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Le meurtrier du temps

J’ai un peu de temps à tuer en ce moment…

Mais pour commettre cet assassinat quelle arme je prends ?

Autant qu’il soit parfait ce crime tant qu’à faire !

Je pourrais aller le jeter d’un pont dans une rivière ?

Mais non, au bout d’une minute, il finirait par s’en sortir !

J’allais oublier qu’il s’écoule parfois sans s’engloutir…

Et si je me débarrassais de lui en l’étouffant ?

En l’empêchant de respirer l’air du temps !

Ou alors si je l’abandonnais très loin en terre inconnue ?

Quelqu’un irait t’il encore à la recherche du temps perdu ?

Et si je l’ignorais dans la seconde, le licenciais sur le champ ?

Ca le tuerait sûrement à petit feu de perdre son emploi du temps !

Et si je sabotais la machine à remonter le temps dès aujourd’hui ?

Un coup fatal dans la spirale du temps et puis tout serait fini ?

Peut-être que si je le ficelais solidement pour ne plus qu’il passe ?

Au fil du temps, il s’en irait de lui-même de guerre lasse !

C’est étrange comme soudain le cours du temps m’a semblé fluide !

Un moment fugace et voilà que je me surprends presque coupable d’un homicide !

Je vais donc laisser mon temps libre de guider mon destin.

Il semblerait que la fin des temps ne soit pas pour demain !

Dorénavant lorsque je m’ennuierai j’attendrai simplement qu’il vieillisse,

L’usure finira par le tuer lui aussi et ce, sans que sois complice

Tout ça n’est déjà plus que du passé, je ne demande plus de temps mort !

Il vient encore de gagner du temps il est vraiment très fort…

Soirée pyjama

Ne sortez pas ou alors sortez nuisette et bonnet de nuit !

Evitez les embouteillages et isolez vous de la fureur et du bruit.

A quoi bon partir pour aller transpirer dans une discothèque ?

Pour rentrer bredouille avec la tête comme une pastèque.

S’exposer aux inévitables casse-pieds et mauvaises rencontres ?

Allons, mieux vaut rester dans l’agrément familier de son antre.

Pour une fois, passez une soirée en votre propre compagnie.

Verrouillez de l’intérieur le loquet de votre porte de sortie.

Votre téléphone débranché est proclamé en dérangement.

Et pas le moins du monde de regrets quant à votre désistement !

Maintenant, appréciez le confort moëlleux de vos charentaises,

Et invitez-vous à vous installer comme chez-vous, à votre aise.

Servez-vous un grand verre de crystal de nectar de sérénité,

Et grignotez la gourmandise de la plus paisible des soirées !

Prenez le temps et saisissez la chance qu’il s’arrête…

Rien de prévu dans l’air qui fasse encore tourner la girouette !

Que sur le champ se manifeste celui qui s’oppose à cette parenthèse,

Ou alors qu’à jamais, mais au plus tôt jusqu’à demain, il se taise !