C’est en suivant ma fameuse théorie des “collisions successives” que j’ai tenté une nouvelle fois de me rendre en ville plutôt que de persister à flâner le long des plages. En venant cette fois depuis Santa-Monica (point d’arrivée de la célèbre Route 66) je n’ai cette fois pas souffert dans les bouchons et il m’a semblé être rapidement arrivé sur place et de plus, dans une partie qui m’a paru plus accueillante de la ville . J’ai d’abord visité les quartiers chics de Los Feliz et j’ai décidé de me rendre à l’observatoire Grifitth.
C’est encore en suivant ma fameuse théorie des “collisions successives” que je me suis relancé le défi de m’approcher plus près des grandes lettres blanches plantées sur le mont Lee, le Hollywood Sign qu’on peut bien voir depuis l’observatoire. J’ai fini par trouver la route tout seul, mon GPS refusant systématiquement de comprendre ce que je lui demandait. (Ça ne marche pas encore assez bien dans les deux sens ces appareils)
C’était bon signe, je voyais les neuf lettres grossir devant moi ! J’ai vite compris que le gros morceau du grossissement des lettres consistait à parquer la voiture et à continuer à pieds. Je n’étais de loin pas le seul randonneur, mais il s’est vite avéré que j’étais plus ou moins le seul sans sa bouteille d’eau à la main. Ce sont 1.9 miles simple course, ça grimpe sévère et il faut chaud. (Et en degrés Farenheit, pour un européen, ça semble toujours chaud) La petite voix dans ma tête que je n’écoute jamais ou presque, m’avait pourtant suggéré d’emporter la bouteille d’eau que j’avais dans la bagnole. A l’aller, c’est une sacrée ascension et plusieurs fois, j’ai pensé que j’allais probablement mourir de soif ! Qu’on allait un jour retrouver mes ossements derrière un épais bosquet d’épineux. Au bord du sentier, il y avait bien un point d’eau peu alléchant (voir photo) et presque à l’arrivée sur les hauteurs, des cactus peu ragoûtants (voir aussi photo) , mais déjà aguerri au mode survie, j’ai pu résister à la tentation.
En tant que bon Helvète, je m’attendais au sommet du trek à l’équivalent américain de nos chalets d’alpage ou de nos refuges pour alpinistes, mais rien de tel. Pas trace de débit de boisson ! Pas même le moindre tuyau d’arrosage arrimé à un vieux robinet rouillé ! Il y a bien une énorme citerne posée là-haut, mais j’imagine qu’elle sert plutôt à alimenter les piscines des stars de cinéma qui habitent en contrebas et non pour désaltérer l’assoiffé curieux . C’est donc la langue pendante que J’ai fait mes quelques photos des grandes lettres et pour produire la sueur nécessaire pour la descente, j’ai puisé dans mes réserves : dans ce qu’il restait de l’espresso du matin et dans le réservoir des larmes…
En arrivant à l’hôtel, j’ai piqué une tête dans la piscine et j’ai failli en boire tout le contenu comme par une sorte de réflexe de survie un peu tardif. Une fois de plus j’ai survécu à l’une de mes aventures risquées. Et demain, je risque certainement de ramper sur le boulevard à cause des courbatures !