Vol au dessous d’un nid de frelons

Je ne sais pas quelle mouche m’a piqué

Mais depuis il y a mon abdomen qui a enflé

J’ai l’impression qu’il me brûle les ailes ce poison

Pourtant pas de trace du moindre aiguillon.

 

On m’avait pourtant prévenu de ne jamais m’approcher

De l’alvéole toute à droite qui jouxte l’entrée

Il paraît que c’est là que s’abrite souvent la reine

Sa résidence bien gardée pour les fins de semaine

 

Voilà maintenant que dans d’atroces convulsions,

Je perds le contrôle, pique du nez vers le gazon

Je n’ai plus d’espoir, plus grand chose à espérer

Sauf peut-être de ne pas trop agoniser.

 

Je trépasse et me voilà à la porte du paradis des insectes

J’ai le bourdon à cause de cette mort prématurée et suspecte

On va longtemps se moquer de mon énorme imprudence

A peine plus de six jours et cinq nuits après ma naissance…

 

Alors toi ma vieille qui chaque jour te pique à la seringue

Qui t’injecte volontairement ces produits comme une dingue

Ton corps ne meurt peut être pas du venin de la première aiguille

Mais tu es la victime et le bourreau de ta propre survie.

 

Toi tu as peut-être encore droit à une autre chance

Si tu prenais enfin le long chemin de l’abstinence

En remplaçant ta dose fatale par un bel élan de liberté

Et les paradis artificiels par une envie d’exister.

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