Chic ! Demain c’est vendredi ! C’est le jour des bâtonnets de cabillaud panés à la mayonnaise ! J’en salive déjà !
L’être humain a facilement une peur bleue des requins alors que ces derniers, de leur propre initiative préférèrent boulotter du mérou plutôt que devoir se rabattre sur du plongeur à pattes palmées, emballé sous-vide dans du plastique. Ou pire encore, devoir se satisfaire de barbaque de grand surfeur amateur blond qui suinte l’autobronzant ou transpire la crème solaire.
A la base, l’être humain devrait donc plutôt craindre une surpêche de ce poiscaille osseux pour éviter d’avoir un jour à se retrouver au menu de second choix d’un squale contrarié. On serait peut-être inspirés de ne pas aller piller sa réserve de friandises pour éviter qu’il ne vienne nous montrer les dents !
Moi qui à ce jour, n’avais jamais même imaginé goûter à du mérou soit-il châtaigne ou royal, je me suis demandé ce que le super prédateur pouvait bien trouver d’appétissant dans ces créatures qui tirent en permanence une tronche comme si elles souffraient de ballonnements chroniques ! J’ai appris qu’ils sont une généreuse source de fer et de phosphore. Qu’ils ne sont pas économes en vitamines B2 et qu’ils ne sont pas avares en protéines complètes. Mais j’ai aussi pu découvrir que sous la marque mérou, il y avait une bien plus grande diversité de modèles, d’options et de coloris encore disponibles. Contrairement à mes suppositions, il ne pouvait donc plus être totalement exclu que le requin lui aussi, mangerait un petit peu avec les yeux !
Ça m’a rappelé que j’ai pour ma part, une seule fois béqueté du requin. C’était un potage de filasse cartilagineuse à base d’ailerons stabilisateurs. Et dans mon souvenir, je n’avais pas été emballé au point de vouloir vaincre une certaine peur bleue et d’aller m’acheter un harpon et une boîte de cubes de bouillon. En trois cuillers à soupe, j’avais assimilé qu’il s’agissait de créatures plus fascinantes lorsqu’elles barbotaient dans leur milieu naturel plutôt que dans la décoction d’enzymes et d’acides qui inonde mon tube digestif…
Quelques années après, une jeune femme dans sa vingtième année m’avait raconté la mésaventure qu’elle avait subi lors de vacances dans un pays d’Asie. Se baignant dans la mer, elle avait repéré un requin trop curieux qui s’approchait d’elle. Et dans un réflexe de panique vu que c’était son premier, elle l’avait trucidé à coups de poings. Elle affichait un visage triste et coupable en tenant son malheureux trophée dans ses bras sur la photographie qui avait été prise d’elle juste après…
Pour ma part, c’est un contact rapproché avec une raie à aiguillon (stingray) en pratiquant le snorkeling dans l’océan indien qui m’avait fichu l’une des frousses de ma vie : J’avais aperçu un nuage plus dense en poissons multicolores que partout aux alentours sur le récif corallien que je survolais. Je m’en suis approché pour satisfaire ma curiosité, et voilà qu’un gros œil noir sur fond de couleur sable s’ouvre brusquement en grand à une vingtaine de centimètres de mon nez… Avant même de pouvoir comprendre ce qu’était cette … chose, j’avais fait machines arrière toutes en rétropédalant avec une énergie surnaturelle ! Heureusement, cette magnifique raie s’était éloignée sans me piquer et sans même se presser ! Mais moi j’ai vraiment failli en bouffer mon tuba…
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