Je réside dans un petit appartement de vacances à Vallauris dans la région de Cannes, dans une rue où je peux m’émerveiller en allant simplement acheter ma baguette de pain du jour.
Ce matin, j’ai eu le privilège de m’entretenir avec le sculpteur qui travaille devant la vitrine de son atelier, une pièce en marbre de Carrare provenant de la carrière de Michel-Ange ! Je lui ai demandé son autorisation de prendre des clichés en partageant avec lui mon débordant enthousiasme.
Je n’ai pas pu résister à penser, qu’il devait naturellement être impossible à un un sculpteur de pierre de rester de marbre !
Il m’a confié qu’après lui, il n’y aurait pas de relève. Qu’il ne manque pas de travail dans cet art, même en dehors de la restauration de monuments, que les sculpteurs en herbe talentueux ne manquent pas (il donne lui-même des cours) mais que ce sont les soutiens en financement pour suivre ces formations, qui peuvent durer six mois, qui manquent cruellement.
On s’est alors demandé ce qu’ils pouvaient bien faire de leurs deniers, au ministère de la culture !
Et puis il y a les tarifs actuels des modèles vivants qui sont devenus élevés. Au final, seuls les friqués peuvent encore s’offrir une entrée en matière et une perspective de carrière dans ce noble art.
Voilà, j’espère avoir reflété le plus fidèlement possible cette conversation ! Merci mille fois pour ce témoignage, Monsieur le sculpteur !
http://www.sculpteur-petrus.com
Pour terminer sur une note légère, si vous suivez les évolutions de ce blog, vous vous rappelez peut-être que mon projet fou de “triptyque autoportrait” n’en était resté qu’à la première des trois parties qui le composeront un jour : Mon pied droit !
Mon buste en marbre étant malheureusement un chouilla au-dessus de mes moyens financiers et très au delà de mon talent dans le maniement du marteau et du burin, je vais une fois de plus devoir réviser mes plans. En revanche, excellente nouvelle pour moi, ce matin en sortant de la douche, l’empreinte mouillée de mon pied gauche s’est imprimée avec une netteté surprenante sur la surface satinée du petit tapis de la salle de bain ! Et j’ai pu constater que mon pied gauche est aussi sexy que mon pied droit ! Il ne fera pas partie du triptyque. Mais, à moins bien sûr que le ministère de la culture insiste vraiment, je vais vous faire grâce ici de la photo de la demi-démarche artistique que m’a inspirée cette empreinte éphémère…