
Le funambule somnambule

Il était une fois en plein été, ma bien-aimée m’avait offert un joli chapeau de paille,
Souhaitant ombrager ma boîte crânienne et quelques idées prisonnières dedans !
Mais voilà que ce grand toit de chaume ne s’avérait pas être tout à fait à ma taille,
Laissant le moindre courant d’air en embuscade l’envoyer valser au gré des vents !
Pas moyen d’en resserrer le pourtour à la va vite avec une simple tenaille !
Illusoire par-dessus le marché d’aller le faire remplacer chez le marchand !
L’alternative la plus logique serait-elle alors de prendre la grosse tête ?
Renoncer dès lors à tout débordement d’humilité pour choper le melon ?
Mais j’avais beau penser que de tous sur terre je n’étais probablement pas le moins bête
Pas le plus détestable non plus, ni le tout premier venu, ni le tout dernier des laiderons !
J’ai bien tenté quelque arrogance, vanité, prétention, négligé quelque attitude modeste
Sans pour autant constater ensuite d’un gain en centimètres à la périphérie de mon front !
Ne le prenez pas mal , voyons !
J’ai commencé par dessiner son visage et son corps
Sans savoir exactement ce que j’allais faire de ses bras…
C’est son expression de rebelle frondeur
Qui aura décidé d’un geste compatible…
J’espère que cela vous choque pas trop !
Il faut parfois que je dérape un peu, que je flirte avec l’indécence…
C’est comme ça, je ne suis pas un enfant de coeur !
Vous pouvez télécharger cette image dans la galerie de votre smartphone,
Et l’envoyer à qui vous voudrez, au moment opportun
En signe de désapprobation, de protestation ou autre,
Par exemple par MMS, Viber, Whatsapp ou équivalent
Ca vous évitera peut-être de devoir choisir parmi mille insultes et gros mots…
Il peut arriver, quand on voyage en bagnole, qu’une avarie au niveau du moulin à pistons, nous contraigne à un arrêt imprévu, au beau milieu d’une banlieue lugubre et désertique.
Forcément, pas trace d’un mécanicien qualifié parmi les passagers qui de toute manière sont déjà bourrés et stones au fond de la banquette arrière. Par-dessus le jour du marché, il ne nous reste que trop peu de bière : A peine de quoi éponger un tout début de soirée.
La nuit tombe, et il est de notoriété du public que les nuits sont chaudes dans ces faubourgs. Comme on est tous bien trop naze pour méditer, on décide de remettre la résolution de nos tracas techniques à des lendemains moins brumeux et après avoir épuisé nos provisions de cervoise, on s’assoupit sur les lieux de la petite teuf improvisée, un terrain vague qu’on pourrait presque qualifier de bucolique, avec quelques verres dans le nez.
Au lever du jour, une drôle de voix me tire des tentacules de Morphée :
– S’il te plaît … Dessine-moi un mouton !
J’ai sauté sur mes pompes comme l’homme qui avait vu l’ours, je me suis tamponné les mirettes et j’ai pu voir devant moi, un mec qui brandissait une Kalachnikov et qui me fixait gravement. Il n’avait pas l’air d’être perdu, si ça se trouve on s’était échoué sur son territoire…
J’ai sorti ma tablette tactile de la boîte à gants de notre chignole et malgré une légère tremblote résiduelle, en deux ou trois habiles glissements de doigts, j’ai affiché à l’écran un magnifique mouton que j’avais dessiné en maison de redressement dans le but retrouver mon calme après une altercation avec un codétenu.
Mon mouton lui a semblé correct, même si ce n’était pas le chef d’œuvre espéré et tout naturellement un respect mutuel s’est installé entre nous. Il m’a montré les tatouages qu’il s’était fait faire lors de ses nombreux séjours en tôle en attendant l’arrivée de l’un de ses potes mécano qui a remis notre guimbarde en état de marche. Il nous a d’ailleurs conseillé à l’avenir de ne plus tirer autre chose que des allemandes.
Pour le remercier de nous avoir tiré des emmerdes et à titre de dédommagement pour la nuitée, on lui a refilé nos portefeuilles ainsi que le butin de nos deux dernières campagnes nocturnes et je lui ai offert la tablette tactile avec le dessin du mouton pour enrichir sa collection.
Dans le secteur, il se faisait appeler « le petit prince des quartiers ». J’avoue qu’il méritait bien son blaze : Ce mec s’était montré bon prince avec nous !
On entend dire parfois que la vie ne nous fera pas de cadeau !
Qu’il faut s’attendre à devoir patauger la tête hors de l’eau,
Qu’elle peut tantôt se révéler n’être qu’un cadeau empoisonné,
Puis nous apparaître comme une prodigieuse faveur en exclusivité !
Par chance j’ai le privilège de recevoir un cadeau original,
Une largesse quotidienne, je ne vais pas crier au scandale !
Un coffret-cadeau aux senteurs d’épices et de bois précieux
A la hâte je dénoue le ruban, je suis ému et curieux !
C’est un bon cadeau valable à jamais et à partir de ce jour
Pour cette flamme magique qui illumine mon parcours
Bon allez aujourd’hui, circulez il n’y a rien à voir !
Sur le SunOf s’ blog en tout cas, on fait relâche !
Mais… pendant ce temps là, un tout petit peu plus loin :
Le poulet de Vitruve (ou jeune coq vitruvien) est le nom communément donné à un griffonnage intitulé “étude des proportions morphologiques du gallinacé” selon Vitruve et réalisé par Léon de SunOf aux alentours de 1978.
Le poulet de Vitruve est le symbole du “cocoricotisme”, idéologie dans laquelle le jeune coq était considéré comme le centre de l’univers de la bassecour. Ce célèbre dessin avait notamment été choisi par le passé comme logo par une importante société : Chickenpower.
Les amateurs éclairés remarqueront sans doute la grimace affichée par le coquelet, moue qui n’a absolument rien à voir avec l’expression énigmatique de la célèbre Joconde et qui ne peut en aucun cas être considéré comme une marque de fabrique. Selon la légende, Nuggets le poulet qui avait été sélectionné pour prendre la pose pour le dessinateur, venait instamment d’être prié une fois pour toutes de fermer son caquet par un L. de Sunof agacé, ne parvenant plus à se concentrer sur son travail au chevalet.
Dans la journée d’hier, j’ai dû me rendre en ville à deux reprises au volant de mon véhicule à moteur et à quatre roues pour réapprovisionner notre cocon en articles de première nécessité. Il y a des pénuries qui ne sont pas longtemps supportables et qui méritent un ravitaillement d’urgence.
De la porte de mon périmètre de sérénité au parking de mon fournisseur, il n’y a pas bien longue distance, mais devoir est de se soumettre à quelque autorisation de divers feux de signalisation plantés à chaque carrefour.
Eh bien hier, c’était un peu comme si mister Timing (le maître du temps) mourant d’ennui dans sa salle de contrôle avait décidé de me taquiner, moi en particulier en cette magnifique journée : Lors de chacun mes deux déplacements pourtant espacés, je suis tombé pile dans le cycle, pare choc à nez avec des feux passant subitement au rouge uniquement !
A chaque canular, j’ai obtempéré et gardé le calme et je n’en ai fait pas fait tout un fromage !
Lors d’un rangement dans mon atelier, j’ai également avec un certain bonheur pu retrouver mon tout premier clap, reçu à l’issue d’un stage de perfectionnement à l’étranger !
C’est émouvant, on peut encore y lire quelques vieux concepts de base qui pouvaient mener à un certain succès professionnel à l’époque !
Traduction pour les non-anglophones :
– Augmenter coûte que coûte la productivité !
– Dégommer à tout va non sans fureur ni mauvaise foi !
– Choisir la facilité en prenant tout à la légère !
– Adopter une rock n’roll attitude pour mieux embobiner !
– Sortir avec l’actrice qui décroche tous les premiers rôles !
Ce matin, avant de commencer ma journée d’artiste auto-proclamé ou de programmeur acharné ( selon les paramètres du jour ) je me suis décidé de passer en mode “Ordnung“. Faire de l’ordre, du rangement ! Et ça fera plaisir à la femme de ma vie, dont la tolérance au binz de conjoint mérite bien plus de “thumbs up” que je n’ai de pouces à disposition ! ( voir un article précédant )
Imaginez un décor apocalyptique : Des blocs à dessin de toutes tailles et épaisseurs, des croquis ratés et autocensurés à la pelle, des ToDo List, un fatras de notes et de pense-bête, des impressions de publicités, des papiers calques chiffonnés, des data sheet de composants électroniques, des résidus de gomme, des feutres et des marquers rongés jusqu’à l’os, des devis et des factures, des pinceaux, des crayons, tout ça formant ce qu’on appelle parfois un “bordel organisé” mais à tendance envahissante.
Ensuite imaginez l’un des derniers survivants de l’apocalypse [moi] , un aventurier solitaire et courageux, évoluant dans un silence oppressant, faisant du tri sélectif à la lueur d’une lampe frontale, dans ce qu’il reste d’un monde sombre et décadent…
Cette aventure pourrait s’avérer effrayante décrite comme ça et bien pas du tout, je vous rassure avant qu’un frisson d’angoisse ne vous glace les vertèbres ! Tout petit déjà, j’adorais aller me faire peur le coeur battant, à fouiner dans des maisons désaffectées et poussiéreuses ou explorer des usines abandonnées, à la quête de sensations fortes et d’objets désuets et hétéroclites potentiellement intéressants ou utilisables d’une quelconque manière.
Si ça se trouve, j’étais peut-être destiné à devenir une sorte de wall-e de chair et de sang, un vagabond-antiquaire-brocanteur-chineur-fripier.
Donc en perquisitionnant les recoins de mon petit univers apocalyptique et décadent, je suis tombé sur quelques premiers croquis et autres griffonnages de recherche oubliés, des documents historiques qui me semblent pour certains, receler finalement un petit quelque chose d’intéressant.
La première relique retenue, le croquis raté ci-dessus est un boeuf qui devait afficher l’expression des mauvais jours d’un chef de gang en manque de baston. C’était à la demande d’un client pour un logo illustré, client qui à la fin a heureusement retenu une évolution bien plus souriante et amicale de la bête à cornes. Il est vrai que pour que son client à lui décide d’entrer dans sa boutique, il serait évidemment préférable pour lui de ne pas être épouvanté par un logo sur la vitrine, par un faciès qui lui rappellerait le gros bras de videur qui lui a refusé l’entrée à la discothèque, le samedi précédant…
Pour clore ce petit numéro spécial consacré aux maîtres du monde, parce que je n’aimerais pas être à tout prix réduit à un simple pisse-froid hanté de mille et une frustrations qui a mal lavé un affront, j’aimerais adresser ce pouce levé aux Maîtres les plus méritants d’entre eux à mes yeux, non plus ceux qui se sont subitement auto-proclamés comme tels et à qui j’ai essayé de faire la part belle, dans la première et la deuxième partie de cette série (voir plus bas .. lol mdr xptdr gag inside) , non ce chapitre là, sera une spéciale dédicace à tous les autres ! Les plus sensibles d’entre vous sont désormais autorisés à sortir les mouchoirs pour le Happy End !
Il est vrai qu’avec cette avalanche de films de mutants, et/ou de super-héros et/ou de robots destructeurs à l’aide desquels on nous court-circuite les synapses ces temps-ci, on pourrait assez vite être tenté (même au plus humble niveau ) de subitement revêtir sans consulter, une tunique d’indestructible et une cape flamboyante et selon d’autres “combinaisons ” chimiques et compliquées celles-là, de vouloir, ou contribuer à veiller nuit et jour sur la majorité de nos prochains ou alors de prendre le contrôle de cette planète, de cette galaxie voire même au besoin de l’univers, ou tout part en couille, selon les meilleurs prévisions !
Ce qui me surprend parfois, c’est qu’après m’être fritté avec l’un de ces MDMAP (Maître du monde auto-proclamé) , le plus souvent devant son manque d’ouverture d’esprit flagrant, parfois devant sa vision étroite et/ou monomaniaque des choses ou simplement peut-être à cause de la piètre qualité de son sommeil, je finis toujours par re-positiver par effet de balancier, en ayant une pensée généreuse pour toutes ces personnes de référence, extraordinaires de compréhension, de patience et de modestie : Celles qui ont su illuminer mon chemin qui n’est pas des moins tortueux !
Malheureusement la plupart d’entre eux ne se sentiront pas même désignés par ce pouce levé à leur unique intention, par ce sourire complice et/ou affectueux et par l’effort que je fais sur la tenue vestimentaire en l’honneur de cette rare mais vibrante circonstance. Car la plupart d’entre eux n’ont absolument rien remarqué d’anormal à l’instant M*, c’était « juste » un fragment de l’élégance de leur quotidien.
Souvent voyez-vous, ces héros-là n’ont pas même conscience que je leur aurais volontiers contresigné un diplôme de maître du monde adjoint et que j’irais jusqu’à militer, références en main, pour encourager leur nomination au ministère de l’humanité ou au conseil des milliers de sages.
Pour terminer, j’encourage tous ceux qui souhaitent utiliser positivement les cinq prochaines minutes, de remercier les « maîtres » de leur monde à eux, à leur transmettre en direct ou en différé, un pouce levé !
*M = magique