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Bonne et heureuse !

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Salut !

Cette année pour Noël, je me suis offert une dispense de corvée de Noël.

C’est à dire que je ne suis pas allé courir tous les magasins du coin pour dénicher LE cadeau pour lui et pour elle ! Après tant d’années, J’ai pu couper avec la sacrosainte et parfois épuisante tradition et ai boudé toute demande de rédaction de liste de souhaits me concernant ! Au bout d’un moment, toutes ces traditions c’est grave super nul non ?

Forcément, je m’attendais un peu à la visite du père fouettard en réaction à ma soudaine rébellion envers les convenances, mais il s’est excusé par SMS, invoquant qu’il ne pourrait soi-disant pas venir me flageller à domicile à cause de nouvelles restrictions budgétaires et blablabli et blablabla… Hé oui, tout fout l’camp m’sieur dames…

Il a ajouté que si j’y tenais vraiment, je pourrais toujours me rendre sur rendez-vous à son bureau au plus tôt en janvier, une fois le gros boum des fêtes passées…

Alors que je m’étais appliqué à bien boucher le canal de la cheminée, le facteur barbu vêtu de rouge, malgré son timing foutrement serré pour assurer “ze” distribution, a tout de même trouvé un chemin vers notre salon ! Quel acrobate quand même !

A mon unique intention, il a sorti de sa hotte une panoplie de serial killer, un kit d’expert en projections et un énorme fagot de stylo feutres divers et variés.

Ca m’a fichu une de ces bananes, je vous dis pas ! Ah ben si je vous l’ai dit…

Voilà et maintenant j’invoque ma dispense de corvée de message de bons vœux pour la nouvelle année !

Non , non désolé n’insistez pas ! Demandez plutôt à quelqu’un d’autre !

Et lorsque j’écris “bonne et heureuse” là en haut dans le titre, c’est évidement de ma chérie que je veux parler !

 

Un T-shirt en série limitée, et il n’y en aura pas pour tout le monde !

SunOf-men-teeSunOf-women-tee

Durant la semaine du 18 au 24 novembre 2013,

Vous pourrez acquérir, sans risquer la banqueroute,

Sans devoir pour cela vendre père, mère ni même ailleux aux enchères

Un T-shirt rare, taillé pour votre confort à vos mensurations de rêve,

Par les meilleurs couturiers du moooonde et même au-delà,

Sur le vêtement, imprimé avec de l’encre d’une purété incroyable

L’une de mes modestes créations, le poulet de Vitruve !

Inutile de résister ma poule ! Tu vas forcément craquer !

 

< lien direct>

A partir de mille et une ventes, en accord avec notre département marketing

nous déciderons de sortir également un pull-over pour l’hiver

en pure laine vierge avec le même motif à self-piquer devant sa cheminée.

 

N’oubliez pas d’aller jeter un coup d’oeil sur le site,

Car moult artistes de tous horizons y sont présentés :

 

http://www.misterdressup.com/

Revoir l’article sur ce blog avec le dessin original

 

Pour les anglophones :

The Vitruvian Chicken is a pastiche inspired by the Vitruvian Man created by Leonardo da Vinci, based on the work of the architect Vitruvius. The pastiche is based on the correlations of ideal chicken proportions in relation to the geometry of an egg.

 

Le maître du monde (3e et dernière partie)

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Pour clore ce petit numéro spécial consacré aux maîtres du monde, parce que je n’aimerais pas être à tout prix réduit à un simple pisse-froid hanté de mille et une frustrations qui a mal lavé un affront, j’aimerais adresser ce pouce levé aux Maîtres les plus méritants d’entre eux à mes yeux, non plus ceux qui se sont subitement auto-proclamés comme tels et à qui j’ai essayé de faire la part belle, dans la première et la deuxième partie de cette série (voir plus bas .. lol mdr xptdr gag inside) , non ce chapitre là, sera une spéciale dédicace à tous les autres ! Les plus sensibles d’entre vous sont désormais autorisés à sortir les mouchoirs pour le Happy End !

Il est vrai qu’avec cette avalanche de films de mutants, et/ou de super-héros et/ou de robots destructeurs à l’aide desquels on nous court-circuite les synapses ces temps-ci, on pourrait assez vite être tenté (même au plus humble niveau ) de subitement revêtir sans consulter, une tunique d’indestructible et une cape flamboyante et selon d’autres “combinaisons ” chimiques et compliquées celles-là, de vouloir, ou contribuer à veiller nuit et jour sur la majorité de nos prochains ou alors de prendre le contrôle de cette planète, de cette galaxie voire même au besoin de l’univers, ou tout part en couille, selon les meilleurs prévisions !

 

Ce qui me surprend parfois, c’est qu’après m’être fritté avec l’un de ces MDMAP (Maître du monde auto-proclamé) , le plus souvent devant son manque d’ouverture d’esprit flagrant, parfois devant sa vision étroite et/ou monomaniaque des choses ou simplement peut-être à cause de la piètre qualité de son sommeil, je finis toujours par re-positiver par effet de balancier, en ayant une pensée généreuse pour toutes ces personnes de référence, extraordinaires de compréhension, de patience et de modestie : Celles qui ont su illuminer mon chemin qui n’est pas des moins tortueux !

Malheureusement la plupart d’entre eux ne se sentiront pas même désignés par ce pouce levé à leur unique intention, par ce sourire complice et/ou affectueux et par l’effort que je fais sur la tenue vestimentaire en l’honneur de cette rare mais vibrante circonstance. Car la plupart d’entre eux n’ont absolument rien remarqué d’anormal à l’instant M*, c’était « juste » un fragment de l’élégance de leur quotidien.

Souvent voyez-vous, ces héros-là n’ont pas même conscience que je leur aurais volontiers contresigné un diplôme de maître du monde adjoint et que j’irais jusqu’à militer, références en main, pour encourager leur nomination au ministère de l’humanité ou au conseil des milliers de sages.

Pour terminer, j’encourage tous ceux qui souhaitent utiliser positivement les cinq prochaines minutes, de remercier les « maîtres » de leur monde à eux, à leur transmettre en direct ou en différé, un pouce levé !

*M = magique

Un miroir qui demandait réflexion

Il était une fois, par une belle soirée printanière, alors que je me rendais dans un local commun de mon immeuble, là où les locataires peuvent entreposer tout ce dont ils souhaitent définitivement se débarrasser, voilà que je tombe sur un étrange miroir ovale au cadre aussi noir que les rideaux du manoir transylvanien du comte Dracula !

Mais quelle raison étrange peut-elle pousser quelqu’un à vouloir se débarrasser d’un miroir visiblement intact, me suis-je demandé !

Peut-être ne fonctionnait-t-il  plus ? Son reflet avait-t-il pâli avec le temps ?  Est-ce qu’une autre reine de beauté sur le déclin, aurait fini par ne plus supporter chaque réponse négative de son miroir à sa sempiternelle question essentielle, et dû se résoudre à admettre qu’elle ne n’était désormais plus la plus belle de ce royaume ? Était-ce un miroir de courtoisie, soudain devenu grossier voire vulgaire, dépassant de très loin en terme d’images, les limites de l’insupportable ? L’objet n’était-il plus que le miroir de rétroviseur ne reflétant que les culpabilités de tout ce que son maître et modèle avait perdu ou laissé derrière lui sans jamais se retourner ?  L’oblong disque réflecteur avait-il soudainement pris la liberté de faire des grimaces, de proférer des insultes, d’insister bien trop souvent sur des tout petits détails vexants ?

Taraudé par le mystère du miroir désaffecté, sans réfléchir, j’ai décidé d’emporter sous le bras cet orphelin pour l’accrocher en bonne place sur le mur le plus lumineux de mon salon.

Je demandais à voir !

Peu à peu, lui et moi avons fait connaissance.

Au départ je me suis montré un peu méfiant, forcément je m’étais autrefois jeté un peu vite dans quelques miroirs aux alouettes, des leurres dont l’obsession première n’était avant tout que d’admirer leurs propres reflets dans n’importe quels volontaires miroirs de l’âme…

Tenant compte du fait que le miroir venait d’être abandonné, j’ai pris des gants de velours.  Sans brutalité, sans risquer de casser la glace, je lui ai poliment imposé mon apparence, me suis miré sur l’entier de sa surface polie.

Lentement, une image s’est formée et à ma grande surprise, il s’est vite laissé apprivoiser jusqu’à laisser apparaître une réplique exacte de mon impropre image.  Je lui ai adressé un sourire, il me l’a rendu aussitôt ! C’était comme si on se connaissait depuis toujours ! Des complices presque parfaits ! Par la suite, mon jumeau s’est révélé être un peu facétieux et même doté de réels talents d’imitateur !

Mais ce miroir est parfaitement fonctionnel, me suis-je alors écrié !  Vraiment, de nos jours dans cette société, au premier désaccord ou au moindre signe de disfonctionnement, les gens jettent tout et n’importe quoi ! 

Aujourd’hui, j’espère que l’ancien propriétaire aura déniché un miroir qui lui convienne !

Un miroir magique.

 

 

Un parachute doré à souhait

C’est effrayant les montants des “indemnités” alloués à certains hauts managers à la tête de multinationales, même lorsqu’ils sont “libérés” parce qu’ils n’ont pas atteints les objectifs ou qu’ils ne sont plus en odeur de sainteté parmi les membres du conseil d’administration ! Et tout ça sans avoir eu à risquer un seul radis de leur capital perso !

Quand je lis dans la presse les montants “cadeau” octroyés à ces grosses nuques et que je les compare aux chiffres misérables de ma dernière fiche de salaire, j’ai un peu le vertige d’en bas et la boule au ventre et je me dis que j’ai dû , au cours de mon parcours faire un mauvais choix …

Ou alors, les responsables de ma situation peu enviable, ce sont peut-être mes parents ? M’auraient ils mal orienté à la base déjà ?

Chers parents,

J’espère que vous allez bien et que vous jouissez de votre belle retraite à la campagne. J’espère que vous ne manquez de rien et que vous ne souffrez d’aucun souci de santé.

Je vais très bien mais je suis particulièrement stressé au boulot, ce qui me rend parfois d’humeur massacrante le soir en rentrant chez moi et je jongle à chaque fin de mois pour arriver à boucler mon budget.

Si je vous écris, c’est aussi parce que je me demande pourquoi vous ne m’avez pas mieux indiqué les études qu’il aurait fallu suivre et désigné la carrière à viser pour devenir un top manager avec un salaire mirobolant et en prime un droit à un parachute doré pour être assuré de retomber sur mes petites pattes…

Quelques jours plus tard je reçois la réponse suivante de mes parents :

Cher fiston,

Tout va bien ici et nous sommes en très bonne santé.

Ta mère et moi avons eu une discussion au sujet de la question que tu nous as posé dans ta gentille lettre.

Quand tu avais quatorze ans , tu passais ton temps à trafiquer le moteur de ta mobylette en limant le haut du piston millimètre par millimètre dans l’espoir de gagner quelques misérables  kilomètres/heure au compteur.

Lorsque un jour on t’a demandé si tu souhaitais aller passer quelques semaines de vacances chez tante Luce au nord du Danemark, tu as refusé en nous affirmant avoir  bien trop peur de l’avion…

A ce moment là , on a en a déduit que tu étais plutôt destiné à être un gagne-petit et que tu n’aurais jamais besoin d’aucun parachute

Fakir Royal

fakir

Croyez le, si vous le voulez, mais il est chose rarissime de voir un fakir avec un reste de laitue entre les dents après les repas …

Selon la légende, c’est de la scène ci-dessus que proviendrait l’expression “le clou du spectacle

( Un vieux dessin du moyen-âge, estimé aux environs de 2005-2006 selon la datation au carbone14, repris de l’ancien blog de mon arrière-arrière-arrière… trisaïeul qui affectionnait dans ses titres, les jeux de mots remorqués par la tignasse )

Toubib or not toubib ?

toubib or not toubib

L’autre jour, dans la presse, purée !  Ils nous ont balancé, comme ça froidement, qu’en Suisse, on serait bien neuf sur une bonne dizaine, à être totalement nuls en matière de réanimation !

Ce sont les meilleurs chercheurs qui auraient étudié cette incapacité sur un échantillon représentatif et anonyme de la population. Ils ont enquêté durant une bonne décennie, et une fois arrivés à une évidence synthétique alarmante de leurs résultats, ils ont publié ce constat inquiétant dans un magazine spécialisé !

Oyez, oyez, ratapataplan, chers cons citoyens, nous ne sommes presque tous que des gros nullards au bouche-à-bouche, bouche-à-nez, bouche-à-oreille, bouche à tout ce que vous voudrez… On n’est pas cap de faire redémarrer un petit coeur qui succombe à une légère faiblesse passagère, on est inapte à regonfler d’oxygène pur une belle paire de poumons en panne ! Et comme pour la plupart, on n’est pas tous des toubibs, des sauveteurs, des samaritains, soudain à un mauvais quart d’heure donné, on risque bien de compter parmi ces neuf incompétents !

Bon alors amusez-vous bien et profitez un maximum de cette life pendant que vous n’êtes encore qu’animés ! Et puis faites en sorte d’être toujours très bien entourés, c’est plus sûr ! Vous devez bien avoir une bonne dizaine d’amis sur qui vous pouvez compter ?

Un petit tour à la quincaillerie des romantiques

– Chère Madame, donnez-moi s’il vous plaît, l’une de ces bobines de fil bien solide ! C’est dans le but de filer le parfait amour ! Et puis… ajoutez aussi… un poisson qui se sent bien dans de l’eau claire comme de l’eau de roche. Je serais également preneur pour ce banc en chêne massif là-bas : Il me semble assez haut et à ce point confortable, que nos pieds pourraient bien ne plus jamais toucher terre !

Ah, et pendant que j’y pense, ajoutez à ma commande, cette magnifique boussole ainsi que cette puissante lampe torche ! On  ne sait jamais, je pourrais en avoir l’utilité pour aller lui décrocher la lune…

Vice de conception ?

C’est bien connu, selon un cahier des charges précis, le créateur à entre-autre doté l’homme d’un cerveau et d’une queue.

A l’époque, sans aucune norme sur laquelle s’appuyer et dans le but de tenir des délais assez courts, le créateur a pourvu le prototype d’une pompe rapidement disponible mais légèrement sous-dimensionnée, ne générant pas suffisamment de pression sanguine pour les irriguer les deux en même temps…

Voici en exclusivité, un document secret qu’un “whistleblower” (qui souhaite garder l’annonymat) à fait parvenir à la rédaction de WikiPixLix.

Il a pu photocopier l’original à l’insu des gardiens dans les archives du bureau technique.

Le document n’a donc pas pu être daté au carbone 14 , ni même pu être authentifié.

 

 

Télégramme d’une poussière d’étoile

Le misérable à exploiter,

Le délateur à récompenser,

Le haut dirigeant à couronner,

Le petit contribuable à piller…

 

Juste ton épingle à tirer ?

Du jeu auquel tu t’es piqué ?

Afin d’empocher quelque indécente récompense

Dans ce qu’il subsiste d’éblouissante abondance ?

 

L’affamé à alimenter,

L’assoiffé à désaltérer,

Le malade à soigner,

Le sans-abri à sécuriser…

 

Juste des pièces gênantes à contourner ?

Sur l’échiquier de prometteurs marchés ?

Afin d’engranger quelque juteux bénéfice

Pour tapisser de billets le fond du précipice ?

 

Et puis vers la fin tu réalises qu’on aurait pu mieux faire ?

Avec ce qu’à l’origine voulait nous offrir cette terre !

 

La soupe aux gros mots

 

 

Quand j’étais juvénile et nigaud garçon

Sur le large bord de ma profonde assiette

J’alignais des alphabets et des brouillons

Selon arrivage de la pêche aux lettres de pâte…

 

Allons mange ta soupe mon fils, insistait-elle !

Elle ne te fera grandir que si elle est au moins tiédasse

Attends maman, il ne me manque qu’une seule voyelle…

J’intensifie ma recherche pour compléter le mot « mélasse »

 

Lorsque comme souhaité, je devins grand garçon

Emporté dans l’un de ces épisodes nostalgiques

Vers midi, dans de l’eau auparavant portée à ébullition

J’ai versé le contenu de l’un de ces sachets magiques

 

Puis j’ai laissé se gonfler tous les petits caractères

Avant de procéder à la récolte à l’aide d’une cuillère

Et d’élaborer des mots choisis dans mon vocabulaire

Et de raviver le cérémonial du potage abécédaire

 

Le soir venu, j’ai même pensé en réchauffer le reste

Dans le but de composer d’autres verbes et sottises

Mais le bouillon délaissé sur feu pourtant modeste

Et les nouilles d’enfler tel nombre de vantardises !

 

Pour les gros mots il fallait des caractères géants !

Mais où donc flotte la consonne nécessaire à ce mot indécent ?

Quand je serai un pauvre bonhomme fané et vieillot

J’irai faire un tour du côté de la soupe populaire

 

Rempli d’espoir qu’à mon égard on écrive un bon mot

Avant que je ne me sente désaffecté et centenaire…

Allons termine ton consommé pépé, insistera t’il

Je te laisse le temps d’un tout dernier petit jeu puéril…

Les salades de Nuggets le poulet

Qui de l’oeuf ou de la poule est apparu en premier ?

 On s’en fiche pas mal non ?

Tant qu’on peut vivre comme un coq en pâte,

Qu’on a de quoi picorer toute la journée,

Qu’on peut dormir tranquille sous un duvet de plumes,

Qu’on ne passe pas pour le dindon de la farce,

Qu’on n’a de prise de bec avec personne,

Qu’on ne couve pas de grippe aviaire,

Qu’on sait étouffer les conflits dans l’oeuf,

Et qu’il n’y a pas de renard dans la basse-cour.

Vol au dessous d’un nid de frelons

Je ne sais pas quelle mouche m’a piqué

Mais depuis il y a mon abdomen qui a enflé

J’ai l’impression qu’il me brûle les ailes ce poison

Pourtant pas de trace du moindre aiguillon.

 

On m’avait pourtant prévenu de ne jamais m’approcher

De l’alvéole toute à droite qui jouxte l’entrée

Il paraît que c’est là que s’abrite souvent la reine

Sa résidence bien gardée pour les fins de semaine

 

Voilà maintenant que dans d’atroces convulsions,

Je perds le contrôle, pique du nez vers le gazon

Je n’ai plus d’espoir, plus grand chose à espérer

Sauf peut-être de ne pas trop agoniser.

 

Je trépasse et me voilà à la porte du paradis des insectes

J’ai le bourdon à cause de cette mort prématurée et suspecte

On va longtemps se moquer de mon énorme imprudence

A peine plus de six jours et cinq nuits après ma naissance…

 

Alors toi ma vieille qui chaque jour te pique à la seringue

Qui t’injecte volontairement ces produits comme une dingue

Ton corps ne meurt peut être pas du venin de la première aiguille

Mais tu es la victime et le bourreau de ta propre survie.

 

Toi tu as peut-être encore droit à une autre chance

Si tu prenais enfin le long chemin de l’abstinence

En remplaçant ta dose fatale par un bel élan de liberté

Et les paradis artificiels par une envie d’exister.

Double vitrage et cheveux en quatre

 

Tiens, je devrais changer de tête, celle-ci m’intrigue !
Parfois elle fait mal et elle montre des signes de fatigue
La remplacer par une autre, pleine d’idées élégantes ?
Avec en prime une crinière plus dense et plus foisonnante…

 

Ma vue ayant baissé tout comme celle de ma coquinette
Nous nous sommes rendus chez le trafiquant de lunettes
Et puis un coiffeur lui, devrait pouvoir arranger cette tignasse
Démêler les nœuds bien serrés, élaguer cet amas de filasse !

 

Trois couches de verres correcteurs dans le bidule devant mes billes
Pour que les flous se dissipent et que se révèlent même les broutilles
Cruelle utopie que celle de penser échapper aux altérations du temps
Moi je veux comme au premier jour, voir des étoiles, des printemps !

 

Alors implantez-moi de quoi saisir ces détails qui m’échappent …
Qu’aveuglements et distorsions passent vite fait à la trappe !
Comprenez, j’ai une chambre avec vue sur une magnifique planète !
Dans le palace des sentiments généreux, en pension complète

 

Et s’il devait ne tomber qu’un seul cheveu dans ma soupe
Je ne voudrais pas n’y voir goutte sans une bonne paire de loupes !
Je me suis affublé de quelques montures, mais aucune n’a su me flatter.
Restés indécis, nous nous sommes rendus chez le barbier d’à côté.

 

C’est un peu l’anarchie sur ce caillou, connaîtriez-vous une solution ?
Une coupe au rasoir puis trois coups de ciseaux dégageront ce front !
Le virtuose de l’éclaircissement a taillé à vif dans l’effectif minimal
Me rassurant dans le miroir que j’affichais bien des restes de bel animal

 

Ensuite nous voilà de retour chez le bricoleur de binocles
Seconde tentative pour repérer le plus seyant des articles…
Sur mon tarin se déposent alors une autre suite d’encadrements
Serais-je devenu à ce point opiniâtre et capricieux au fil du temps ?

 

Allons, je me trouvais pas si mal avec cette paire-là, finalement…
Mais c’était lorsque je portais encore bien plus fournie toison !
Alors, pour être certain de mon choix, je vais repasser plus tard
Je repousse de six mois, proposez moi un autre rencard…

 

Je plaisantais, je vais prendre celles-ci, progressives et indiscrètes !
Elles plaisent tant à mon amour et j’aurais grand besoin d’une vision quasi parfaite
Car le semestre nouveau de son cours de dessin débute tout à l’heure !
Et je vais la vivre de mes yeux à partager finesse du détail et nuances de couleurs…