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A quoi ça rime ?

C’est un beau jour pour les adieux d’un poète !

Il en a assez d’aligner des vers et des rimes

Grand temps pour lui de prendre retraite

Il n’alignera plus les moindres mots qui friment.

 

Ce n’est plus l’heure de se prendre la tête

Sa prose sera désormais réservée, plus intime

Et ses complaintes désordonnées à perpète

Il ne décrira plus jamais de paysage sublime

 

Dissout dans la foule son vieux talent d’esthète

Un peu comme s’il avait soudain été victime

Du tir en pleine âme d’une arme secrète

Dévalorisant son lyrisme, qui ne vaut plus un centime

 

Que désormais sa verve se doit de devenir plus discrète

Même si jouer avec les mots n’était jamais un crime

Mais jouer sur les mots que personne ne répète ?

Il les chérissait et les laissait chanter en son estime

 

Les lançait en ligne hors de son cœur en fête

Sens de la terminaison et consonance richissime

Musique des mots sur rythme endiablé que rien n’arrête

C’est un beau jour pour les adieux d’un jongleur ultime

Une belle journée pour la toute dernière pirouette…

Le funambule somnambule

Surtout n’arrête pas ton cirque !

 Ce soir Monsieur Loyal porte encore son plus beau sourire,

Il est au centre de la piste, pour nous servir !

Mesdames, Messieurs, avez-vous apprécié notre spectacle ?

Avez-vous savouré chaque arôme, chaque parfum de ce miracle ?

Ne vous a t’il pas fallu moins d’une fraction de seconde,

 Pour vous détacher de votre parfois bien triste monde ?

Avez-vous laissé s’écouler chaque perle d’émotion ?

Avez-vous au fond de vous pu retrouver, votre âme d’enfant ?

Pieds et poings déliés

 

Sur les trop étroits sentiers de naguère,

Où je ne poursuivais qu’un combat solitaire,

 

J’en ai bavé des ronds de chapeau,

Et le vase à débordé de plus d’une goutte d’eau !

 

Ce n’était plus que pathétique fuite en avant,

Et voguait la galère, à contre-courant.

 

Mais désormais je marche sur la bonne voie,

Je me suis délesté d’un grand poids.

 

J’ai jeté aux orties mon balancier d’équilibre,

Posé pieds sur terre, commencé un nouveau livre,

 

Mon regard fixé droit dans les yeux de l’avenir

J’avance pas à pas, rien ne sert de courir.

 

Je suis mon tout petit bonhomme de chemin,

Avec mes gros sabots qui ne reculent devant rien.

 

Ma voie royale est tracée à l’encre bleue,

Et je pars y user mes bottes de sept lieues,

 

Avant de me reposer bien au chaud dans mes pantoufles,

Juste le temps de reprendre mon souffle.

 

Aujourd’hui, je préfère danser pieds nus sur la braise,

Que rester immobile sur le fil, le cul entre deux chaises…