Author Archives: SunOf

La naissance de Nuggets le poulet

Lorsque tu sortiras de ta coquille

Pour pleinement vivre ta vie

Que tu ne seras plus couvé d’attention

Lorsque tu sortiras de ta coquille

Pour pleinement vivre ta vie

Que tu ne seras plus couvé d’attention par une mère

Protégé, remis en place par un papa souvent sévère

Tu devras par toi même distinguer la mauvaise graine

Et savoir te méfier de trop belles aubaines

Parfois tu trébucheras, pourrais même t’y casser le bec

Et devras essuyer les revers de quelques échecs

Mais tu caresseras enfin du bout de tes ailes

Ce rêve de liberté pour lequel tu te rebelles

 

Fin bec et plume légère

Qui est ce drôle d’oiseau ?

Cet insatiable migrateur et pendulaire

Qui sans gêne survole les noirs corbeaux

Qui exhibe son plumage tel le plus fier

 

Pourquoi chante-t-il de l’aube au coucher ?

 

Echappée de quelle sombre volière ?

Cette étrange créature tournoyante…

Qui a de bien trop curieuses manières,

Qui vogue au gré de conquêtes trépidantes !

 

Pourquoi ne pas le boucler dans une cage dorée ?

 

D’où nous vient cette bestiole vagabonde ?

Sans doute dégringolée d’un nid inconfortable…

Puis partie à la quête dans ce généreux monde

De cet amour perçu comme le seul véritable !

 

Pourquoi cet irrépressible besoin de liberté ?

 

Mais où est donc passé ce volatile bohème ?

On m’a dit qu’il aurait repris de pimpantes couleurs !

Il a rencontré celle qui lui plaît, le devine et l’aime

Ils se sont installés sur une branche recouverte de fleurs

 

Le rebelle et le clochard

Lève donc la tête,

Et rejoins la fête

Elève le débat

Donnes y de l’éclat

Hausse le ton,

Coule tout ça dans l’béton

Abats tes cartes

Brandis des pancartes

Soulève des questions

Ne baisse pas pavillon

Hisse la grand voile,

Crois en ton étoile

Renverse la vapeur

Provoque la stupeur

Descends tout en flèche

Précipite-toi dans la brèche

Porte nos couleurs

Décharge-toi de tes douleurs

Soigne les détails de ta démarche

Et grimpe sur la plus haute marche

Moi je préfère le discret itinéraire du vagabond

Libre de se taire de discours nauséabonds

Je préfère rester pas trop loin, mais dans l’ombre de la troupe

En marge de cette société jusqu’à ma dernière soupe…

Lettre de (dé)motivation

Lettre de démotivation

Internet, le lundi 7 février 2011

Madame, Monsieur,

C’est avec un intérêt éclair pour votre société, que je me permets de vous envoyer cette offre spontanée.

Après plusieurs expériences réussies en tant que paresseux diplômé, je me destine plus que jamais à travailler dans les secteurs de la figuration bureaucratique ou de la nonchalance d’atelier.
Je sais parfaitement travailler avec très peu de méthode et glander de manière totalement autonome, ou à l’intérieur d’un team inefficace. Je suis ouvert, si cet effort s’avère vraiment être nécessaire, à suivre toute formation de perfectionnement pour me maintenir à niveau dans l’inaction et ne correspondre qu’en partie à votre attente.

Je souhaite mettre toutes mes incompétences techniques et humaines à votre disposition et m’investir un minimum dans votre structure. Très motivé avant tout par un salaire mirobolant, je serais heureux de vous rencontrer afin de vous exposer mon apathique inefficacité plus en détail.

D’un tempérament créatif, curieux et inventif, surtout pour échapper aux tâches qu’on pourrait me confier, je me montre pourtant de temps à autres prêt à relever de nouveaux défis purement théoriques. Mon sens de la communication devant la machine à café et ma béatitude naturelle seront de très bons atouts pour occuper un poste improductif avec un accès internet à haut débit dans votre organisation.
Je me tiens à votre entière disposition pour toute information complémentaire ou entretien à votre convenance et vous prie de croire, Madame, Monsieur à l’assurance de toute ma fainéantise.

Divers aménagements à Pandémonium

Ce que peut contenir ce gigantesque coffre ?

Toutes les inestimables richesses que tu m’offres

Et par cœur j’en retiens toujours la combinaison

Chère abondance, qui décore mon horizon !

Ce que renferme cette caisse en bois ?

Tous les portraits qui me restent de toi

Mais par cœur me rappelle des plus belles images

Chers clichés qui enchantent mon paysage !

Ce qu’abrite cette grande boîte en carton ?

Toutes les lettres dont tu as partagé le feuilleton

Mais par cœur je me souviens de lignes essentielles

Chère correspondance fleurie comme de la dentelle !

Ce qui se cache derrière les murs de ma forteresse ?

Tout le mécanisme de la jubilation et de l’allégresse

Mais je dois me souvenir qu’il s’est parfois enrayé

Chers rouages, qui quelquefois peuvent se bloquer !

Celui qui repose dans ce cercueil ?

C’est moi celui qui ai trébuché sur tant d’écueils

Je suis mort englouti dans mon capharnaüm

Chère carcasse encore fumante de présumé gentilhomme

Ne me pince pas ! Je rêve…

N’interromps pas ce magnifique voyage

Je voudrais découvrir ou me conduira ce mirage

Explorer chaque recoin du territoire des merveilles

Que je crains de ne retrouver si tu me réveilles

D’étranges intrigues en odyssées chimérique

Je survole de fabuleux paysages bucoliques

Franchis le portail d’un imaginaire infini

Bien être et légèreté dans ce paradoxal sursis

Ne brise pas mon plaisir au milieu de l’illusion

Pour me demander s’il y avait couleurs et passion

Et si par hasard j’y aurais fait rencontres sublimes

Ou si de l’amnésie soudaine ne reste que la seconde ultime.

Mais si d’aventure la croisière devait tourner au cauchemar

Alors pince moi fort que j’échappe à ce piège aléatoire.

La touche du chef

– Allo ? Bonjour ! J’ai un gros problème avec l’un de vos produits

– Bonjour cher client ! Pour parler à l’un de nos chefs de produit, tapez le 1 !

– Mon automobile toute neuve est subitement tombée en panne et j’ai du l’abandonner près d’un chantier

– Pour communiquer avec l’un de nos chefs de chantier, tapez le 2 !

– De plus je n’ai pas pu faire autrement que la garer en double file….

– Pour papoter avec l’un de nos chefs de file, tapez le 3 !

– Il se pourrait que le joint de culasse soit en mauvais état

– Pour bavarder avec un chef d’Etat, tapez le 4 !

– Heu rassurez-moi, le service après-vente, c’est bien votre rayon ?

– Pour palabrer avec l’un de nos chefs de rayon, tapez le 5 !

– Vous allez bien m’envoyer l’un de vos spécialistes en mission ?

– Pour jaboter avec l’un de nos chefs de mission, tapez le 6 !

– Pour moi l’essentiel c’est que je puisse rouler, le reste c’est votre cuisine interne !

– Pour discourir avec l’un de nos chefs de cuisine, tapez le 7

– Sinon j’exigerai d’être remboursé, et votre poubelle peu fiable là, je vous la rends !

– Pour babiller avec l’un de nos chefs de rang, tapez le 8

– Dites, m’envoyer une dépanneuse est bel et bien dans vos projets immédiats ?

– Pour jacasser avec l’un de nos chefs de projet, tapez le 9 !

– Vous ne pourriez pas me passer un collaborateur qui bosse à l’atelier plutôt que me proposer l’un de vos nombreux chefs là ?

– Pour tout autre brin de causette, tapez le zéro et attendez qu’un chef d’atelier veuille bien intercepter cette communication…

Le portail aux emmerdeurs

C’est étrange, mais jusqu’ici, je sécrétais une hormone spéciale

Qui me faisait profiter d’une patience et d’une tolérance sans égal

A l’encontre des ennuyeux et des empoisonneurs de l’existence

J’en ai encaissé sans broncher des désagréments quand j’y pense !

 

Mais j’ai du en abuser de cette substance

Juste pour tenter de rester dans la danse

Que rien n’est jamais assez sérieux ni grave

Que je vais encore tout digérer comme un brave

 

Puis la célèbre goutte a dû déborder du récipient

Cette coupe était pleine d’acide et d’emmerdements

Mais tarie de cette fameuse hormone qui aidait à sourire

Qui pouvait déguiser en meilleur les grimaces du pire !

 

Dorénavant je serai d’abord sur la défensive !

Je me battrai à la source des contraintes abusives

Je ferme à double tour le portail aux emmerdeurs

Et je me passerai de la sève du bienveillant démarcheur

 

Les salades de Nuggets le poulet

Qui de l’oeuf ou de la poule est apparu en premier ?

 On s’en fiche pas mal non ?

Tant qu’on peut vivre comme un coq en pâte,

Qu’on a de quoi picorer toute la journée,

Qu’on peut dormir tranquille sous un duvet de plumes,

Qu’on ne passe pas pour le dindon de la farce,

Qu’on n’a de prise de bec avec personne,

Qu’on ne couve pas de grippe aviaire,

Qu’on sait étouffer les conflits dans l’oeuf,

Et qu’il n’y a pas de renard dans la basse-cour.