Une tardive remise en état

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Je vis au centre de la grande forêt de conduites et de tuyaux.

Mon travail consiste au quotidien à poser des vannes et des robinets sur ces canalisations afin de pouvoir en réguler les flux avec soin. Je n’ai moi-même pas toujours connaissance de l’exacte teneur de ce qui circule à l’intérieur de ces canalisations et il faut chaque jour procéder à de nouvelles analyses.

En fonction des résultats obtenus, j’ajuste ici et là les débits d’approvisionnement de mon installation afin d’obtenir les dosages optimaux en veillant à prévenir une potentielle catastrophe. S’il le faut, en cas d’alerte, comme par exemple lors de livraisons en quantités excessives qui risqueraient de noyer le dispositif, je réduis sans hésitation, tous les apports problématiques à leur strict minimum. Et les réactions en chaîne sont proscrites dans tout le périmètre !

Lorsqu’il y a fuite, je colmate. Je remplace les joints lors d’entretiens préventifs. Je m’occupe des filtres aussi, puisqu’il arrive qu’ils s’encrassent prématurément. Parfois il y a des siphons qui se bouchent, des bulles d’air à purger, ce genre de choses…

Vous l’aurez compris, il s’agit d’une mission qui n’est pas de tout repos chaque jour.

Durant ces nombreuses années de service, je me suis investi pour connaître en détail les caractéristiques les plus complexes de cette installation. Mais j’évite de m’assoupir aux commandes. Les excès de confiance ne sont pas admis.

Lors de mes tournées d’inspection, il arrive encore que je découvre une nouvelle conduite qui ne s’était encore jamais trouvée là auparavant. Et évidemment, il n’y a jamais personne pour me prévenir à l’avance ! Je n’apprécie pas ces situations-là, ayant déjà fait l’expérience qu’ensuite, c’est encore le même type d’erreur humaine qui pouvait se répéter…

Et l’autre alors de m’ordonner de ne toucher à rien dans l’immédiat. De mesurer toutes les incidences dans les nouvelles conditions et de n’intervenir qu’en cas de nécessité. De surveiller de près l’évolution des choses, de garder un œil critique et de consigner les éventuels dysfonctionnements dans le journal de bord. Comme si cette nouvelle configuration n’allait en rien remettre en question, ma subtile gestion de notre système !!

Mais dans cette activité, je traverse également de belles périodes de paix intérieure et peux profiter de phases de grande sérénité ! En particulier lorsque de simples touches de dextérité sur la précision des réglages suffit. C’est quand tout est parfaitement fluide, que les conditions qui peuvent garantir le meilleur mélange sont réunies. C’est un savoir-faire indispensable pour faire tourner une usine comme celle-ci.

C’est en général durant ces périodes de calme, qu’on peut penser que je ne suis pas en forme. Alors que je m’emploie à éviter de perturber les réglages optimaux dans l’intention de la laisser durer…

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Un texte qui n'a plus été finalisé comme prévu.

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