Category Archives: Dévergondages

Rencontres fortuites [2]

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Une “franchise” qui pourrait booster les préventes de cet article “indispensable” et “auréolé” …

Les 3 lois de la robotique (Asimov/Campbell 1942)

  1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ;
  2. Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi ;
  3. Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.

Voir + en détail ( ajout de la loi zéro etc ) >> https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_lois_de_la_robotique

Ok et à partir de quel moment, les robots deviennent ils franchement envahissants pour le plus grand nombre humain ?

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Nos noces de cristal

Ça fait déjà une quinzaine d’années que nous sommes en couple.

Bon, elle ne le sait pas encore. Un de ces jours, il faudra peut-être que je le lui dise ou que je lui fasse un dessin.

Cette année, je fête nos noces de cristal.

Notre love story a débuté sur un véritable coup de foudre. Installé dans son public, j’ai subitement été frappé par un éclair géant, qui m’a laissé en état de choc au fond de mon siège. Et pauvre de moi, je n’ai jamais pu m’en remettre.

Je devais absolument m’assurer que notre idylle naissante se transformerait en une relation durable et ne tournerait pas à la catastrophe avant même que je ne puisse au moins fêter nos noces de coton.

Comme nos emplois du temps surchargés nous empêchaient de nous voir tous les jours, j’ai cru raisonnable de passer le cap critique des noces de cuir avant de me préparer à toute éventualité, par un entrainement intensif au tomber du genou. Et je peux dire que ça s’est très bien passé. Mes sentiments à son égard étaient restés parfaitement intacts. Je pouvais dès lors tabler sur des évolutions installées sur des bases solides.

Je voyais “gros comme une maison” que son pouvoir de séduction sur moi était de nature à s’étaler sur du très long terme. Que le jour viendrait où il serait quasi impossible d’échapper à notre destin ! Que même si je lui résisterais de toutes mes forces, elle finirait quand même par me repêcher et de m’avoir à l’usure.

Même pour des noces de bois, cela semblait jouable… Et le moment venu, ce fût clairement le cas. La morsure du temps n’avait rien dévoré de ma passion pour elle. J’ai même pris l’initiative de me soumettre à un check-up cardiaque complet pour en être entièrement rassuré.

Mais quinze ans, ça reste un sacré parcours. Et comme tout le monde, nous avons connus des hauts et des bas. Nous avons subi des vents contraires et été amenés à traverser moult tempêtes. Elle n’a pas été de tout repos chaque jour, notre love story. J’ai même aperçu ça et là quelques fauteurs de troubles tenter de nous mettre des bâtons dans la pièce montée. D’autres encore, de chercher à remettre en cause ma loyauté. Mais je n’oublierai pas non plus tous ces petits cœurs blancs à colorier soi-même, ces curieuses grimaces échangées, ces escapades improvisées, ces revers à deux mains d’agités, ces jeux de piste entortillés, ces mots doux de toutes les couleurs collés à la hâte sur des fenêtres ou des portes de réfrigérateur…

Pour nos futures noces de saphir, il y a eu un hic : J’ai été peiné d’apprendre qu’elle s’était fiancée. Et donc qu’elle menait une double vie ! Bah ! Ça ne m’empêchera pas de poursuivre sur cette lancée positive et de tout miser dur comme fer sur des noces de porcelaine

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Le maintien de l’équilibre (2)

A l’époque, il n’y avait aucune trace de béton ni d’asphalte sur les lieux. Et c’est précisément à l’instant T que nous nous étions garés sur des emplacements libres, distancés d’une trentaine de mètres.

Au cœur de l’été, dans le ciel, il n’y avait rien que du bleu. Le terrain était sablonneux et sec. La végétation plus généreuse et verdoyante que d’ordinaire. Si ça se trouve, au même moment, des grillons stridulaient, des papillons virevoltaient et des lézards se grillaient les pattes sur leurs promontoires de roche…

Ce décor inspirant et des astres idéalement alignés étaient réunis pour la célébration d’un envoûtement. Le parking saisonnier des vacances allait être le théâtre d’une rencontre.

Suivirent échange de sourires, perte des repères pépères, cascade d’alertes orange, salves d’émotions fortes. Ralentissement du temps. Escamotage du sens des réalités. Réunion d’urgence d’une task force de neurones en vue d’âpres négociations internes…

Acceptation des imprévus avec prise de risques. Décision de la poursuite des opérations.

Déclenchement d’une tentative d’approche en ligne droite. Confirmation visuelle demandée. Engagement du processus de quantification. Décodage des potentielles attirances magnétiques. Décontraction de cage thoracique, ajustement des paramètres respiratoires, régulation de rythme cardiaque, monitoring précis de tension artérielle, procédure de désempourprement des joues. Enclenchement de l’inhibiteur de nervosité. Surproduction de phéromones et petit coup de vernis sur les atouts charme connus.

Mais soudain : Demande prioritaire de temps mort de la mémoire à long terme. Raison invoquée : Projection d’une séquence souvenir…

Période: Adolescence. Plan de situation : Même endroit mais avant la première extension de la zone de parcage. Piqûre de rappel sans prise de pincettes : Râteau XXL pris à l’instant T où avait été tombé le genou, droit dans les orties. Situation embarrassante à la suite d’une déclaration de flamme mal évaluée, destinée à une créature irresistible et pas inconnue, assise sur une barrière en bois. Aïe ! Arrière-goût de débâcle sentimentale. Moment de flottement. Manifestations de panique à bord.

Élévation de la cote d’alerte : Code rouge, niveau 3. Impressions de Déjà-Vu. Potentiel remake en point de mire. Amalgame d’incertitudes. Visions d’échec. Sensations de vertiges de bord de précipice…

Poussée d’adrénaline corrective, improvisation d’un parachute virtuel. Impression irrationnelle de saut dans le vide…

Résultat : Trente mètres plus loin, la créature repérée était charmante à souhait et tout à fait disposée à faire ma connaissance. Elle s’exprimait volontiers dans ma langue avec un accent musical.

C’est plus tard qu’elle a chamboulé ma définition du mot « équilibre » rien qu’en le prononçant de la plus belle des manières. Une variante propice à aller s’incruster dans ma mémoire à long terme.

S’est avéré que nous traversions une période réparatrice consécutive à des ruptures récentes.

Ce parking avait donc pour mission principale de changer les idées de ses visiteurs !

Elle m’a parlé de la recette qu’elle se devait d’appliquer à la lettre pour stabiliser son ressenti existentiel. Sa formule mêlait activité physique et recherche de bien-être spirituel.

Je ne puis affirmer avoir tout saisi de sa méthode. Mon imaginaire a retenu qu’elle accumulait du bonheur en allant participer, deux fois par semaine, à des séances de yoga sur planche à roulettes. Quelque chose comme ça.

Ce n’est que beaucoup plus tard que sa formule magique qui revenait occasionnellement me titiller, m’a conduit à mieux définir les ingrédients nécessaires à mon équilibre personnel. Merci beaucoup pour ta formule, l’équilibriste !

Aujourd’hui, à l’entrée et à la sortie du parking saisonnier des vacances, il y a des barrières. Et à côté, une grande boîte en ferraille qui mesure les instants T et qui encaisse des honoraires pour services rendus.

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Il se pourrait qu’une fois…

Ce fût suite à une trentaine d’années d’un parcours sans failles et d’une régularité exemplaire, qu’un prince à l’indéniable charme décida subitement de bousculer ses usages pour renouer avec la sacrosainte tradition des il était une fois

C’est au péril de son règne à venir sinon plus, que le pétulant dauphin pris la décision, à près d’une trotte de blanc destrier de sa destination, de se hasarder dans une folle incursion en territoire farouche.

Et c’est au cours de ce périple, qu’au cœur d’une verdoyante clairière baignée de lumière, il tomba sur une beauté dormant au bois. Elle était allongée dans une bulle de crystal, les paupières closes, emmitouflée dans une voilette de satin bleu ornée de broderies et tout le tsoin-tsoin. Et pour couronner le tout, il découvrit que dans son emballage original, la fort séduisante paresseuse avait été placée dans une atmosphère longue conservation…

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Votre livraison a été égarée !

Mère-grand était souffrante : « Oh, ce n’est qu’un petit bad ! La routine ! Ca va vite passer ! » qu’elle me marmonnait. Je n’en rajoutais pas, mais n’étais pas dupe.

Elle avait bien du mal à joindre les deux bouts avec sa maigre retraite. Elle tirait le dragon par la queue. Et père-grand lui, n’avait eu d’autre option que de se barrer à l’étranger pour trimer sur une plateforme pétrolière. Heureusement, lorsqu’il avait son demi-jour de repos, il lui donnait de ses nouvelles par vidéoconférence.

Pour moi ce n’était pas étonnant, avec son lot de difficultés, qu’elle en avait souvent gros sur le topinambour ! Elle en était arrivée au point de décliner les invitations de son club de bridge pour seniors.

Comme j’étais au chômage et bénéficiais d’un horaire flexible, je m’étais proposé d’aller lui rendre une visite de courtoisie festive. Mère-grand créchait en banlieue, à proximité de l’autoroute de contournement. Comme je n’avais jamais connu la peur du grand méchant loup, à mi-chemin j’avais empoigné mon courage à deux mains pour emprunter le bucolique raccourci du coupe-gorge : Celui traversant la terrible jungle avant de déboucher sur le sinistre passage sous-voie, celui réputé le plus glauque de la contrée.

Même fauché comme la paille, je m’étais toujours refusé de débarquer chez mère-grand avec des mains prisonnières du vide de mes poches. Alors j’ai rempli mon petit panier de produits du terroir, d’une bonne bouteille de gnôle et d’une sélection des meilleurs champignons hallucinogènes du marché.

Et je me suis mis en vadrouille, crapahutant d’un bon pas, pour arriver sur site avant le dernier des douze coups de midi.  

Mais c’était sans compter cette rencontre inattendue avec une apprentie-sorcière, en partance pour la région des marécages fumants. Elle m’avait confié être en quête de queues de libellules fraîches et de bave de crapaud noir pour son travail de diplôme.

Ravi de n’être point tombé sur un ogre errant en situation précaire, j’avais proposé à l’estudiantine envoûteuse de faire halte commune et de partager quelques rondelles de saucisson avec un coup de gnôle tirés de mon petit panier magique. Une invitation qu’elle a accepté d’un battement de cil, m’offrant de goûter à l’une de ses dernières créations, une potion stimulante avec une pomme croquante de son verger.

Cette fort sociable et sulfureuse sirène des bois n’avait rien de la rombière volante dont on m’avait si souvent touché mots. Dès nos premiers échanges, j’étais fixé que je n’étais plus en position d’éviter de passer au chaudron ni même d’être invité à dormir sur le paillasson de son placard à balai

A mesure que la charmeuse de libellules m’ensorcelait, la livraison express du casse-croûte et des antidépresseurs de mère-grand prenait du retard ! Et comble de l’horreur, il m’était impossible de prévenir mère-grand par short message, parce que je n’avais pas un seul bâton de réseau…

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