Deuxième membre d’un groupe qui en comptera cinq, peut-être même six.
Il est branché en permanence sur les fréquences sonores. Au sein de la troupe, il est celui qui est toujours à l’écoute et qui occupe le rôle de l’ingénieur du son.
Il se dévoue entièrement et de manière compulsive aux vibrations qu’il perçoit dans l’environnement. Il est particulièrement sensible aux voix, aux harmonies, aux rythmes et aux bruissements de la nature.
Il porte le numéro 2, mais ce détail n’a pas d’importance. Avec son style unique, il se démarquait de ses compagnons. J’ai pensé que nous allions bien nous entendre.
Premier membre d’un groupe qui en comptera cinq, peut-être même six.
Son truc à lui, c’est la langue. Au sein de cette troupe, c’est lui qui se charge de l’analyse des saveurs, de la reconnaissance des arômes etc… Son addiction est d’ordre alimentaire : c’est le sucré, le salé, l’acide, l’amer et le glutamate.
C’est le hasard qui a voulu qu’il porte le numéro 1. C’était simplement lui qui avait la dégaine la plus sympathique de toute la bande. Alors j’en ai profité pour le charger de me transmettre le goût de poursuivre cette petite expérience…
En principe, je devrais pouvoir à terme tous les réunir sur une photo de famille accompagnée d’une explication d’où je voulais en venir…
Il y a quelques temps, nous avions reçu la visite surprise d’un gros délire.
N’avait-il simplement pas remarqué le panneau à l’entrée ? A l’accueil, nous lui avons fait remarquer qu’il s’était probablement trompé d’adresse : Qu’en ces lieux, nous étions spécialisés dans les petits délires. Et que par ailleurs, nous ne disposions pas des infrastructures nécessaires pour aborder des gros délires en toute sérénité.
Mais selon lui, il était bien à l’endroit qu’il avait choisi et n’avait pas l’intention de s’en aller. Il se déclarait vivement intéressé à inspecter l’endroit et très enclin à y vivre pleinement son aventure. Alors nous lui avons demandé de se faire le plus petit possible dans son coin…
Mais au lieu de se faire de plus en plus discret, il s’est installé durablement et prenait de plus en plus de place. Il empêchait nos idées de circuler librement. A lui seul, il bloquait l’émergence de petits délires raisonnables et faciles à vivre. De plus, il devenait de plus en plus gourmand en ressources cognitives. Il virait même à l’obsession. Il n’y en avait presque plus que pour lui !
Et nous savions par expérience que si nous acceptions de faire une seule exception pour lui, nous risquerions d’ouvrir la porte à toutes sortes de gros délires !
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Mais alors que faire de lui ?
Devions-nous le débiter en plusieurs tranches de petits délires d’un calibre acceptable ?
Lui mettre la pression en le sommant de se mettre en conformité avec nos idées dans les plus brefs délais, tout en lui faisant miroiter l’opportunité d’une prochaine réévaluation de son cas ?
Ou alors simplement, tous nous offrir des vacances ! En lui laissant les clés de la boîte crânienne et en le laissant se débrouiller seul. En spéculant sur l’idée qu’un manque d’attention de notre part finirait peut-être par l’atténuer jusqu’à qu’il n’en reste qu’un petit délire comme les autres….
C’est à ce moment-là, qu’un petit délire un peu teigneux et agacé a pris la parole. Il a clamé haut et fort qu’à son avis, le temps des courbettes et des petites politesses était à présent révolu ! Et il s’est même porté volontaire pour être le premier à aller lui botter le cul…
Une pâquerette esseulée que j’avais rencontré l’été dernier à deux pas d’un plan d’eau dans lequel je m’apprêtais à me jeter pour me rafraichir.
Elle ne pouvait encore se prévaloir d’avoir le bon compte en pétales pour laisser un courtisan lui conter fleurette. Mais elle semblait savourer la compagnie d’un trèfle à trois feuilles un brin intrépide et prétentieux.
Ce mois-ci, les ingénieurs et les designers des laboratoires SunOf se sont penchés sur l’un des problèmes frappant de ce siècle : Celui des casquettes à slogan frontal brodé.
C’est dans le but d’éviter dans le futur à certains porteurs de casquettes à slogan d’en arriver à perdre de vue la teneur du mot d’ordre porté par la devise brodée sur la façade [ A ] de leur couvre-chef, parce que visuellement masquée au regard de l’intéressé par l’obstacle de sa visière [ B ] , qu’ils se sont livrés à un exercice de brainstorming afin de définir quelques pistes à explorer.
Dans un premier temps, il a été convenu par les cerveaux de cette task force d’imprimer un second slogan identique au premier au-dessous la visière [ B ] pour en faire l’écho à l’attention du porteur. Il est prévu d’en mesurer rapidement les effets bénéfiques sur un échantillon représentatif de la population.
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Pour l’instant, on vous épargnera un topo sur les autres idées envisagées, comme celle de casquettes avec dispositif à rétroviseur intégré etc..
Dans le courant de l’année 2020, à deux reprises au moins, j’ai fait la désagréable expérience que je serais peut-être mieux inspiré de ne pas trop aborder des thématiques sur la survie, au sens large.
Ce n’est pas que je souhaite porter des œillères pour en ignorer les sujets, mais j’ai remarqué que selon la période, si aux nombreux documentaires que je regarde et aux informations que je glane un peu partout, j’ajoute encore des inquiétudes et des angoisses générées par mes propres explorations, je courais un risque de déclencher chez moi de sévères coups de blues…
C’est pour éviter à l’avenir des désagréments de ce genre que j’avais pour projet de bricoler un pense-bête préventif à imprimer et à afficher bien en évidence à proximité de mon écran d’ordinateur. ( C’est un assemblage de graphismes et d’icônes trouvés sur internet )
Et je me suis dit que ça pouvait éventuellement aussi vous aider à compléter votre équipement…
Lorsque l’aube du 2ème millénaire nous paraissait encore loin, j’étais de ceux qui envisageaient l’an 2000 sous un angle optimiste !
Optimiste et futuriste ! Assez proche de ce nous présentaient des magazines illustrés, des documentaires télévisés et tout ce que prophétisaient de plus réjouissant, des romans graphiques d’anticipation. On y découvrait des villes splendides, nickel chrome et tape-à-l’œil à la pollution inexistante. Des enchevêtrements d’architectures esthétiques dans un environnement sain et agréable à vivre. L’image proposée était celle d’un monde apaisé, capable d’offrir à tous ses citoyens, une existence calme, pacifique, passionnante et bienheureuse. On y prédisait un avenir merveilleux de fluidité et un ciel bleu constellé d’automobiles volantes. Et je pouvais aisément me projeter en futurpassager du futur : Aller me joindre à la béatitude et à l’allégresse généralisée en prenant place dans l’un de ces aérotrains à sustentation magnétique, perché sur un rail unique, glissant sans bruits ni à-coups désagréables, à destination d’un futur idyllique et harmonieux…
Il suffisait alors encore d’affubler d’un beau “2000″ en quatre belles grandes lettres pour l’emmailloter dans une modernité révolutionnaire, le dernier modèle d’un robot ménager, l’appellation d’un projet ferroviaire avant-gardiste ou même, le patronyme d’une station de sports d’hiver. (etc…)
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L’an 2k ? Je ne l’appréhendais pas vraiment en pessimiste. Devoir resquiller au quotidien à bord d’un train-fantôme peu sûr, crasseux et malodorant. M’empiffrant de rations de malbouffe entre deux affrontement avec d’autres bipèdes ramollis du clocher, alors ça… non ! Pas vraiment tentantes non plus, les réalités alternatives présentées dans les films de science-fiction post-apocalyptiques. Autant que ne m’alléchait pas franchement, la perspective de devoir un jour évoluer dans le monde tout en laideurs dépeint par des punks prisonniers de leurs plus mauvais jours.
> 2000 <
Le jour venu, il ne s’était en réalité finalement pas passé grand-chose. Les projections d’un passage éclair dans ce fameux monde perfectionné n’avaient pas été réalisées. Pire, la naissance du nouveau millénaire devait débuter à minuit une, par une chaine de catastrophes liées à un ridicule bug informatique ! Cette erreur était une fois de plus d’origine humaine ! Il n’y aurait à l’évidence pas franchement assez de crédibilité en termes de compétences à allouer aux cadors de notre instable espèce, qui se révéleraient susceptibles de changer quoi que ce soit et qui viserait à efficacement sauver nos miches de la désintégration prochaine de cette pétaudière en ébullition.
Le Mixer2000 était frappé d’obsolescence programmée. La station de ski2000 devrait s’équiper d’au moins deux mille canons à neige pour espérer survivre à son concept. Et les chemins de fer2000 s’étaient contentés de raviver l’aspect de quelques unes de leurs rames de trains vintage à l’origine toutes uniformément kaki-vert-bouteille, en les rhabillant de quelques timides couleurs à peine un peu moins déprimantes.
> 2020 <
Arrivée de la 20e des années 2000 ! Et toujours pas trace d’un seul prototype à moitié crédible ressemblant à un monde proche de nos idéaux pré-millénaristes. Au lieu de cela, le temps était avant tout venu pour la population du monde entier, de prendre conscience de l’urgence d’oser radicalement et de concert, se risquer à tenter de le sauver ! Quitte à devoir rater le premier passage d’un flamboyant autorail futuriste …
Et moi de toujours me déplacer avec une fourgonnette obsolète de l’an 2000 ! L’un de ces modèles d’autrefois qui ne volait pas encore…
> 2021 <
C’est le jour de l’an de la 21e des années 2000 que j’ai compris qu’elle savait aussi et conformément à son bon vouloir, ne plus rouler non plus. Que j’ai dû faire face à mon bug de l’an 2021 personalisé ! L’espace intérieur des restaurants étant encore tous fermés au public pour cause de pandémie, je me suis rendu à la va-vite au Drive-In du fast-food situé dans une zone post-industrielle de la cité. C’est que résister à l’envie d’un Happy1000 et à son jouet-cadeau en plastique à usage unique, ne faisait plus partie de mes bonnes résolutions. Alors j’ai été puni par le destin pour cet écart de conduite malheureux sous la forme d’une avarie embarrassante survenue devant le guichet de réception de la camelote. J’occupais la pole position de la file de véhicules individuels quand j’ai réalisé que mon départ en trombe, pour prendre le large dès le premier virage devant tous les autres concurrents présents sur le circuit, s’avérerait plus que problématique ! J’ai été contraint à l’abandon sur problème mécanique. J’ai dû pousser ma bonne vielle monture de l’an 2000, avec laquelle je nourrissais l’espoir de gagner toutes les courses de la saison, vers la place de stationnement la plus proche. Et c’est l’appétit coupé lui-aussi, que j’ai derrière un volant désormais décoratif, englouti mon ravitaillement expéditif-bourratif.
Diagnostics plausibles pressentis :
L’ordinateur de bord de vingt ans d’âge révolu, n’a pas été conçu pour fonctionner fiablement au-delà de 2020.
Un problème quelconque survenu au mauvais moment dans le circuit de la pompe à essence.
Autres et/ou impondérables
C’était un jour férié, à une heure à laquelle on ne dérange pas volontiers des dépanneurs qui s’apprêtent à partager un repas équilibré en famille. Hormis si on se trouverait à l’article de la mort ! Alors j’ai abandonné mon van à l’autonomie réfractaire. A lui, il lui était possible d’envisager dormir sur place. Et à défaut d’une ligne de navettes perchées sur monorail et cadencée au quart d’heure, je suis rentré à pieds en affrontant le froid glacial. Une promenade forcée, mais susceptible de faciliter à la fois la digestion du menu avalé de traviole et la contrariété de mon tout premier déboire de l’an neuf.
Le jour suivant, je suis retourné au chevet du malade avec un léger regain d’espoir de survie ainsi que d’un supplément d’outillages. J’ai vérifié les fusibles et le relais suspectés, puis procédé à l’ultime tentative de réanimation miraculeuse. Avant cette fois d’appeler le dépanneur.
Sur place il a procédé à une inspection méticuleuse. Il a écarté mes suspicions de problème d’ordinateur de bord ainsi que celui de l’arrivée d’essence en faveur d’une absence fatale d’allumage. A l’instar de mes attentes utopiques quant au jaillissement d’un an 2000 très raffiné, je m’étais fourvoyé en me limitant aux résultats d’une analyse trop optimiste. A l’image des bougies de mon sapin de Noël, la fête était également terminée pour celles chargées d’illuminer la ténébreuse intimité de mon moteur.
L’urgentiste de la mobilité motorisée a ensuite hissé ma fourgonnette sur le gabarit métallique de sa dépanneuse et nous avons ensemble quittés le parking du fast-food. En route pour le dépôt, j’ai réalisé que ma fourgonnette de l’an 2000 – que je savais déjà incapable de voler – ferait par contre parfaitement office de remorque habitable en cas de l’imminence d’une fin du monde…
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L'occasion de republier un ancien dessin !
La voiture grise est une machine voyager dans le temps.
Et il arrive qu'elle tombe en rade...
Le conseil fédéral suisse aurait récement déclaré en conférence de presse qu’on n’était pas encore sortis de l’auberge ! Et qu’il serait judicieux d’inventer une expression actualisée, vu que tous ces établissements sont fermés pour faire face aux risques liés à la pandémie.
On aurait détecté une mutation helvétique du coronavirus : Une version locale, mais prête à se disséminer et à s’adapter dans le monde entier ! Le mystère de l’existence des nombreuses protubérances présentes à la surface de son enveloppe serait éclairci : Elles se métamorphoseraient en moyens de locomotion ou en dispositifs d’accroche pour organisme hôte. Cette nouvelle souche serait en mesure de s’acclimater rapidement aux conditions de son pays d’adoption et de s’intégrer au sein de sa population en adoptant ses coutumes. Une évolution la destinant à se répandre plus rapidement et plus efficacement dans la perspective de devenir le maître du monde…
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Ô misère ! Voilà que je me mets à dessiner des monstres qui évoluent dans les pires scénarios. Il va falloir que je me ressaisisse 😉 Comme peut-être dessiner un anticorps capable de l’affronter à armes égales…
Depuis quelques semaines déjà, le bruit court que le PèreNo 2020 serait un super-propagateur ! Cette année, il serait préférable de ne pas croire en lui et si ce n’est pas possible, il est alors recommandé d’aller se coucher tôt à une distance d’au moins 15 mètres de sa cheminée de salon, de son sapin et de sa chaussette. Et ceci, au minium une heure avant le début de sa tournée et après avoir bien aéré la pièce. Les couche-tard, les somnambules et les insomniaques doivent être informés qu’en cas de rencontre fortuite avec le PèreNo 2020, il sera impérativement équipé du scaphandre de protection officiel (voir photo ci-dessus). Et que si cela ne devait être le cas, il s’agirait vraisemblablement d’un imposteur, éventuellement animé d’intentions mercantiles ou suspectes et il serait alors plus que jamais impératif de respecter les mesures de distanciation sociale et celles des gestes barrière.
Pour rappel, l’année passée déjà, le pèreNO (le vrai) avait déjà pris toutes les dispositions nécessaires en vue de la future crise sanitaire pour assurer ses livraisons par drones, entre autres pour ne plus avoir en personne, à quitter son quartier général. (voir lien ci-dessous)
J’ai déniché un fournisseur qui m’autorise à réussir mes œufs sur le plat comme un chef ! Et ceci et c’est très inhabituel, presque à tous les coups ! Et je m’interroge depuis sur la nature particulière du savoir-faire de ces poules. Selon la pancarte, il semblerait qu’elles évoluent en liberté et sont autorisées à pondre à l’endroit où ça leur chante. Donc pas trace de cage à poules exiguës et pas de tapis roulants pour la collecte. Alors j’imagine de fringantes et heureuses gallinacées avec du vent dans les plumes, picorant de succulentes graines de premier choix, gambadant sur des pelouses verdoyantes et écoutant du rock progressif à longueur de journée…
C’est suite à la délicate manœuvre de l’ouverture d’une large brèche dans la coquille, suivi du processus d’extraction du fragile contenu, puis de sa dépose dans la poêle que le miracle d’un jaune qui reste parfaitement intact se produit !
Est-ce la coquille brisée qui serait moins tranchante ? Ou alors est-ce cette pellicule de protection gélatineuse qui serait plus résistante ? Ou même les deux ? Mystère ! Moi jusque-là, j’avais toujours attribué mon ridicule taux de réussite à mon manque de technique et de dextérité. Je n’avais jamais même pensé laisser endosser une part de la responsabilité de mes ratages à tout autre drôle d’oiseau que moi-même.
Depuis que j’ai découvert cette nouvelle source d’approvisionnement, je peux en général me délecter de mes deux “sunny side up”à l’esthétique irréprochable. Et de plus, ils sont délicieux. La première déception de la journée le ventre vide , c’est désormais du passé !
Il arrive que mon dealer soit en rupture de stock lorsque je passe me refournir en prodigieux ovoïdes. C’est signe qu’il fourgue un produit très demandé ! Il les revend à la pièce et c’est un plaisir de remplir moi-même mon six-pack en carton-pâte avec la récolte de mon choix.
Hier matin, en attrappant mon carton d’œufs frais, le caissier de mon dealer m’a demandé si j’en avais bien six pièces à l’intérieur. Ce que je lui ai immédiatement confirmé. Et c’est là que j’ai vu sur l’affichage digital situé devant moi que mon ticket de caisse venait de bondir en un seul bip de 294 € !!!
Hou-là ! Les poules aux œufs d’or avaient considérablement augmenté leurs prix depuis ma dernière visite et comptaient visiblement faire de moi une victime du capitalisme poulailler ! Certaines poules auraient donc vraiment déjà des dents et de sacrément longues ! Mon addiction naissante à leurs produits increvables allait donc me coûter une aile et une cuisse ! Mais heureusement, c’était le caissier de mon dealer qui s’était emmêlé les orteils sur son clavier ! Il s’est ravisé en riant pour aussitôt me consentir son rabais habituel.
Ce matin je vais quand même théoriquement m’offrir le luxe d’un œuf au plat ou deux à 49 € l’unité ! Et à ce prix-là, je vais plus que jamais m’assurer, de ne pas les rater !
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La tête de mon dealer quand le business n’est pas assez florissant