-Je vous souhaite la bienvenue en Enfer, très cher Monsieur !
-Bonjour madame ! Ho, vous êtes sérieuse ? Je viens d’arriver en Enfer là ?
-Mais oui très cher Monsieur ! Et je me présente : Je m’appelle Lucie F et je suis votre hôtesse d’accueil
-Eh bien , enchanté madame Lucie F ! Je vous avoue que je suis un peu surpris ! je m’attendais à un décorum beaucoup plus spectaculaire ici bas. Et puis, il ne fait vraiment pas aussi chaud qu’annoncé par ici ! Si on m’avait prévenu de températures ambiantes aussi fraiches, j’aurais emporté une petite laine voire même une doudoune…
-Oh nous avons l’habitude. C’est à cause de ces rumeurs fantaisistes qui circulent chez les vivants ! D’ailleurs, nous voyons la plupart des nouveaux arrivants débarquer en tongs, T-shirt, jupe courte ou bermuda ! Il y en a qui arrivent le cigare ou la clope au bec avec l’intention de l’allumer à la première flamme de brasier. Et très souvent, ils déboulent avec leurs grandes valises remplies de pognon. Certains ont tendance à confondre notre destination avec l’un ou l’autre de leurs lieux de festivités ou de vacances favori !
-Houlalà mais justement, vous faites bien de me le rappeler ! Vous pourrez à coup sûr me renseigner. Dites moi : Où donc se situe la zone de retrait des bagages ?
-Ah ! Je crains fort très cher Monsieur, que vous allez subir votre toute première déception infernale : Il n’existe aucun service de cette nature par ici ! Généralement, les bagages des nouveaux pensionnaires sont incinérés dans l’une de nos usines ! C’est un traitement certes désagréable mais indispensable, qui permet de générer les besoins en énergie nécessaire à procéder au transfert de nos invités !
-Quoi ??? Comment ??? Vous m’annoncez comme ça, à brûle-pourpoint, que vous avez déjà carbonisé toutes mes économies ??? Sans même m’en informer ni me demander mon accord au préalable ?!!
-En effet très cher Monsieur ! Depuis la grande glaciation des Enfers, tous les avantages matériels et les biffetons ont été bannis sur l’ensemble de notre territoire !
-Hé bien ! Heu… mais dites-moi madame Lucie F, vous n’auriez pas par hasard une paire de moufles à me prêter ? Je sens le bouts de mes doigts s’engourdir…
–Je suis désolé très cher Monsieur, mais nous sommes malheureusement en rupture de stock de gants ! Le conseil d’administration et la direction du groupe ont été contraints de geler toutes les commandes et tous les futurs investissements jusqu’à nouvel ordre ! Nous devons améliorer notre indice de performance. C’est qu’ici bas vous comprenez, ce n’est pas de sitôt qu’on risque de manquer de pensionnaires ! Et nous pensons à nos pensionnaires, mais nous pensons également à nos actionnaires !
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