Sous tes fenêtres, je te chanterais volontiers une sérénade
Mais le timbre de ma voix pourrait bien lézarder la façade
Derrière ta porte, je ferais larmoyer un violon de fin bois
Mais je ne suis point virtuose ni de l’archet ni de l’air délicat
Sur ton toit, je miaulerais à en déchirer le silence sous le ciel étoilé
Mais je crains la précision du lancer de mocassins des voisins irrités
Lors de ta promenade, passer par là par hasard, tel l’innocent le torse bombé ?
Je doute qu’une audacieuse apparition suffise à soudain te voir me succomber !
Sortir le grand jeu, te dévoiler une main pleine d’atouts de séduction ?
Te promettre que je ne te convoite pas que pour une éphémère distraction !
Je voudrais, folie suprême, grimper là-haut et faire carillonner les cloches de l’église
Le prêtre en personne jamais ne me pardonnerait une pareille entreprise !
Alors avant le prochain bal je me procurerai, sur mesure le plus seyant costume
J’ornerai le ruban de mon couvre-chef d’une magnifique plume
Je tenterai de retenir ton attention à l’aide d’une préparation adéquate
Une recette pimentée de ce qu’il faut d’humour pour te captiver, beauté lauréate !
Je me ferai volontiers le partenaire de nos valses romantiques et endiablées
Et je m’accrocherai à tes hanches paraissant ne jamais vaciller…