La nuit passée, au cours de l’un de ces rêves au réalisme remarquable et surprenant qu’il m’arrive encore de faire, je me suis rendu sans souffrir le martyre chez le dentiste !
A elle seule, lorsque je ne dors pas, la perspective de devoir m’étendre la gueule grande ouverte sous le projecteur du fauteuil aux cents gadgets, s’apparente déjà à un cauchemar éveillé !
La grande surprise pour cette intervention là, c’était que le dentiste c’était Tom Hanks. Même sa voix était précisément celle des versions doublées en langue française de ses films !
Et je crois pouvoir affirmer qu’il n’y a qu’au royaume des mirages où dans l’urgence, on dispose du privilège de sélectionner son arracheur de dents avec le plus grand soin !
Je vous rappelle que ce même Tom Hanks a jusqu’ici déjà réussi à poser avec délicatesse un hydravion de ligne en détresse rempli de passagers pâlichons à proximité d’un centre ville, a ramené sur terre une capsule lunaire en rade vouée à un naufrage orbital certain, a démasqué de l’Illuminati, confondu du faussaire en série… Tout cela et bien plus encore, sans avoir à piquer de grosse colère, presque sans jamais gaspiller de munition, ni multiplier les dommages collatéraux spectaculaires ! Ce héros sécurisant était de ce fait pour moi naturellement qualifié pour endosser un rôle d’odontologiste pour blogueur douillet en visite au pays des songes.
Le brave praticien était en congé au moment de notre contact initial. Mais en professionnel charitable intrigué par le caractère inhabituel des douleurs que je lui décrivais, il m’a invité à passer à son cabinet dentaire pour me soumettre à un diagnostic d’urgence.
Comme le propre des rêves est de pouvoir s’affranchir des lourdeurs administratives de la réalité, je n’ai pas eu à me languir une demi-heure durant dans la salle d’attente. Le nez dans un magazine people à lutter pour éviter de faire un malaise en décodant chaque variation de vitesse de rotation de l’outil sculptant l’ivoire d’un prédécesseur.
Tom a jeté son œil d’expert bon type au relief accidenté de ma mâchoire et a rapidement pu mettre la pointe de son crochet sur les coordonnées exactes de ma souffrance imaginaire. Tout cela d’une manière des plus réconfortantes, évitant ainsi de me réveiller avant la fin du traitement.
[ Scène coupée : Suppression du passage le plus tordu « et rien à voir » de ce rêve, qui finalement n’apporte rien du tout à son récit, sinon quelques inquiétudes superflues ]
Curieux de l’origine du mal de molosse dont j’avais été victime, une fois le traitement terminé, je l’ai prié à des fins d’inscription dans mon journal de bord de me faire part de son constat. Mais je n’ai pas été en mesure d’entraver quoi que ce soit à son jargon. Alors il a griffonné un seul mot sur un bout de papier et me l’a tendu pour archivage.
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A mon réveil, après quelques minutes à me remémorer cette amusante et fantaisiste péripétie, j’ai réalisé que Tom n’était pas un choix si anodin que cela pour incarner le premier rôle dans un rêve de cet ordre là. Il avait déjà démontré l’étendue de son savoir-faire en pratiquant cette discipline avec succès dans les pires conditions sur une île déserte !
J’ai également effectué une recherche sur internet et Wikipédia concernant l’information qu’il avait inscrite sur le billet. Et ce mot assez exotique que je ne connaissais pas existe bel et bien. Mais il n’a absolument aucun lien avec mes ratiches.
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