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Outil de réinterprétation

Au tout début des années 2000, à la suite d’un affolement consécutif à un crash existentiel, le thérapeute chargé de me ramener les pieds sur terre m’avait annoncé que j’étais sujet au “délire interprétatif”.

C’est en grande partie ce diagnostique là, qui avait donné naissance à ce blog et à son titre. Et ma foi, une fois la phase de panique, celles des souffrances et celles des inquiétudes surmontées, je dois avouer que j’apprécie aujourd’hui de “devoir endurer” ces symptômes et souhaite ne jamais avoir à en guérir complètement ! Ce sentiment reste évidement plus facilement dans les limites de l’agréable, si une tierce personne ne provoque pas une surcharge de confusion inutile !

Ce thérapeute, le docteur Musique, m’a alors patiemment donné des soins et des outils nécessaires à comprendre et à gérer ce qui m’arrivait. D’un côté, ces couleurs et ces sensations nouvelles pouvaient dans mon cas du moins, être intéressantes, appréciables, drôles, voire carrément jouissives et passionnantes à vivre ! Mais de l’autre, elles n’étaient pas compatibles avec cette société qui n’aime pas trop ceux qui disjonctent et surtout, elles pouvaient décupler les niveaux de stress habituellement admissibles et raisonnables : Ce qui pouvait conduire à l’épuisement.

Pour corriger mes potentielles erreurs d’interprétation , j’ai du mettre en place une palette de mesures correctives. Comme par exemple, augmenter la part de mise en doute de celles qui peuvent me paraître louches, augmenter les niveaux de méfiance de base, ajuster le seuil de crédibilité des données à interpréter, me livrer à des analyses plus fouillées, avec l’espoir de mettre à jour des interprétations alternatives etc… Tout cela combiné avec une réalité parallèle de déni total dans laquelle je pouvais glisser en cas de nécessité.

Il m’arrive donc de devoir soumettre la première interprétation d’une donnée ou d’une situation à une rotation progressive, jusqu’à ce qu’elle atteigne les 180 degrés. Pour qu’elle se transforme en une option de version diamétralement opposée. La durée nécessaire à l’accomplissement de cette performance est totalement aléatoire.

Voilà l’une des raisons pour laquelle, j’ai développé l’outil de réinterprétation qui apparaît sur la photographie ci-dessus. Selon les situations et leur degré de complexité, le processus de réinterprétation emprunte le chemin le plus direct et rapide ( flèche verte, lecture de gauche à droite ) et dans d’autres cas, c’est le chemin le plus long qui sera préféré (flèche bleue, lecture dans le sens horaire) Il peut arriver que le processus tourne un peu en rond et se déroule de manière hésitante, saccadée ou répétitive. A ce moment là, c’est le petit cercle rouge qui fait office d’axe principal de toute l’opération.

Bien sûr, il arrive fréquemment que la toute première appréciation d’une donnée ou d’une situation ait été la bonne. L’instinct est resté intact. Mais qu’un léger doute soit la source d’un cheminement de réinterprétation dont le résultat sera juste surprenant, farfelu, amusant, impossible etc…

A partir de là, il est assez facile de deviner quels sont les types d’environnements et de situations susceptibles de me plonger dans les pires des inconforts ! Des éventualités qu’une prudence protectrice pour moi comme pour les autres, me conseille de limiter ou d’éviter !

Ça faisait très longtemps que je souhaitais enfin me libérer de ce récit ! Ce projet m’aura demandé un temps fou et une énergie folle ! C’est maintenant enfin chose faite ! Yeah !

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J’en profite pour remercier chaleureusement le docteur Musique de m’avoir ramené les pieds sur terre, mais pas trop ! Cette manie souvent nécessaire de second décodage me complique peut-être parfois un peu l’existence, mais elle me garantit tout au moins, une vie intérieure très riche si ce n’est d’augmenter mes chances à la fin de ne pas avoir tout compris de travers.

Avec le temps passé à observer avec un peu plus d’attention ce qu’il se passe dans ce vaste monde, j’ai pu constater que des délires interprétatifs, il me semble qu’on en fait tous un peu !

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