Le bras droit de mon nain de jardin [1]

Ça fait plusieurs années que mon nain de jardin occupe son espace privilégié sur mon tableau d’affichage… Pour l’heure, je n’ai pas d’autre jardin que celui qu’on dit secret. Alors ne cherchez pas encore ce gnome par ici : Il n’est encore jamais sorti prendre l’air..

Depuis toujours ce petit bonhomme de papier affiche la même mine triste même si le pouce de sa main gauche reste invariablement dressé vers le ciel le jour, en direction des étoiles la nuit.

Il faut savoir qu’il n’a pas encore été pourvu d’un bras droit, le pauvre ! Il est incomplet. Alors j’estime peut être à tord qu’il n’est pas prêt pour aller s’aventurer sans risque dans un environnement aussi menaçant que dehors.

Ca fait plusieurs années qu’il attend avec une patience infinie que je lui en invente un. Qu’enfin, je fasse un bon geste pour lui…

Alors il a déjà vu passer moult propositions saugrenues en terme de membre supérieur conjoint et s’est déjà vu infliger une multitudes de postures et de gestuelles improvisées. Il a du se sentir affublé des plus ridicules et insolites attributs. Il s’est même prêté à de nombreuses manipulations d’outils de jardinage pour droitier…

Mais que ce soit le bras articulé robotisé, le tentacule bionique ou la pince de homard en titanium compensé, aucun appendice n’a jusqu’ici pu être retenu pour lui. Pour la plupart, ces accessoires conceptuels n’ont pas dépassé le stade de l’ébauche mentale ou celle de prototype en carton-pâte …

Il n’a obtenu qu’une promesse de ma part, c’est qu’un beau jour, il aura droit à son bras droit qui sort de l’ordinaire. Mais je dois avouer que sur ce coup là, je sèche, encore et encore… Et même encore plus que ça !

Récemment, j’ai attendu le printemps pour me rendre dans un jardin très spécial pour y rechercher l’inspiration du terrain. Là où, c’est où dame nature sait mieux que quiconque comment régner en maîtresse. Là où, quand elle se réveille, c’est tout l’espace sauvage en question qui se transforme en une véritable petite jungle en moins de deux semaines. Et c’est là aussi, où au même moment tout le secteur se surpeuple de bêbêtes visiblement incompatibles, mais qui semblent tout de même apprécier l’opportunité de s’y bousculer !

Là où, n’existe que dans le seul but de titiller l’inspiration de son visiteur : Et moi c’est là où chaque matin, j’ai pu boire de la rosée à même des feuilles avant d’y savourer la sérénité de siestes dignes d’un paresseux à pelage soyeux évoluant à son rythme dans son élément de prédilection. Et tout cela sur fond de symphonies de gazouillis et de ballets de papillons.

C’est à ces moments-là , qu’il m’arrive le plus souvent de trouver de bonnes idées et des pièces manquantes pour mes parties de dominos.

Malheureusement, une fois encore, c’est avant de pouvoir toucher au poteau rose, que j’ai cette fois-ci été tiré de mes rêveries créatives par un lézard qui jouait du tambourin dans un seau en plastique vide qui trainait à moins d’un mètre de mon bulbe à intelligences figé en mode veille…

Visiblement l’intention de ce dinosaure miniature était de me chasser de son territoire si propice à la méditation transcendantale. Il n’avait que faire de mes interférences. Devant les menaces du gardien du temple, il m’a semblé naturel et préférable d’obtempérer et de quitter le périmètre sans chouiner.

Il m’avait bien fichu la trouille quand même avec son raffut là, l’imposant animal. Je n’en avais jusqu’alors croisé que de beaucoup plus discrets et d’autrement plus enclins à se défiler en un éclair et en silence !

Il n’est pas certain que mon nain de jardin en attente de bras droit saura gober une excuse de plus comme celle-ci. Qu’il saura encore me pardonner mon incapacité chronique à lui concocter une trouvaille qui viserait à le compléter à la perfection. Pourtant, je souhaite vivement qu’il puisse au plus vite à son tour aller s’aventurer au fin fond de cette terrible jungle…

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Ca fait déjà 2 articles que j’écris, qui se basent sur 2 anciens dessins toujours inachevés, sans pour autant parvenir à en débloquer l’immobilité créative avec plus de succès... Bah ! Pour l’instant, on va dire que c’est avant-tout le voyage qui compte. Et puis, se faire réveiller par un lézard percussionniste, ça n’arrive quand même pas tous les jours…

L’entretien

ce blog n’est pas en panne quand il ne s’y passe rien !

parfois il est simplement à l’arrêt, pour un entretien.

quand le temps est venu de remplacer certains nuages

où que je suis dans l’attente de quelques pièces de rechange

je pourrais lui offrir un bon coup de nettoyage ?

en recalibrer les capteurs, en refaire certains réglages

mettre une goutte d’huile dans chacun de ses rouages

faire le plein de ce lubrifiant qui fait tourner les pages.

Et si je retournais faire un petit tour à l’agence de voyages ?

et si je veillais à ce qu’il y ait de la lumière à tous les étages ?

Un zombie peut en cacher un autre !

Je pense que de manière générale, on devrait mieux les signaler ces imprudents. Et ce, avant qu’ils ne décident de sortir de leurs terriers en plus grand nombre pour venir courir nos rues…

Rien qu’aujourd’hui, on en a sauvé in extremis deux spécimens en perdition. Après l’un de ces brusques quarts de tour pour changement de direction dont ils détiennent le secret !

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Troisième niveau de confusion entre deux étages

J’ai besoin de ma ration quotidienne de distorsions de la réalité. J’en possède en permanence quelques portions de secours dans ma boîte à outils de survie.

Il y a des jours où la réalité a déjà été agréablement enjolivée ou décalée par d’autres et où je n’ai pas à chercher à l’adapter avec les moyens du bord.

Cette semaine dans un ascenseur par exemple, un gamin remuant que sa mère cherchait à calmer m’a dévisagé avant de me désigner de la pointe de son index en m’appelant “papa” !

Ce n’était pas une première. Je rencontre régulièrement des bambins qui m’adoptent en un éclair, m’accueillant volontiers dans leur nid en me dispensant de tout conseil de famille.

Sauf que cette fois-ci j’étais préoccupé par des réalités et n’étais pas sur mes gardes. Je n’ai pas eu le réflexe de déployer mon sabre laser pour contre-attaquer avec une originalité et une fraicheur à la hauteur de la situation.

J’ai dû décevoir ce petit gars en déclinant son offre tel un débutant, en agitant à mon tour mon index pointé vers le plafond d’un ridicule va et vient.

J’avais déjà constaté que je faisais régulièrement des blocages dès que j’atteignais le troisième niveau de confusion. Je pense qu’il me manque encore un outil précieux dans ma boîte pour contourner ce genre d’obstacles.

Je me suis par la suite quelque part estimé heureux qu’il ne m’élise pas tonton Georges où me propose plutôt un mandat de “grand-papy”. Pire, il aurait tout aussi bien pu me voir en remplaçant acceptable de son hamster.

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Autre épisode de mes archives de père adopté :

Un œuf aux épinards

Une libre adaptation du personnage de Calimero, héros malgré lui d’un dessin-animé de mon enfance. Il se sentait fort malchanceux de naissance puisqu’il était le seul poussin noir d’une fratrie de poussins jaunes. Son expression favorite, dans les moments où il devait affronter des épreuves difficiles était “C’est vraiment trop injuste !”. C’est petit à petit que je l’ai transformé en un poussin doté d’un esprit rebelle, qui repousse les ondes négatives tout en s’agrippant fermement à sa branche.

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50 nuances

– Chériii ?? Tu m’aimes toujours ?

-Évidement ! Pour moi c’est une affaire qui roule !

– Ah, bonne nouvelle ! Et tu m’aimes comment ?

– Ben .. Comme les petits pois !

Quoi ? Mais qu’est ce que c’est encore que ces salades ??

– Rien de plus simple ! J’ai toujours aimé les petits pois et on dirait bien que c’est parti pour durer…

– Je vois. Et c’est comment que tu les aimes tes petits pois ?

– Si possible avec un cœur d’artichaut mijoté à l’eau de rose. Et toi ?

– Moi ce serait plutôt avec un grand cornichon

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L’oiseau rebelle

J’avais déjà entendu dire dans une fiction, que l’amour était dans la prairie.

Avec mon bâton de pèlerin nous avions trouvé la motivation de nous y promener…

Mais je n’avais pu y cueillir d’autre belle plante que quelques fleurs de printemps.

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Un paysan du coin m’avait raconté que selon lui, l’amour était dans la forge.

Alors j’avais choisi d’en visiter quelques-unes, mais elles n’étaient plus en activité…

Je n’y avais d’ailleurs déniché d’autre trophée qu’un vieux fer à cheval rouillé.

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Un explorateur m’avait confié qu’il devait sans doute se trouver dans la jungle.

Alors j’étais parti m’aventurer dans le moins inaccessible des maquis inexplorés…

Mais ce paradis de sélection naturelle n’a pas pris la peine de me sélectionner !

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J’en suis revenu à cette idée qu’il ne pourrait être ailleurs que sur une plage ensoleillée.

J’avais entrepris de fouler des kilomètres de sable le long de la frontière des vagues…

Sans y faire la rencontre d’une navigatrice conquérante ni celle d’une sirène tentatrice !

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C’est un pigeon voyageur qui avait fredonné que l’amour est un oiseau rebelle !

Alors je m’étais mis en tête de me donner les moyens d’apprendre à voler….

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Un drôle d’oiseau rebelle

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L’oreille coupée

La nuit passée, je me suis réveillé en sursaut avec une oreille coupée !!!

Ce n’était pas à la manière de Van Gogh, moi c’était le son à l’intérieur qui avait été coupé à mon insu.

Étant équipé de naissance de la stéréophonie en qualité haute fidélité, c’est par réflexe que je tends immédiatement l’autre oreille pour voir si je pouvais encore m’entendre avec.

Je claque des doigts et constate que le canal droit lui, n’avait pas trop morflé.

J’allume ma lampe de chevet, saisis mon smartphone et me trouve dans l’impossibilité de lire quoi que ce soit sur l’écran ! Cette soudaine semi-surdité s’accompagnait de la vision d’une taupe sénior égarée dans une poussiéreuse galerie souterraine.

En reprenant mes esprits, je finis par me souvenir que je suis un porteur de lunettes à verres progressifs et que suis encore à même de repérer ma monture dans un certain flou artistique. L’obstacle visuel rapidement surmonté, c’est avec une acuité proche de celle d’un aigle à peine sorti du nid que je scanne la surface de ma table, sans y détecter la présence d’un sonotone !

Alors séquence diagnostique : Pas de concert sans bouchons d’oreilles récent, pas de résidus chimiques d’eau de piscine, pas d’écume de bain-moussant, pas de négligences hygiéniques ni même un assourdissement brutal à base de gros mots. Et je ne m’étais pas couché le ventre affamé non plus.

Déplacement stratégique en salle de bain pour y procéder à une exploration au coton-tige du conduit auditif dysfonctionnel : Rien à signaler : Absence totale de matière organique obstruant le canal en rade.

Autre hypothèse plausible : Une alerte coup de vieux imminent !

Mon cerveau en position privilégiée pour savoir que je dispose d’une ouïe très fine pour mon âge, me prévient à sa manière, qu’il ne faudra pas trop y compter à perpète.

Qu’il existe toute une gamme d’acouphènes monotones capables de venir se glisser entre les petits marteaux et les petites enclumes de tout mélomane du gros rock qui tache, prêts à aller y parasiter quelques-uns des meilleurs riffs de la planète.

Si ça se trouve, il ne va plus tarder à me réveiller en sursaut au beau milieu d’une nuit de pleine lune pour me révéler qu’il vaudrait mieux que je me prépare aussi à l’idée que mon goût pour la bonne bière ne sera pas immortel non plus !

En gros pour moi, ça commence sérieusement à sentir le sirop de framboise et les concerts de silent-air-guitares…

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source : Internet + quelques adaptations : statuette fétiche Arumbaya

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Après une journée entière passée à être sourd comme la moitié d’un pot, mes perceptions auditives sont progressivement revenues à la normale.

Entre temps, j’ai pu établir une autre hypothèse : Il pourrait s’agir d’un super-pouvoir que je ne maitrise encore qu’à moitié et pas encore avec celui de ma volonté…

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