En exclusivité pour les intimes : Un selfie dans la salle de bains au petit matin.
– Bonjour madame, excusez-moi mais je suis, depuis quelques heures, à la recherche d’un article et il m’est impossible de le trouver. Pourtant, ce n’est pas faute de le chercher dans tous les recoins de votre boutique, et comprenez-moi, je suis un peu pressé par le temps.
– Bonjour Monsieur ! De quel genre d’article s’agit-il exactement?
– D’un article du genre sensationnel, voyez-vous, ça serait de préférence pour la une ; pas une simple dissertation destinée à la rubrique des faits divers ou pour les entrefilets des chats et des clefs perdus d’un quotidien ennuyeux. Eventuellement si vous aviez, quelque chose de bien sombre, qui pourrait noircir ma page blanche, vous m’arrangeriez !
– Je vois ce qui vous conviendrait Monsieur : Une exclusivité, un scoop en quelque sorte. Je vous demande de patienter un instant j’interroge mon ordinateur pour voir si nous avons encore ce genre d’articles en stock … … …
Non, vous m’en voyez désolé cher client, mais nous avons vendu le dernier papier renversant, que nous avions encore en magasin, ce matin même. Et la prochaine livraison de nouvelles fraîches et cyniques, ça ne sera en principe, que lundi prochain. En ce moment c’est plutôt calme dans ce monde injuste et obscène.
– Mais que c’est embêtant cela ! Et des photographies choquantes de célébrités en mauvaises postures, des prises de vues scandaleuses ou embarrassantes, vous en avez encore en rayon ? Je pourrai toujours broder un tantinet au niveau éditorial, entre nous, j’avoue que j’en ai maintenant plus ou moins pris l’habitude.
– Oui là vous tombez bien ! Nous avons en promotion des images d’une jeune chanteuse considérablement éméchée et pas du tout à son avantage sortant d’une boîte de nuit et il nous reste aussi, entre autres, celles d’un acteur qui casse la gueule à un paparazzo sur un parking. Voulez-vous que je vous imprime la liste de prix et le détail des arrangements que nous avons conclus avec les intéressés en mal de popularité ?
– J’hésite, votre offre est alléchante, mais je crois finalement que je vais d’abord essayer de contacter mes autres fournisseurs de sensationnel. J’espère que d’ici à ce que nous mettions sous presse, j’aie encore un événement croustillant, un malheur de dernière minute ou un rebondissement quelconque à me mettre sous la plume, que je puisse encore pondre, dans l’urgence, un chapitre scabreux là-dessus. En attendant, à vous, je souhaite encore une bonne journée Madame…