Je pense que de manière générale, on devrait mieux les signaler ces imprudents. Et ce, avant qu’ils ne décident de sortir de leurs terriers en plus grand nombre pour venir courir nos rues…
Rien qu’aujourd’hui, on en a sauvé in extremis deux spécimens en perdition. Après l’un de ces brusques quarts de tour pour changement de direction dont ils détiennent le secret !
J’ai besoin de ma ration quotidienne de distorsions de la réalité. J’en possède en permanence quelques portions de secours dans ma boîte à outils de survie.
Il y a des jours où la réalité a déjà été agréablement enjolivée ou décalée par d’autres et où je n’ai pas à chercher à l’adapter avec les moyens du bord.
Cette semaine dans un ascenseur par exemple, un gamin remuant que sa mère cherchait à calmer m’a dévisagé avant de me désigner de la pointe de son index en m’appelant “papa” !
Ce n’était pas une première. Je rencontre régulièrement des bambins qui m’adoptent en un éclair, m’accueillant volontiers dans leur nid en me dispensant de tout conseil de famille.
Sauf que cette fois-ci j’étais préoccupé par des réalités et n’étais pas sur mes gardes. Je n’ai pas eu le réflexe de déployer mon sabre laser pour contre-attaquer avec une originalité et une fraicheur à la hauteur de la situation.
J’ai dû décevoir ce petit gars en déclinant son offre tel un débutant, en agitant à mon tour mon index pointé vers le plafond d’un ridicule va et vient.
J’avais déjà constaté que je faisais régulièrement des blocages dès que j’atteignais le troisième niveau de confusion. Je pense qu’il me manque encore un outil précieux dans ma boîte pour contourner ce genre d’obstacles.
Je me suis par la suite quelque part estimé heureux qu’il ne m’élise pas tonton Georges où me propose plutôt un mandat de “grand-papy”. Pire, il aurait tout aussi bien pu me voir en remplaçant acceptable de son hamster.
Une libre adaptation du personnage de Calimero, héros malgré lui d’un dessin-animé de mon enfance. Il se sentait fort malchanceux de naissance puisqu’il était le seul poussin noir d’une fratrie de poussins jaunes. Son expression favorite, dans les moments où il devait affronter des épreuves difficiles était “C’est vraiment trop injuste !”. C’est petit à petit que je l’ai transformé en un poussin doté d’un esprit rebelle, qui repousse les ondes négatives tout en s’agrippant fermement à sa branche.
La nuit passée, je me suis réveillé en sursaut avec une oreille coupée !!!
Ce n’était pas à la manière de Van Gogh, moi c’était le son à l’intérieur qui avait été coupé à mon insu.
Étant équipé de naissance de la stéréophonie en qualité haute fidélité, c’est par réflexe que je tends immédiatement l’autre oreille pour voir si je pouvais encore m’entendre avec.
Je claque des doigts et constate que le canal droit lui, n’avait pas trop morflé.
J’allume ma lampe de chevet, saisis mon smartphone et me trouve dans l’impossibilité de lire quoi que ce soit sur l’écran ! Cette soudaine semi-surdité s’accompagnait de la vision d’une taupe sénior égarée dans une poussiéreuse galerie souterraine.
En reprenant mes esprits, je finis par me souvenir que je suis un porteur de lunettes à verres progressifs et que suis encore à même de repérer ma monture dans un certain flou artistique. L’obstacle visuel rapidement surmonté, c’est avec une acuité proche de celle d’un aigle à peine sorti du nid que je scanne la surface de ma table, sans y détecter la présence d’un sonotone !
Alors séquence diagnostique : Pas de concert sans bouchons d’oreilles récent, pas de résidus chimiques d’eau de piscine, pas d’écume de bain-moussant, pas de négligences hygiéniques ni même un assourdissement brutal à base de gros mots. Et je ne m’étais pas couché le ventre affamé non plus.
Déplacement stratégique en salle de bain pour y procéder à une exploration au coton-tige du conduit auditif dysfonctionnel : Rien à signaler : Absence totale de matière organique obstruant le canal en rade.
Autre hypothèse plausible : Une alerte coup de vieux imminent !
Mon cerveau en position privilégiée pour savoir que je dispose d’une ouïe très fine pour mon âge, me prévient à sa manière, qu’il ne faudra pas trop y compter à perpète.
Qu’il existe toute une gamme d’acouphènes monotones capables de venir se glisser entre les petits marteaux et les petites enclumes de tout mélomane du gros rock qui tache, prêts à aller y parasiter quelques-uns des meilleurs riffs de la planète.
Si ça se trouve, il ne va plus tarder à me réveiller en sursaut au beau milieu d’une nuit de pleine lune pour me révéler qu’il vaudrait mieux que je me prépare aussi à l’idée que mon goût pour la bonne bière ne sera pas immortel non plus !
En gros pour moi, ça commence sérieusement à sentir le sirop de framboise et les concerts de silent-air-guitares…
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source : Internet + quelques adaptations : statuette fétiche Arumbaya
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Après une journée entière passée à être sourd comme la moitié d’un pot, mes perceptions auditives sont progressivement revenues à la normale.
Entre temps, j’ai pu établir une autre hypothèse : Il pourrait s’agir d’un super-pouvoir que je ne maitrise encore qu’à moitié et pas encore avec celui de ma volonté…
Il arrive parfois qu’un touriste en excursion loin de chez lui, se mette en piste … …
Et qu’ensuite un peu déboussolé, il se perde dans la nature en cherchant à rentrer à son hôtel ! Il faut dire, pour sa défense, qu’il s’était mis en confiance en trouvant le lieu de la fête sans difficultés particulières.
J’en connais certains à qui c’est déjà arrivé et c’est précisément à leur intention, que les laboratoires SunOf ont développé ce modèle spécial de boussole pour touriste éméché voire carrément bourré et soudain amputé de tout ou grande partie de son sens de l’orientation. Un dispositif de précision dont l’aiguille pointe en direction du plumard d’une suite royale plutôt que de celle de notre cher pôle magnétique.
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[ Un assemblage à base de souvenirs embarrassants et de pictogrammes vectoriels SVG pompés sur le net ]