Author Archives: SunOf

Je ris jaune, mais au moins je ris !

 

Je ris jaune, mais au moins je ris !

 

Je suis client à la poste suisse. Vous savez, le géant jaune là !

Je suis plutôt bon client et pas uniquement pour les trafics de colis, de lettres parfumées et d’ épaisses factures ! Je suis aussi titulaire d’un compte en “banque” chez Postfinance et me connecte régulièrement à leurs serveurs pour effectuer mes paiements…

Il y a quelques mois,  lors de deux tentatives successives de transfert d’argent  d’un établissement X vers mon compte Postal, chacune des transactions a été refusée par ce dernier ( le joueur au maillot jaune)

J’en ai donc été informé par deux fois par l’établissement X, frais de refus d’encaisser à ma charge. De l’autre côté, pas trace du moindre courriel ni du moindre départ de signal de fumée de la part de ma résistante et monumentale entité couleur citron (le géant) …

Bien sûr j’ai râlé par écrit en ligne et en noir sur jaune, qu’ils pourraient au moins m’informer  d’une quelconque manière des raisons qui pouvaient les faire soudain trancher en faveur de ces refus !

Je n’ai reçu qu’une pâle réponse d’une secrétaire du colosse jaunâtre m’annonçant que malheureusement, l’institut aussi imposant et lumineux soit-il, ne disposait pas de ce type d’information !

N’en sachant toujours pas plus à propos des motivations ayant pu mener aux désagréments , armé de ma meilleure patience et disposant d’une bonne heure de loisir à tuer, j’ai entrepris d’enquêter auprès de l’établissement X, de ce qui avait pu poser problème et suis finalement parvenu à défricher une piste menant à l’origine probable du fâcheux bémol : Mon prénom, mon nom et mon numéro de compte étaient bel et bien correctement libellés et rigoureusement exacts, mais sapristi, c’était mon adresse qui n’avait pas été actualisée suite à mon déménagement ! Bigre ! C’était donc mon adresse précédente qui garnissait fallacieusement les ordres de transfert de chez X ! Pas bien !

J’ai encore râlé par écrit en ligne, soulignant qu’à l’heure du tout informatique du big data et des bases de données, ils auraient pu me prévenir par simple email ou par bulle message en pop-up sur mon cockpit financier online, de mettre à jour mon adresse chez X plutôt que de basiquement barrer, dans leur langage désespérément binaire, le flot de mes espèces en déroute !

Le supérieur hiérarchique de la secrétaire en chef du géant jaune m’a répondu qu’ils n’acceptaient que les coordonnées entièrement correctes et qu’hormise cette condition dûment remplie “ainsi que le respect que nous vous devons, cher monsieur l’emmerdeur”, ils ne pouvaient pas savoir à qui s’adressaient lesdits montants ….

J’en suis resté pantois !

Le soir venu, Sherlock un vieux copain habitué des brillantes déductions avec qui je partageais un verre de whisky dans l’ambiance surchauffée de la véranda , m’a affirmé que sans nul doute, du haut de sa clairvoyante personne après avoir déchiffré  le numéro de compte exact et décodé le tout juste blaze du titulaire de ce dernier, il aurait deviné en moins d’une demie seconde le destinataire du pognon en perdition et m’aurait rendu dans la subséquente minute, le service gracieux de me prévenir que mon adresse chez X lui paraissait obsolète, et ce au seul nom de ce bon vieux service public qui se doit de reposer en paix…

La semaine dernière, j’ai du commander une nouvelle carte à puce Postcard. Ça se fait en trois clics en ligne… L’actuelle renonçait une fois sur trois à opérer tout retrait au guichet ou à s’affranchir d’un paiement plastique…

Et bizarrement, cette fameuse carte à puce de remplacement me semblait tarder à trouver le chemin de ma boîte à lettres…

Et bien vous n’allez pas le croire, mais à l’heure du tout informatique du big data et des bases de données, elle m’a été envoyée par la poste à mon ancienne adresse, soudain encore valable !!!

Mon ancienne adresse n’avait de toute évidence pas autant disparu de l’une de leur bases de données comme j’avais pu le craindre !!!

J’ai ri jaune, mais au moins j’ai bien ri !

Le porte-manteau insolite

Un curieux porte-manteau situé près de la porte, dans un vestibule,

A l’intention de votre toute personnelle interprétation.

Sortez, entrez, accrochez et emportez ce que vous voudrez !

 

Thank you Rooobot !

 

Ci-dessus , un robot qui travaille dur avec ses collègues.

Ci-dessous , un robot qui exprime un mécontentement.

Pour bien faire, Il aurait fallu modéliser en 3D ce robot et cette main articulée

pour réaliser une séquence d’animation qui développerait l’expression de son geste.

Pour une question d’impact.

 

Le djipster

Cette année pour Carnaval, cet abruti de Jean-Kev,

n’a rien trouvé de mieux que de se déguiser en djihadiste !

Mais qu’est ce qu’il peut être con des fois, ce Jean-Kev !

Spare Smile for free ( Sourire de Secours Gratuit )

 

Dans l’idéal, nous sommes bien d’accord, vous ne devriez jamais

Vous trouver en situation de pénurie de sourires !

 

Perte de sensibilité

Perte de sensibilité

Je pense que ça fait trop longtemps que je trimbale mon téléphone portable dans la poche de gauche de mon jeans. Pourquoi dans la gauche ? Tout simplement parce que c’est dans celle de droite que je range mon porte-clefs, que je reste un incorrigible droitier en matière de clefs et que j’applique le principe de précaution suivant : Celui d’éviter que mes clefs ne puissent rayer l’écran tactile de mon téléphone portable lorsqu’il m’arrive encore de décider de laisser mon automobile au parking et d’aller marcher un peu. Et les poches de derrière dites-vous ? Elles ont été volontairement ignorées dans cet article, parce que là on irait un peu trop au contact de ma sphère privée…

En effet, j’aurais pu opter pour un étui ou une coque, pour un trousseau de cuir à fermeture éclair, voire même éventuellement pour un sac à main, mais voilà… à un moment donné, je m’étais organisé comme cela et jusqu’à avant-hier, je n’avais jamais imaginé remettre en question cette toute personnelle tradition…

Là sur ma gauche, il me rappelle son existence, lorsqu’il lui arrive de se mettre à vibrer. Il m’affiche la date et l’heure exacts. Il me permet de prendre des notes, d’improviser des clichés. Il livre et me délivre mon courrier et m’afflige de mes spams. Il rafraîchit mon angoisse quant aux dernières nouvelles du monde et j’en passe…

Ma poche de gauche est connectée avec le temps et le lointain. Ma poche de droite me garantit l’accès à mon oreiller et à mon airbag. Chaque chose à sa place et du bon côté !

Suite à de récentes et surprenantes observations, réagissant à l’un de ces bouillonnements contestataires dont je suis coutumier, j’ai déniché un créneau de libre entre deux contrariétés contemporaines et ai pris la liberté d’y agender une séance extraordinaire de direction . Il s’agissait d’urgence de faire le point avec moi-même quant à l’immuabilité de mon organisation et de m’accorder le temps de réflexion nécessaire à étudier l’éventualité d’une à priori semble t’il fort probablement nécessaire restructuration.

Il faut dire qu’une régulière sensation de picotement et de perte de sensibilité du haut de ma cuisse gauche (celle qui est connectée) me laisserait à penser qu’elle a mijoté au fil du temps et à feux doux, ainsi exposée aux rayonnements de la « G » du moment.  (Un peu comme 3 secondes dans un four à micro-ondes réglé sur 0,2)  N’étant pas à ma connaissance plus hypocondriaque que cela, j’avais dans un premier temps diagnostiqué l’un ou l’autre de ces problème dermatologique à la mode : Une allergie tout à fait naturelle pour 6% de la population aux produits de lessive, au gel douche ou alors une fâcheuse pour 8% (et malchanceuse pour 5,2%) réaction aux cochonneries que l’industrie agro-alimentaire incorpore sans grand égard pour moi en particulier, dans les sauces et dans la bouffetance industrielle.

C’est suite à une étude comparative (partant de l’idée qu’un être humain n’est pas une entité sommairement symétrique, mais quand même)  suivie d’une contre-étude évaluative et circonstanciée portant sur l’ observation de la sensation de base sur le haut de la cuisse gauche (celle qui es connectée) versus la perception sensorielle mesurée sur celle de droite (celle qui ne l’est pas) que le niveau d’alerte est passé d’un seul bond de l’orange foncé au rouge ! (Je vous rassure, je ne souffre absolument pas aujourd’hui. A mon âge, une certaine usure serait chose tolérable)

Pour résumer et dans les grandes lignes, lors de ladite réunion de crise avec mézigue, c’est bel et bien une restructuration de mes habitudes de toujours qui a été décidée et à l’unanimité, sans abstention aucune.

En voici un bref extrait en exclusivité :

  1. Ne sera dorénavant plus escorté en permanence de l’omniprésent dispositif portable potentiellement nuisible à long terme pour le gigot du côté gauche.
  2. Investira immédiatement dans une montre-gousset mécanique pour ne pas, pour autant, perdre en ponctualité lors des sorties non accompagnées (Même s’il devra pour cela se prendre la tête à apprendre à déchiffrer les chiffres romains )
  3. Ne consommera à l’avenir de l’information en continu que dans son fauteuil, avec parcimonie et en total rapport avec sa capacité de résistance émotionnelle. (Les recherches sur l’impact à long terme de l’info en continu sur les cerveaux en sont encore au stade préliminaire. Une publication en catastrophe des résultats aux abonnés premium est prévue aux alentours du printemps 2062)
  4. Se reconstituera une vie sociale sans forcément devoir faire appel à des intermédiaires spécialisés comme les réseaux en ligne.

 

Les chaussures connectées

.

Les chaussures connectées

.

Sautez sans attendre à pieds joints dans le futur

Achetez vite notre dernière gamme de chaussures

Elles sont belles, confortables et elles sont connectées !

Elles vont révolutionner votre manière de marcher

.

Immortalisé sur nos serveurs, le moindre de vos faux pas,

Lorsque vous avez l’estomac dans les talons ça se saura

Nous analyserons votre moral dans les chaussettes

Nous passerons chacune de vos excursions à la moulinette

.

A vos habitudes, vous allez donner un bon coup de pied

Fièrement chaussé déambulez dans nos bases de données

Courrez, dansez et laissez le monde tomber à vos pieds

Offrez-vous en une nouvelle paire chaque année

 

Une liste pour l’individualiste

Tu n’es pas le seul à souffrir en silence

Tu n’es pas le seul à te battre contre tes fantômes

Tu n’es pas le seul à ne pas comprendre pourquoi

Tu n’es pas le seul à connaître des fins de mois difficiles

Tu n’es pas le seul à subir des changements profonds

Tu n’es pas le seul à ruminer que c’était mieux avant

Tu n’es pas le seul à t’inquiéter pour ta liberté

Tu n’es pas le seul à souhaiter changer le monde

Tu n’es pas le seul à jongler avec la patate chaude

Tu n’es pas le seul à être trop exigeant avec toi

Tu n’es pas le seul à avoir perdu ta dignité

Tu n’es pas le seul à te sentir au bout de tes forces

Tu n’es pas le seul à avoir dû renoncer à tes rêves

Tu n’es pas le seul à t’initier à résister à des pulsions

Tu n’es pas le seul à tabler sur des jours meilleurs

Tu n’es pas le seul à gober qu’il n’y a rien à faire

Tu n’es pas le seul à attendre ton jour de chance

Tu n’es pas le seul à encore espérer un miracle

Tu n’es pas le seul à dissimuler ton désarroi

Tu n’es pas le seul à être seul

Tu n’es pas le seul à croire que tu es le seul

Tu ne seras pas le seul à réviser cette liste …

 🙂

Le Porte à Porte

– Je vous souhaite le bonjour chère Madame !

– Bonjour Monsieur, excusez-moi d’avoir tardé à vous ouvrir : J’ai failli ne pas saisir que je recevais une visite!

– Et pourtant, chère Madame, je peux vous garantir que votre porte, je ne ne l’ai pas tapoté avec la mollesse d’un apathique !

– Alors donc, vous avez  frappé au lieu de sonner ? Voilà sans doute l’origine de mon hésitation. N’avez-vous pas remarqué qu’il y avait un bouton de sonnette situé en évidence ici ?

– Si, je l’avais bel et bien noté votre dispositif moderne ! Mais il faut que je vous explique : Je suis de l’ancienne école et bien je comprenne en grande partie, les nombreux avantages que peuvent apporter les nouvelles technologies, je reste pour ma part, fidèlement attaché à de vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves au fil du temps.

– Eh bien personnellement,  je suis coutumière du récital de ma sonnette. Je ne vous cacherai pas que des coups appuyés et répétés, c’est une chose tout à fait inhabituelle ! La plupart de mes visiteurs choisissent sans rechigner de se plier à la conformité contemporaine. De plus, des heurts soudains peuvent me faire tressaillir, voire m’effrayer !

– Pardonnez-moi de vous avoir bousculé de par mon antique méthode. Comprenez que le visiteur que je suis ne sait pas trop à quoi s’attendre, en actionnant le bouton d’une sonnette. Ce n’est pas que j’ai renoncé d’office à me laisser surprendre par un timbre inconnu.  J’ai jusqu’ici connu de fort belles compositions diffusées par de merveilleux carillons ! De nos jours encore, mes oreilles profitent de fort agréables surprises en découvrant ici et là quelque son de cloche sympathique. Mais il y en a aussi de trop rébarbatives et de désespérément monotones ! Autant de préludes qui peuvent dans l’attente qui suit mon geste, me laisser présager de la tiédeur d’un  accueil l Laissez-moi ensuite tenter de vous convaincre que votre avertisseur régulier ( celui qui ne trahit jamais vos habitudes ) il présente le  désavantage ne pas faire de votre porte d’entrée pour chacun de vos visiteurs, une expérience totalement différente et unique même si, dans leur durée ou par le nombre de leurs répétitions, il reste encore des variables accessibles au sonneur avant-gardiste. Lorsque je me permets en personne de la frapper énergiquement comme je viens de le faire, je peux composer à ma guise, une entrée en matière d’un rythme, d’une tonalité et d’un tempo en tous points personnels. La partition commence dès que j’examine l’entrée de votre lieu d’habitation, du haut de porte au paillasson. Mon plaisir débute bien avant les derniers pas de danse qui me portent à votre rencontre. Le premier acte qui m’amène ici, inclus le mystère de votre présence ou non à l’intérieur de votre logis !  Et j’en  profite pour vous remercier de votre charmant et chaleureux accueil !

– Vous êtes ici le bienvenu ! Mais ne courrez-vous pas ainsi le risque de susciter la méfiance et que l’on décide par inquiétude de ne pas vous ouvrir la porte ?  S’il y a une sonnette, il se peut que l’habitant ne tolère pas volontiers d’exception à sa règle. Ne craignez-vous pas qu’il  se sente bousculé ou déstabilisé par votre gaillarde diversité ?

 – Oh mais il m’arrive encore de sonner comme on l’attend de moi ! Je vous donne volontiers un exemple : Si j’ai fait le tour de tous les appartements d’un immeuble de dix étages et qu’aucun de ces nombreux locataires n’avait pris la peine avant ma visite d’installer la moindre originalité auditive à me mettre sous le doigt, certains jours c’est la déprime qui me guette et dans la foulée, la qualité de mon travail qui se dégrade… Je vous l’apprends peut-être, mais il existe des sonnettes qui sonnent faux et d’autres qui me font penser à des alarmes coupables.

– Et tambouriner à toutes les portes de cet immeuble dont vous me parliez à l’instant,  n’est-ce pas douloureux à l’usure ? Il me paraît qu’à choisir, la répétition de l’appui tactile d’un doigt unique sans grand effort, vous laisserait sans souffrir de la moindre courbature, même si vous deviez parcourir l’entier de ce quartier d’immeubles de dizaines d’étages dans un court laps de temps !

– Il est vrai qu’à cette minute encore, je ressens dans toutes mes phalanges les séquelles de l’impact de ma main sur la fermeté du bois de votre porte. Et c’est l’un de mes nombreux motifs, si vous me le permettez, de prendre tout mon temps pour m’entretenir avec vous. Avant de prendre congé, comblé par notre dialogue et les douleurs apaisées prêt à m’en aller frapper tout aussi gaillardement à la porte suivante …

 

Voilà, je me suis bien défoulé ! Je n'ai pas vendu grand chose, 
mais j'ai été fort bien accueilli. A présent, il est temps que je m'en 
retourne aux choses sérieuses !