Le demi privilège de la vache zébrée

Hier en surfant sur internet, je suis tombé sur deux publications qui m’ont interpelé.

L’une relatait une expérience scientifique récente réalisée sur des bovins. Dans leur étude, des experts s’étant inspirés de la technique de camouflage des zèbres en sont arrivés à la conclusion que si on peignait des rayures verticales sur les flancs des vaches, on pourrait les soulager de près de 50% des piqures d’insectes qu’elles seraient appelées à endurer sans cet effet d’optique protecteur. Selon les chercheurs, ces rayures verticales rendent ces proies moins appétissantes aux yeux des moustiques femelle assoiffées de sang. Ce serait sans doute parce qu’elles ont généralement une préférence pour les zébrures horizontales à défaut d’un motif chamarré ou uni. L’être humain dans sa nature profonde, n’aimant pas trop non plus se faire piquer son steak, on pourrait donc bien voir cette adaptation pigmentaire se répandre rapidement à plus large échelle. D’autre développements de portée similaire seraient actuellement en cours dans les laboratoires de recherche de certains fabricants de pyjamas.

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L’autre publication montrait un vampire, également de sexe féminin, s’élancer avec grande vitesse et agilité pour se jeter sur une proie en mouvement. Il s’agissait d’un zèbre qui n’a pas été en mesure d’échapper à l’emprise fatale de la vilaine. Lorsque mère nature avait créé le zèbre, elle en avait profité pour inventer cet ingénieux et fort décoratif trompe l’œil pour moustiques. Mais elle en avait aussi sous-estimé l’inefficacité en cas d’attaque de vampire. Des chercheurs ont alors entrepris une étude expérimentale, en modifiant le pelage d’un troupeau de zèbres. Ils leur ont peint une série de crucifix sur les flancs. Leur but étant à terme de créer une espèce hybride, conçue pour augmenter leur capacité à se soustraire aux appétences des multiples prédateurs sanguinaires du monde moderne.

🙂 >.< 🙂

En ce moment, je fais beaucoup de choses sérieuses ! 
Alors, c'était bon de lâcher un peu les chevaux et les 
zèbres. Pas question pour moi de les laisser croupir 
derrière des barreaux ! 

Le migrant du dernier cycle

J’étais de passage quelque part dans le monde des rêves. Mon séjour touchait presque à sa fin. J’étais sur le point d’aller rejoindre ma capsule, relativement insatisfait du manque d’intérêt et d’intensité de ce voyage. Je n’emportais pas même dans un coin de ma tête, une seule anecdote mémorable à déguster au réveil.

C’est un sursaut d’espoir qui m’a proposé un dernier détour : un peu plus loin, il y avait un coin de pays que je n’avais pas encore visité. Et c’est la forte probabilité que ce soit mon unique périple dans les environs qui a fini par me convaincre.

Je n’ai pas regretté cette digression : Une fois sur place, ce sont l’architecte et le décorateur qui se sont réveillés ! La scénographie était splendide ! Puis le scénariste complétement anesthésié jusque-là, est à son tour entré dans la danse en débordant d’inventivité. Mon appréciation globale de cette excursion a bondi, d’ultra-soporifique à spectaculaire et fascinante…

Alors déjà métamorphosé en client conquis, c’est le producteur qui m’en a ajouté une couche en m’allouant un accompagnateur muni des pleins pouvoirs. L’endroit était magique et les interactions avec mon guide des plus stupéfiantes. J’étais le premier touriste venu d’un autre monde qu’il côtoyait, ce qui titillait sa curiosité.

A chaque fois que je manifestais l’intention de rentrer au bercail, mon interlocuteur faisait surgir de nulle part une nouvelle attraction. A un moment d’un seul geste, il a fait apparaître tout un front de mer avec beaucoup d’animation. Me voyant incapable de résister, je repoussais une fois de plus l’éventualité de mon retour. Et nous avons continué de festoyer en compagnie de joyeux autochtones.

Je peinais à comprendre que mon hôte s’intéresse à ce point aux spécificités de l’univers de ma provenance. Et j’avais beau lui expliquer qu’on y disposait généralement que de très peu de compétences fantasmagoriques, il insistait pour que j’accepte de l’emmener lors de mon prochain transfert. Et ce, même s’il ne disposerait pas à destination d’un corps endormi à réanimer et que je n’avais pas la moindre idée de ce qui pourrait lui arriver.

Jamais encore, je n’avais rencontré de personnage qui rêvait de s’évader d’un rêve. Un protagoniste habité du paradoxe de vouloir s’échapper d’une phase de sommeil paradoxal.

Lorsque j’ai ouvert les yeux dans mon lit, je ne parvenais pas à me souvenir s’il avait finalement pu faire le voyage avec moi. Mais si ça devait être le cas, j’espère qu’il ne sera pas trop déçu…

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La Dream Team [#3] : Luke

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Troisième membre d’une troupe qui en comptera cinq, peut-être même six.

Au sein de la confrérie, il est le manager de tout ce qui touche à l’aspect visuel des choses. Il en est le visionnaire et celui qui gère l’image du groupe. Il garde toujours un œil sur tout, même s’il n’est pas opposé à un petit clin d’œil ici ou là.

Il est un observateur aguerri et rien ne semble lui échapper. Il aime se régaler de couleurs, de contrastes, de luminosités, d’expressions visuelles, de reliefs et de textures.

Il porte le numéro 3, un détail qui n’est pas prépondérant. Il m’a prévenu que son œil averti pourrait difficilement accepter qu’il fasse pâle figure aux côtés de ses compagnons.

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Une bonne résistance au stress

Je consoliderai le socle de mon optimisme

Avant qu’on ne touche le fond d’un abîme

Je dompterai mes perceptions instables

Avant qu’on s’échoue sur un banc de sable

Je ne sombrerai pas dans le catastrophisme

D’ici à ce qu’on affronte un prochain cataclysme

Je n’enverrai pas le moindre signal de détresse

A moins qu’on ne se trouve au bord d’un précipice

Je naviguerai à vue nuit et jour dans ce monde à l’envers

Jusqu’à ce qu’on puisse m’enfouir six pieds sous terre…

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Une résistance en burn-out électrique

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– Source d’inspiration –

A la fin d’un entretien d’embauche, on m’avait une fois de plus demandé (c’était à la mode et donc pas particulièrement original) si j’estimais être doté d’une bonne résistance au stress…

C’était l’ultime question, elle semblait d’importance stratégique et à vrai dire, elle ne présageait rien de bon : Leur intention était sans doute avant tout de m’envoyer au charbon ! Je me suis vu sur le point de m’embarquer dans une galère ! De monter à bord d’un bateau ivre chahuté par les flots. La question subsidiaire de l’examen étant d’évaluer si j’étais sujet au mal de mer

A ce moment là et au lieu de cela, j’aurais préféré par exemple qu’on me demande si j’estimais avoir une bonne vue d’ensemble : Une notion qui d’ailleurs aurait pu leur être fort utile...

Mais, ignorant les nuages noirs qui pointaient déjà à l’horizon j’avais pourtant choisi de me laisser enrôler comme naufragé volontaire. De prendre le risque d’aller nager en eaux troubles. Et ce n’était pas dans l’intention de deviner l’âge du capitaine, mais dans la perspective d’éventuellement fortifier une fois pour toutes, ma bonne résistance au stress...

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La Dream Team [#2] : Claudio

Deuxième membre d’un groupe qui en comptera cinq, peut-être même six.

Il est branché en permanence sur les fréquences sonores. Au sein de la troupe, il est celui qui est toujours à l’écoute et qui occupe le rôle de l’ingénieur du son.

Il se dévoue entièrement et de manière compulsive aux vibrations qu’il perçoit dans l’environnement. Il est particulièrement sensible aux voix, aux harmonies, aux rythmes et aux bruissements de la nature.

Il porte le numéro 2, mais ce détail n’a pas d’importance. Avec son style unique, il se démarquait de ses compagnons. J’ai pensé que nous allions bien nous entendre.

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La Dream Team [#1] : Augusto

Premier membre d’un groupe qui en comptera cinq, peut-être même six.

Son truc à lui, c’est la langue. Au sein de cette troupe, c’est lui qui se charge de l’analyse des saveurs, de la reconnaissance des arômes etc… Son addiction est d’ordre alimentaire : c’est le sucré, le salé, l’acide, l’amer et le glutamate.

C’est le hasard qui a voulu qu’il porte le numéro 1. C’était simplement lui qui avait la dégaine la plus sympathique de toute la bande. Alors j’en ai profité pour le charger de me transmettre le goût de poursuivre cette petite expérience…

En principe, je devrais pouvoir à terme tous les réunir sur une photo de famille accompagnée d’une explication d’où je voulais en venir…

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Aïe ! Je crois que j’ai la grosse tête !

Je ne sais pas exactement où ni quand j’ai chopé la grosse tête,

Mais il était temps pour moi de m’offrir un lavage de cerveau.

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Je me devais de me faire dé-boursoufler la citrouille.

De baisser le nez pour mieux m’aérer la tête !  

De me désenfler le melon, de m’oxygéner le bocal.

Le moment ou jamais de me laisser dépoussiérer le caillou…

Et voyez déjà, comme je ne bombe plus le torse !

Comme j’ai tout oublié de mes attitudes cabotines

Comme je sais ignorer l’existence de mon nombril !

Comme je peux admettre que je ne paye pas de mine…

Et admirez aussi ma capacité à avoir le triomphe modeste…

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Petit délire contre gros délire

Un petit délire qui botte le cul d’un gros délire

Il y a quelques temps, nous avions reçu la visite surprise d’un gros délire.

N’avait-il simplement pas remarqué le panneau à l’entrée ? A l’accueil, nous lui avons fait remarquer qu’il s’était probablement trompé d’adresse : Qu’en ces lieux, nous étions spécialisés dans les petits délires. Et que par ailleurs, nous ne disposions pas des infrastructures nécessaires pour aborder des gros délires en toute sérénité.

Mais selon lui, il était bien à l’endroit qu’il avait choisi et n’avait pas l’intention de s’en aller. Il se déclarait vivement intéressé à inspecter l’endroit et très enclin à y vivre pleinement son aventure. Alors nous lui avons demandé de se faire le plus petit possible dans son coin…

Mais au lieu de se faire de plus en plus discret, il s’est installé durablement et prenait de plus en plus de place. Il empêchait nos idées de circuler librement. A lui seul, il bloquait l’émergence de petits délires raisonnables et faciles à vivre. De plus, il devenait de plus en plus gourmand en ressources cognitives. Il virait même à l’obsession. Il n’y en avait presque plus que pour lui !

Et nous savions par expérience que si nous acceptions de faire une seule exception pour lui, nous risquerions d’ouvrir la porte à toutes sortes de gros délires !

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Mais alors que faire de lui ?

Devions-nous le débiter en plusieurs tranches de petits délires d’un calibre acceptable ?

Lui mettre la pression en le sommant de se mettre en conformité avec nos idées dans les plus brefs délais, tout en lui faisant miroiter l’opportunité d’une prochaine réévaluation de son cas ?

Ou alors simplement, tous nous offrir des vacances ! En lui laissant les clés de la boîte crânienne et en le laissant se débrouiller seul. En spéculant sur l’idée qu’un manque d’attention de notre part finirait peut-être par l’atténuer jusqu’à qu’il n’en reste qu’un petit délire comme les autres….

C’est à ce moment-là, qu’un petit délire un peu teigneux et agacé a pris la parole. Il a clamé haut et fort qu’à son avis, le temps des courbettes et des petites politesses était à présent révolu ! Et il s’est même porté volontaire pour être le premier à aller lui botter le cul…

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Un moment de détente dans l’escalier

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Aucun appel en absence,

Je m’accorde des vacances !

Pas d’alertes de notification,

Je m’offre ce répit, une relaxation !

Aucune frénésie ni dépendance,

Aucune astreinte ni soumission,

Aucune obsession ni urgence,

Mais une plage de sérénité. Et de silence.

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Convoitise sur un coin d’herbe

Une pâquerette esseulée que j’avais rencontré l’été dernier à deux pas d’un plan d’eau dans lequel je m’apprêtais à me jeter pour me rafraichir.

Elle ne pouvait encore se prévaloir d’avoir le bon compte en pétales pour laisser un courtisan lui conter fleurette. Mais elle semblait savourer la compagnie d’un trèfle à trois feuilles un brin intrépide et prétentieux.

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Ras la casquette !

Ce mois-ci, les ingénieurs et les designers des laboratoires SunOf se sont penchés sur l’un des problèmes frappant de ce siècle : Celui des casquettes à slogan frontal brodé.

C’est dans le but d’éviter dans le futur à certains porteurs de casquettes à slogan d’en arriver à perdre de vue la teneur du mot d’ordre porté par la devise brodée sur la façade [ A ] de leur couvre-chef, parce que visuellement masquée au regard de l’intéressé par l’obstacle de sa visière [ B ] , qu’ils se sont livrés à un exercice de brainstorming afin de définir quelques pistes à explorer.

Dans un premier temps, il a été convenu par les cerveaux de cette task force d’imprimer un second slogan identique au premier au-dessous la visière [ B ] pour en faire l’écho à l’attention du porteur. Il est prévu d’en mesurer rapidement les effets bénéfiques sur un échantillon représentatif de la population.

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Pour l’instant, on vous épargnera un topo sur les autres idées envisagées, comme celle de casquettes avec dispositif à rétroviseur intégré etc..

Panneau préventif pour les thématiques sur la survie

Dans le courant de l’année 2020, à deux reprises au moins, j’ai fait la désagréable expérience que je serais peut-être mieux inspiré de ne pas trop aborder des thématiques sur la survie, au sens large.

Ce n’est pas que je souhaite porter des œillères pour en ignorer les sujets, mais j’ai remarqué que selon la période, si aux nombreux documentaires que je regarde et aux informations que je glane un peu partout, j’ajoute encore des inquiétudes et des angoisses générées par mes propres explorations, je courais un risque de déclencher chez moi de sévères coups de blues…

C’est pour éviter à l’avenir des désagréments de ce genre que j’avais pour projet de bricoler un pense-bête préventif à imprimer et à afficher bien en évidence à proximité de mon écran d’ordinateur. ( C’est un assemblage de graphismes et d’icônes trouvés sur internet )

Et je me suis dit que ça pouvait éventuellement aussi vous aider à compléter votre équipement…

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