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Un peu de poésie spéculative

 

 
 

Un vieil article repêché dans les abysses de ce blog (Dernière publication en 2012, mais c’est plus ancien) Ça avait été réalisé à partir des illustrations du plateau de jeu de mon antique version de Monopoly helvétique.

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Un parachute doré à souhait

C’est effrayant les montants des “indemnités” alloués à certains hauts managers à la tête de multinationales, même lorsqu’ils sont “libérés” parce qu’ils n’ont pas atteints les objectifs ou qu’ils ne sont plus en odeur de sainteté parmi les membres du conseil d’administration ! Et tout ça sans avoir eu à risquer un seul radis de leur capital perso !

Quand je lis dans la presse les montants “cadeau” octroyés à ces grosses nuques et que je les compare aux chiffres misérables de ma dernière fiche de salaire, j’ai un peu le vertige d’en bas et la boule au ventre et je me dis que j’ai dû , au cours de mon parcours faire un mauvais choix …

Ou alors, les responsables de ma situation peu enviable, ce sont peut-être mes parents ? M’auraient ils mal orienté à la base déjà ?

Chers parents,

J’espère que vous allez bien et que vous jouissez de votre belle retraite à la campagne. J’espère que vous ne manquez de rien et que vous ne souffrez d’aucun souci de santé.

Je vais très bien mais je suis particulièrement stressé au boulot, ce qui me rend parfois d’humeur massacrante le soir en rentrant chez moi et je jongle à chaque fin de mois pour arriver à boucler mon budget.

Si je vous écris, c’est aussi parce que je me demande pourquoi vous ne m’avez pas mieux indiqué les études qu’il aurait fallu suivre et désigné la carrière à viser pour devenir un top manager avec un salaire mirobolant et en prime un droit à un parachute doré pour être assuré de retomber sur mes petites pattes…

Quelques jours plus tard je reçois la réponse suivante de mes parents :

Cher fiston,

Tout va bien ici et nous sommes en très bonne santé.

Ta mère et moi avons eu une discussion au sujet de la question que tu nous as posé dans ta gentille lettre.

Quand tu avais quatorze ans , tu passais ton temps à trafiquer le moteur de ta mobylette en limant le haut du piston millimètre par millimètre dans l’espoir de gagner quelques misérables  kilomètres/heure au compteur.

Lorsque un jour on t’a demandé si tu souhaitais aller passer quelques semaines de vacances chez tante Luce au nord du Danemark, tu as refusé en nous affirmant avoir  bien trop peur de l’avion…

A ce moment là , on a en a déduit que tu étais plutôt destiné à être un gagne-petit et que tu n’aurais jamais besoin d’aucun parachute