Ce rougeoyant spécimen est le seul rescapé d’une grappe de cinq représentants : Les autres s’étant sacrifiés pour garnir un repas, peu apprécié mais digéré depuis. De mémoire de gastronome, à ce jour, je n’avais jamais encore consommé d’aussi insipides, mauvaises et selon moi présumées artificielles pseudo-tomates ! (Pouerk !!!)
Étant par nature opposé au gaspillage alimentaire et sachant que je ne saliverai plus devant l’ultime exemplaire de ce lot en provenance de la jungle du marché, je lui ai confié un rôle de premier ordre, celui de figurant décoratif à vie : Il demeurera bien au frais et en bonne visibilité sur l’une des vitrines de mon réfrigérateur… [voir photo]
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Pour l’heure, étant donné que j’oublie vite et facilement, je me marre encore à la surprise du spectacle, à chaque ouverture de la porte de mon frigo ! Il se peut que cette approche contribuera efficacement à affiner mes choix au rayon fruits et légumes.
Le miroir de ma salle de bains fait maintenant vraiment partie des meubles…
Avec le temps il est devenu très consensuel. Je le suspecte d’avoir renoncé à exercer toute la palette de ses compétences critiques et qu’au mieux, il se contente de sauver les apparences. Il n’est plus que le reflet de lui-même, le pauvre !
C’est le miroir d’une autre salle d’eau qui m’a révélé l’abdication du mien : Suite à une série d’observations, c’est sans complaisance qu’il m’a délivré un blâme portant sur l’ensemble ma coiffure !
C’est donc coiffé d’une capilature à priori moins inélégante que je suis retourné faire face au verdict de la glace sévère, avec l’espoir d’un renvoi d’image plus irréprochable de ma personne.
Le pointilleux miroir m’a inspecté de haut en bas et a fini par me convaincre de me soumettre dans les plus brefs délais à une pesée. Une mesure d’ordinaire effectuée avec une périodicité quinquennale, un rythme autrefois largement suffisant.
De retour à mon domicile, j’ai récupéré le pèse-personne mécanique historique hérité de mes ancêtres au fond de mes oubliettes, pour constater que j’avais bel et bien forci et accumulé des réserves. (Probablement en vue d’augmenter mes chances de survie durant l’hiver rigoureux qui s’annonce.)
Puis, c’est encore le miroir draconien qui a mis en doute la précision de mon dispositif présumé obsolète, m’indiquant la disponibilité sur place d’un appareil de référence. (Un modèle éprouvé et en activité, selon mes estimations, depuis près d’un demi-siècle.)
Et c’est à pieds joints avec une grimace appropriée que je me suis pris un autre supplément de cinq à six kilos dans les gencives !!!
Petit à petit, je prenais conscience que je devais être en visite dans la salle de bains de mes cauchemars !
Epilogue :
Ce matin, dans le but d’écarter le moindre doute, j’ai investi dans un pèse-personne électronique assumant une marge d’erreur de 100g. Et il s’avère comparativement que c’était mon illustre antiquité qui révélait ma progression avec le plus d’exactitude !
En même temps, je viens aussi de perdre cinq à six kilos en une seule nuit et de réaliser qu’au départ, ma coiffure précédente n’était sans doute pas aussi repoussante que ça …