Le coupé grenouille

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Voici le récit d’un épisode de ma jeunesse tombé dans l’oubli jusqu’à ce que je remarque sur internet, une photo de ce véhicule des années 70. Ci-dessus, une photo d’illustration que j’ai ensuite dénichée et dont la teinte me paraissait être la plus fidèle à l’original dont il est question ici.

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Il n’aimait pas du tout sa couleur et pourtant il l’avait achetée quand même ! Ce modèle était déjà devenu une rareté sur nos routes y compris dans ses déclinaisons les plus sobres d’aspect. Lors de ma première rencontre les yeux dans les phares avec son acquisition, je n’avais pas été en mesure d’éviter de lui confirmer qu’en effet, elle possédait toutes les caractéristiques du bolide de rêve de Kermit la grenouille. – Et bien plus tard, elle aurait également pu fasciner Shrek

Que de mon point de vue, côté “aimant à gonzesses” qui viserait l’unanimité, on avait déjà croisé plus convaincant. Exception faite de toutes les “candidates au siège passager à attirer” qui tomberaient d’abord raides-dingues de son conducteur ainsi que celles qui seraient des mordues d’émeraudes.

Je venais probablement d’être son douzième pote consécutif a échouer lamentablement dans le périlleux exercice de la flatterie amicale mensongère !

Raison pour laquelle il se montrait d’autant plus déterminé à investir jusqu’au dernier bouton de sa chemise du dimanche dans une nouvelle robe d’apparat ! Aussi résolument qu’il était décidé à booster l’allure sportive de son futur irrésistible carrosse.

Je n’étais alors encore qu’un galopin en développement, loin d’être titulaire d’un permis de conduire et d’être le détenteur d’un véhicule motorisé à quatre roues. C’est pourtant comme s’il m’avait perçu comme le futur Van Gogh de la peinture complète, qu’il m’avait interrogé quant aux nouvelles couleurs que j’appliquerais à son vaisseau spécial.

C’est spontanément et sans m’accorder le temps de réfléchir que je lui avais soufflé que d’un point de vue purement sportif, il pouvait s’inspirer de celles de la monoplace de F1 d’Ayrton Senna… Il s’agissait d’un célèbre motif bicolore rouge et blanc, aisément identifiable et qui, d’un point de vue pratique, me paraissait facilement reproduisible sur n’importe quel type de surface…

Durant cette série d’échanges théoriques, je ne m’attendais pas à ce qu’il donne son feu vert à ma suggestion de transformation…

Dès le début et au fur et à mesure des travaux pratiques en carrosserie, un doute s’est installé en moi et je pouvais aisément mesurer la somme croissante de mes sentiments de culpabilité d’avoir encore raté une occasion de me taire. Sans compter que j’avais involontairement contribué à saboter l’éventuel glorieux destin de voiture de collection – dans son état d’origine – de cette automobile mal aimée…

L’enregistrement dans ma mémoire profonde de cette surprenante et intéressante expérience s’est interrompu au moment même ou la peinture avait séché, qu’il ne nous restait plus qu’à retirer les papiers de masquage afin de contempler le résultat final. Un faible indice m’indique encore vaguement qu’en fin de compte, c’était pas si mal ! Mais dans ma subite amnésie, je n’en ai pas conservé la moindre image en tête pouvant encore me le confirmer aujourd’hui.

Je suppose que la nouvelle variante du coupé tape à l’œil a du faire un tabac.

Mais au fond, pour moi, ça restera toujours le bolide de grenouille déguisé en paquet de clopes…

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En ce moment je peine à rire du présent, c’est pourquoi je pioche un peu dans le passé quitte à transgresser certaines limites de ma charte

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