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Consultation de crise

Alors, comme ça tu nous refais encore une de tes petites crises ?

-Hé bien oui, je le crains. Et le pire, ce n’est plus qu’une seule à la fois ! C’est d’autant plus inquiétant !!!

Tu veux dire qu’en ce moment, tu souffres simultanément de plusieurs crises en parallèle ? Ça c’est intéressant ! Mais alors laisse-moi deviner : 1) N’endurerais-tu pas une forme sévère de torture psychologique, basée sur un amalgame explosif composé de crise existentielle et de crise identitaire ?

-Pas du tout ! Les crises de ce genre, j’ai appris à les gérer sur le tas et avec le temps !

2) Bon, alors ne me dis pas que tu nous fais une crise de la quarantaine sur le tard. Un chaos psychique en partie du à une crise d’adolescence mal surmontée, causée entre-autres, par de trop fréquentes crises de jalousie très mal vécues durant ton enfance ?

-Non, non ! Là aussi, j’ai fini par assez bien maîtriser le sujet. Et j’ai pu classer sans suites tout ce qui relevait de ce type de troubles-là !

Alors … 3) C’est une crise de nerfs au bureau ! Parce qu’ils t’ont sucré toutes tes heures supplémentaires et ont liquidé ton solde de vacances ? Soi-disant, par solidarité dans cette lutte contre les effets de la crise économique subséquente à la crise sanitaire et blablabli et blablabla…

-Bien vu ! Mais c’est encore perdu ! Ce n’est toujours pas ça ! Dans ce domaine, je suis aguerri au combat. D’ailleurs, c’est aussi pour cette raison qu’à mon âge je ne trouve plus de poste stable. J’ai de la bouteille, mais suis un profil plus assez malléable. Je sais enfin dire “Non !”. Et les petites crises d’autorité des uns et des autres, elles me passent cent kilomètres au-dessus…

-Ah, alors ça ne sera pas facile de deviner ! Allez : 4) il s’agit d’une crise d’angoisse, parce que la question de la crise écologique qui te tenait très à cœur est passée au second plan. Elle s’est escamotée derrière la crise économique. Et parce que la morosité ambiante qui découle d’une crise de confiance mondiale, plombée par l’émergence de nouvelles tensions entre États et sérieusement aggravée par la crise sanitaire, s’est muée en crise politique internationale ?

-Hé ! Pas mal ! Mais toujours pas trouvé. Aujourd’hui je suis capable de contrôler, dès leur apparition, le déclenchement de crises d’angoisses qui auparavant pouvaient me conduire à des crises de panique ! C’est bien simple, je ne me rappelle même plus de ma dernière crise de colère ! Et je n’arrive plus à me remémorer une quelconque crise de folie, même passagère ! Avec les années, j’ai vraiment gagné en robustesse mentale et en capacité d’indifférence. Mais dit comme cela, je réalise que devrais probablement m’en inquiéter !

Mais alors, tu fais preuve d’une sacrément bonne gestion de crise. Alors en 5) Je suppose que tu n’es pas passé me consulter dans cette cellule de crise, pour que je te soulage d’une inquiétude quant à une éventuelle crise d’arythmie ou pour que je te rassure au sujet d’une crainte de l’imminence d’une crise cardiaque… En réalité, tu traverses une crise de placidité agrémentée ici et là de bouffées de bien-être. Ceci en éprouvant le réel danger de te voir un de ces jours submergé par une crise d’hystérie euphorique ?

-Ça y est ! Tu as tout deviné ! Bravo docteur, je te félicite !

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J'aime beaucoup imaginer et développer des dialogues
thérapeute-fada vs. patient-frappadingue.
Apparemment, il s'agit d'une fantaisie récurrente 
chez moi.
C'est en écrivant ce commentaire que j'ai pu en 
retracer l'origine profonde et le cheminement qui 
m'y a conduit. Je ne devrais donc même pas aller 
consulter pour décoder la source de cette petite  
manie :-)

Et voilà, fin de la (des) crise(s)

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