Les laboratoires SunOf vous présentent le tout nouveau casque intégral ABT1.
Les lettres ABT1 signifient Anti Bad Trip, 1er de la série.
Il s’agit d’un modèle destiné aux êtres humains. Son but et de leur offrir une meilleure protection préventive et active contre lesmauvaises ondes, les mauvaises vibrations, les chocs, les perturbations visuelles et auditivesexternes… Il protège d’une multitude de signaux désagréables et dérangeants susceptibles de déclencher un bad trip, une déprime ainsi que d’autres types de baisses de forme psychologique.
Son utilisation est d’ordre strictement statique et n’est évidement pas adaptée lors de déplacements derrière un guidon, un volant, un gouvernail ou un manche à balai !
>.<
Témoignages de clients :
Bernadette : Je le porte une ou deux fois par jour et je me sens beaucoup mieux qu’avant ! J’en suis très contente. C’est un bon investissement que m’a fortement recommandé mon thérapeute.
Robert : Je m’en sers surtout quand je surfe sur les réseaux sociaux. C’est un accessoire très efficace. J’ai bien fait de me l’offrir ! Je le conseillerai à tous mes contacts.
Karène : Je l’ai essayé pendant cinq minutes mais je n’ai ressenti aucun effet bénéfique. Et il n’est pas très pratique à l’usage. En plus, j’ai abîmé ma mise en plis. Et puis franchement, ça rime à quoi cette rangée de pointes là-dessus ?
Kevin : Alors côté son : excellente restitution des basses. Et l’image reste fluide même dans les situations les plus stressantes. Finitions soignées. Confortable. Et le packaging est top. Je le kiffe trop ce truc !
Alex : J’ai effectué un galop d’essai avec ce casque et la différence au niveau sensations est juste hal-lu-ci-nante ! Mais je préfère attendre qu’ils sortent un modèle compatible automobile et deux-roues pour l’acquérir. C’est surtout pour garder mon calme dans la circulation que je souhaiterais l’utiliser.
Martine : J’en ai offert un à mon mari quand il a pris sa retraite et comme par magie, le nombre de nos disputes a nettement diminué. Et il a visiblement aussi plus de plaisir qu’avant à passer l’aspirateur.
J’ai préféré supprimer cet article lorsque j’ai réalisé que le sujet abordé n’était pas adapté à cette joyeuse période de pré-fêtes, déjà plombée par les entraves et les conséquences du coronavirus. Après l’avoir rédigé, j’avais ensuite réalisé l’esquisse d’une illustration pour l’accompagner dont l’idée me paraissait intéressante mais dont le résultat s’est avéré être l’un des plus effrayant et déprimant que j’aie tenté jusqu’ici. Bref, le moment était vraiment mal choisi pour explorer ce genre de couloirs sombres et surtout pas celui de publier du contenu hautement anxiogène sur ce blog à cette période d’une année qui est déjà bien assez merdique comme ça pour pas mal de monde…
En attendant, ne quittez pas le terrain de la bonne humeur !
J’ai été à l’école des imbéciles. Je m’étais majestueusement planté au test d’aptitudes pour être reçu à l’école des prodiges. Les experts m’avaient assuré qu’il ne fallait pas me sentir dévalorisé ni frustré : Qu’il y avait un avenir qui se dessinait pour moi aussi et que le monde des adultes comptait un grand nombre d’imbéciles parfaitement heureux. Je n’ai jamais pu devenir un premier de classe ni un élève modèle. Une relative timidité entravait quelque peu l’expression de ma nigauderie et bridait le développement de mon complexe de supériorité. Il m’a donc fallu rester de nombreuses fois en retenue après les cours pour travailler en particulier sur ce point. Pour rattraper un léger retard sur la norme, j’avais engagé un répétiteur à domicile chargé de m’aguerrir dans mes prédispositions à ne pas faire mes devoirs. Je m’étais aussi assuré les services d’un assistant personnel dans l’imitation de la signature de mes parents dans mon carnet hebdomadaire de mauvaises notes .
Jamais un seul de nos professeurs ne s’était fait porter pâle parce que soudainement tombé en dépression nerveuse. C’était parce que l’Instruction Publique avait renoncé à mettre toute la pression sur leurs épaules en leur fixant des objectifs inatteignables. Nos instituteurs étaient généralement assez rustres et déconneurs et nous laissaient libres d’être aussi studieux et attentifs que possible. Nous profitions quand même un peu de notre présence pour nous instruire, lorsque notre quota de zizanie quotidienne avait pu être semé aux quatre vents.
Nous étudiions assidument l’histoire de la connerie humaine. Une matière chargée d’inspirations pouvant faire référence dans l’exercice de nos futures balourdises. Nous apprenions tout de l’art de faire des mauvais calculs. Nous nous initiions à la pratique de la mauvaise foi. Nous imprégnions des mécanismes subtils de l’hypocrisie. Décortiquions avec soin chaque chapitre du guide spirituel à l’usage du ballot cabochard. Étendions notre savoir-faire entendre notre son de cloche à qui ne voudrait pas l’entendre.
Même pendant la récréation, nous ne perdions pas notre temps à ne pas nous comporter comme des imbéciles. Nous nous y mesurions dans des joutes stupides pour acquérir la maîtrise de mauvaises manières brutales et y affûtions nos habiletés à exercer un chantage sur les plus demeurés.
J’ai terminé ma scolarité obligatoire avec bon niveau d’instruction. Et il me restait encore toute une vie devant moi pour me perfectionner si je devais ambitionner de devenir un grand imbécile réputé et chevronné. La meilleure filière pour obtenir un diplôme postgrade était alors d’étendre et de de consolider en autodidacte le panel d’expériences de ma bêtise sur le terrain. L’Instruction Publique ayant fermé l’université des imbéciles faute d’inscriptions et de crédit, en faveur de la fondation d’une toute nouvelle école des crétins.
>.<
A gauche : Le jeune SunOf pendant un cours de sciences. A droite : Son “cool backpack” trop stylé
Aujourd’hui, c’était la journée internationale de l’homme.
Je ne le savais pas mais c’était l’occasion pour moi de reprendre ce brouillon qui attendait sa journée depuis des semaines et qui représente un mâle alpha auto-proclamé expérimenté qui tient son gros gourdin. Je précise quand même pour ne pas me retrouver soudainement assailli de courriers du cœur que ce n’est pas moi !
Je l’avais griffonné suite à une série de commentaires que j’avais jugés pertinents et amusants sur un réseau social. En gros ça parlait d’une théorie scientifique traitant de la survie génétique de notre espèce. Que les femelles choisiraient naturellement parmi les reproducteurs disponibles sur le marché, ceux qui permettraient d’assurer le plus efficacement la survie de la petite famille à venir et que ce choix dépendrait de leur vision de l’état du monde au moment où se déclenchait cette sélection. Leurs préférences pourrait donc largement varier dans une gamme allant de l’orque barbare tout droit sorti du Seigneur des Anneaux, en passant par le golden boy égoïste pété d’actions, pour finir du côté des gais lurons optimistes et réfléchis tendance hypersensibles…
J’avais ensuite observé les évolutions de notre société en tenant compte de cette théorie et il est vrai qu’elles pouvaient terriblement en modifier mes perceptions…
Un drame du confinement parmi tant d’autres ( dont certains sont évidement bien plus tragiques et tristes que celui-ci. )
Homelette Acte 3, Scène 1
Rester, ou ne pas rester ? La question est là !
L’esprit est-il plus noble quand il souffre ?
[ < insérez votre monologue personalisé ici > ]
>.<
Je commence à apprécier de bricoler des personnages plus
inquiétants, voire des monstres. Cette catégorie
n'était pas du tout prévue au programme !
Pour ma part, j'aurais le confinement plutôt serein et la
question de rester chez moi ou pas, ne me taraude pas
particulièrement l'esprit. Cette idée de mug "shakespearien"
pour monologue et tisane calmante a germé en pensant à
d'autres personnes qui ont du, confinement oblige, cesser
certaines activités et loisirs dans lesquelles elles puisent
une partie non négligeable de leur bien-être...
On vous aura certainement un jour ou l’autre déjà “refilé la patate chaude”* n’est-ce-pas ? Et si cela n’a encore jamais été le cas, soyez patient, ça ne devrait en principe plus tarder !
N’ayez crainte ! Celle-ci est froide et à cœur : c’est prouvé avec un thermomètre à gigot de précision. Je la conserve précieusement dans mon frigo et elle n’est destinée qu’à mon usage personnel ! Ne comptez pas sur moi pour vous la refiler ! Et je n’entrerais pas en matière, si vous me proposiez un échange avec celle qui vous brûlerait encore les doigts !
Des patates chaudes, j’en avais par le passé récolté un nombre assez conséquent ! Malheureusement, je n’en mesurais les caractéristiques thermiques que dans un deuxième temps. Le destinataire du brûlant tubercule était le plus souvent celui qui n’était pas en position idéale pour répondre ” NON ” ou celui qui peinait à lâcher spontanément un ” NON merci ! Trouve-toi vite un autre gogo ! “. Il m’avait alors fallu trouver une parade alternative au non sec et ferme, qui me paraissait alors trop abrupt et pas vraiment payant pour constituer un capital sympathie.
Mais aujourd’hui, NON ! N’insistez plus : Je ne vous refilerai pas cette patate n’excédant jamais la température ambiante ! Mais vous pourrez librement au besoin vous inspirer de mon concept de patate de secours :
J’ouvre la porte de mon frigo plusieurs fois par jour et à chaque fois ou presque, je tombe sur cette pomme de terre exposée en évidence à l’intérieur. Alors je me dis : “Attention à ne pas te laisser refiler une patate chaude aujourd’hui ! “. Et si dans la journée, un habile lanceur de bulbe féculent devait prendre son air innocent pour se débarrasser de son ardent fardeau, je prendrais à mon tour mon petit air angélique et lui répondrais : ” Non merci pour la patate : j’en ai encore une bien fraîche qui m’attend chez moi dans mon frigo ! ” …
>.<
J’ai écrit cette petite histoire dans l’espoir de me débarrasser définitivement de quelques vieux souvenirs de ce type, trop récurrents par rapport à ce qu’ils valaient et qui m’ont laissé un petit arrière-goût de patates à l’eau sans beurre ni fines herbes. En général, cette technique d’archivage fonctionne assez bien pour moi : Je traite le sujet en question par écrit pour qu’ensuite tout ça finisse par s’en aller se faire amnistier au fond des oubliettes.
>.<
* Expression : Se débarrasser sur quelqu’un d’autre ( par exemple au hasard : vous ) d’une affaire embarrassante ou délicate (ou pire, chiante au possible) , en particulier d’une de ces tâches/choses dont personne ne souhaite volontairement s’occuper…
Un croquis destiné à galvaniser les troupes qui sont montées au front pour la deuxième partie de la partie.
C’est vrai qu’on galère encore un peu pour nous mettre tous à peu près d’accord sur le design et les couleurs de l’uniforme de nos combattants, mais allez : On n’est pas là pour perdre tout espoir de lui mettre la pâtée avec une certaine élégance…
C’est en retirant de la vitre de mon scanner le brouillon du selfie du smombie du mois de novembre 2020 pour scanner celui d’une autre caricature grossière qui est encore en cours de gestation, que j’ai pensé que je serais éventuellement bien inspiré de la publier telle quelle, juste comme ça, pour tuer encore un peu de votre temps. C’est que le monde entier retient toujours son souffle dans la crainte d’une invasion de smombies qui pourrait être déclenchée d’un jour à l’autre…
Si je me permets de faire encore un peu de prévention, c’est parce que j’en ai encore repéré un spécimen bien mal en point aujourd’hui même. Il/elle a traversé toute la rue à fort trafic “au bruit” en empruntant bien le passage pour piétons, en passant bien par l’îlot central, mais d’une seule traite, sans jamais lever les yeux de son petit écran pour voir où il/elle mettait vraiment les pieds. Un peu comme si la peinture jaune au sol délimitait une zone sécurisée garantie sans risques.
J’espère que par cette bonne action, je puisse un jour à mon tour, comme par magie, être épargné d’une possible collision frontale avec l’un de ceux/celles qui pianotent encore au volant…
La vie n’a pas toujours été tendre avec Albert. Ça faisait des années qu’il s’échinait contre vents et averses à exploiter son domaine agricole. Et il peinait à dégager des marges suffisantes à lui permettre de survivre du fruit de son dur labeur. C’était tout juste s’il parvenait à verser des dividendes à ses actionnaires. Il avait dû arrêter l’élevage de vaches à lait quand le prix du marché s’était effondré. Il avait aussi dû abandonner les vaches à steak quand il n’était plus du tout concurrentiel face aux importations massives par cargos frigorifiques. Il avait aussi dû cesser de cultiver du popcorn transgénique qui n’était plus assez compétitif. Sa dernière récolte de carottes bio avait été refusée par la grande distribution parce que jugées trop biscornues et de couleur non conforme…
Le destin avait tout de même gâté Albert quand il avait trouvé l’amour en la personne de Mathilde. Et il était convaincu qu’au moins, personne ne viendrait jamais le délester de son désir de pouvoir un jour s’offrir le tracteur à cabine climatisée de ses rêves.
Albert était persévérant. Sans cesse, il essayait de se réinventer pour garder la tête hors de l’eau potable et cherchait un moyen de mettre du beurre dans les topinambours.
Le Major Hans-Peter W. effectuait un vol test aux commandes d’un nouveau prototype d’avion de chasse. L’armée nationale projetait d’investir quelques milliards pour remplacer son escadrille de biplans obsolètes. C’est en simulant une figure de duel aérien que son appareil a connu une avarie et qu’il est parti en vrille. Heureusement, le malheureux pilote a pu s’éjecter à temps, mais son aéroplane et allé s’écraser au beau milieu du champ qu’Albert venait de labourer et d’ensemencer. Ce fait divers s’est déroulé au moment où Mathilde était sur le point de prendre une belle photographie d’Albert aux champs. Un cliché destiné au calendrier annuel de la coopérative agricole en vente directe à la ferme.
Depuis mon adolescence, quand je gambergeais sur mes chances de survie en faisant face à l’angoisse déclenchée par un nouveau bobo, j’avais pour manie de me demander si à la fin, ça allait être mon corps ou ma tête qui me lâcherait en premier…
Avant d’atteindre le jour de mes vingt ans, je penchais plutôt pour ma tête. C’était principalement parce que je faisais des sinusitesà répétition. J’avais beaucoup tardé à me défaire de mes caractéristiques de morveux attardé. Il faut dire qu’à cette époque-là, les courants d’air étaient légions et les hivers très rigoureux. La sinusite est une inflammation des sinus. Il s’agit d’un réseau complexe de tuyaux miniatures implanté dans notre front et en dessous de nos globes oculaires. Et je pourrais encore gémir que ça fait un mal de chien lorsque certaines de ces conduites sont obstruées. Une infection à proximité des méninges ne devant pas être confondue avec un petit rhume, je devais pour m’en remettre, me soumettre à des dizaines de séances d’inhalations de vapeurs magiques pour finir par en purger et en ripoliner toutes les canalisations.
A ma majorité, c’est en terminant mon service militaire que j’ai fait des calculs rénaux. Et je pense toujours pouvoir me lamenter que ce n’était en tous cas pas une partie de plaisirs ! On m’avait confié que j’avais justement fait un très mauvais calcul en ne buvant pas assez, pendant que je fournissais mes simulations d’efforts de guerre. Le hic c’est que je me déshydratais intentionnellement en fin de journée pour éviter d’avoir à me relever la nuit. Éviter de devoir me rhabiller dans un sac de couchage patiemment porté à température, m’en extraire pour quitter l’igloo de survie, juste pour aller me congeler la queue en trois minutes dans les courants d’air d’un hiver très rigoureux. Les genoux à terre entre deux grimaces de supplicié, j’avais cette fois acquis la certitude que cela serait mon corps qui me lâcherait le premier ! Même si en même temps j’avais conscience que sur ce coup, ma tête n’avait pas fait fort.
C’est plus tard, que je me suis encore senti tout brindezingue. C’était suite à une mise à jour surprise de mon système d’exploitation. Je me suis retrouvé très désorienté en évoluant dans un environnement passablement modifié. Je notais régulièrement des bugs ici et là dans cette version bêta de mon nouveau logiciel. Il m’arrivait même carrément de perdre le curseur ! C’était ce qu’ils appelaient des crises. Un technicien spécialisé avait établi un diagnostic qui laissait peu de place au doute : le problème serait dans ma tête et nulle part ailleurs…
Lorsqu’il m’était offert le répit de me sentir au mieux dans ma caboche, voilà que mon corps se remettait à émettre des signaux de faiblesse. J’avais par la suite été appelé à subir la torture d’une infection urinaire. Cette fois, ce n’était plus des petits cailloux que j’allais évacuer, mais du magma en fusion et au goutte à goutte. Un sale coup au-dessous de la ceinture de la part de mon corps ! Je me sens encore en droit de pleurnicher que j’avais alors du endurer le bizutage d’une quéquette qui participerait à son premier stage en enfer.
J’ai eu très peur de ce que ma tête pourrait encore inventer en termes de calvaire pour reprendre la main et l’ascendant sur mon corps ! Mais finalement non : ensuite c’était plutôt le pied. Mon corps et ma tête ont ratifié un accord en décrétant qu’ils allaient cesser à tour de rôle de m’accabler d’inquiétudes mortifères pour se démarquer.
Et depuis là, on peut dire que me sens bien dans ma tête et dans mon corps au même moment. Ça fait des décennies que je n’ai plus attrapé de sinusite, des lustres que je n’ai plus uriné le moindre gravillon et des années n’ai plus eu à vidanger une goutte de lave. C’est peut-être en partie dû au fait que les hivers actuels sont généralement plus doux. Et je peux même ajouter que ces temps-ci, je traverse nettement moins de crises que ce que s’en inflige notre société.
Alors j’ai remodelé cette habitude de me demander si ce serait mon corps ou ma tête qui me lâcherait en premier : Aujourd’hui, je me demande plutôt si ça sera moi ou le monde dans lequel je vis qui prendra l’initiative de passer le générique de fin.
Chic ! Demain c’est vendredi ! C’est le jour des bâtonnets de cabillaud panés à la mayonnaise ! J’en salive déjà !
L’être humain a facilement une peur bleue des requins alors que ces derniers, de leur propre initiative préférèrent boulotter du mérou plutôt que devoir se rabattre sur du plongeur à pattes palmées, emballé sous-vide dans du plastique. Ou pire encore, devoir se satisfaire de barbaque de grand surfeur amateur blond qui suinte l’autobronzant ou transpire la crème solaire.
A la base, l’être humain devrait donc plutôt craindre une surpêche de ce poiscaille osseux pour éviter d’avoir un jour à se retrouver au menu de second choix d’un squale contrarié. On serait peut-être inspirés de ne pas aller piller sa réserve de friandises pour éviter qu’il ne vienne nous montrer les dents !
Moi qui à ce jour, n’avais jamais même imaginé goûter à du mérou soit-il châtaigne ou royal, je me suis demandé ce que le super prédateur pouvait bien trouver d’appétissant dans ces créatures qui tirent en permanence une tronche comme si elles souffraient de ballonnements chroniques ! J’ai appris qu’ils sont une généreuse source de fer et de phosphore. Qu’ils ne sont pas économes en vitamines B2 et qu’ils ne sont pas avares en protéines complètes. Mais j’ai aussi pu découvrir que sous la marque mérou, il y avait une bien plus grande diversité de modèles, d’options et de coloris encore disponibles. Contrairement à mes suppositions, il ne pouvait donc plus être totalement exclu que le requin lui aussi, mangerait un petit peu avec les yeux !
Ça m’a rappelé que j’ai pour ma part, une seule fois béqueté du requin. C’était un potage de filasse cartilagineuse à base d’ailerons stabilisateurs. Et dans mon souvenir, je n’avais pas été emballé au point de vouloir vaincre une certaine peur bleue et d’aller m’acheter un harpon et une boîte de cubes de bouillon. En trois cuillers à soupe, j’avais assimilé qu’il s’agissait de créatures plus fascinantes lorsqu’elles barbotaient dans leur milieu naturel plutôt que dans la décoction d’enzymes et d’acides qui inonde mon tube digestif…
Quelques années après, une jeune femme dans sa vingtième année m’avait raconté la mésaventure qu’elle avait subi lors de vacances dans un pays d’Asie. Se baignant dans la mer, elle avait repéré un requin trop curieux qui s’approchait d’elle. Et dans un réflexe de panique vu que c’était son premier, elle l’avait trucidé à coups de poings. Elle affichait un visage triste et coupable en tenant son malheureux trophée dans ses bras sur la photographie qui avait été prise d’elle juste après…
Pour ma part, c’est un contact rapproché avec une raie à aiguillon (stingray) en pratiquant le snorkeling dans l’océan indien qui m’avait fichu l’une des frousses de ma vie : J’avais aperçu un nuage plus dense en poissons multicolores que partout aux alentours sur le récif corallien que je survolais. Je m’en suis approché pour satisfaire ma curiosité, et voilà qu’un gros œil noir sur fond de couleur sable s’ouvre brusquement en grand à une vingtaine de centimètres de mon nez… Avant même de pouvoir comprendre ce qu’était cette … chose, j’avais fait machines arrièretoutes en rétropédalant avec une énergie surnaturelle ! Heureusement, cette magnifique raie s’était éloignée sans me piquer et sans même se presser ! Mais moi j’ai vraiment failli en bouffer mon tuba…
>.<
Mérou géant. Source photo : page Wikipedia
>.<
Le premier squale en liberté que j’ai rencontré : un pointe noire, inoffensif ( Je n’avais pas encore mis les pieds dans l’eau à ce moment là )