Rencontre du premier type

– Hello, cher lardon halluciné ! je vais tout de suite te mettre dans la confidence, avant que le moindre doute ne s’installe et ainsi, écarter d’éventuels malentendus entre nous dans le futur : Tu te prénommes Jean-Claude, je suis ton père et également l’empereur de cette galaxie !

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Petit déjeuner sur tapis rouge

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Ma descente de lit est de couleur rouge et il m’arrive parfois d’en abuser un peu

( N’étant plus un oiseau de nuit et ayant déserté les pistes de danse

depuis longtemps )

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Je rêverai encore, quoi qu’il en coûte !

Un article de presse m’a révélé qu’il serait enfin temps pour moi de valider mon appartenance à la catégorie des petits rêveurs ! Cette annonce par écrit de ma relégation en deuxième ligue m’a passablement contrarié ! (Grrr)

Je me trouvais prisonnier d’un déni total, empêché de me rendre à l’évidence : Mon abonnement historique à la division des grands rêveurs devait être résilié et la perspective d’un retour rapide dans l’élite de la discipline, considéré comme hautement improbable…

Jadis, une journée entamée par les récurrences d’un rêve memorable, s’accompagnait automatiquement d’une sensation de plaisir intense. Et la tentation d’y retourner pendant qu’il était encore chaud, restait l’une des exigences de base du métier.

Étrangement, je reviens de la plupart de mes rares cauchemars avec cette même sensation de plénitude : Si l’action qui s’y déroulait finissait par partir en vrille, c’est l’impression de bonheur contemplatif portant sur la richesse et l’originalité du théâtre des opérations qui me comble et me fascine. C’est ainsi que J’ai découvert qu’un architecte, un paysagiste et un urbaniste “sommeillent” en moi. Mais aussi qu’ils préfèrent disparaitre au moment de la relève, me laissant incapable de les recontacter pour réaliser tout autre projet collaboratif durant la journée.

Au fil des années, j’ai compensé mon déficit croissant d’escapades oniriques en bricolant des scènettes picturales ou graphiques et en imaginant des histoires à dormir debout. C’est une activité qui prend forme dans le même créneau horaire que les rêves qui ne s’effacent pas tout de suite et qui me procure tout autant par la suite, cette précieuse sensation de bien-être intérieur durable.

La nuit, j’avais déjà du renoncer à mon pouvoir de voler comme un oiseau et le jour, du laisser mes fréquentes impressions de déjà-vu se volatiliser… Mais je continuerai à rêver, coûte que coûte…

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Une Kaiser Manhattan de 1953 ( aucun rapport avec le texte )

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Le grand retour du flower power

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Pour les oiseaux, l’épouvantail est tantôt un repoussoir, tantôt un perchoir. Pour les espèces les plus futées, sa présence effraie les plus jeunes, alors que les plus âgés ne mettent que quelques heures à comprendre. (Wikipedia+)

J’aime dessiner des épouvantails bienveillants qui n’effraient personne. Bien que je n’en ai encore jamais rencontré un seul de toute ma vie. A ma connaissance, personne n’installe un surveillant aussi accueillant et inoffensif dans son jardin potager.

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L’opération escargot

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Ralentis la cadence

Surtout pas d’excès de vitesse

Fais preuve de plus de patience

Ne te laisse pas envahir par le stress

Attends ton tour dans la file d’attente

On n’est vraiment pas aux pièces

Prends place dans la salle d’attente

Prends conscience que rien ne presse

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Un belle rencontre quand même

-Alors mon ami, si ce n’est pas indiscret, t’en es où avec cette touche avec cette créature de rêve dont tu m’avais parlé ?

-Alors… Tout paraissait être en très bonne voie, mais ça n’a pas “matché” !

-Wow mauvaise nouvelle ! Il y a eu un problème ?

-Comme ça, sur un simple coup de tête, nous avions décidé d’un commun accord d’automatiser la suite de notre processus de rapprochement. Nous avions confié le job à une intelligence artificielle qui a épluché et compilé nos profils et nos historiques respectifs. Et la sentence a été sans appel : Les indices de compatibilité sont trop bas et les projections d’avenir et de réussite de notre couple potentiel sont alarmants. Une grosse déception en fin de compte !

-Et ça malgré les élévations significatives de rythmes cardiaques mesurées lors de vos premiers échanges de regards ?

-Ma foi oui ! Et pire encore : les intensités et la réciprocité des bons feelings perçus tout au long de notre premier rencard, n’ont finalement pas pesé bien lourd dans l’algorithme !

-Aïe ! Alors c’est à contre cœur que vous allez devoir interrompre le développement de cette histoire ?

-La décision a été vite prise. Parce que nous préférons faire confiance à des professionnels et repasser en mode manuel sans trop nous attarder sur un échec…

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B c’est toi, au cas où tu voulais le savoir ! ( Signé A )

La table de mixage du vagabond

Tu es un voyageur

Je suis un vagabond

Tu déroules le fil de ton bel itinéraire

Je me laisse étourdir tel un papillon

Tu es fidèle au scénario et à cheval sur l’horaire

Je me gave d’imprévus et de complications

Tu as une assurance qui couvrirait tes arrières

J’évite d’inclure des calculs dans mes équations

Ton parcours parait tout tracé de l’éveil à la poussière

Le mien n’a prévu que peu d’étapes et de destinations

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Du calme, cher public !

Récupération d’un griffonnage improvisé rejeté. Il date d’il y a quelques semaines et avait la particularité sur le moment, de me mettre très mal à l’aise.

Avec le recul et quelques séances de réconciliation, je réalise qu’il est dans le même esprit que “le véritable moulin à paroles” (voir plus bas) et qu’il trouve probablement sa source dans le même sentiment : Celui d’une régulière saturation que je peux éprouver face à la multiplication des discours véhéments et partisans.

Ca me rappelle un peu l’agitation et la cacophonie que peuvent produire des enfants dans une cour de récréation. C’est à la fois l’expression rassurante d’une grande vitalité et un prodigieux agacement parce que ça court dans tous les sens et si possible, en hurlant…

Et maintenant, à quand les grands discours par hologrammes interposés ?

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Un cadre reposant

Si notre monde est de loin le plus fou de l’univers

C’est parce qu’il n’est qu’une vaste clinique à ciel ouvert !

Dès le jour de mon admission sur leur planète hospitalière

J’ai su que leur diagnostic n’avait été qu’une ruse mensongère !

Qu’ils avaient organisé ma capture et mon exil dans leur fourrière

Prétextant les bienfaits d’un cadre reposant et libre de barrières …

Ce qui m’a aidé à accepter le traitement et à porter ma muselière ?

C’est la curiosité de découvrir les frasques des autres pensionnaires

De pouvoir applaudir ceux qui donnent un coup de pied dans la fourmilière !

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Case extraite de l’album de Tintin, Les Cigares du Pharaon, version en couleurs (Hergé 1955)

Les bons numéros étaient le 7, le 8 et le 14

Cette semaine, pour une fois, j’ai fait partie des gagnants à la loterie des bons numéros. J’ai pris le risque de gagner gros et n’ai perdu qu’un dixième de ma mise.

Maintenant la question est la suivante : Est-il judicieux de réinvestir la totalité de mes gains en participant au prochain tirage ? De profiter du prix plus attractif et de ma période de veine ?

Au vu de ma faible addiction au jeux, il me parait naturel d’étudier cette problématique et d’explorer les alternatives qui s’offrent à moi.

Si je n’avais pas mis un terme définitif à celle du tabac, je disposerais enfin des fonds nécessaires pour m’offrir un paquet de clopes à un prix abordable. Je pourrais tout aussi bien être tenté de faire un détour par le rayon friandises et sucreries ! Mais c’est ballot, j’ai appris à m’imposer un régime alimentaire strict et incorruptible.

Bon sang de bois mais que ce monde est piégeux : Chaque coin de rue est truffé d’incitations à l’exaltation et de dangers d’addiction. Et ce sont Hédoné et Voluptas qui nous y attendent au contour.

Et si je dépensais cette manne providentielle dans la drogue ou l’alcool ? Je risquerais alors dans un épisode d’euphorie, de retenter ma chance avec de l’argent frais en misant mon tapis, si ce n’est ma dernière chemise…

Faire don de ce gain à une association ? Jeter l’argent par les fenêtres ?

Mais qu’est ce qui m’a pris de céder un seul pouce aux démons du jeu ??

Allons Sigmund, sois mon guide !

Pour l’heure, je ne vois aucune autre solution que celle de faire tout mon possible pour perdre cette somme une fois pour toute ! Et ainsi, de libérer mon esprit des multiples tentations qui se sont agglutinées autour de ce moment de gloire.

Et ensuite, je retomberai avec le plus grand plaisir dans mon addiction naturelle aux petits voyages de créativité délirante. Celle-là même, qui le plus souvent, m’invite à des retrouvailles avec une certaine sérénité.

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