Croisette blues

D’habitude, lorsque les beaux jours arrivent, j’aurais tendance à assidument fréquenter les festivals de rock et cela, aussi longtemps que lui ou moi ne serons pas morts. Mais cette année, pour changer mes habitudes, je me suis rendu au festival de Cannes en ne sachant pas du tout si j’allais aimer. Et moi j’aime bien expérimenter par la pratique pour voir si j’aime, si j’aime un peu ou si je n’aime pas. C’est parce que je ne compte plus le nombre de fois où j’ai fini par aimer ce qui me paraissait inaccessible ou difficile d’accès au départ !

Je suis venu participer en sans-badge curieux à cette légendaire manifestation en ne connaissant que dalle du  système et en ne disposant d’aucune accréditation pour y assister à la moindre projection. Et cela, tout en souffrant avec régularité de légères crises du syndrome de la fourmi, une instabilité naturelle qui me contraint régulièrement à m’éloigner de toute fourmilière suspecte.

Durant une dizaine de jours, je me suis quotidiennement rendu sur la Croisette en garant la SunMobile loin du raout et en enfourchant le SunBike pour parcourir les derniers kilomètres. Et dans le pire des cas, je transformais la fête des films que je ne pouvais pas voir en kermesse de l’inspiration et de la bonne bière au milieu du beau monde.

J’ai assisté de visu ou par grand écran interposé, à plusieurs de ces fameuses montées des marches et même s’il ma paru difficile voir impossible pour le débutant ignorant que je suis de me frayer des points de vue imprenables ou de savoir comment me trouver au bon endroit au bon moment, j’avoue que j’ai été saisi d’émotions plus fortes qu’attendues  lorsque je reconnaissais et me trouvais à proximité de célébrités foulant ce fameux tapis rouge.

Il y a eu des moments forts qui m’ont particulièrement enthousiasmés et émus et la liste est assez longue, comme par exemple cette poignante et militante montée des marches des 82 femmes et celle où, l’étincelante ♥ Kristen Stewart ♥ retire ses hauts talons pour monter les marches à pieds nus…

Au début de cette expérience, j’habitais au troisième étage d’un immeuble sans ascenseur, et je devais moi aussi gravir de nombreuses marches pour me faire spectateur d’un bon film sur mon petit écran. Et je n’aurais pas souhaité me les farcir chaussé d’une superbe paire de Louboutin. D’ailleurs, je m’y suis cassé la figure à deux reprises le jour de mon arrivée et heureusement qu’il n’y avait aucun témoin ni aucun photographe sur place !

Hier j’ai réalisé que le festival de Cannes c’était presque terminé. Ça sent déjà le palmarès puis  le grand retour de l’ascenseur qui grince… (c’est juste une image) Et vous n’allez peut-être pas le croire, mais j’ai soudainement été saisi d’une sorte de Croisette Blues… Alors je vais rester encore un peu dans les parages et m’offrir un “fade out” …

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