Déni de faciès

Je me considère comme étant très “branché visage“. Je dispose d’un bon décodeur pour une lecture facile et immédiate des expressions faciales. Alors j’en arrive à préférer par plaisir les contacts avec des personnes qui possèdent un registre d’expressions faciales étendu parmi tous ceux que je parviens à lire.

Et les personnes qui n’affichent qu’un faciès paralysé, une binette soporifique, une tronche déplaisante, une bouille pétrifiée, une figure barbante, une gueule rasoir se transforment assez vite pour moi en l’une de ces silhouettes blanches sur fond grisâtre. Un peu dans le genre de celle que vous rencontrez là où vous n’avez pas encore téléchargé votre photo de profil.

Le problème c’est que cette manie de dévisager et de me focaliser sur des visages se manifeste également dans la plupart de mes dessins de personnages : Je pourrais me satisfaire de ne dessiner que des séries de portraits en buste et alimenter un trombinoscope géant.

Mais faisant cela, je me dispenserais d’explorer le vaste catalogue des postures corporelles ainsi que le grandiose inventaire des décors. C’est pour contourner cette habitude obsessive, qu’il faudrait aussi dessiner ou peindre des personnages dont on ne pourra que chercher à deviner les traits. Simplement chercher à se contredire pour voir où ça pourrait mener.

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