Je ne suis pas du genre à écouter aux portes !
Par contre en qualité de curieux garnement, il m’était arrivé de lorgner par le trou de serrure d’une porte fermée. J’ai oublié le où, le quand, le qui et le pourquoi. Il faut croire que n’avais alors pas été l’œil spectateur d’une scène inoubliable !
Aussitôt mon forfait accompli, ma paupière indiscrète s’était mise à enfler généreusement !
Cette mirette de voyeur en herbe déformée n’était pas passée sous les radars perspicaces de ma mère. Sans enquête préliminaire, elle avait décrypté le pot aux roses et m’avait révélé l’origine de cette mystérieuse réaction.
C’était la première fois au cours de ma courte existence que j’entendais parler de courants d’air. On va dire que c’était aussi l’occasion rêvée pour me sentir d’un coup deux fois moins bête.
Après la leçon éducative du trou de serrure, je n’ai plus tenté de focaliser un seul œil sur la clé d’éventuelles bouffissures terriblement coupables !
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Comme je le déclarais déjà, je ne suis pas du genre à écouter aux portes ! Et le même garnement a su apprendre par ses propres moyens et sans se faire prendre, qu’il sera même préférable, dans certaines situations, de maîtriser l’art de la sourde oreille.
En cours de route, j’ai connu des situations où j’aurais préféré ne rien avoir entendu pour ne pas avoir à faire mine de rien. Parce que j’ai l’oreille plus fine qu’il n’y paraît. Et que mon acuité auditive couvre aussi et encore, le spectre de fréquences des messes basses.
Il peut arriver, sans avoir à fournir l’effort particulier de tendre l’oreille, que des bavards médisants et imprudents oublient tout simplement de la/les fermer au bon moment !
Selon mon expérience personnelle, c’est particulièrement le cas lorsqu’ils se livrent à des papotages téléphoniques. C’est parce qu’ils ont une esgourde collée à leur interlocuteur de commérage et qu’ils ont placé son double en mode semi-sourdingue. Ce qui fait qu’involontairement, ils haussent le ton à un niveau plus sonore que souhaité.
Et c’est là, en cours de route, que j’aurais parfois vraiment aimé pouvoir jubiler qu’une série de courants d’air se soient chargés de boursoufler la langue de certaines pipelettes dénigrantes et impertinentes …
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Récemment, quelqu’un a de manière totalement fortuite réveillé un vieux souvenir de ce type. Un épisode qui avait à l’époque été gourmand en self-contrôle et été long et difficile à digérer. Dans la foulée, ça m’en a rafraîchi quelques autres qui peuvent encore semer des pointes d’agacement en cas de réapparition. Et puis j’ai retrouvé tous ceux, plus légers et sympathiques que j’ai pu y associer dans le but d’équilibrer quelque peu la tournure de ce récit.
Voilà, je donne à cet article les pleins pouvoirs ainsi qu’une carte blanche pour enfermer cette collection complète d’inconfortables souvenirs à double tour au fond d’une caisse et d’aller l’enterrer au plus profond de ma mémoire sans jamais revenir m’en indiquer l’adresse exacte.
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