La Sculture de la Pocalypse (2)

C’est en occident, en l’an de disgrâce 2020, que se déroula la plus dramatique crise du carton que le monde dit moderne ait été amené à affronter.

Pour rappel, cette année-là, on apprenait que la filière du recyclage du carton était en grande difficulté car son business modèle de base ne rapportait plus une thune par tonne. Et comme une mauvaise nouvelle ne surgit jamais seule au carrefour de la rue des Soucis et celle du boulevard des Emmerdements, une subite et forte demande de carton sur le marché mondial, menaçait d’en faire s’écrouler le cours à un niveau encore jamais atteint ! Une frange non négligeable de la population pétrifiée d’effroi à l’idée d’avoir à se passer de cette matière vitale, par instinct de conservation, se précipita en grand nombre sur tous les produits qui pouvaient en contenir. La demande en carton était alors telle, que des foules paniquées achetaient tout article encore disponible pouvant incorporer un fragment de ce matériau. Ceci même si le précieux devait être emballé dans des kilomètres de papier et s’il fallait, pour assurer sa survie, aller jusqu’à en acquérir des quantités de grossistes.

Ce n’est pas suite à un pressentiment portant sur l’imminence du déclenchement d’une crise que pour ma part j’avais accumulé un impressionnant stock de cette substance là en particulier. C’était dans l’unique but d’un jour mener à bien un vague projet de sculture utilitaire susceptible d’égayer ma salle de bains. Il s’agissait de meubler un grand vide à proximité du trône de céramique, d’une pièce d’ornement pouvant apporter un peu d’originalité et de couleurs dans une salle d’eau un peu terne et pragmatique.

A cette époque, il n’était pas rare de pouvoir apprécier une nature morte accrochée dans une cuisine, un tableau panoramique envahissant le mur d’un salon, une photographie encadrée paradant au-dessus d’une cheminée, mais on ne rencontrait alors que trop rarement de sculture originale destinée à s’imposer dans l’espace d’un petit coin.

Cette pièce de cartonnage était ici en cours de réalisation. Il s’agissait encore d’en rigidifier la structure pour qu’elle soit en mesure de tenir plusieurs décennies. A ce moment là, le développement de ce projet était malheureusement freiné par une pénurie de certaines matières de base nécessaires, comme par exemple plusieurs nuances de peinture. Au niveau du carton j’étais couvert : j’en possédais encore en réserve un vingt-quatre pack à peine entamé..

A suivre éventuellement

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Boarding pass(e) ton tour

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S’il fait un peu la grimace, ce bon vieux moyen-courrier

C’est qu’au sol durant des semaines, il est resté cloué !

Et si la taxe de séjour de l’aéroport est aussi élevée

Que celle de son parking longue durée au forfait journalier

Il ne semble pas près de pouvoir la payer avant de redécoller !

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Il se prend à rêver de se recycler en navette spatiale à dos de fusée

Pour aller plus loin encore, en embarquant plus de passagers

Et si une taxe sur le kérosène n’en venait pas soudain à tout encadrer

Il ira jusqu’à vendre des looping lunaires et des piqués dans la voie lactée !

Mais il ne semble pas près de vouloir se poser pour se reposer…

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Je profite de l'actualité inédite pour me permettre un petit délire 
aéronautique pas vraiment supersonique, mais qui peut conduire à
un moment de réflexion. C'est parce que j'ai une pensée profonde 
pour tous ces pendulaires qui habituellement vont bosser au 
quotidien en aéroplane ou ceux qui retournent chaque semaine en vol 
low-cost passer le week-end dans leurs foyers en pays voisin. 
Je compatis aussi avec tous ceux qui sont privés d'une ou 
l'autre de leurs journées de shopping express dans une capitale 
étrangère et qui prennent des avions comme on prendrait des  
escalators de supermarché...

Le pion scorpion

Mieux vaut ne pas sous-estimer ceux qui s’alignent en première ligne

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C’est un peu une manie chez moi de bricoler autour de pièces de jeu d’échecs.

Ci-dessous quelques liens vers des anciens articles qui en témoigne !

Garde la pêche en avril aussi !

Garde la pêche ! Et malgré le réchauffement climatique, en avril, ne te découvre toujours pas d’un fil. Ce n’est pas du tout le moment idéal pour attraper un rhume ou une pneumonie !

Désolé, pas de poisson d’avril aujourd’hui ! D’une part, parce que j’en ai déjà livré un à la mi-mars (lien ci-dessous) et d’autre part, parce que procrastine dans mon salon…

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Le menu du jour de fermeture

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En ce moment par ici du moins, tous les restaurants sont fermés pour cause d’épidémie et ce, déjà depuis belle lurette maintenant…

C’est une période oppressante et étrange. Comme le sont cette petite mise en scène, cet échange verbal et la curieuse ambiance qui assaisonne cet article.

  • C’est certain, je réserverai encore une table ici et sans attendre la fin du monde !
  • Et alors, quand allez-vous vous l’offrir ce fameux dîner aux chandelles ?
  • Garçon ? C’était délicieux ! Remerciez le chef et toute sa brigade en cuisine !
  • S’il vous plaît, apportez-moi encore un espresso et l’addition !
  • Bonne continuation !

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Je crains fort qu’aujourd’hui, j’étais en train de faire ma première petite déprime de cette période de confinement. C’est certainement le trop-plein de nouvelles inquiétantes qui avait été atteint. Alors j’ai improvisé un petit resto virtuel en compagnie d’un ami imaginaire immunisé par nature. Un invité qui aime jouer avec les mots, se montrer rassurant et à l’écoute. Nous avons partagé la simulation d’un agréable moment de proximité en dégustant un délicieux repas.

Reste ce dessin là en haut qui me laisse encore un peu sur ma faim. Je ne le trouve pas assez à mon goût dans cette recette. Je vais devoir en faire une nouvelle mouture qui m’apporte plus de satisfaction…

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Et voilà, ce dessin là, me semble moins expérimental et plus festif que le premier !

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Copain comme Cochon

Ce n’est pas l’animal dont on parle le plus en ce moment. Même pas en ragoût sauté au wok !

J’aime bien régulièrement en dessiner un : Il s’agit d’un proche cousin du sanglier en moins sauvage : Le cochon domestique.

On pourrait penser qu’il a été conçu dans les mêmes ateliers que l’éléphant. Mais que les concepteurs lui coupé la trompe avant qu’elle ne s’allonge trop.

On entend souvent dire que “tout est bon dans le cochon”. Alors chez certains, il fera immédiatement penser à une bonne choucroute et à d’autres, il évoquera le souvenir nostalgique de leur tirelire du bon vieux temps où ils avaient encore quelques économies.

Il a son hashtag perso et Il a son virus grippal bien à lui : la grippe porcine.

En ce qui me concerne, je n’en consomme presque plus et depuis des années : Son système de défense fonctionne assez bien sur moi : Si j’en mange, j’attrape dans l’heure des plaques et des boutons disgracieux sur le faciès. Mais on est quand même restés bons copains, en partant du principe qu’on se défend comme on peut ! A la condition qu’il ne se mette pas à chanter bien sûr…

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Chimère pour une prémolaire

La nuit passée, au cours de l’un de ces rêves au réalisme remarquable et surprenant qu’il m’arrive encore de faire, je me suis rendu sans souffrir le martyre chez le dentiste !

A elle seule, lorsque je ne dors pas, la perspective de devoir m’étendre la gueule grande ouverte sous le projecteur du fauteuil aux cents gadgets, s’apparente déjà à un cauchemar éveillé !

La grande surprise pour cette intervention là, c’était que le dentiste c’était Tom Hanks. Même sa voix était précisément celle des versions doublées en langue française de ses films !

Et je crois pouvoir affirmer qu’il n’y a qu’au royaume des mirages où dans l’urgence, on dispose du privilège de sélectionner son arracheur de dents avec le plus grand soin !

Je vous rappelle que ce même Tom Hanks a jusqu’ici déjà réussi à poser avec délicatesse un hydravion de ligne en détresse rempli de passagers pâlichons à proximité d’un centre ville, a ramené sur terre une capsule lunaire en rade vouée à un naufrage orbital certain, a démasqué de l’Illuminati, confondu du faussaire en série… Tout cela et bien plus encore, sans avoir à piquer de grosse colère, presque sans jamais gaspiller de munition, ni multiplier les dommages collatéraux spectaculaires ! Ce héros sécurisant était de ce fait pour moi naturellement qualifié pour endosser un rôle d’odontologiste pour blogueur douillet en visite au pays des songes.

Le brave praticien était en congé au moment de notre contact initial. Mais en professionnel charitable intrigué par le caractère inhabituel des douleurs que je lui décrivais, il m’a invité à passer à son cabinet dentaire pour me soumettre à un diagnostic d’urgence.

Comme le propre des rêves est de pouvoir s’affranchir des lourdeurs administratives de la réalité, je n’ai pas eu à me languir une demi-heure durant dans la salle d’attente. Le nez dans un magazine people à lutter pour éviter de faire un malaise en décodant chaque variation de vitesse de rotation de l’outil sculptant l’ivoire d’un prédécesseur.

Tom a jeté son œil d’expert bon type au relief accidenté de ma mâchoire et a rapidement pu mettre la pointe de son crochet sur les coordonnées exactes de ma souffrance imaginaire. Tout cela d’une manière des plus réconfortantes, évitant ainsi de me réveiller avant la fin du traitement.

[ Scène coupée : Suppression du passage le plus tordu «  et rien à voir » de ce rêve, qui finalement n’apporte rien du tout à son récit, sinon quelques inquiétudes superflues ]

Curieux de l’origine du mal de molosse dont j’avais été victime, une fois le traitement terminé, je l’ai prié à des fins d’inscription dans mon journal de bord de me faire part de son constat. Mais je n’ai pas été en mesure d’entraver quoi que ce soit à son jargon. Alors il a griffonné un seul mot sur un bout de papier et me l’a tendu pour archivage.

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A mon réveil, après quelques minutes à me remémorer cette amusante et fantaisiste péripétie, j’ai réalisé que Tom n’était pas un choix si anodin que cela pour incarner le premier rôle dans un rêve de cet ordre là. Il avait déjà démontré l’étendue de son savoir-faire en pratiquant cette discipline avec succès dans les pires conditions sur une île déserte !

J’ai également effectué une recherche sur internet et Wikipédia concernant l’information qu’il avait inscrite sur le billet. Et ce mot assez exotique que je ne connaissais pas existe bel et bien. Mais il n’a absolument aucun lien avec mes ratiches.

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Un détaillant de première nécessité

Je ne sais pas si tout redeviendra fatalement exactement comme avant quand nous serons sortis de cette merde (la pandémie) ou si nous tenterons de réinventer une société en choisissant une voie qui nous écarterait de cette dictature (du pognon) , de son cortège de dérives et de déficiences.

Qui sait pour ma part, j’ouvrirai peut-être une boutique chic de vente au détail d’une gamme de produits de première nécessité qui connait un franc succès !

Et vous pourrez passer me voir à la boutique si vous êtes au bout du rouleau et je vous conseillerai des motifs, des textures, des coloris et des parfums rassurants …

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Piercing Pirate

Je précise que je ne suis pas du tout un adepte du piercing !

Je me sens déjà complétement pétrifié lorsque je dois me soumettre à la moindre prise de sang chez un médecin. C’est dû à une série d’expériences traumatisantes subies durant mon enfance.

Ce dessin a pour base ce virus coupable d’une véritable hécatombe et le fait qu’il faut éviter de se toucher le visage avec des mains qui n’ont pas été régulièrement désinfectées avec soin !

Informez-vous, respectez à la lettre ou mieux, surpassez les consignes officielles !

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Ma galerie de petits monstres

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Je possède ma propre galerie de petits monstres. Sans eux, je ne serais rien. Je les trimballe avec moi partout où je vais.

En ce moment même, mes petits monstres sont bien installés, alignés sur une étagère de mon living room, un peu à l’image d’une collection de petites créatures en peluche.

D’un commun accord, nous avons fait le choix de nous montrer plus disciplinés qu’à notre habitude. Nous ne sortirons plus qu’en cas d’absolue nécessité et le temps qu’il faudra. Une menace mortelle rôde à l’extérieur. Et nous avons décidé que ne souhaitions pas inviter ce monstre là à se joindre à notre famille. Et ce n’est pas parce qu’on l’a baptisé d’un sobriquet d’exoplanète lointaine qui ne déclenche pas d’insurmontable terreur, que nous devrions prendre le moindre risque d’accueillir ce braconnier.

Parmi mes petites canailles, il y a l’angelot et le diablotin. Ces deux-là sont présents depuis le jour de ma naissance. Ensuite au fil des années et au gré de mes rencontres, j’en ai adopté d’autres. Je peux citer des exemples comme le timide, l’imprudent, le trouillard, l’insolent et le rebelle.

Je les consulte tous très régulièrement mes petits larrons. Même si le philosophe est d’avis que dans la précipitation j’aurais trop souvent tendance à n’écouter en priorité que le sourdingue, le frappadingue, l’épicurien et l’instinctif.

Sans cesse je rappelle à l’amnésique que je consulte également les archives de l’inaltérable. Et je négocie des compromis avec le nostalgique et le responsable lorsqu’ils sont opposés à laisser libre cours aux hardiesses de l’ambitieux et de l’avant-gardiste.

J’avoue éprouver une sympathie particulière pour le curieux, le rêveur, le clown, le fantaisiste, l’équilibriste, l’imprudent, l’extravagant, le compulsif,  l’hyperactif  et le contemplatif.

Le moraliste lui me répète que je laisse trop de place tout en haut de l’étagère à l’obstiné, à l’intrépide et au hasardeux, tout en m’approuvant d’avoir su bâillonner l’égoïste et décourager l’arrogant. D’avoir su tisser des liens étroits avec l’optimiste. Le consciencieux me félicite encore pour la décision d’avoir dissout le groupe de pression formé entre autres à l’origine par l’impatient et le négligent.

J’en ai encore plein d’autres de ces petits monstres dans ma collection personnelle. Je ne vais pas tous pouvoir les mentionner un à un dans ce texte. Même si ça ne va plaire du tout au prétentieux, au fanfaron et au susceptible…

J’ai du finir par céder aux insistances de l’excentrique. Il ne pouvait pas s’imaginer une seconde de pas apparaître en personne dans ce récit.

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