Ça tourne, ça monte et ça descend, et ça ronronne !
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Il y a quelques jours, une jeune femme m’a fait le coup de la panne d’essence !
C’était une première pour moi. Je n’avais moi-même jamais eu recours à ce stratagème pour tenter ma chance et n’avais même pas été mis au parfum qu’il existait aussi une pratique féminine, visant à prétexter une panne sèche dans le but de trouver l’âme sœur, du carburant et du super plus si affinités.
Pour moi la tradition voulait que ce genre de tentative ait lieu en roulant en rase campagne, loin de tout puits de pétrole. Mais là surprise ! Voilà que la dame tente de me faire le coup de la panne d’essence dans une station service ! C’est les filles ça ! C’est le second chromosome X, ça change la donne ! Elle comptait sans doute tirer bénéfice de cet effet de surprise !
A mon arrivée à la station, elle se trouvait déjà en compagnie d’un homme. J’avais pensé qu’il s’agissait du pompiste. Curieusement, il s’était volatilisé le temps que je descende de ma monture assoiffée.
C’est postée à l’affût à l’endroit stratégique, devant l’automate de paiement, qu’elle m’intercepte et que, les yeux dans les yeux, elle me signale la gravité de sa situation : La pompe est en rade !
J’ai estimé qu’il s’agissait là d’une question de survie. C’est donc de ma voix la plus rassurante en appuyant un clin d’œil coquin que je lui ai répondu :
Visiblement impatiente que je passe à l’action, elle me conseille :
Et pour me faire comprendre que j’étais peut-être sa dernière chance, elle ajoute que sa précédente tentative avec le pompiste venait juste d’échouer !
J’ai dû la décevoir en lui révélant que j’étais fiancé depuis peu et que je ne pouvais lui offrir mon consentement. Mais j’ai débloqué la situation en lui dévoilant que j’allais exceptionnellement pour elle, me servir de mon don télékinémystique : un pouvoir secret qui répare instantanément toute machinerie récalcitrante. J’ai fixé intensément l’automate de paiement des yeux, le temps que la magie opère et j’ai pu faire le plein à la colonne voisine de la sienne.
Elle a ensuite rempli son réservoir elle aussi, en me regardant avec des yeux brillants, comme si elle était en présence de l’adjoint de David Copperfield. Je pense qu’elle n’a pas pu s’empêcher de s’imaginer les moments merveilleux qu’on aurait pu partager, si le dérangement avait du se prolonger…
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A peu de choses près, mes premiers pas à l’aquarelle, mais cette fois-ci, avec des sensations de plaisir et de magie que peuvent procurer cette technique. Il se pourrait maintenant que j’y revienne plus souvent.
Une belle scène inspirée d’une rencontre fugace et inoubliable que j’ai vécu à deux pas de l’océan et que je m’étais promis d’immortaliser. Elle s’était livrée à ce drôle de petit jeu en réapparaissant par surprise, juste pour me faire savoir qu’elle avait remarqué que je l’avais remarquée. Elle devait avoir quinze ans et elle irradiait magnifiquement. Et les deux ou trois p’tits gars qui se trouvaient avec elle juste avant, étaient visiblement tous raides-dingues d’elle.
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Quelqu’un avait murmuré dans mon dos :
Ce ne sont peut-être que des mots !?
Mais se pourrait-il alors qu’à la place
Quelques images à elles seules les satisfassent ?
C’est par la suite que j’ai choisi de me taire
Que j’ai fait la sourde oreille aux commentaires
Que j’ai délaissé les beaux discours et évité les ragots
Pour mieux voir ce qui est plus fort que tous les mots
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Quelqu’un s’était permis de chuchoter là derrière :
Que mes mots ne seraient que des paroles en l’air !
Alors j’ai laissé s’envoler tous ceux qu’il me restait
Peut-être qu’aidés d’un peu de silence ils se tairaient ?
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En prolongement de ma récente enquête sur mes forces et mes faiblesses sensorielles, je suis allé fouiller dans ma mémoire à la recherche de situations que j’ai vécues : En particulier celles qui m’avaient particulièrement exaspérées. Et j’ai pu me rendre compte que j’aurais pu m’épargner d’innombrables désagréments, si je m’étais simplement équipé de bouchons d’oreilles atténuateurs ou d’un dispositif portable de ce genre !
Aussi vrai que je peux m’extasier de véritables coups de foudre auditifs et que la musique qui me touche particulièrement parvient à élever mon niveau de plaisir et de sensibilité jusqu’à atteindre une zone “dangereuse“, je ressens évidement aussi les sensations inverses ! Je peux me sentir extrêmement incommodé voire carrément agressé et (mal) réagir en conséquence.
Dans mon cas, tout dépend énormément de si l’émetteur du son que je perçois se trouve aussi dans mon champ de vision ou pas. ( Et c’est valable pour les sensations agréables et désagréables )
J’imagine que c’est la raison naturelle pour laquelle je ne suis pas un assidu du téléphone, que je n’apprécie pas franchement de travailler dans un open space avec une visibilité partielle et que je réagis facilement négativement à l’égard de ces personnes qui se croient seules au monde et qui s’expriment plus fort que nécessaire. Je ne m’opposerait pas à ce qu’on interdise les feux d’artifice, par exemple. Tout comme le type de moto avec laquelle je circulais quand j’avais vingt ans… (Ben oui, c’est un sens qui peut s’affiner avec les années …)
J’ai fait un inventaire de ce genre de situations de mon vécu et c’est vraiment flagrant : Je me serais déjà économisé un sacré paquet de nerfs et aurais évité quelques clashes si j’avais identifié ce problème plus tôt et que j’avais entrepris quelque chose pour le garder sous contrôle !
J’ai griffonné ce croquis à titre de pense-bête pour le futur. A ma connaissance, ce modèle de bouchon n’existe pas dans la réalité et sa forme est ici seulement symbolique.
Ah, et un bon conseil, si vous avez mis un bébé en route, équipez vous à temps… Il y en a justement un là dehors dans la rue qui lâche les décibels et je ne l’ai pas en visu…
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Un jour, on m’avait demandé si j’étais une machine.
C’était arrivé comme ça, par surprise au cours d’une communication de routine. J’étais pris au dépourvu : Je n’avais pas pensé programmer de répartie pour répondre à cette classe de stimulations. Alors, je m’étais contenté de pouffer comme une andouille en placardant le faciès le plus neutre que j’avais pu trouver en mémoire.
Suite à quoi, mon interlocuteur n’avait pas répété ni reformulé sa question. J’en avais déduit qu’il m’avait dès lors clairement identifié en tant qu’andouille d’origine biologique Et hop, procédure terminée ! Accès autorisé…
Sa demande répertoriée nulle part dans mon code source ne pouvait donc être en lien avec aucun protocole à suivre. Le processus approprié dans pareil cas aurait-il été d’acquiescer d’un mouvement de tête puis d’appliquer la routine de bienséance de base en lui retournant la question ? Je transfère illico cette option de raisonnement sur liste d’attente et me chargerai de valider la logique de cette approche avant la prochaine mise à jour.
Mais mon homologue était resté planté devant moi. Affichant une expression indéterminée en me dévisageant. Ça m’avait paru durer des millisecondes ! Une rapide analyse avait pointé sur la probabilité qu’il était resté captif dans la boucle d’un algorithme gourmand en vitesse de calcul. Sans doute une fonction fort complexe, chargée de collecter un nombre conséquent de variables, pour que mon vis-à-vis communicant soit en mesure de décrypter un complément de réponse à mon gloussement de stupéfaction naturel de départ.
Restait à prendre en compte la probabilité qu’il s’agissait d’un nouveau modèle récemment mis en service. Un bricolage en dépassement de budget expédié dans la rue en phase de test et en cours de mise au point. Un de ces prototypes truffés d’incompatibilités au niveau interfaces, rendant problématique l’établissement d’une quelconque alchimie avec une andouille d’ancienne génération.
De mon côté, j’ai immédiatement lancé une énumération aléatoire rapide depuis le répertoire où sont inventoriées toutes mes phrases évasives de secours. Au terme de laquelle j’ai pu lui répondre : Oooh, ça dépend des jours, comme tout le monde…
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La longue réflexion chaotique que j'avais ajoutée hier en commentaire ici, peut simplement être résumée en deux phrases : Je n'aime plus autant la technologie et les machines qu'avant ! Et il y en a de plus en plus...
Allez et maintenant on s’accorde tout de même une petite journée de sérénité !
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J’en ai connu certains qui devaient aligner les pétards, boulotter des petits buvards ou se prendre une sévère biture pour rejoindre la stratosphère ou papillonnent de joyeux éléphants volants.
Moi, je suis interdit de rock n’ roll
Je viens de vivre une longue période particulièrement pauvre en voyages intérieurs. Avais-je subitement atteint l’âge de la retraite des prises de tête dont parlent certains ?
J’ai toujours eu à traverser des phases successives, mais là, après un palier très agréable, c’était devenu flippant. Au point que je me suis demandé si ce serait ma forme définitive et dans ce cas, si je saurais l’accepter d’un point de vue existentiel. Je ne me sentais ni déprimé ni dépité. Mais je n’étais plus qu’une grosse limace écervelée et apathique, perchée sur une feuille de laitue.
Je pense que mon cerveau faisait un régime basses calories. Pas le moindre trouble à neutraliser. Pas la moindre névrose à maîtriser. Pas d’obsession à relativiser. Et pas trace non plus d’une activité cognitive suffisante, pour me créer de nouveaux problèmes à gérer.
Pas d’autre choix que celui de m’habituer à ce grand vide. Mon cœur à son tour finirait peut-être par oublier de remuer s’il ne recevait plus aucune instruction.
C’est parce que je suis interdit de rock n’ roll
Il y a quelques jours, je me suis mis à l’aquarelle. Et c’est sans y réfléchir à deux fois que je n’ai pas respecté l’interdiction. Tout en manipulant mes crayons et mes pinceaux, j’ai écouté trois ou quatre albums. De ceux qui me procurent le plus de plaisir et qui font danser une partie de mon système pileux.
Se livrer à une activité artistique créative en musique, ça ne devrait être que du bonheur à l’état pur !
Et ça n’a pas loupé : j’ai été catapulté dans mon univers parallèle perdu pour un séjour de plusieurs jours. Et en ce moment, je dois encore me coltiner les effets secondaires désagréables de cette passionnante virée.
Maintenant je suis interdit de rock n’ roll et de mauvais poil ! Ça fait beaucoup…
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Une précision qui a son importance : Cette interdiction n'inclut pas les concerts de rock. Lorsque je regarde jouer les musiciens que j'écoute, je n'ai pas à subir d'effets secondaires par la suite. Il est vraiment bizarre mon bug !
Je viens de lire un article sur les “vanlifers” actuels, source d’inspiration pour ce petit dessin. Avec la pandémie du covid-19, il y a eu une explosion du nombre de ces voyageurs bohèmes et pour différentes raisons liées à cette crise, il y aurait eu un grand nombre de déceptions aussi.
On peut dire que j’ai fait partie des “vanlifer” de la “première heure”.
Il y a des années, je vivais dans ma vieille camionnette sommairement aménagée et n’avais pas de pied-à-terre en briques. J’étais capable d’arriver en retard à mon travail même quand je dormais dans le grand parking qui jouxtait l’entreprise de mon employeur ! Évidement en dehors des emplacements de campings, je n’avais aucun chauffage, ce qui ne me poussait pas à sortir des plumes d’oies sauvages, au petit matin des saisons fraîches.
Si on m’avait laissé poursuivre cette aventure sans me raisonner jusqu’au cœur de l’ hiver, je crains que serais mort mort jeune et congelé dans ma boîte-de-conserve sur roues. Mais que de merveilleux souvenirs !
Ce que je leur envie le plus, c’est l’existence d’internet. Elle leur permet le télétravail et leur offre des opportunités de gagner leur vie tout en voyageant.
Même si je m’en suis passé durant de nombreuses années, je possède à nouveau une SunGonette prête à partir en road trip. Mais cette période de semi-confinement m’a un peu refroidi. Plus de destinations touristiques, de manifestations locales, de concerts et de festival de rock en plein air… Et en même temps en tant que vétéran du genre, j’ai donné plus de place à ma conscience écologique et réalisé que le “monde” autour, avait beaucoup changé. Il y a beaucoup plus d’interdictions un peu partout, comme c’est souvent le cas lorsqu’il y a surnombre. La priorité des communes est de ne pas se laisser envahir, de rentabiliser leurs espaces publics et avant-tout de favoriser le chiffre d’affaires des hébergements et des commerces locaux. Et c’est sans compter les mesures dissuasives mises en place suite à des comportements inapropriés, comme le litering, les déversements sauvages, etc…
Alors jusqu’à nouvel ordre, je vais dormir sur mes deux oreilles en sédentaire dans ma caverne…
De toute façon, je ne me vois pas tout à coup me métamorphoser en youtubeur en filmant les étapes de mes périples ou de me mettre à partager mes brossages de dents sur les aires d’autoroute…
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Si je me rappelle bien, la première fois que je suis tombé raide-dingue d’une attirante jouvencelle, je n’étais encore qu’âgé d’une dizaine d’années. C’était durant la saison d’hiver aux alentours des fêtes de fin d’année.
Suite au décès de son paternel, cette charmante demoiselle était devenue la domestique de sa belle-mère. A la maison, elle était maltraitée et contrainte de se charger des tâches ingrates.
En plus d’être belle comme le jour, elle était chaleureuse et espiègle, Mais aussi très en harmonie avec la nature environnante. Elle m’avait ensorcelé ! Jusque-là je ne m’étais encore guère laissé envoûter par les filles : Je me destinais à vivre une existence d’aventurier indomptable et sauvage !
J’avais par la suite gravé l’intensité de ce déchainement de sentiments dans mon recueil d’enthousiasmes de référence ! J’étais dès lors prévenu, qu’au cours de mes futures pérégrinations, je risquais fort de connaître d’autres bouleversements d’une magnitude comparable. Je me trouverais un jour ou l’autre incapable de rester de marbre et de poursuivre ma route solitaire.
Je n’avais eu la chance de revoir la pétillante créature qu’à la même période de l’année suivante. Et mon juvénile palpitant s’était à nouveau affolé : Je ressentais une passion dévorante et durable pour cette ravissante inspiratrice. C’est là que j’ai appris que l’amour pouvait durer très longtemps : Une année, ce n’était pas rien !
Ce n’est que dans une troisième phase que je me suis pris mon premier râteau. Par la force des choses, mon aveuglement langoureux s’était atténué. Alors que je n’avais d’yeux que pour elle, les siens n’avaient cessé de loucher en direction de ceux d’un fils à papa de la haute société. Et elle s’obstinait à vouloir aller s’embourgeoiser dans le château de cet énergumène.
Et voilà. C’était le résumé de ma première simulation de situation amoureuse. Heureusement pour me préserver un peu, elle était fragmentée en trois étapes distinctes.
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Je crois que j’ai toujours été un patient très douillet chez le médecin et en particulier réfractaire aux aiguilles des seringues. Je pense que ça vient d’un traumatisme d’enfance : j’avais du subir un traitement que je me rappelle avoir été douloureux sous forme d’une série régulière d’injections intramusculaires.
Lors de ma dernière prise de sang, l’assistante du toubib me voyant plus paniqué que la moyenne, m’a expliqué qu’elle allait utiliser une aiguille destinée aux enfants. Une aiguille très fine équipée d’un “système de suspension”. En gros, elle me faisait comprendre en douceur que les fabricants avaient fait énormément de progrès depuis l’époque de mes séances de torture en culottes courtes… Et en effet, je n’ai absolument rien senti quand elle m’a vampirisée de “plusieurs hectolitres” de globules ! A part bien sûr un peu de honte par rapport à mon affolement ridicule de petite nature …
Et là, le temps est venu pour moi de me porter volontaire et de m’inscrire pour me faire administrer non pas une, mais deux doses de vaccin contre le Covid-19…
La vie, c’est vraiment un parcours du combattant !
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