Lorsqu’il m’a invité à boire ma bière à sa table, il était déjà posé là à observer la ligne d’horizon surlignant l’océan. Il était arrivé sur le front de mer en surfant sur sa planche à roulettes, une longboard joliment décorée.
« Ce sont des vagues pour les enfants aujourd’hui ! » me renseigna t’il.
« Mais… tu vois là-bas ? Lorsque cette longue barre de nuages s’étendra jusqu’à la montagne de ce coté, ça va démarrer ! »
Il semblait habité par l’intensité d’un suspense dirigé par les caprices de la météo mais modéré par l’inévitable inertie de la toute puissante nature. Et moi, j’aime bien les passionnés ! Et puis il m’a expliqué les spots de surf de la région, la vapeur « qui brouillarde l’atmosphère » à cause de la différence de température entre l’air et l’eau, l’effet du gouf de Capbreton, les championnats d’Europe…
C’est quand j’ai pris congé de mon pote le surfeur, que je me suis rendu compte que nous avions oublié de commencer par les présentations d’usage. Même si à ce moment là, il m’a salué chaleureusement comme si je faisais déjà partie des initiés de la planchouillette et des intimes de la glisse aquatique !
Ça c’était hier. Je venais de couper le sillage de l’homologue local de Brice de Nice et d’Igor d’Hossegor !
Sur le chemin du retour, pour qu’il trouve une bonne place dans mon annuaire mémoire, je l’ai baptisé Gaston de Capbreton !
Durant la nuit, s’est mis a souffler un vent à décorner le Viking. Ce matin intrigué, je me suis rendu à Hossegor à la découverte de l’un des ces fameux spots de surf. En effet comme Gaston me l’avait prédit : Ce fût une expérience des plus décoiffantes ! Impossible dans des conditions pareilles de planter mon parasol ni d’espérer étendre un linge de bain sans le lester d’un phoque de taille adulte. Mis à part un fêlé de kite-surfing , personne n’était sorti affronter ces éléments en furie. Dans la foulée, je me suis laissé contraindre de remettre à des cieux plus cléments, l’éventualité d’enrichir ma collection de coquillages …