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Hier, j’ai subi un gros coup de fatigue durant toute la journée !
Me sentant over-périmé du sommet de la crête jusqu’au bout des orteils,
Incapable de décompresser et de pondre la moindre foutaise valable.
– Comment te sens-tu aujourd’hui ? Me demande t’on au bout du fil.
– Tellement bien que j’en pète du parfum ! Ma réplique rassurante.
Là-dessus, j’ai passé l’une de mes nuits les plus reposantes du siècle !
J’avais probablement encore un peu surchargé la barque …
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– J’en suis profondément désolé, Maître !
– Mais… Mesures-tu en temps réel la merdouille intersidérale dans laquelle nous sommes là ? Elle en dit quoi not’bagnole, tu as pu l’appeler ?
– Injoignable ! Je la suspecte de nous avoir balancés sur liste noire ! Seconde hypothèse, elle est encore passée en mode fusée pour se faire des films. Permettez une observation Maître : L’avenir de notre galaxie ne peut pas déprendre d’un tas de ferraille indiscipliné, susceptible, obsolète et dépourvu du moindre megabyte de subtilité !
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– Mais que t’es-il arrivé ? Tu n’as plus d’idées ?
– J’ai été cambriolé. Et le voleur les a toutes emportées !
– Aïe ! Ne me dis pas que tu n’étais pas assuré ?
– Ben si ! Mais ça aurait peut-être été une bonne idée !
– Bah ! Dis-toi qu’au-moins celle-là, il n’aura pas pu te la dérober …
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– Salut beau gosse ! Que me vaut l’honneur de ta visite ce soir ?
– Bonsoir fascinante charmeuse ! C’est sur une affiche, que ton éclatant sourire à provoqué une sorte de distorsion temporelle. J’y ai clairement vu une incitation à venir à ta rencontre …
– Oh tu m’en vois très touchée et ravie. Et alors, quel est le numéro qui te ferait plaisir ?
– J’aimerais que tu fasses encore tourbillonner mes sens et virevolter mes émotions avant d’arrêter le temps… Un peu comme sur ton affiche…
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– Machine-arrière toute, matelot !
– Impossible Capitaine ! On ne peut plus reculer maintenant !
– Connaissez-vous une quelconque avarie en salle des machines matelot ? Seriez-vous l’annonciateur d’un sinistre d’importance systémique qu’il faille me notifier, au moment même de l’une de nos manœuvres les plus délicates ?
– Négatif Capitaine ! Mais je me dois de vous signaler que sommes à deux doigts d’un retard incompressible sur l’horaire prévu !
– Il ne vous a sans doute pas échappé, matelot, que la priorité de notre mission est d’arriver à bon port en un seul morceau ?
– Soyez en rassuré, Capitaine ! Je me dois pourtant d’attirer votre attention sur le fait que si à ce stade nous ne maintenons pas notre vitesse de croisière, la légendaire ponctualité de toute notre compagnie risque fort d’en pâtir !
– Sachez matelot, que vu du pont supérieur, c’était la dernière minute pour ralentir la cadence ! Mais dites moi, histoire de nous resynchroniser, quelle heure est-il en ce moment au niveau des chaudières ?
– Ici nous nous trouvons à environ une heure de notre destination, Capitaine !
– Alors laissez moi vous surprendre à mon tour, matelot : Vous retardez d’une bonne heure !
– … ? … Pouvez-vous me confirmer cette nouvelle donnée Capitaine ?
– Affirmatif matelot ! Parce que pour votre gouverne, nous avons “accosté” depuis plus de cinq bonnes minutes !!!
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– Héé mais ça tombe bien que j’te rencontre : J’étais passé à ta boutique, mais elle était fermée … Et il n’y avait pas d’horaires d’ouverture affiché…
– C’est parce que ça fait des mois que je l’ai fermée au public. Et donc que mon inventaire d’articles est réservé à mon usage personnel…
– Oh que c’est dommage ! J’avais l’intention de revenir y chercher quelque inspiration en vue de l’achat d’un cadeau amusant.
– Alors n’hésite pas à retourner y faire un tour et à toute heure : De l’inspiration, il y en a encore plein la vitrine !
– D’accord, mais… tu es sérieux là ? … ou c’est une farce ?
– 🙂
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– Voilà, nous sommes connectés et je vois clair dans ton esprit tortueux !
– Vraiment ? Vous titillez ma curiosité ! Alors faites moi vite part de vos observations ...
– Je vois que tu t’es systématiquement mis à contourner tous les problèmes que tu as rencontrés… Par exemple, je vois que tu n’as plus à endurer de trouble obsessionnel compulsif… Je constate aussi que ta dernière crise aiguë de paranoïa date d’il y a plusieurs années déjà… Et pour compléter ce sombre tableau, je vois que tu as su élaborer une méthode pour te libérer de tes idées noires et de tes pulsions autodestructrices ! Je dois bien le dire, ce rapide bilan superficiel est assez effrayant : Il était temps de venir me consulter !
– Houlalà, je ne m’attendais pas à ça ! Dois-je en conclure que ma santé mentale est défaillante ?
– Voyons voir ! Lorsque tu as cessé de broyer du noir, cela n’a pas généré de signaux d’alerte ?
– Ça ne m’a pas sauté au yeux en tout cas… Aurais-je du m’en inquiéter ?
– Je ne vais pas te cacher que ton cas particulier me submerge d’un pressentiment morose… Je ne vois que quelques demi-journées très espacées passées à lutter contre de légers états dépressifs ! C’est une fréquence anormalement basse de ce type de symptômes sur une période pourtant particulièrement chahutée. Pire, je détecte une tendance inquiétante à l’indifférence chronique face à la noirceur de ce monde ! Alors que toutes les conditions sont réunies pour que tu puisses te sentir au plus mal…
– Ah, oui c’est possible, à force… Dites, pendant que vous y êtes, jetez aussi un coup d’œil sur mes niveaux de déprime et sur les variables de mes sautes d’humeur…
– Voyons cela… En effet… j’en vois, mais malheureusement ce ne sont que des valeurs négligeables et des quantités insuffisantes ! Rien de suffisamment lugubre pour me rassurer … Je n’observe pas non plus la présence d’animosités viscérales à digérer, ni de haines profondes à canaliser… Aucun cauchemar récurrent à … Non mais attends ! Je vois que c’est l’une de mes concurrentes qui t’envoie dans le but de me faire perdre mon temps ??? Alors là, je n’en crois pas mes yeux !
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– Tadaaan ! Qu’en dis-tu mon brave ? Clonage et transplantation réussis, non ? Toute la fringance du jouvenceau supervisée par la virtuosité d’un cerveau de boomer ! Vitalité, vigueur, zéro bobos + expérience, sagesse et neuroplasticité… Haaa ! Je me sens au top là !
– Vous m’inquiétez Docteur… Avez-vous suffisamment bien évalué les risques de rejet du greffon par le sujet ? (en l’occurrence le nouveau vous). Il me paraît quand même passablement agité ce clone …
– Mé-ouééé, y a pas de lézard ! Les paramètres du donneur (en l’occurrence l’ancien moi) indiquaient une limite supérieure de ressentis en âge de vingt-cinq ans… Il y avait compatibilité totale ! Bon allez, maintenant essaie de positiver mon brave ! Et ce soir c’est moi qui régale : Nous sommes de sortie et je sens qu’on est bien partis pour fêter ça jusqu’au petit matin !
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-Alors mon ami, si ce n’est pas indiscret, t’en es où avec cette touche avec cette créature de rêve dont tu m’avais parlé ?
-Alors… Tout paraissait être en très bonne voie, mais ça n’a pas “matché” !
-Wow mauvaise nouvelle ! Il y a eu un problème ?
-Comme ça, sur un simple coup de tête, nous avions décidé d’un commun accord d’automatiser la suite de notre processus de rapprochement. Nous avions confié le job à une intelligence artificielle qui a épluché et compilé nos profils et nos historiques respectifs. Et la sentence a été sans appel : Les indices de compatibilité sont trop bas et les projections d’avenir et de réussite de notre couple potentiel sont alarmants. Une grosse déception en fin de compte !
-Et ça malgré les élévations significatives de rythmes cardiaques mesurées lors de vos premiers échanges de regards ?
-Ma foi oui ! Et pire encore : les intensités et la réciprocité des bons feelings perçus tout au long de notre premier rencard, n’ont finalement pas pesé bien lourd dans l’algorithme !
-Aïe ! Alors c’est à contre cœur que vous allez devoir interrompre le développement de cette histoire ?
-La décision a été vite prise. Parce que nous préférons faire confiance à des professionnels et repasser en mode manuel sans trop nous attarder sur un échec…
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-Salut ! … Ça mord ?
-Bonjour ! Depuis ce matin, pas trop non …
-C’est à la mouche que vous péchez ?
-Non, à la carotte…
-Ah bon ? Ça appâte du poisson ça ?
-Oh je ne sais pas Monsieur. Moi je pèche le lapin. Mais il n’y en a plus beaucoup !
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