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Les mains vides

Les mains vides

Ce matin une fois de plus, je me suis rendu dans une grande surface technique, le temple du bricoleur du dimanche, pour m’informer s’ils avaient repris dans leur assortiment, la matière bien précise, que je souhaite depuis plusieurs semaines, commander avec une coupe sur mesure… Et j’ai bien fait d’insister ! Parce que je suis tombé sur le vendeur qui mérite sans soute le plus, la distinction d’employé du mois de cette enseigne : Il a pris le temps de m’expliquer les raisons profondes de la disparition soudaine et provisoire de cette matière de son rayon, m’a indiqué de quelle manière je pourrai contourner ce problème de disponibilité et m’a conseillé le mode opératoire à suivre pour obtenir le meilleur prix…

J’ai vérifié : Je ne rêvais pas et on était bel et bien un samedi, habituellement jour de grande affluence de bricoleurs, d’amateurs de jardinage, de sparadraps et de menuiserie. D’un rapide coup d’œil, j’ai balayé l’endroit pour m’assurer que je n’étais pas le seul client du moment, celui dont le pouvoir d’achat pouvait éventuellement retarder la faillite d’un magasin en panne de clientèle et en possible difficultés financières. Mais il y avait sur les lieux, du client en grand nombre et les étagères étaient toutes bardées de matériel à vendre.

Cerise sur le râteau, je n’avais pas même du appuyer sur la sonnette « appelez un vendeur » , n’avais pas dû me languir cinq virgule vingt-six minutes en me demandant si je devais assurer le coup en appuyant une ou deux fois de plus sur la sonnette dans le but de me rassurer que quelqu’un avait bel et bien dû être informé de ma sollicitation. Ce vendeur-là est soudain apparu au moment opportun et total synchro. Et il a fondu sur moi comme par phénomène magnétique.

Le stade d’étonnement passé, c’est celui de la satisfaction d’avoir été servi tel l’empereur de la galaxie du bidouillage qui m’est apparu. J’ai pensé que c’était encore une facétie de la fameuse quatrième dimension dont je suis maintenant devenu un coutumier explonaute.

En me dirigeant, satisfait de ma visite, en direction des caisses, la petite voix espiègle qui a pour vilaine habitude de torturer ma conscience, m’a soufflé à la feuille de chou qu’il n’était potentiellement pas correct de quitter ce lieu les mains vides, en particulier, après avoir été si bien orienté par un salarié modèle, qui ne serait sans doute jamais récompensé pour son impeccable professionnalisme, autrement que par mes seuls remerciements.

C’est alors que je me suis mis en quête d’un article qui pourrait m’être d’une certaine utilité, qui m’octroierait le droit de faire la queue à la caisse dans le but de me livrer à l’acte citoyen d’alléger mon portefeuille tout en gonflant un chiffre d’affaires. Une démarche qui ferait de moi, une fois de plus, un membre à part entière de notre belle société de consommation.

Voici ci-dessous un scan de l’article adhésif anti mains vides sur lequel j’ai finalement jeté mon dévolu. C’est un autocollant « Stop !  Bouledogue menaçant ». Même si c’était assez cher payé, j’ai trouvé amusant d’observer le regard de la caissière allant de cet article un poil inquiétant en direction du faciès de son acheteur.

J’ai l’intention de coller cet autocollant sur la porte de ma chambre à coucher même si je n’ai pas de chien et que je n’en compte pas actuellement dans les visites de mon cercle d’amis. Il s’agit ici de prévention. Parce que les chiens dans la chambre à coucher, moi je n’aime pas trop ça et autant clairement les en prévenir. Pour moi les chiens à la nuit tombée, ça roupille dans la niche au fond du jardin (au pire, je peux en bricoler une sur mesure en retournant voir mon fournisseur) ou ça se repose dans son plumard à lui tout seul, c’est à dire un panier situé dans son propre espace d’intimité canine.

Un lundi matin aux confins de l’univers

I Hate Mondays_sunof.netUne trilogie en 52 épisodes, et parfois même un de plus,

lorsque ça tombe sur une année-lumière bissextile …

Lettre de (dé)motivation

Lettre de démotivation

Internet, le lundi 7 février 2011

Madame, Monsieur,

C’est avec un intérêt éclair pour votre société, que je me permets de vous envoyer cette offre spontanée.

Après plusieurs expériences réussies en tant que paresseux diplômé, je me destine plus que jamais à travailler dans les secteurs de la figuration bureaucratique ou de la nonchalance d’atelier.
Je sais parfaitement travailler avec très peu de méthode et glander de manière totalement autonome, ou à l’intérieur d’un team inefficace. Je suis ouvert, si cet effort s’avère vraiment être nécessaire, à suivre toute formation de perfectionnement pour me maintenir à niveau dans l’inaction et ne correspondre qu’en partie à votre attente.

Je souhaite mettre toutes mes incompétences techniques et humaines à votre disposition et m’investir un minimum dans votre structure. Très motivé avant tout par un salaire mirobolant, je serais heureux de vous rencontrer afin de vous exposer mon apathique inefficacité plus en détail.

D’un tempérament créatif, curieux et inventif, surtout pour échapper aux tâches qu’on pourrait me confier, je me montre pourtant de temps à autres prêt à relever de nouveaux défis purement théoriques. Mon sens de la communication devant la machine à café et ma béatitude naturelle seront de très bons atouts pour occuper un poste improductif avec un accès internet à haut débit dans votre organisation.
Je me tiens à votre entière disposition pour toute information complémentaire ou entretien à votre convenance et vous prie de croire, Madame, Monsieur à l’assurance de toute ma fainéantise.