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Le crépuscule de l’aube

J’ai récemment une fois de plus, été contraint de réduire ma dose limite admissible de réalités crues, consternantes et choquantes. Pour en compensation, augmenter ma ration de consommation d’humour et me réapprovisionner en compléments de beautés, de fantaisies, de fictions et de rêves.

Je reconnais une tendance addictive à me suralimenter en informations des plus diverses et variées. Et dès que l’un ou l’autre des ingrédients qui composent cette potion parvient à me faire grimacer ou à me saouler, parce qu’en quantité trop importante, je saute sans attendre sur la batterie de mitigeurs et vise à de meilleurs réglages. Je rééquilibre la recette avant que l’élixir ne puisse se charger d’amertume ou tourner au vinaigre. Et je me dois de réagir vite : Il s’agit de la formule secrète de mon rehausseur de goût à la vie. Et ma foi j’assume, si lors de l’une de ces manœuvres correctives d’urgence, il m’arrive dans la précipitation de fermer arbitrairement de mauvaises vannes.

Aussi cette fois, c’est après avoir longuement hésité que j’ai décidé de faire le saut :

Je suis passé du côté obscur !!!

Je n’évoque pas celui de la force. Et rien de bien gothique non plus. Et puis, ce serait uniquement la nuit ! Parce qu’au cours de mes journées, je resterai toujours fidèlement attaché aux charmes et aux bienfaits de toute luminosité naturelle bénéfique.

En tant que spécimen curieux et touche à tout, c’est bien sûr sans ignorer les principes de précaution que je n’ai jamais d’emblée rejeté d’initiative personnelle visant à améliorer mon sentiment de bien-être quotidien. Même si je devais, pour atteindre ce but, un jour m’intéresser de plus près, à ce qui touche au domaine des sciences occultes !

Je m’explique : J’ai la chance d’habiter dans un quartier que je noterais de calme à très calme. Reste que sur le toit de ma chambre à coucher, il y a deux grandes Velux d’un mètre carré chacune, orientées plein ciel, sans l’être côté levant. S’ajoute encore une troisième fenêtre verticale : Pour que la lumière du jour puisse vraiment s’engouffrer partout et en totale liberté ! En cette saison dans cette pièce, le jour a tendance à se lever plus vite que les premières intentions de mon ombre. Avant même que ne débute pour moi, la tranche horaire où se présentent mes meilleures dispositions pour voyager dans le monde des rêves. Quand rêves il y a, ils se déroulent pour la plupart exactement dans ce cadre là. Et au réveil comme par miracle, ma sensation de repos effectif s’en retrouve considérablement accrue. Alors je me suis décidé à me bricoler des rideaux-stores occultant sur mesure et de jouer un tour à la science : Permettre à ma glande pinéale de continuer les yeux fermés, de produire de mélatonine en suffisance, en la faisant bénéficier d’une plage horaire élargie !

Cette initiative de m’aventurer du côté obscur s’est vue couronnée d’un réel succès : Rien de tel aujourd’hui que de me réveiller reposé avec, banane sur le gâteau, les réminiscences d’un rêve agréable accompagnées de cette divine sensation de sieste aussi courte que réparatrice. Et après cela, hop ! Pour commencer, une ou deux petites cerises d’humour par là-dessus. Et voilà qu’ensuite, ordre de priorités respecté à la lettre et dosages des ingrédients optimisés, se voient amenuisées voire éclipsées, les chances que je sur-dramatise au café noir, en parcourant des nouvelles du monde potentiellement angoissantes et des contenus de réseaux sociaux éventuellement déprimants…

En d’autres termes, depuis peu, une particule de lumière qui serait partie précipitamment du soleil pour parcourir la distance d’une petite dizaine de minutes-lumière jusqu’à la Terre, pourrait à l’atterrissage se voir rebondir sur l’un de mes trampolines à photons et rater complétement sa cible d’origine ! Et même si ça peut paraître un peu cruel, présenté comme cela, je sens que ça ne va pas m’empêcher de dormir ni de rêver !

Cette illustration ne démontre évidement pas un concept révolutionnaire, mais c’était sympa à réaliser

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