Pourquoi devrait-il toujours être à ce point « charmant » celui là, mmmh dites-moi ?
Le prince rebutant
Le prince rebutant
Sur les trop étroits sentiers de naguère,
Où je ne poursuivais qu’un combat solitaire,
J’en ai bavé des ronds de chapeau,
Et le vase à débordé de plus d’une goutte d’eau !
Ce n’était plus que pathétique fuite en avant,
Et voguait la galère, à contre-courant.
Mais désormais je marche sur la bonne voie,
Je me suis délesté d’un grand poids.
J’ai jeté aux orties mon balancier d’équilibre,
Posé pieds sur terre, commencé un nouveau livre,
Mon regard fixé droit dans les yeux de l’avenir
J’avance pas à pas, rien ne sert de courir.
Je suis mon tout petit bonhomme de chemin,
Avec mes gros sabots qui ne reculent devant rien.
Ma voie royale est tracée à l’encre bleue,
Et je pars y user mes bottes de sept lieues,
Avant de me reposer bien au chaud dans mes pantoufles,
Juste le temps de reprendre mon souffle.
Aujourd’hui, je préfère danser pieds nus sur la braise,
Que rester immobile sur le fil, le cul entre deux chaises…
On me dit parfois un peu flâneur et fleur bleue,
Et si je ne m’ouvre plus que pour attraper la lumière…
J’atteindrai encore le plus fin de ton odorat et captiverai tes yeux !
Puis je me fanerai quand s’allongera l’ombre sur la terre,
A quoi bon vouloir tant briller, se flatter, puis finir par passer aux aveux ?
Et confesser ces circonstances où l’on a confondu l’art et la manière !
On me dit parfois un peu flâneur et fleur bleue,
Et si je ne m’ouvre plus que pour boire dans ta rivière…
J’envahirai encore ta salive et bouterai à tes oreilles le feu !
Puis je me défraichirai quand se rependra la pénombre lunaire,
A quoi bon vouloir tant échanger, s’encenser, et finir par quitter les lieux ?
Verser des larmes de rosée pour avoir égaré de nombreux repères !
On me dit parfois un peu flâneur et fleur bleue,
Et si je ne m’ouvre plus que pour déposer un baiser sur ta chair…
J’inonderai encore de ma sueur ton corps généreux !
Puis je me ternirai quand sonnera une trêve dans ce plaisir de plaire,
A quoi bon vouloir tant s’aimer, se glorifier, craindre de finir malheureux ?
Crier dans la nuit pour calmer la morsure d’une douleur partenaire !
L’endroit n’est jamais blindé de clients, et ceci, même le samedi. Absolument tous les vêtements qui y sont proposés, correspondent à mes goûts personnels et tous, sans exception, sont très exactement à ma taille. Il n’est donc pas nécessaire de passer des plombes dans une cabine d’essayage exigüe pour procéder à des affublements plus ou moins satisfaisants, voire parfois même, décourageants.
De plus, et de ce fait, à aucun moment je ne prends le risque de me confronter à une prise de conscience douloureuse, par exemple comme celle d’une prise de poids soudaine, depuis ma dernière visite, celle pourtant pas si lointaine, datant à peine d’une ou deux tailles au-dessous…
Une fois ce crucial choix de textiles pouvant compléter ma garde-robe effectué avec l’audace et la rapidité qui s’apprécient, je n’ai jamais à subir la file d’attente devant les caisses. Je m’acquitte sur le champ du juste prix de mes nouveaux accessoires de mode et de séduction, sans perdre une seule précieuse minute et je puis dans des délais acceptables, me rendre au pub d’à côté pour déguster l’une des meilleures bières ambrées de la région…
Messieurs, je vous conseille volontiers cette boutique de rêve…
La seule chose qu’il vous y faudra pour pleinement vous satisfaire, un peu comme partout ailleurs, ce sera de ne pas manquer de ceci :
Vous permettez mon bon Monsieur, oui vous là qui vous faufilez…
J’étais là bien avant vous sous cette pluie à longuement patienter !
Je me suis dépêché pour arriver avec un peu d’avance,
Alors je vous prie de faire preuve d’un peu de décence,
D’attendre votre tour là derrière au bout la file d’attente,
Et ce bien que j’admette que la patience vous soit contraignante.
Mais Madame croyez bien qu’il s’agit d’une urgence,
D’où l’insupportable idée de prendre quelque mal en patience,
C’est une question de vie ou de mort, on a tiré sur l’ambulance,
Chaque minute compte, vous freinez une opération de sauvetage,
En me reprochant ainsi ma hâte en de stériles bavardages…
Je ne vois point haut perché sur le sommet de votre calvitie
De gyrophare tournoyant m’indiquant votre priorité par ici,
Je n’entends pas plus encore de sirène assourdissante,
Qui pourrait me faire penser à une intervention fort pressante.
Alors faites demi-tour et rangez-vous en queue de cortège,
Et ne vous rendez-pas ridicule avec votre vilain manège.
Je me permets d’insister avec force et sauf votre respect,
L’enjeu est de taille et vous n’en soupçonnez pas tous les aspects
Si le chemin du comptoir vous me barrez, prétextant mon toupet
Le torchon pourrait brûler et à la longue cette collectivité s’exaspérer,
Car je suis le caissier, et c’est pour moi que vous poireautez…
Pauvre petite bulle d’air
Te voilà enveloppée et prisonnière
Cellule d’ambre dorée pour jolie petite sphère
Tout ton oxygène le piège a recouvert
Pour te noyer au cœur de la matière
Sans même que tu ne joues la fille de l’air
Ne te respirera plus jamais personne
Ne virevolteras plus par vent d’automne
J’espère qu’un jour tu me pardonnes
De t’avoir entraîné vers cette souricière
De laquelle je voudrais tenter de t’extraire
Te libérer pour que tu rejoignes ton atmosphère…
Quand je t’aperçois immobile juste là au travers
Je pourrais presque te caresser entre les barrières
Je voudrais pouvoir briser l’éclat de ta cage de verre
Pulvériser cette vitrine pour tout l’or de la terre
Te revoir libre comme l’air, échappée de cet enfer…
Le lundi matin j’ai un poil dans la main
Et l’après-midi je remets tout au lendemain
Le mardi matin j’ai du mal à me réveiller,
Et l’après midi je fais mine de travailler
Le mercredi matin il faudrait enfin avancer
Et l’après midi je ne suis pas motivé
Le jeudi matin je deviendrais presque productif
Et l’après-midi je peine a être dynamique et attentif
Le vendredi matin il est grand temps que je freine
Et l’après midi je renvoie tout à la semaine prochaine
Le samedi matin je profite d’une grasse matinée
Et l’après midi je le passe à glandouiller
Le dimanche matin je reste au chaud sous la couette
Et l’après-midi je le passe à faire la sieste…
Encore une belle semaine sans mauvais stress
A me préserver en me reposant avec mollesse
Sur mon confortable oreiller de paresse…
Je mettrai la main à la pâte
Le nez dans les affaires des autres
Jouerai des coudes
Baisserai la tête
Sans froncer les sourcils
Ni cligner des yeux
Et sans hausser les épaules
Au besoin je fermerai ma gueule
Montrerai ce que j’ai dans le ventre
Mettrai le genou à terre
Le poing serré au fond de ma poche
Les laissant me marcher sur les pieds
Je ne resterai pas les bras croisés
Ne ferai pas la sourde oreille
Mais me saignerai aux quatre veines
Sans tourner de l’œil
Je me casserai la tête
M’arracherai les cheveux
Ferai bouillir ma cervelle
Risquerai de me rompre le cou
Me serrerai la ceinture
Mouillerai ma chemise
M’en prendrai une dans les dents
Et tendrai même l’autre joue
Je suis prêt à presque tout pour arriver à mes fins…
Mais si possible sans devoir lever le petit doigt !
Lorsque que m’emporte une colère
Que je me sens d’humeur vénère
Je soulève profusion d’orages dans l’air
Et de tous côtés je lance des éclairs !
Mais abritez-vous tous, nom de tonnerre !
Ce lourd nuage doit s’abattre sur terre
Ensuite une accalmie ne devrait tarder
Et cet excès de tempérament s’apaiser…
Paraît que c’est bien de se laisser évaluer et ce, à tous les niveaux…
Alors je me suis rendu comme convenu à l’adresse en question….
Paraît que c’est une bonne chose de bien vouloir se remettre en question…
Et vous n’allez pas le croire, mais aussitôt arrivé devant l’ascenseur, que s’affichait déjà clairement le résultat de l’information que je m’en étais venu quérir…
Voyez plutôt :
Inutile alors de frapper aux portes ou de risquer d’aller me perdre à des niveaux inconnus…
De plus, je ne connais évidemment pas la direction à prendre et en ce moment, je ne me sens pas en sécurité à cause de la crise. Et puis ça fait longtemps que je ne suis plus un enfant…
Alors je suis reparti entièrement satisfait de la conclusion de mon évaluation…
Je me situe clairement dans la moyenne, et je crois que cela me convient !
Il faut dire aussi que je me suis rendu à l’adresse en question avec les transports publics, sans quoi mon moral, aurait bien pu d’entrée de jeu tomber plus bas que terre…