Tag Archives: circulation

L’onde rouge

tout un fromage_reduced_sunof.net

Dans la journée d’hier, j’ai dû me rendre en ville à deux reprises au volant de mon véhicule à moteur et à quatre roues pour réapprovisionner notre cocon en articles de première nécessité. Il y a des pénuries qui ne sont pas longtemps supportables et qui méritent un ravitaillement d’urgence.

De la porte de mon périmètre de sérénité au parking de mon fournisseur, il n’y a pas bien longue distance, mais devoir est de se soumettre à quelque autorisation de divers feux de signalisation plantés à chaque carrefour.

Eh bien hier, c’était un peu comme si mister Timing (le maître du temps) mourant d’ennui dans sa salle de contrôle avait décidé de me taquiner, moi en particulier en cette magnifique journée : Lors de chacun mes deux déplacements pourtant espacés, je suis tombé pile dans le cycle, pare choc à nez avec des feux passant subitement au rouge uniquement !

A chaque canular, j’ai obtempéré et gardé le calme et je n’en ai fait pas fait tout un  fromage !

Jean Neymard est actuellement en route vers sa maison de campagne

traffic_p

… Comme tout le monde apparement !

La mienne est plus grosse que la tienne !

J’ai comme une légère impression d’escalade

Lorsque je sors pour une petite balade !

C’est comme si c’était à celui qui conduira la plus obèse,

A l’habitacle hypertrophié, au capot interminable et balaise,

Que reviendront éminence sociale et imposante priorité !

Même s’il faudra pour cela assumer l’inconvénient, pour se garer

De devoir choisir une large case, aux invalides réservée !

Aux alentours de minuit pile

Errances ou imprudences noctambules,
Boussole folle ou somnambule,

Ne rentre pas trop tard !!
Les rues ne sont pas très sûres !!

Pourtant pas trace de chat de gouttière hors d’abri,
Pas même l’un de ceux qui se déguiseraient en gris !

Ne va pas traîner dans les bas quartiers !!
On pourrait te faire des misères, te détrousser !!

Pourtant à la nuit tombée dans cette bourgade semblant déserte
J’explore le secteur en quête d’obscures découvertes…

Sang dessus-dessous

Pierre Auguste Renoir           Les amoureux

 

– Oh bonjour Monsieur Globule…

 

– Bien le bonjour à vous, madame Plaquette !

 

– Monsieur Globule, je suis inquiète : Vous m’avez l’air très fatigué aujourd’hui ! Racontez-moi vite ! Comment s’est elle passée cette journée ?

 

– Eh bien normalement je suis tenu au secret professionnel mais voilà je vous le confie quand même, parce que c’est vous, mais ne répétez ceci à quiconque… ON a commencé la journée par faire l’amour !!!

 

– Oh, je trouve que c’est une particulièrement bonne manière de débuter une journée !!! Vous devriez arborer une mine radieuse !

 

– Je vous l’accorde. Mais voyez-vous, pour commencer il a fallu faire appel à d’importants renforts pour approvisionner un corps caverneux, et ce imaginez le, dès les prémices du réveil.

A peine tiré sans sommation d’un rêve paisible, comme j’étais de garde, j’ai du immédiatement courir à destination d’où vous savez, sur les lieux même de l’opération, pour renforcer les besoins en afflux !

Et puis vous me connaissez de réputation, je ne me laisse pas coaguler dans mon coin. J’aime le travail bien fait et voyage volontiers là où c’est chaud et où il y a des festivités au programme !

Et dans le genre d’alerte en question, l’union fait la force, chacun doit y mettre du sien conformément au consignes de l’organisation. On ne peut pas se permettre une débandade !

 

– Une fort belle intervention à en juger par votre palpitant récit ! ! Et quelle fût alors la suite du programme ?

 

-Une pause café. Le remuant liquide fût servi sous une forme très concentrée et sur un plateau sur les lieux même de l’enthousiasme.

ON est resté dans de beaux draps, bien froissés ! De quoi nous faire un sang d’encre quant à la suite des réjouissances !

Bien entendu, les battements ont repris de plus belle et dans les vaisseaux, nous avons tous été sévèrement secoués par vagues successives.

Bien accrochés, nous avons attendu une accalmie et … contre toute attente, sans ne pouvoir nous accorder aucun répit, nous avons immédiatement été remis à rude contribution…

C’était bien notre veine, si je puis me permettre une petite facétie !

 

– Ah que s’est il passé, ON a enchaîné avec une seconde tasse d’espresso ?

 

– Non ! ON a encore fait l’amour !

 

– Oh mais ON semble tenir une forme éblouissante dites moi ! J’imagine sans peine que vous vous apprêtiez à vivre une de ces trop rares mais intenses journées à caractère sportif ?

 

-Bah non quand ON se rencontre, c’est presque chaque fois pareil ! D’abord ON nous fait miroiter une grasse matinée suivie de quelques faiblards élans de tendresse.

ON est sensés se la couler douce, à profiter du repos du guerrier qui revient rompu, de longues croisades…

Il faut comprendre, nous, après avoir entendu dire que certains collègues de la concurrence sont de service de piquet uniquement le samedi et encore, le plus souvent en moyenne un sur trois, les mois de légère élévation de température de l’atmosphère, et nous, qui nous coltinons la circulation au quotidien, nous faufilons difficilement sur les grandes artères, aux heures de pointe, on se sent bien mal lotis  !

Et puis ON croit dur comme fer que l’amour c’est logé en plein dans le cœur. Et qu’il faut absolument accélérer le rythme de ses pulsations en procédant à divers exercices périlleux et forts épuisants pour prouver et maintenir la force de cet amour.

Si ça continue, je ne vais faire qu’un tour, et je vais finir par voir rouge ! J’arrêterai le service de piquet et je demanderai ma mutation, voire ma transfusion au service des transports du système immunitaire.

 

– Oui mais c’est certainement parce qu’ON est du matin ! Au petit jour, ON se sang frais comme une rose, pas encore de trace du moindre signe de risque de défaillance, de fatigue démotivante, dus à une pénible journée…

Tôt le matin, avant d’entrer en scène, le désir de se produire des artistes est intense et fougueux et le funambule est déjà, par nature, fièrement dressé, en parfait équilibre… Et le soir venu, vous êtes tranquille !

 

– Hé bien, par ici notre véritable problème, c’est qu’ON est du matin ET du soir ! Et c’est sans compter que nous espérons tous, afin de minimiser les risques potentiels d’infarctus, que n’ait jamais lieu en plus de cela, une sieste crapuleuse non planifiée !

 

– Oh bon sang, mais alors là, vous êtes carrément surexploités ! Je compatis de suite à votre désarroi !

Mon cher Monsieur Globule, gardez espoir et moi je prierai nuit et jour pour vous et tous vos semblables. Et pour qu’ON aspire à plus de modération et surtout pour qu’ON ne vous mette pas encore plus de pression en vous imposant une substance hyperactive issue d’une petite pilule bleue dont le seul le but est d’intensifier votre productivité !