Comme il fallait que je me remette à la bédé ,
Je me suis offert ce petit essai vite fait,
Et contre toute attente, une fois réalisée,
Je n’en ai pas fait des milliers de confettis …
Jo, un Joker dans la fleur de l’âge se rend chez son psychanalyste.
Depuis quelques temps déjà, il n’avait plus de chance, ne comprenait plus rien aux règles du jeu, alors il avait sombré dans une profonde dépression et souffrait de violentes angoisses.
C’est sur le conseil de son grand ami le valet de pique, qu’il s’en alla consulter une fois par semaine. Cela lui fît grand bien de pouvoir se lâcher, se mettre à table, simplement allongé sur le dos, loin de toute fièvre du jeu…
C’est suite à une peine de cœur qu’il était resté sur le carreau. Il s’était alors résigné à perdre toute bataille et à tourner le dos à la partie…
Un collègue, le roi de pique lui avait confié au cours d’une partie de plaisir avoir eu une aventure sans lendemain avec la dame de trèfle, cette belle dame que lui Jo, convoitait en secret depuis le tout début de la partie.
Bien sûr, il fît mine de rien, mais cette nouvelle lui brisât le cœur, ça le mit au tapis…
A aucun moment, il n’avait eu l’occasion de se trouver seul avec à elle, pour lui dévoiler ses atouts. Et même s’il avait conscience de ne pas être un as, en matière de séduction, il pensait que lorsque son tour viendrait… Le moment opportun, l’instant où il sortirait le grand jeu face à la dame ! Marquer des points, la séduire comme une carte de fidélité ! Caressant le fol espoir d’en faire sa carte maîtresse !
Il protesta, clama haut et fort qu’il devait y avoir fausse donne, mais la partie continua sans lui. Il se sentit coupé du monde ! Et préféra dès lors rester caché sous la pile.
– ” Mais quand est-ce que la chance tournera-en ma faveur ! ” se lamentait-il, abattu comme une dernière carte…
– ” Il ne faut jamais s’attendre à gagner à tous les coups, mais peut-être que la partie n’est pas encore perdue en ce qui concerne la dame de trèfle ! ” L’avait alors rassuré son thérapeute en prenant des notes sur son ardoise…
Qui est ce drôle d’oiseau ?
Cet insatiable migrateur et pendulaire
Qui sans gêne survole les noirs corbeaux
Qui exhibe son plumage tel le plus fier
Pourquoi chante-t-il de l’aube au coucher ?
Echappée de quelle sombre volière ?
Cette étrange créature tournoyante…
Qui a de bien trop curieuses manières,
Qui vogue au gré de conquêtes trépidantes !
Pourquoi ne pas le boucler dans une cage dorée ?
D’où nous vient cette bestiole vagabonde ?
Sans doute dégringolée d’un nid inconfortable…
Puis partie à la quête dans ce généreux monde
De cet amour perçu comme le seul véritable !
Pourquoi cet irrépressible besoin de liberté ?
Mais où est donc passé ce volatile bohème ?
On m’a dit qu’il aurait repris de pimpantes couleurs !
Il a rencontré celle qui lui plaît, le devine et l’aime
Ils se sont installés sur une branche recouverte de fleurs