Category Archives: Bavardages

Hommes d’actions

-Allo ? Allo ? C’est les pompiers ???

– [Voix de synthèse + bande son musique + répétition en boucle] Bonjour ! Vous êtes en communication avec les services du feu ! Cet appel pourra être enregistré pour des raisons de contrôle qualité ! Pour commander un pin’s de la société, tapez “1″ … Pour vous inscrire à notre newsletter ou vous abonner à notre magazine mensuel, tapez “2″ … Pour précommander notre calendrier spécial sapeurs-apollons en uniforme d’Adam , tapez “3″ … Pour contracter un abonnement “priorité et efficacité – abo premium de luxe“, tapez “4″… Pour nous annoncer un sinistre, tapez “hashtag + 118 + étoile”, mais sans taper les 2 + …

– [appelant qui tape #118* et patiente … environ ………. 10 minutes ……….]

– Oui bonsoir ! Les services du feu vous remercient de votre patience ! Que pouvons-nous faire pour votre service ?

-Venez viiiite ! Il y a le feu partout !

– Un petit instant cher client ! Avez vous en priorité mis tout le monde en sécurité par vos propres moyens ? Si c’est déjà le cas, êtes-vous prêt à vous soumettre à un petit questionnaire ?…

– Mais… Monsieur !!! Il s’agit d’une urgence !!!

-Ouiiii nous en avons d’ailleurs été informés il y a un certain temps déjà. Ça sentait aussi le roussi aux alentours de notre caserne et nous nous sommes dès lors activement préparés à devoir partir en intervention à tout instant. Mais voyez-vous, nous sommes un corps de sapeurs-pompiers démocratique d’élite. Et comme le stipule clairement notre procédure : Avant que tous nos soldats du feu ne se précipitent toutes sirènes hurlantes sur un sinistre, nos gradés doivent se réunir en séance de crise, en compagnie de tous les spécialistes disponibles : Afin de procéder à une analyse empirique des données relatives à la situation qui prévaut sur le terrain. Les temps où il suffisait de nous lancer un petit coup de fil pour nous ordonner : “Vite ! Faites quelque chose !!!” sont révolus !

-Non mais sérieusement… tout va flamber, on n’a plus vraiment le loisir de papoter là !!!

-Popopopo, calmez-vous cher Monsieur ! Nos consommateurs sont toujours tellement pressés ! Nous ne déployons nos grandes échelles que dans les cas où une majorité des hommes ont voté en faveur de la nécessité d’un déploiement… Mais en attendant, avez-vous bien vidé tous les extincteurs à disposition dans votre périmètre ? Et pouvez vous attester d’une couverture d’assurance incendie suffisante ? Si je me permets de vous demander ces choses là, c’est parce que la pression dont nous disposons dans nos lances à incendie est inversement proportionnelle à celle que nous mettent les différents lobbies actifs sur ce marché… Et même nous, nous ne pouvons désormais plus nous permettre de jouer avec le feu !

-Mais bon sang !!! … Il ne restera plus que braises et cendres quand vous débarquerez !

-Je vous avoue Monsieur, qu’il est toujours préférable de se préparer au pire dans pareilles situations ! De plus il faut savoir que la décision de refaire le plein des citernes de nos véhicules lourds est actuellement suspendue : Cette période est assez peu propice au niveau des coûts pour un réapprovisionnement. C’est à cause de l’offre et de la demande : Une prolifération d’incendies ferait chuter le prix de l’eau à la pompe et aux hydranthes. C’est une perspective qui pourrait s’avérer profitable en terme de rentabilité future dans notre business !

-Et si je vous annonce que je suis l’un des actionnaires principaux de votre société et que si vous ne vous magnez pas immédiatement le cul pour intervenir, vous et votre escouade de “pétouilleurs” allez vous aussi, très vite avoir très chaud aux fesses ???

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Un très vieux dessin (sans volonté de discrimination
bien entendu) recyclé pour l'occasion.
Parce que j'ai vraiment trop la flemme d'en faire 
un nouveau pour le moment.

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Une trop bonne idée

-Bonjour ! Qu’est-ce qu’on a aujourd’hui ?

-On a une bonne idée !

-Oh vraiment ? Eh bien en voilà une bonne surprise : Ce n’est pas tous les jours ! Faites voir, que je la lise… … … Mais en effet ! Ça a même l’air d’être une excellente idée… D’où vient-elle ?

-Du fichier central ! 

-Mais non ?

-Hé si je confirme : du fichier central !

-Mais qu’est ce qui leur passe par la tête ? D’habitude ils ne nous transmettent que des idées à la con ! Et il nous suffit de systématiquement leur répondre qu’on étudie déjà une meilleure idée que la leur, en les remerciant de leurs efforts. Après trente ans de service dans la gestion d’idées sans la moindre embûche, voilà que le fichier central a la mauvaise idée de nous encombrer d’une bonne idée ! Non mais là vraiment, tout fout l’camp !

-Mais vous connaissez le fichier central : ils n’ont peut-être même pas remarqué que c’était une bonne idée ! Et ils nous l’ont envoyée en pensant que c’était encore une de leurs idées à la con, comme d’habitude…

-En effet ça pourrait être une explication plausible. J’imagine mal devoir féliciter le fichier central de nous avoir livré une très bonne idée et de devoir rejeter tous les approvisionnements de notre réseau approuvé de fournisseurs habituel. Ça pourrait créer un précédant incommodant. Notre service pourrait dès lors être mis sous pression. Alors, et on en fait quoi maintenant ? Avez-vous une idée ?

-J’ai beau chercher, mais je n’en trouve pas ! Pas même dans les idées préconçues ni dans les idées contradictoires ni dans les loufoques. Et en ce moment nous sommes à court d’idées lumineuses en magasin. Et d’expérience, je peux affirmer qu’aucune de nos idées stupides ne pourra faire l’affaire dans cette affaire…

-Ah mince ! Pourtant il nous en faudrait une et au plus vite, auquel cas cette bonne idée pourrait bien nous rester sur les bras.

– J’ai bien une petite idée derrière la tête : Il pourrait « nous échapper » qu’elle est bonne et nous la classifions comme médiocre, comme on le fait d’habitude avec toutes leurs idées à la con.

-Oui mais comme ça, juste une idée en l’air : Si un jour, « on » devait découvrir en haut lieu que c’était l’idée du siècle et que l’on a intentionnellement fermé les yeux… Nous serions accusés d’incompétence. J’ai dans l’idée que ça aurait des conséquences encore plus désastreuses pour notre service.

-Ou alors on pourrait la garder au frais durant quelques jours. Et on voit si elle se met à germer, ou si le fichier central nous transmet une autre idée susceptible de nous mettre sur la piste de ce qu’on pourrait en faire. Comme la bonne idée vient déjà de chez eux, j’estime qu’on est en droit d’espérer qu’ils nous livrent enfin de bonnes idées en cascade.

-Ok, mais si ces jours prochains, nous constatons que le fichier central ne nous a encore envoyé que des idées à la con, nous risquons de nous retrouver avec une idée fixe sur les bras ! Une de ces idées, dont nous aurons toutes les peines du monde à nous débarrasser.

-En effet, moi non plus je n’aime pas trop cette idée. Et puis, il nous serait alors difficile dans ces conditions, de garder les idées claires.

-Vous savez quoi ? Je vous propose que nous allions simplement nous livrer à un bref échange d’idées au service de gestion des négligences. Nous changer les idées, c’est encore souvent la meilleure des solutions….

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Interrophobie

– Avez-vous peur des araignées ou des serpents ?

– Eh bien… non.

– Et des requins ou des alligators ?

– Pas plus que ça, non !

– Alors certainement des méduses ou des scorpions ?

– Même pas …

– Vous ne craignez donc aucun prédateur ???

– Si ! Mais seulement ceux de ma propre espèce ! Et en particulier ceux qui peuvent bondir sur moi par surprise avec l’intention d’envenimer une conversation avec une abondance de questions inutiles…

Vous m’auriez demandé quelle bestiole pouvait m’inspirer le plus de craintes, je vous aurais simplement répondu « le crabe » et vraisemblablement étonné, vous m’auriez ensuite demandé pourquoi. Sur quoi je vous aurais répondu que je n’en sais foutre rien, parce que je vis assez loin de toute mer et qu’aucun crustacé décapode n’a jusqu’ici encore eu le moindre de mes orteils à portée de pinces…

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Note: j'ai réellement longtemps trimbalé une trouille d'enfance 
des crabes après avoir croisé le chemin de mon premier spécimen 
à l'occasion de vacances à la mer. Une bien étrange phobie 
largement surmontée depuis.

Baggage Claim

-Je vous souhaite la bienvenue en Enfer, très cher Monsieur !

-Bonjour madame ! Ho, vous êtes sérieuse ? Je viens d’arriver en Enfer là ?

-Mais oui très cher Monsieur ! Et je me présente : Je m’appelle Lucie F et je suis votre hôtesse d’accueil

-Eh bien , enchanté madame Lucie F ! Je vous avoue que je suis un peu surpris ! je m’attendais à un décorum beaucoup plus spectaculaire ici bas. Et puis, il ne fait vraiment pas aussi chaud qu’annoncé par ici ! Si on m’avait prévenu de températures ambiantes aussi fraiches, j’aurais emporté une petite laine voire même une doudoune…

-Oh nous avons l’habitude. C’est à cause de ces rumeurs fantaisistes qui circulent chez les vivants ! D’ailleurs, nous voyons la plupart des nouveaux arrivants débarquer en tongs, T-shirt, jupe courte ou bermuda ! Il y en a qui arrivent le cigare ou la clope au bec avec l’intention de l’allumer à la première flamme de brasier. Et très souvent, ils déboulent avec leurs grandes valises remplies de pognon. Certains ont tendance à confondre notre destination avec l’un ou l’autre de leurs lieux de festivités ou de vacances favori !

-Houlalà mais justement, vous faites bien de me le rappeler ! Vous pourrez à coup sûr me renseigner. Dites moi : Où donc se situe la zone de retrait des bagages ?

-Ah ! Je crains fort très cher Monsieur, que vous allez subir votre toute première déception infernale : Il n’existe aucun service de cette nature par ici ! Généralement, les bagages des nouveaux pensionnaires sont incinérés dans l’une de nos usines ! C’est un traitement certes désagréable mais indispensable, qui permet de générer les besoins en énergie nécessaire à procéder au transfert de nos invités !

-Quoi ??? Comment ??? Vous m’annoncez comme ça, à brûle-pourpoint, que vous avez déjà carbonisé toutes mes économies ??? Sans même m’en informer ni me demander mon accord au préalable ?!!

-En effet très cher Monsieur ! Depuis la grande glaciation des Enfers, tous les avantages matériels et les biffetons ont été bannis sur l’ensemble de notre territoire !

-Hé bien ! Heu… mais dites-moi madame Lucie F, vous n’auriez pas par hasard une paire de moufles à me prêter ? Je sens le bouts de mes doigts s’engourdir…

Je suis désolé très cher Monsieur, mais nous sommes malheureusement en rupture de stock de gants ! Le conseil d’administration et la direction du groupe ont été contraints de geler toutes les commandes et tous les futurs investissements jusqu’à nouvel ordre ! Nous devons améliorer notre indice de performance. C’est qu’ici bas vous comprenez, ce n’est pas de sitôt qu’on risque de manquer de pensionnaires ! Et nous pensons à nos pensionnaires, mais nous pensons également à nos actionnaires !

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Optivirus

-Salut ! Dis donc, tu as très bonne mine ce matin ! Et tu me semble être d’excellente humeur !

-Hello ! Ben oui je ne comprends pas ce qui m’arrive ! Pourtant, d’habitude les lundis…

-C’est peut-être parce que c’est le printemps ! L’arrivée des beaux jours, le réveil de la nature et des sens, le chant des oiseaux …

-Ça m’étonnerait ! Je n’ai même pas de saison préférée !

-Alors c’est que tu as passé un très bon week-end ! Que tu as reçu de bonnes nouvelles, que tu as pris du bon temps avec ceux que tu aime…

-Mais non. Rien de tout ça… J’ai peur d’avoir attrapé un virus qui traînait. Je me sens fringant et guilleret. Je suis limite convaincu que la vie est belle ! Que tout le monde il est beau et il est gentil ! Que tout sur cette planète va pour le mieux !

-Ah ben oui, tout ceci est clairement inhabituel chez toi. Cette fois tu m’inquiètes ! Je crois que tu vas commencer par prendre d’urgence un rendez-vous chez ton collapsologue !

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Tic -Tac.. KabOom !

L’autre jour, je me suis senti à la limite de l’implosion. J’ai appelé d’urgence à mon secours le service de déminage.

Le démineur qui s’est présenté à ma porte ne portait ni casque ni équipement de protection. Il n’était équipé que d’un simple harnais enroulé autour de sa taille.

Je lui demande : –Vous n’avez pas apporté de protection anti déflagration ?

Ce à quoi il me répond : -Pas besoin Monsieur ! Au téléphone, vous m’avez parlé de risque d’implosion. Une implosion, c’est comme une explosion mais qui est tournée vers l’intérieur. Alors durant cette intervention, pour assurer ma sécurité, je dois uniquement m’arrimer par exemple à votre canapé. Ainsi, si vous deviez imploser (ce que bien sûr je ne vous souhaite pas) , je ne serai pas aspiré à l’intérieur de votre corps, vous comprenez ?

-Ah eh bien vous me rassurez un peu vous concernant. Mais vous avez avec vous toute la quincaillerie nécessaire pour désamorcer mon inconfortable situation ?

-Cher Monsieur, vous avez devant vous le spécialiste en tout type de feux d’artifices au bénéfice d’une longue expérience… Mais chaque minute compte alors ne nous laissons pas distraire : Le dispositif de mise à feu est il une minuterie, une mèche lente, un détecteur de mouvement ou autre chose ?

-Ni l’un ni l’autre ! C’est juste mon épouse. Hier déjà, ça sentait le gaz entre nous à la maison et ce matin elle m’a encore dangereusement amorcé l’étoupille. J’ai tenté au mieux de conserver ma placidité naturelle, mais la pression a considérablement augmenté et ça a failli péter ! Ensuite, ça s’est mis à bouillonner sévère dans ma cafetière, d’où mon inquiétude à la base de mon appel de détresse !

-Je vois, c’est un classique ! Vous avez choisi de laisser passer l’orage pour ne pas en arriver à l’extrémité de devoir laisser exploser une colère ! Il s’agit bien de cela n’est ce pas ?

-Oui absolument !

-Alors votre auto-diagnostic me semble correct ! D’ailleurs, je n’entends aucun tic-tac et je n’aperçois nulle part de jolis fils torsadés ou colorés que je pourrais sectionner !! Soyez en sûr, c’est bel et bien d’une menace d’implosion qu’il s’agit ! Mais laissez-moi tout de même encore vous examiner de plus près…

-Vous comprenez, j’ai cru que je me désintégrais quand mon détonateur s’en est allée en coup de vent en claquant la lourde très fort ! C’était une sacrée déflagration ! J’en ai ressenti le souffle jusqu’au plus profond de mes boyaux ! Ensuite, j’ai évidement redouté le déclenchement d’une réaction en chaine

-Alors, excusez moi de vous couper la parole, mais c’est curieux : J’ai beau chercher partout, je ne détecte pas la moindre soupape de sécurité chez vous. Vous n’êtes pas tout à fait aux dernières normes, cher Monsieur ! Ce n’est pas prudent ! Si vous deviez imploser juste là, maintenant, votre assurance ne rembourserait probablement pas la totalité de la réparation des dégâts !

-Oh vraiment ? Je n’en avais pas conscience !  

-A votre place, je ne tarderais pas trop à vous faire poser une ou deux soupapes anti-implosion ou alors, en même temps si ce n’est pas une vraie bombe, je me séparerais au plus vite de ce détonateur qui me paraît très instable et qui pourrait encore dans le futur, être une menace sérieuse pour tout ou partie de votre intégrité physique …

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Les personnages et les situations de ce récit sont purement
fictifs ! Toute ressemblance avec des personnes ou des
situations existantes ou ayant existé ne saurait être que
fortuite. Vous êtes donc autorisé à exploser de rire ! (EXPDR)

La promenade dominicale

arc en ciel

Dis mon poussiéreux crapouillot d’amour. On pourrait sortir se promener un peu ? C’est dimanche et il y a un beau rayon de soleil…

– Mais ma remuante biche en nougat, regarde dehors, il pleut comme vache qui pisse de bon matin !

Ho mais l’antique pachyderme paralysé que voilà ! Tu me réponds cela parce que tu ne veux pas décoller ton arrière-train du canapé !

– Ecoute ma grosse limace engourdie, si tu ne distingues plus les gouttes de la pluie, c’est qu’il te faut une paire d’épaisses lorgnettes !

Dans tous les cas, j’y vois suffisamment clair pour pouvoir contempler en détail toute la splendeur de ta mauvaise foi, vestige d’athlète rouillé !

– Mais tu devrais y aller seule ma cocotte amphibie, faire cette excursion sous ce déluge, et moi je resterai là, prêt à organiser une colonne de secours et à alerter la police fluviale…

Je crois que je vais renoncer, car j’ai bien trop peur, cher prince charmant périmé, que tu ne puisses pas réunir les forces nécessaires pour parcourir les six mètres qui te séparent du combiné téléphonique !

– Ah enfin mon ensorceleuse défraîchie, tu entends mon appel à la prudence, et te résignes à ne pas aller braver cataclysmes et inondations ! Te voilà revenue à une attitude sage et avisée !

Oui finalement je vais rester au sec, au pied de l’imposant mur étanche de ta perfidie, mon inamovible fossile adoré. Mais je t’avoue que par le passé, je t’ai connu plus sensible aux plus timides des rayons de soleil !

– Je te suis reconnaissant de ne pas me laisser seul ma grosse dinde antédiluvienne. Tiens, pendant que tu te sens animée par toute cette prodigieuse activité, tu ne pourrais pas aller me chercher une bière fraîche dans le réfrigérateur ?

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Republication d’une tranche de vie sortie des archives

Tout frais, futé et connecté

-Il paraît que le dernier modèle de frigo de chez S*m*u*g , il est capable de t’envoyer un message sur ton smartphone que tu as oublié de refermer la porte !

-Mais, s’il est tellement futé, pourquoi il ne la ferme pas lui-même cette foutue porte ?

Parce que de cette manière là, tu n’apprendrais jamais…

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Un échange que j’ai trouvé sur un réseau social qui m’a bien fait marrer. Ces temps-ci sur internet, on sent un certain agacement des gens face à cette invasion d’objets connectés à qui on ne demande finalement rien d’autre que de fonctionner…

C’est un sujet que j’avais abordé dans ce billet :



Un point c’est tout ??

– Bonjour et bienvenue à vous tous ! Merci de votre participation à cette séance de groupe ! Pour commencer, je souhaiterais obtenir de chacun d’entre vous une information un peu particulière :  J’aimerais reporter sur ce document à côté de vos patronymes respectifs, votre signe, respectivement caractère de ponctuation favori… Et là vous venez sans doute de deviner le mien : Ma curiosité me trahit : Il s’agit évidement du point d’interrogation ! Voilà, maintenant je vous écoute, qui souhaite prendre la parole ?

– Heu… Je veux bien me lancer le premier, sans être certain d’avoir bien compris votre question ! C’est au sujet de mon signe ou plutôt de mon caractère que vous voudriez en savoir plus ? Parce que pour ce qui est de mon signe, ce n’est pas un secret pour ceux qui connaissent déjà mon caractère : Je suis clairement un balance ascendant taureau !!!-

– Et en ce qui me concerne, comme ça à froid, je me sens incapable à cette minute de trancher en faveur du point ou de la virgule. Alors en attendant de les départager, c’est naturellement que je vais opter pour le point-virgule!

– Et moi je dois vous signaler l’énorme doute qu’éveille en moi votre étrange question : C’est typiquement le genre d’énigme qui habituellement me demande réflexion pendant un jour ou deux. Alors en attentant la fin de mes délibérations, vous pouvez toujours noter trois points de suspension

– Quant à moi, on me reproche très souvent d’avoir tendance à  tout mettre entre parenthèses. Mais voilà, je suis comme ça alors je n’ai pas le choix et vous ne m’en voudrez pas de refermer cette parenthèse.

 – Alors dans mon cas précis, cela dépend un peu de mon humeur du jour ! Aujourd’hui je pourrais me décider pour le trait d’union et demain pencher en faveur d’une barre oblique … Et puis je ne suis pas insensible aux accolades. S’il fallait vraiment en choisir un seul, je n’hésiterais pas plus d’une semaine ou deux entre une paire d’accolades et un point d’exclamation ! Sans oublier l’une ou l’autre barre oblique.

– Et moi j’ai beau me prendre la tête avec votre interrogation mais en définitive, je n’en sais rien du tout ! N’allez pas le prendre mal, mais j’affirme qu’il s’agit là d’un sujet qui n’intéresse personne, point barre!

-Vous acceptez la séquence deux-points tiret ouvrez-les-guillemets comme une réponse valable ?

– Ah ! Mais alors si on va par-là alors, je peux sans autre me prononcer pour un astérisque bien encadré et serré de très par deux crochets !

– Et pour moi ça sera Tango Charlie ! Ce qui nous fait un tiret, puis plus loin un autre tiret, un point, un tiret et un autre point …

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Il y a fort longtemps, J’avais déjà pondu un délire de ce type là :

La supercherie des points

Tourments nocturnes au service-clients

Tourments nocturnes au service-clients

-Bonjour Monsieur, que puis-je faire pour votre service ?

– Bonjour Madame ! Je viens déposer une réclamation : J’ai très mal dormi la nuit dernière !

-Vous m’en voyez terriblement désolée Monsieur. La raison de cet inconfort est-elle due à un problème de literie ? A un dérangement lié à des bruits dans la rue ou dans les couloirs peut-être ?

-Pas du tout, j’avais passé commande d’une nuit complète peuplée de beaux rêves ! Mais au lieu de cela, j’ai fait, non pas un, mais deux cauchemars !!! C’est inadmissible !

-Je vais devoir me renseigner auprès des opérateurs, Monsieur et éclaircir avec eux s’il s’agit d’un problème technique ou autre. Mais je dois vous avouer qu’en ce moment, les beaux rêves sont très demandés et il nous arrive parfois de ne pas pouvoir répondre à 100% à cette forte demande. La capacité de notre structure a atteint ses limites et nous avons entrepris des travaux pour augmenter et moderniser notre offre. Ces mauvais rêves ont-ils détérioré la totalité de votre quota de sommeil pour cette nuit Monsieur ?

-Non, il me semble que ça va mieux déjà : Il ne s’agissait que de petits cauchemars, dont j’oublie  instantanément le contenu et le désagrément qu’il a occasionné, dès que je peux exprimer ma réclamation.

-Dans ce cas vous avez très bien fait de venir me voir ! Je ne sais pas si vous êtes un matinal Monsieur, mais il est encore tôt le matin. Est-ce que la maison peut vous offrir un créneau « grasse matinée illimitée» en guise de dédommagement des contrariétés que vous avez subi ? Notre service « rêves » est plus modérément sollicité à ces heures-ci et je vais envoyer une note de service aux opérateurs de vous inclure en priorité et avec effet immédiat dans le service premium. Nous allons tout mettre en œuvre pour que vous puissiez pleinement vous délecter de ce supplément…

-Ce sera parfait ! Voyez, j’en bâille d’avance ! Merci beaucoup Madame !

Les invités virtuels

Les invités virtuels

Aujourd’hui, John et Mary sont sortis prendre un verre ensemble au Pub.

Attablés, John et Mary se sont montrés intarissables à propos de David et Jenny.

David et Jenny étaient les invités de John et Mary, même si David et Jenny ne les avaient pas rejoints en personnes à leur table.

John et Mary semblaient avoir connaissance d’énormément de détails sur les existences de David et Jenny.

Il se pourrait même que David et Jenny n’en savaient eux-même pas aussi long que John et Mary à propos de leur propres vies.

John et Mary devaient tenir le sujet de conversation idéal, le sujet qui pouvait les passionner tous les deux au même instant…

Au bout d’une heure, lorsque John et Mary avaient épuisé les derniers racontars concernant les péripéties de David et Jenny, ils ont réglé leurs consommations, se sont levés et sont partis.

En une heure, John n’en avait pas appris beaucoup plus sur Mary.

En soixante minutes, Mary n’en savait pas plus à propos de John.

C’est en terminant mon verre que je me suis demandé si John et Mary avaient des vies bien remplies. Et j’ai imaginé John et Mary rentrés chez eux, s’installer devant leur poste de télévision pour  consommer la réalité d’une insolite et intrigante famille…

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Un récit basé sur quelques histoires vraies et fraîchement vécues. Les prénoms utilisés sont évidement des prénoms d’emprunt.

Changer d’air

Changer d’air

 

– Je crois qu’il faut que je change d’air !

-Tu as bien raison ! Une randonnée en montagne de prévue ?

-Mais non : Il faut que je change l’air que j’ai !

-Ah, c’est de cet air là que tu veux parler…

-Ben oui, tu ne trouves pas que j’ai l’air un peu bizarre ?

-Un instant, que je te dévisage mieux… Non, tu as l’air tout à fait normal…

-Ben justement ! Moi aujourd’hui, j’aimerais avoir l’air différent.

-Tu préférerais avoir l’air con ? Je prends juste un exemple au hasard hein…

-Hé mais toi là, tu as l’air de vouloir te foutre de ma gueule…

-Ah mais j’ai seulement tenté de te faire changer d’air en moins d’une seconde.

-Oui ben c’est malin et j’ai l’air de quoi maintenant ???

-D’un type qui m’a confié souhaiter changer d’air et qui a été immédiatement comblé.

-C’est malin, maintenant j’ai l’air d’un mec qui brasse beaucoup d’air, qui se paie l’air con !

-Pour cette fois, ce sera gratuit. Je n’aimerais pas avoir l’air intéressé…

-Et donc, il ne me reste plus qu’à changer d’air là, une fois de plus…

-Ce serait bien oui. Essaie de prendre un air amusé, ou offre toi juste un air de rien …

-Attends que je me concentre… Voilà ! Alors, ça a l’air d’avoir fonctionné, non ?

-Je n’en suis pas certain. Pour moi tu as de nouveau l’air normal, comme au début.

-En bref, j’ai de nouveau l’air bizarre quoi !

-On devrait peut-être prendre l’air plutôt que de vouloir en changer…

-C’est une bonne idée ! Et tu me proposes de prendre un air de quoi ?

-Tu n’as pas l’air de comprendre. Tu as l’air paumé, cette fois-ci..

-Oh mais toi alors, tu commences à sérieusement me pomper l’air !

-Ça y est, je te reconnais bien là toi avec tes grands airs. Finalement en y regardant de plus près, c’est vrai que tu as l’air bizarre ! Et dire que jusqu’ici, tu a pu me paraître avoir l’air normal …

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Le pour et le contre

 

 -Moi aujourd’hui, je suis clairement contre !  Même si hier j’étais plutôt pour…

– C’est récemment que tu t’es décidé en faveur du contre ?

– Ce matin même ! Je n’avais plus aucune raison d’être pour le pour.  Et toi ?

-Moi je suis contre le contre ! Donc… pour !  

-Mais pour finir, si tu es pour le pour, tu es contre moi qui suis contre !

-C’est exact, et j’espère que tu n’as rien contre…

 

Le Porte à Porte

– Je vous souhaite le bonjour chère Madame !

– Bonjour Monsieur, excusez-moi d’avoir tardé à vous ouvrir : J’ai failli ne pas saisir que je recevais une visite!

– Et pourtant, chère Madame, je peux vous garantir que votre porte, je ne ne l’ai pas tapoté avec la mollesse d’un apathique !

– Alors donc, vous avez  frappé au lieu de sonner ? Voilà sans doute l’origine de mon hésitation. N’avez-vous pas remarqué qu’il y avait un bouton de sonnette situé en évidence ici ?

– Si, je l’avais bel et bien noté votre dispositif moderne ! Mais il faut que je vous explique : Je suis de l’ancienne école et bien je comprenne en grande partie, les nombreux avantages que peuvent apporter les nouvelles technologies, je reste pour ma part, fidèlement attaché à de vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves au fil du temps.

– Eh bien personnellement,  je suis coutumière du récital de ma sonnette. Je ne vous cacherai pas que des coups appuyés et répétés, c’est une chose tout à fait inhabituelle ! La plupart de mes visiteurs choisissent sans rechigner de se plier à la conformité contemporaine. De plus, des heurts soudains peuvent me faire tressaillir, voire m’effrayer !

– Pardonnez-moi de vous avoir bousculé de par mon antique méthode. Comprenez que le visiteur que je suis ne sait pas trop à quoi s’attendre, en actionnant le bouton d’une sonnette. Ce n’est pas que j’ai renoncé d’office à me laisser surprendre par un timbre inconnu.  J’ai jusqu’ici connu de fort belles compositions diffusées par de merveilleux carillons ! De nos jours encore, mes oreilles profitent de fort agréables surprises en découvrant ici et là quelque son de cloche sympathique. Mais il y en a aussi de trop rébarbatives et de désespérément monotones ! Autant de préludes qui peuvent dans l’attente qui suit mon geste, me laisser présager de la tiédeur d’un  accueil l Laissez-moi ensuite tenter de vous convaincre que votre avertisseur régulier ( celui qui ne trahit jamais vos habitudes ) il présente le  désavantage ne pas faire de votre porte d’entrée pour chacun de vos visiteurs, une expérience totalement différente et unique même si, dans leur durée ou par le nombre de leurs répétitions, il reste encore des variables accessibles au sonneur avant-gardiste. Lorsque je me permets en personne de la frapper énergiquement comme je viens de le faire, je peux composer à ma guise, une entrée en matière d’un rythme, d’une tonalité et d’un tempo en tous points personnels. La partition commence dès que j’examine l’entrée de votre lieu d’habitation, du haut de porte au paillasson. Mon plaisir débute bien avant les derniers pas de danse qui me portent à votre rencontre. Le premier acte qui m’amène ici, inclus le mystère de votre présence ou non à l’intérieur de votre logis !  Et j’en  profite pour vous remercier de votre charmant et chaleureux accueil !

– Vous êtes ici le bienvenu ! Mais ne courrez-vous pas ainsi le risque de susciter la méfiance et que l’on décide par inquiétude de ne pas vous ouvrir la porte ?  S’il y a une sonnette, il se peut que l’habitant ne tolère pas volontiers d’exception à sa règle. Ne craignez-vous pas qu’il  se sente bousculé ou déstabilisé par votre gaillarde diversité ?

 – Oh mais il m’arrive encore de sonner comme on l’attend de moi ! Je vous donne volontiers un exemple : Si j’ai fait le tour de tous les appartements d’un immeuble de dix étages et qu’aucun de ces nombreux locataires n’avait pris la peine avant ma visite d’installer la moindre originalité auditive à me mettre sous le doigt, certains jours c’est la déprime qui me guette et dans la foulée, la qualité de mon travail qui se dégrade… Je vous l’apprends peut-être, mais il existe des sonnettes qui sonnent faux et d’autres qui me font penser à des alarmes coupables.

– Et tambouriner à toutes les portes de cet immeuble dont vous me parliez à l’instant,  n’est-ce pas douloureux à l’usure ? Il me paraît qu’à choisir, la répétition de l’appui tactile d’un doigt unique sans grand effort, vous laisserait sans souffrir de la moindre courbature, même si vous deviez parcourir l’entier de ce quartier d’immeubles de dizaines d’étages dans un court laps de temps !

– Il est vrai qu’à cette minute encore, je ressens dans toutes mes phalanges les séquelles de l’impact de ma main sur la fermeté du bois de votre porte. Et c’est l’un de mes nombreux motifs, si vous me le permettez, de prendre tout mon temps pour m’entretenir avec vous. Avant de prendre congé, comblé par notre dialogue et les douleurs apaisées prêt à m’en aller frapper tout aussi gaillardement à la porte suivante …

 

Voilà, je me suis bien défoulé ! Je n'ai pas vendu grand chose, 
mais j'ai été fort bien accueilli. A présent, il est temps que je m'en 
retourne aux choses sérieuses !