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Le prince rebutant

Pourquoi devrait-il toujours être à ce point « charmant » celui là, mmmh dites-moi ?

 

Le prince rebutant

Tenaillé par quelque lassitude de ne point trouver bottillon à son mocassin, en ces parages
Un pouacre prince se mit en bourrichon qu’il était heure de s’en aller débusquer sa dulcinée
Quitte à ce qu’elle soit roturière splendeur voire discrète créature d’une distante contrée…
Dare-dare, il organisa une équipée avec moult partisans et montures pour le primordial voyage !
La troupe de baroudeurs s’aventura courageusement bien au-delà des fiefs les plus hospitaliers
Mais aucune donzelle ne voulût offrir toutes ses faveurs au mochard souverain, son rang bien malgré
Il  s’intéressa bien ça et là à quelque sirène désorientée et à quelque gourmande en mal de piment
Mais sous leur corsage, il ne décelait ni cadence étourdissante ni de réguliers frémissements !
Soit, il décida de renoncer à sa quête et tous s’en retournèrent bredouilles à la barbante forteresse…
Désenchantée, son altesse ne pût point bénéficier de révérences affolantes ni d’ardentes tendresses !
Si toutefois une jouvencelle, à défaut de bellâtre se verrait en quête d’un prince même quelconque à épouser
Qu’elle s’en vienne à pied, à cheval ou par le prochain carrosse au château et cela, sans trop tarder…

Pieds et poings déliés

 

Sur les trop étroits sentiers de naguère,

Où je ne poursuivais qu’un combat solitaire,

 

J’en ai bavé des ronds de chapeau,

Et le vase à débordé de plus d’une goutte d’eau !

 

Ce n’était plus que pathétique fuite en avant,

Et voguait la galère, à contre-courant.

 

Mais désormais je marche sur la bonne voie,

Je me suis délesté d’un grand poids.

 

J’ai jeté aux orties mon balancier d’équilibre,

Posé pieds sur terre, commencé un nouveau livre,

 

Mon regard fixé droit dans les yeux de l’avenir

J’avance pas à pas, rien ne sert de courir.

 

Je suis mon tout petit bonhomme de chemin,

Avec mes gros sabots qui ne reculent devant rien.

 

Ma voie royale est tracée à l’encre bleue,

Et je pars y user mes bottes de sept lieues,

 

Avant de me reposer bien au chaud dans mes pantoufles,

Juste le temps de reprendre mon souffle.

 

Aujourd’hui, je préfère danser pieds nus sur la braise,

Que rester immobile sur le fil, le cul entre deux chaises…

 

 

L’insignifiante méditation bleue

On me dit parfois un peu flâneur et fleur bleue,

Et si je ne m’ouvre plus que pour attraper la lumière…

J’atteindrai encore le plus fin de ton odorat et captiverai tes yeux !

Puis je me fanerai quand s’allongera l’ombre sur la terre,

A quoi bon vouloir tant briller, se flatter, puis finir par passer aux aveux ?

Et confesser ces circonstances où l’on a confondu l’art et la manière !

On me dit parfois un peu flâneur et fleur bleue,

Et si je ne m’ouvre plus que pour boire dans ta rivière…

J’envahirai encore ta salive et bouterai à tes oreilles le feu !

Puis je me défraichirai quand se rependra la pénombre lunaire,

A quoi bon vouloir tant échanger, s’encenser, et finir par quitter les lieux ?

Verser des larmes de rosée pour avoir égaré de nombreux repères !

On me dit parfois un peu flâneur et fleur bleue,

Et si je ne m’ouvre plus que pour déposer un baiser sur ta chair…

J’inonderai encore de ma sueur ton corps généreux !

Puis je me ternirai quand sonnera une trêve dans ce plaisir de plaire,

A quoi bon vouloir tant s’aimer, se glorifier, craindre de finir malheureux ?

Crier dans la nuit pour calmer la morsure d’une douleur partenaire !

 

Ma boutique de fringues préférée

La boutique de vêtements que je préfère est située dans la zone piétonne, au centre du village, juste à côté du pub. La décoration intérieure de cette échoppe est agréable, l’ambiance y est chaleureuse et le personnel de vente, s’y montre très accueillant et au besoin, se montre enclin à vous guider dans vos recherches, en affichant un large sourire…

L’endroit n’est jamais blindé de clients, et ceci, même le samedi. Absolument tous les vêtements qui y sont proposés, correspondent à mes goûts personnels et tous, sans exception, sont très exactement à ma taille. Il n’est donc pas nécessaire de passer des plombes dans une cabine d’essayage exigüe pour procéder à des affublements plus ou moins satisfaisants, voire parfois même, décourageants.

De plus, et de ce fait, à aucun moment je ne prends le risque de me confronter à une prise de conscience douloureuse, par exemple comme celle d’une prise de poids soudaine, depuis ma dernière visite, celle pourtant pas si lointaine, datant à peine d’une ou deux tailles au-dessous…

Une fois ce crucial choix de textiles pouvant compléter ma garde-robe effectué avec l’audace et la rapidité qui s’apprécient, je n’ai jamais à subir la file d’attente devant les caisses. Je m’acquitte sur le champ du juste prix de mes nouveaux accessoires de mode et de séduction, sans perdre une seule précieuse minute et je puis dans des délais acceptables, me rendre au pub d’à côté pour déguster l’une des meilleures bières ambrées de la région…

 

Messieurs, je vous conseille volontiers cette boutique de rêve…

La seule chose qu’il vous y faudra pour pleinement vous satisfaire, un peu comme partout ailleurs, ce sera de ne pas manquer de ceci :

 

 

Le resquilleur

Vous permettez mon bon Monsieur, oui vous là qui vous faufilez…

J’étais là bien avant vous sous cette pluie à longuement patienter !

Je me suis dépêché pour arriver avec un peu d’avance,

Alors je vous prie de faire preuve d’un peu de décence,

D’attendre votre tour là derrière au bout la file d’attente,

Et ce bien que j’admette que la patience vous soit contraignante.

 

Mais Madame croyez bien qu’il s’agit d’une urgence,

D’où l’insupportable idée de prendre quelque mal en patience,

C’est une question de vie ou de mort, on a tiré sur l’ambulance,

Chaque minute compte, vous freinez une opération de sauvetage,

En me reprochant ainsi ma hâte en de stériles bavardages…

 

Je ne vois point haut perché sur le sommet de votre calvitie

De gyrophare tournoyant m’indiquant votre priorité par ici,

Je n’entends pas plus encore de sirène assourdissante,

Qui pourrait me faire penser à une intervention fort pressante.

Alors faites demi-tour et rangez-vous en queue de cortège,

Et ne vous rendez-pas ridicule avec votre vilain manège.

 

Je me permets d’insister avec force et sauf votre respect,

L’enjeu est de taille et vous n’en soupçonnez pas tous les aspects

Si le chemin du comptoir vous me barrez, prétextant mon toupet

Le torchon pourrait brûler et à la longue cette collectivité s’exaspérer,

Car je suis le caissier, et c’est pour moi que vous poireautez…

la prison dorée

Pauvre petite bulle d’air

Te voilà enveloppée et prisonnière

Cellule d’ambre dorée pour jolie petite sphère

Tout ton oxygène le piège a recouvert

Pour te noyer au cœur de la matière

Sans même que tu ne joues la fille de l’air

Ne te respirera plus jamais personne

Ne virevolteras plus par vent d’automne

J’espère qu’un jour tu me pardonnes

De t’avoir entraîné vers cette souricière

De laquelle je voudrais tenter de t’extraire

Te libérer pour que tu rejoignes ton atmosphère…

Quand je t’aperçois immobile juste là au travers

Je pourrais presque te caresser entre les barrières

Je voudrais pouvoir briser l’éclat de ta cage de verre

Pulvériser cette vitrine pour tout l’or de la terre

Te revoir libre comme l’air, échappée de cet enfer…

 

Torpeur du lendemain

Le lundi matin j’ai un poil dans la main

Et l’après-midi je remets tout au lendemain

Le mardi matin j’ai du mal à me réveiller,

Et l’après midi je fais mine de travailler

Le mercredi matin il faudrait enfin avancer

Et l’après midi je ne suis pas motivé

Le jeudi matin je deviendrais presque productif

Et l’après-midi je peine a être dynamique et attentif

Le vendredi matin il est grand temps que je freine

Et l’après midi je renvoie tout à la semaine prochaine

Le samedi matin je profite d’une grasse matinée

Et l’après midi je le passe à glandouiller

Le dimanche matin je reste au chaud sous la couette

Et l’après-midi je le passe à faire la sieste…

Encore une belle semaine sans mauvais stress

A me préserver en me reposant avec mollesse

Sur mon confortable oreiller de paresse…

Blogotonic

Ha faire un blog ! Voilà une riche idée qu’elle est bonne n’est ce pas ?

Le problème c’est que mon look n’est pas particulièrement particulier. Alors tant pis pour pour le collage sur la toile des photos de mes tatouages et de mes piercings que j’ai oublié de me faire graver et épingler. J’ai beau me regarder dans un miroir aux alouettes, rien ne me distinguerait dans une gare d’un autre quidam qui veut prendre un train en provenance d’Amsterdam pic et pic et colégram, bourre et bourre et ratatam… Donc je le crains, ce ne sera pas un blog physique mais peut–être un blog psychologique. Mais j’ai beau chercher dans les tréfonds de mon intellect, je ne déniche pas de connections à fort taux d’intérêt qui puisse faire saliver l’œil du visiteur. J’ai beau secouer latéralement la tête pour voir si des idées lumineuses s’entrechoquent… Pas le moindre cliquetis n’est audible, dans une pénombre moite et effrayante. Ce ne sera donc pas un blog mental non plus mais pourquoi pas, un espace de racontage existentiel ? Que pourrais-je immortaliser concernant mon vécu, un fait susceptible de transcender un lecteur assidu ? Ah bon sang et cette mémoire qui me joue des tours… N’étant plus le rebelle pourfendeur de conventions d’antan et ayant rangé mon palmarès de jeune premier tout vigousse sur une étagère poussiéreuse du galetas, je peux d’ici subodorer l’ennui mortel engendré si je raconte une seule de mes journées standard pimentées du traditionnel coup de barre de quatroze heures quinze. Ca ne sera donc pas un blog de découpage de tranches de vie, même si l’autre jour j’avais piscine et que j’ai tiré en longueurs. Un blog thématique ? Ah là je sentirais une opportunité à saisir sans délai ! Le thème central pourrait être le pilotage facilité d’une brouette, la parfaite maîtrise du monocycle utilitaire à benne basculante… Mais à part quelques paysagistes et fossoyeurs concernés par cette problématique, j’imagine que mes billets seraient vite enterrés. Il y aurait bien le blog politique. Celle de l’autruche me semblerait être un bon choix… Le blog poétique, mais ça ne rimerait à rien. Après mûre réflexion et analyse en profondeur, je crois que je vais renoncer à ouvrir un blog. Et ce soir une fois encore, j’irai me coucher tôt sans n’avoir rien d’autre de transcendant à vous raconter…

Grandes ambitions

Je suis prêt à presque tout pour arriver à mes fins…

Je mettrai la main à la pâte

Le nez dans les affaires des autres

Jouerai des coudes

Baisserai la tête

Sans froncer les sourcils

Ni cligner des yeux

Et sans hausser les épaules

 

Au besoin je fermerai ma gueule

Montrerai ce que j’ai dans le ventre

Mettrai le genou à terre

Le poing serré au fond de ma poche

Les laissant me marcher sur les pieds

 

Je ne resterai pas les bras croisés

Ne ferai pas la sourde oreille

Mais me saignerai aux quatre veines

Sans tourner de l’œil

 

Je me casserai la tête

M’arracherai les cheveux

Ferai bouillir ma cervelle

Risquerai de me rompre le cou

 

Me serrerai la ceinture

Mouillerai ma chemise

M’en prendrai une dans les dents

Et tendrai même l’autre joue

 

Je suis prêt à presque tout pour arriver à mes fins…

Mais si possible sans devoir lever le petit doigt !

 

 

Lorsque Supervénère pète un câble…

Lorsque que m’emporte une colère

Que je me sens d’humeur vénère

Je soulève profusion d’orages dans l’air

Et de tous côtés je lance des éclairs !

Mais abritez-vous tous, nom de tonnerre !

Ce lourd nuage doit s’abattre sur terre

Ensuite une accalmie ne devrait tarder

Et cet excès de tempérament s’apaiser…

 

 

L’évaluation de niveau

L’autre jour, je me suis rendu en ville pour faire évaluer mon niveau…

Paraît que c’est bien de se laisser évaluer et ce, à tous les niveaux…

Alors je me suis rendu comme convenu à l’adresse en question….

Paraît que c’est une bonne chose de bien vouloir se remettre en question…

Et vous n’allez pas le croire, mais aussitôt arrivé devant l’ascenseur, que s’affichait déjà clairement le résultat de l’information que je m’en étais venu quérir…

Voyez plutôt :

Inutile alors de frapper aux portes ou de risquer d’aller me perdre à des niveaux inconnus…

De plus, je ne connais évidemment pas la direction à prendre et en ce moment, je ne me sens pas en sécurité à cause de la crise. Et puis ça fait longtemps que je ne suis plus un enfant

Alors je suis reparti entièrement satisfait de la conclusion de mon évaluation…

Je me situe clairement dans la moyenne, et je crois que cela me convient !

Il faut dire aussi que je me suis rendu à l’adresse en question avec les transports publics, sans quoi mon moral, aurait bien pu d’entrée de jeu tomber plus bas que terre…

Rempli d’amour

L’amour c’est un peu comme un fluide dans une citerne…
De temps à autre il s’en est trop écoulé par la canalisation sortante sans compensation et la jauge de niveau finit par indiquer un seuil critique, un trop grand vide qui met en péril le bon fonctionnement de la fragile machinerie. C’est alors qu’il est grand temps de faire le plein et il est probable qu’une pluie de larmes ne suffira pas à elle seule à réapprovisionner le bassin de retenue.
Nul n’est besoin d’en faire des hectolitres, de griller une soupape, de laisser monter la vapeur et d’en arriver à jeter une bouteille à la mère, de casser la vaisselle pour que ça se tasse…
Quand trop peu d’événements agréables alimentent la cuve ou que la routine de la vie quotidienne a obstrué le tuyau de remplissage, que la vanne est fermée et fait barrage à cause d’un différent ou d’une pression excessive, que le breuvage a le goût d’une soupe à la grimace, il faut d’urgence arranger cela avec des bidons en rinçant à grande eau chaude toutes les conduites puis en inondant au plus vite le vase d’expansion du réservoir principal. Le mieux est encore de chercher la solution au problème à la source sans perdre espoir, même si elle semble tarie à jamais.
Les solutions pour ouvrir en grand le robinet d’amenée même s’il est un peu grippé ne manquent pas. Il faut parfois également tenter de vidanger complètement et faire redémarrer la machine en essorant le linge sale en famille, même si l’opération de dépannage coûte en sueur et qu’il flotte une ambiance d’impossibilité de réparer quoi que ce soit.
Quelque fois c’est juste que la pompe à émotions aspire et brasse de l’air par manque de couple et que le précieux liquide stagne dans la chambre de confinement en vase clos. A d’autres occasions c’est une simple fuite qui transpire à colmater ou un filtre encrassé de soucis.
Au besoin il faudra construire des digues pour détourner et collecter l’écoulement de chaque gouttelette dans le bon récipient jusqu’à ce que le débit soit à nouveau satisfaisant et qu’il en reste une capacité suffisante en réserve pour un arrosage quotidien pendant les périodes de sécheresse ou pour étancher une grande soif de passion.
Peut être alors que l’eau qui paraissait rare et insipide se retransformera en profusion de la meilleure des liqueurs sans devoir faire appel aux plombiers.
Qu’y a t’il de meilleur que de couler des jours heureux ?