise au dépourvu. L’importance que cette phrase aurait à ses yeux, dû trouver dans le fil de notre conversation, m’avait sans doute échappé. Surtout qu’elle venait d’une créature tout juste âgée à l’époque d’une vingtaine d’années mais aussi d’une quinzaine de moins que moi.

Selon ma vision des choses à cet instant, la brièveté de son vécu d’adulte ne lui aurait jamais permis d’être en mesure de saisir toute la complexité du roman qu’elle avait devant les yeux !

Puis dans mes coutumières divagations imagées, je l’ai vue parcourir le résumé d’accroche imprimé au dos d’un livre ouvert posé à l’envers sur une table. Ceci bien entendu, sans n’avoir jamais encore eu vent de l’existence sur une étagère d’ouvrages antérieurs publiés par le même auteur.

Sur le moment, j’ai pensé opportun à mon tour me servir d’une grande phrase percutante en guide de réponse. Quelque chose dans le genre : – Si tu crois sérieusement à ce tu viens de me dire là, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’au fond du crâne ! Mais j’ai préféré étouffer toute riposte cinglante et désobligeante. Mon expérience des rapports humains m’a rappelé à temps que les “petits” lecteurs, ont une fâcheuse facilité à traiter les gens de trou du cul, dès lors qu’on les a égratignés !

En définitive, je l’avais très mal pris ! Était-ce une mauvaise interprétation de ma part ? Était-ce une simple maladresse de sa part ? Était-je une fois de plus en présence de l’une de ces personnes qui veut péter beaucoup plus haut que son cul ? Quelqu’un d’aussi jeune, qui me sent si aisément résumable peut-elle vraiment me convenir ? Dans le doute, j’ai logiquement comptabilisé cet incident dans la colonne des erreurs de jeunesse à pardonner vite.

Moi j’aurais volontiers aménagé le temps nécessaire à jeter un coup d’œil intéressé aux divers volumes que cette personne avait déposé dans sa bibliothèque. Et il me paraît réaliste et acceptable que ce type d’exploration, peut déjà en dire long sur son détenteur.

Beaucoup d’eau a depuis coulé sous les ponts, mais suite à cet épisode aujourd’hui prescrit, j’évalue régulièrement si les personnes que je côtoie m’ont eux-aussi bouquiné à la va-vite. S’ils me perçoivent eux aussi en livre de poche dévorable en un jour ou me prennent carrément pour une bille bien transparente. Et Il m’arrive d’entrevoir leur « naïfomètre » mal réglé s’affoler d’inquiétude ou de plaisir. Parmi les diverses attitudes observées, certaines peuvent dépasser l’imagination ! Aujourd’hui je prends ces situations là bien plus à la légère et je m’en amuserais même un peu. Je crois que la meilleure réponse à leur offrir est un silence, une belle page blanche. Il semblerait que tout cela soit tellement humain ! En même temps, j’ai tellement aucunement l’intention de changer de lisibilité !

Après tout, ce n’est probablement en grande partie que de ma faute. Le livre ouvert est un titre qu’on m’attribue peut-être volontiers parce que je suis quelqu’un d’ouvert et qu’il m’arrive trop souvent de (trop) parler comme un livre !

Epilogue

Chers lecteurs, un exemplaire de l’intégrale des livres de ma vie, si elle vous intéresse vraiment, est à votre disposition. Priorité sera donnée à ceux ou celles dont l’intention serait de tous les ouvrir et à toutes les pages pour les lire ou pour les relire. Il me serait d’un grand plaisir que ce ne soit si possible, pas trop en diagonale ni en sautant la moitié des chapitres !

< FIN DE CE CHAPITRE LA >

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