Category Archives: Déballages (poésie modeste)

Voie de garage

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C’est à mon rythme que je voyage

Et tant pis si je m’écarte de l’itinéraire

Je contourne des erreurs d’aiguillage

M’autorise des retards sur l’horaire

Je veux m’égarer sur des voies de garage

M’improviser des destinations extraordinaires

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Un pied de nez aux mauvaises manières

Quelques mots qui dépassent la pensée

Une part de réalité qui dépasse la fiction

Quelques mensonges déguisés en vérité

Une claque dans la gueule des traditions

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Des actes feutrés pour tromper une confiance

Une dose de venin qui paralyse des contradictions

Des impostures maquillées en défaillances

Un coup de poignard dans le dos des oppositions

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Quelques coups de pieds dans une fourmilière

Une touche d’injustice pour affoler les foules

Quelques petites entorses aux bonnes manières

Des combines pour nous rouler dans la semoule…

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Je tente d’élaborer une nouvelle molécule !

Il s’agirait d’un bouillon basé sur une autre formule

Qui décomposerait celle de tous ceux qui nous manipulent

Qui digèrerait les toxines des personnages sans scrupules

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Le réveil des machines

J’étais devenu l’inconnu des algorithmes technologiques

Je n’étais plus qu’un fantôme aux yeux des capteurs

On m’avait dépossédé de mon identité électronique

Le système avait renoncé à me garder dans son collimateur

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Il n’y avait plus une goutte d’eau pour moi au robinet

Pas le moindre souffle d’air non plus sous le ventilateur

J’ai gesticulé des mains et des bras pour protester

Et c’est la lumière qui s’est éteinte sur décision supérieure

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En partant j’ai choisi la grimace rouge pour leurs statistiques

Ce qui a offensé la porte automatique qui m’est restée fermée

Mais comment faire comprendre à cette machine amnésique

Qu’elle ferait peut-être mieux de redémarrer sa journée !

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Source : internet + quelques petites personnalisations
Bienvenue dans le monde moderne, où une rencontre avec un 
simple robinet de lavabo, peut déjà porter à confusion...

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Un monde parallèle insipide

C’est un monde où jamais personne ne rit

Où on ne s’adresse pas le moindre sourire

Où on ne se livre jamais à la plaisanterie

On s’y verrait condamné pour un fou-rire

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Un monde qui ne se prête guère aux pitreries

Où on aurait oublié le sens du ton de la satire

Où il serait mal vu de vouloir manier l’ironie

On s’y ferait soigner pour dérision par plaisir

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Un monde immunisé contre tous les comiques

Où on ne trouverait plus trace d’un seul éclat de rire

Où on aime se passer de tout commentaire sarcastique

On y courrait le risque de mourir de tout sauf de rire

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É(tr/ch)anges complices

Accorde-moi une autre chance de l’emporter à l’un de tes petits jeux

Permets-moi d’aller encore à la cueillette de tes fruits les plus délicieux

Encourage-moi une fois de plus à me perdre dans mes risques et périls

Souffle-moi encore ces quelques mots-clé qui me rendent plus éloquent et fertile

Joue-moi un autre de tes tours qui parviennent à me garder captif et étourdi

Anime-moi d’improvisations audacieuses qui se fondent dans un croquis

Surprends-moi encore que je te prouve à jamais à quel point tu m’intéresses

Tire-moi au sort, à pile ou face ou à quitte ou double et rends-moi la pièce…

Rien que des mots !

Quelqu’un avait murmuré dans mon dos :

Ce ne sont peut-être que des mots !?

Mais se pourrait-il alors qu’à la place

Quelques images à elles seules les satisfassent ?

C’est par la suite que j’ai choisi de me taire

Que j’ai fait la sourde oreille aux commentaires

Que j’ai délaissé les beaux discours et évité les ragots

Pour mieux voir ce qui est plus fort que tous les mots

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Quelqu’un s’était permis de chuchoter là derrière :

Que mes mots ne seraient que des paroles en l’air !

Alors j’ai laissé s’envoler tous ceux qu’il me restait

Peut-être qu’aidés d’un peu de silence ils se tairaient ?

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Les écumeurs de votre substance

Ils captent la substance de votre attention

Directement à la source et à toutes les sauces

Ils vampirisent la sève de vos réflexions

Sans que ça repousse vu que tout est gratos

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Ils téléchargent la formule votre alchimie

Échantillonnent votre salive et vos larmes

Ils pompent les indices de vos maladies

Numérisent les valeurs de vos diagrammes

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Ils absorbent les révélateurs de votre personnalité

Quitte à se permettre de les influencer juste ce qu’il faut

Et ils jettent du gros sel sur leurs soifs de données

En inondant de dopamine votre brillant cerveau

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Ils savent vous persuader que vous n’avez rien à cacher

A croire que tout livre ouvert l’est pour être déchiffré

Ils vous manipulent sans que vous n’espériez le remarquer

C’est tellement normal d’abuser de votre simple gratuité

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Un truc comme ça, soudain sorti de nulle part, 
vite fait comme ça en un quart d'heure (hormis les finitions) 
alors que je n'étais même pas un tout petit peu fâché, 
contre personne...

Mais je dois bien reconnaitre que j'adore visiter cette zone 
de petits délires inattendus lorsque j'y ai un accès.

Un moment de détente dans l’escalier

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Aucun appel en absence,

Je m’accorde des vacances !

Pas d’alertes de notification,

Je m’offre ce répit, une relaxation !

Aucune frénésie ni dépendance,

Aucune astreinte ni soumission,

Aucune obsession ni urgence,

Mais une plage de sérénité. Et de silence.

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L’office des égarements initiatiques

J’ai ouvert une agence de voyages bien centrée dans ma tête

Elle me déclare en partance sans fixer d’escales ni de destinations

Et me recommande de n’emporter nul autre bagage que ma musette.

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Je n’ai pas acheté de tickets à l’avance et n’ai que faire de réservations

Pas même d’horaires à respecter en explorant les curiosités de ma planète

Je n’ai jamais à attendre un départ ni besoin de monter toute une expédition.

.¦.

J’ai inauguré un office du tourisme au milieu de mon monde imaginaire

Il m’embarque dans des échappées et m’organise de nombreuses excursions

Et me conseille d’aller sans craintes fureter au-delà de mon petit univers.

.¦.

Pas de billet retour en poche et aucun agenda dans mon balluchon

Pas même d’itinéraire à suivre et libre d’adapter ma vitesse de croisière

Paré pour m’égarer souvent, même si ce n’est jamais loin de ma maison.

.¦.

J’ai installé un atelier à rêves dans les combles de mon carafon rudimentaire

On y élabore des recettes épanouissantes, y travaille des sensations d’évasion

Et on y prescrit des abus de fantaisie et de légèreté, pour pimenter l’ordinaire

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Le quartier général

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Une quarantaine hibernale

L’hiver arrive et certains prédisent qu’il pourrait être long glacial et rigoureux

Et j’ai un plan de survie pour la deuxième vague et une intuition pour la troisième

Je m’apprête à me faire livrer de nouvelles pantoufles et du bois sec pour le feu

A reconstituer mes réserves de graisse puis à me calfeutrer dans ma caverne !

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Je vais hiberner en rêvant aux opportunités d’une prochaine saison des amours

Prendrai le temps de mater des bons films et m’épuiserai à apprendre l’Espéranto

Ne rejetterai aucun appel de la sieste pour me vautrer dans mes draps de velours

Et m’offrirai de multiples grasses matinées sans jamais rater l’heure de l’apéro

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Source Photo

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Le sablier anti-stress

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Ce temps-là ne pourra plus t’échapper

Entre tes mains tu pourras le prendre

Le voir s’écouler s’égarer et s’arrêter

Le prendre, pour mieux le comprendre

Pour t’en offrir plutôt que de le vendre

Et pour t’éviter de continuer à le perdre …

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Dans l’ombre d’un dernier chapitre

J’ai entre les mains les premiers chapitres d’une histoire, mais je n’en vois pas la fin !

C’est pourtant avec une curiosité sans limites que je me plonge dans ce roman sans fin…

Et à chaque fois que j’arrive à la fin de la dernière page, je la tourne et puis… plus rien !

Alors j’en suis venu à me demander qui de cette histoire aurait pu n’en voler que la fin !

Se peut-il qu’au monde il existe tel aigrefin enclin à commettre ce genre d’odieux larcin ?

Celui qui s’accaparerait un dénouement pour n’en réserver l’usage qu’à ses propres fins ?

Celui qui se moquerait d’infliger à tout autre lecteur que lui de rester sans fin sur sa faim ?

Et si c’était le vilain de l’histoire qui en aurait dérobé la fin pour échapper à son destin ?

Martelant qu’une fiction devrait dépasser toute réalité jusqu’à en convaincre l’écrivain…

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L’escalier sans fin – Montréal
Une histoire inspirée par des faits réels qui n'aboutissaient nulle part...