Author Archives: SunOf

The Covid-Warrior V2.0

Un croquis destiné à galvaniser les troupes qui sont montées au front pour la deuxième partie de la partie.

C’est vrai qu’on galère encore un peu pour nous mettre tous à peu près d’accord sur le design et les couleurs de l’uniforme de nos combattants, mais allez : On n’est pas là pour perdre tout espoir de lui mettre la pâtée avec une certaine élégance…

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Une quarantaine hibernale

L’hiver arrive et certains prédisent qu’il pourrait être long glacial et rigoureux

Et j’ai un plan de survie pour la deuxième vague et une intuition pour la troisième

Je m’apprête à me faire livrer de nouvelles pantoufles et du bois sec pour le feu

A reconstituer mes réserves de graisse puis à me calfeutrer dans ma caverne !

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Je vais hiberner en rêvant aux opportunités d’une prochaine saison des amours

Prendrai le temps de mater des bons films et m’épuiserai à apprendre l’Espéranto

Ne rejetterai aucun appel de la sieste pour me vautrer dans mes draps de velours

Et m’offrirai de multiples grasses matinées sans jamais rater l’heure de l’apéro

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Source Photo

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Le brouillon du smombie du mois

C’est en retirant de la vitre de mon scanner le brouillon du selfie du smombie du mois de novembre 2020 pour scanner celui d’une autre caricature grossière qui est encore en cours de gestation, que j’ai pensé que je serais éventuellement bien inspiré de la publier telle quelle, juste comme ça, pour tuer encore un peu de votre temps. C’est que le monde entier retient toujours son souffle dans la crainte d’une invasion de smombies qui pourrait être déclenchée d’un jour à l’autre…

Si je me permets de faire encore un peu de prévention, c’est parce que j’en ai encore repéré un spécimen bien mal en point aujourd’hui même. Il/elle a traversé toute la rue à fort trafic “au bruit” en empruntant bien le passage pour piétons, en passant bien par l’îlot central, mais d’une seule traite, sans jamais lever les yeux de son petit écran pour voir où il/elle mettait vraiment les pieds. Un peu comme si la peinture jaune au sol délimitait une zone sécurisée garantie sans risques.

J’espère que par cette bonne action, je puisse un jour à mon tour, comme par magie, être épargné d’une possible collision frontale avec l’un de ceux/celles qui pianotent encore au volant…

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Une tracasserie de plus pour Albert

La vie n’a pas toujours été tendre avec Albert. Ça faisait des années qu’il s’échinait contre vents et averses à exploiter son domaine agricole. Et il peinait à dégager des marges suffisantes à lui permettre de survivre du fruit de son dur labeur. C’était tout juste s’il parvenait à verser des dividendes à ses actionnaires. Il avait dû arrêter l’élevage de vaches à lait quand le prix du marché s’était effondré. Il avait aussi dû abandonner les vaches à steak quand il n’était plus du tout concurrentiel face aux importations massives par cargos frigorifiques. Il avait aussi dû cesser de cultiver du popcorn transgénique qui n’était plus assez compétitif. Sa dernière récolte de carottes bio avait été refusée par la grande distribution parce que jugées trop biscornues et de couleur non conforme…

Le destin avait tout de même gâté Albert quand il avait trouvé l’amour en la personne de Mathilde. Et il était convaincu qu’au moins, personne ne viendrait jamais le délester de son désir de pouvoir un jour s’offrir le tracteur à cabine climatisée de ses rêves.

Albert était persévérant. Sans cesse, il essayait de se réinventer pour garder la tête hors de l’eau potable et cherchait un moyen de mettre du beurre dans les topinambours.

Le Major Hans-Peter W. effectuait un vol test aux commandes d’un nouveau prototype d’avion de chasse. L’armée nationale projetait d’investir quelques milliards pour remplacer son escadrille de biplans obsolètes. C’est en simulant une figure de duel aérien que son appareil a connu une avarie et qu’il est parti en vrille. Heureusement, le malheureux pilote a pu s’éjecter à temps, mais son aéroplane et allé s’écraser au beau milieu du champ qu’Albert venait de labourer et d’ensemencer. Ce fait divers s’est déroulé au moment où Mathilde était sur le point de prendre une belle photographie d’Albert aux champs. Un cliché destiné au calendrier annuel de la coopérative agricole en vente directe à la ferme.

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Tout le reste va très bien !

Depuis mon adolescence, quand je gambergeais sur mes chances de survie en faisant face à l’angoisse déclenchée par un nouveau bobo, j’avais pour manie de me demander si à la fin, ça allait être mon corps ou ma tête qui me lâcherait en premier…

Avant d’atteindre le jour de mes vingt ans, je penchais plutôt pour ma tête. C’était principalement parce que je faisais des sinusites à répétition. J’avais beaucoup tardé à me défaire de mes caractéristiques de morveux attardé. Il faut dire qu’à cette époque-là, les courants d’air étaient légions et les hivers très rigoureux. La sinusite est une inflammation des sinus. Il s’agit d’un réseau complexe de tuyaux miniatures implanté dans notre front et en dessous de nos globes oculaires. Et je pourrais encore gémir que ça fait un mal de chien lorsque certaines de ces conduites sont obstruées. Une infection à proximité des méninges ne devant pas être confondue avec un petit rhume, je devais pour m’en remettre, me soumettre à des dizaines de séances d’inhalations de vapeurs magiques pour finir par en purger et en ripoliner toutes les canalisations.

A ma majorité, c’est en terminant mon service militaire que j’ai fait des calculs rénaux. Et je pense toujours pouvoir me lamenter que ce n’était en tous cas pas une partie de plaisirs ! On m’avait confié que j’avais justement fait un très mauvais calcul en ne buvant pas assez, pendant que je fournissais mes simulations d’efforts de guerre. Le hic c’est que je me déshydratais intentionnellement en fin de journée pour éviter d’avoir à me relever la nuit. Éviter de devoir me rhabiller dans un sac de couchage patiemment porté à température, m’en extraire pour quitter l’igloo de survie, juste pour aller me congeler la queue en trois minutes dans les courants d’air d’un hiver très rigoureux. Les genoux à terre entre deux grimaces de supplicié, j’avais cette fois acquis la certitude que cela serait mon corps qui me lâcherait le premier ! Même si en même temps j’avais conscience que sur ce coup, ma tête n’avait pas fait fort.

C’est plus tard, que je me suis encore senti tout brindezingue. C’était suite à une mise à jour surprise de mon système d’exploitation. Je me suis retrouvé très désorienté en évoluant dans un environnement passablement modifié. Je notais régulièrement des bugs ici et là dans cette version bêta de mon nouveau logiciel. Il m’arrivait même carrément de perdre le curseur ! C’était ce qu’ils appelaient des crises. Un technicien spécialisé avait établi un diagnostic qui laissait peu de place au doute : le problème serait dans ma tête et nulle part ailleurs

Lorsqu’il m’était offert le répit de me sentir au mieux dans ma caboche, voilà que mon corps se remettait à émettre des signaux de faiblesse. J’avais par la suite été appelé à subir la torture d’une infection urinaire. Cette fois, ce n’était plus des petits cailloux que j’allais évacuer, mais du magma en fusion et au goutte à goutte. Un sale coup au-dessous de la ceinture de la part de mon corps ! Je me sens encore en droit de pleurnicher que j’avais alors du endurer le bizutage d’une quéquette qui participerait à son premier stage en enfer.

J’ai eu très peur de ce que ma tête pourrait encore inventer en termes de calvaire pour reprendre la main et l’ascendant sur mon corps ! Mais finalement non : ensuite c’était plutôt le pied. Mon corps et ma tête ont ratifié un accord en décrétant qu’ils allaient cesser à tour de rôle de m’accabler d’inquiétudes mortifères pour se démarquer.

Et depuis là, on peut dire que me sens bien dans ma tête et dans mon corps au même moment. Ça fait des décennies que je n’ai plus attrapé de sinusite, des lustres que je n’ai plus uriné le moindre gravillon et des années n’ai plus eu à vidanger une goutte de lave. C’est peut-être en partie dû au fait que les hivers actuels sont généralement plus doux. Et je peux même ajouter que ces temps-ci, je traverse nettement moins de crises que ce que s’en inflige notre société.

Alors j’ai remodelé cette habitude de me demander si ce serait mon corps ou ma tête qui me lâcherait en premier : Aujourd’hui, je me demande plutôt si ça sera moi ou le monde dans lequel je vis qui prendra l’initiative de passer le générique de fin.

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Poisson d’octobre

Chic ! Demain c’est vendredi ! C’est le jour des bâtonnets de cabillaud panés à la mayonnaise ! J’en salive déjà !

L’être humain a facilement une peur bleue des requins alors que ces derniers, de leur propre initiative préférèrent boulotter du mérou plutôt que devoir se rabattre sur du plongeur à pattes palmées, emballé sous-vide dans du plastique. Ou pire encore, devoir se satisfaire de barbaque de grand surfeur amateur blond qui suinte l’autobronzant ou transpire la crème solaire.

A la base, l’être humain devrait donc plutôt craindre une surpêche de ce poiscaille osseux pour éviter d’avoir un jour à se retrouver au menu de second choix d’un squale contrarié. On serait peut-être inspirés de ne pas aller piller sa réserve de friandises pour éviter qu’il ne vienne nous montrer les dents !

Moi qui à ce jour, n’avais jamais même imaginé goûter à du mérou soit-il châtaigne ou royal, je me suis demandé ce que le super prédateur pouvait bien trouver d’appétissant dans ces créatures qui tirent en permanence une tronche comme si elles souffraient de ballonnements chroniques ! J’ai appris qu’ils sont une généreuse source de fer et de phosphore. Qu’ils ne sont pas économes en vitamines B2 et qu’ils ne sont pas avares en protéines complètes. Mais j’ai aussi pu découvrir que sous la marque mérou, il y avait une bien plus grande diversité de modèles, d’options et de coloris encore disponibles. Contrairement à mes suppositions, il ne pouvait donc plus être totalement exclu que le requin lui aussi, mangerait un petit peu avec les yeux !

Ça m’a rappelé que j’ai pour ma part, une seule fois béqueté du requin. C’était un potage de filasse cartilagineuse à base d’ailerons stabilisateurs. Et dans mon souvenir, je n’avais pas été emballé au point de vouloir vaincre une certaine peur bleue et d’aller m’acheter un harpon et une boîte de cubes de bouillon. En trois cuillers à soupe, j’avais assimilé qu’il s’agissait de créatures plus fascinantes lorsqu’elles barbotaient dans leur milieu naturel plutôt que dans la décoction d’enzymes et d’acides qui inonde mon tube digestif…

Quelques années après, une jeune femme dans sa vingtième année m’avait raconté la mésaventure qu’elle avait subi lors de vacances dans un pays d’Asie. Se baignant dans la mer, elle avait repéré un requin trop curieux qui s’approchait d’elle. Et dans un réflexe de panique vu que c’était son premier, elle l’avait trucidé à coups de poings. Elle affichait un visage triste et coupable en tenant son malheureux trophée dans ses bras sur la photographie qui avait été prise d’elle juste après…

Pour ma part, c’est un contact rapproché avec une raie à aiguillon (stingray) en pratiquant le snorkeling dans l’océan indien qui m’avait fichu l’une des frousses de ma vie : J’avais aperçu un nuage plus dense en poissons multicolores que partout aux alentours sur le récif corallien que je survolais. Je m’en suis approché pour satisfaire ma curiosité, et voilà qu’un gros œil noir sur fond de couleur sable s’ouvre brusquement en grand à une vingtaine de centimètres de mon nez… Avant même de pouvoir comprendre ce qu’était cette … chose, j’avais fait machines arrière toutes en rétropédalant avec une énergie surnaturelle ! Heureusement, cette magnifique raie s’était éloignée sans me piquer et sans même se presser ! Mais moi j’ai vraiment failli en bouffer mon tuba…

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Mérou géant. Source photo : page Wikipedia

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Le premier squale en liberté que j’ai rencontré : un pointe noire, inoffensif
( Je n’avais pas encore mis les pieds dans l’eau à ce moment là )

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Mon cauchemar préféré

Il était une fois une nuit, au cours de laquelle, j’ai fait deux mauvais rêves au lieu d’un seul. Et moi, imprudent notoire, ce n’est certainement pas dans le domaine de mes rêves que j’avais pensé fixer des limites. C’est sans hésitation le premier des deux qui est resté mon préféré.

Je me suis réveillé dans un lit qui n’était pas le mien. Il faisait déjà jour dans une chambre qui m’était inconnue. Chose inhabituelle, j’étais allongé sur le dos, le nez pointé vers le plafond d’un monde qui n’avait pas l’air du mien, car j’y ai immédiatement noté la présence, en suspension et en quantité inquiétante, de taches blanchâtres de différentes tailles. Cette scène d’éveil, dans mon champ visuel était comparable à un banc de petites méduses fantomatiques immobiles, parsemant assez uniformément tout mon espace aérien.

Jusque ici, l’air de mes rêves avait toujours eu l’air de rien. Il avait juste l’air pur, l’air respirable et rien de plus. Jamais de quoi devoir me pincer le nez ni même une autre partie du corps pour vérifier si je rêvais. L’air ? Ce n’était que du vide parsemé de molécules, toutes assez innocentes et discrètes pour que je ne m’en soucie guère. Rien qu’une bonne cachette pour des atomes timides et sobres, tous présumés fréquentables et au-dessus de tous soupçons. Il m’arrivait tout au plus parfois, d’y détecter quelques minuscules particules volantes trahies par un rayon de lumière. Mais jamais rien d’inquiétant : De simples poussières stoppées et refoulées à la frontière de mon appareil respiratoire par ma pilosité nasale ou je ne sais quel autre miracle de la nature savamment maitrisé de longue date par les bons soins du docteur Matusalem.

Je pense pouvoir affirmer que dans tous mes rêves à ce jour, cauchemars compris, il ne m’était jamais arrivé de devoir planer de jour ou de nuit à l’intérieur du nuage de pollution d’un ciel de métropole ! L’air de mes rêves avait toujours été des plus purs !

Mais ce jour là, cet air d’ordinaire anodin m’avait fait la surprise de se manifester en me révélant son existence. En s’exhibant sans discrétion en compagnie d’un attroupement d’énigmatiques invités.

Emporté par ma stupéfaction, j’ai improvisé quelques mouvements pour tenter de réveiller les méduses endormies qui se tenaient à ma portée. La première chose que j’ai constaté, c’est que l’air n’avait pas du tout la densité habituelle. L’air s’était comme … matérialisé ! Je pouvais le toucher, le saisir, le manipuler. L’air s’était transformé en une matière nouvelle. Une substance dont la consistance se situait quelque part entre celle de l’air d’avant et celle de l’eau pure de toujours. Intrigué et sans décoller ma tête de mon oreiller, j’ai enchaîné avec une nouvelle série de gestes aériens. J’ai palpé, taquiné, tripoté cet air nouveau. J’ai tenté avec une prudence vertueuse, d’entrer en communication avec cette troupe de visiteurs d’apparence gélatineuse. Et peu à peu, ce cauchemar à rejeter dans la minute, se métamorphosait en péripétie des plus amusantes et agréables à vivre…

C’est probablement un réflexe de survie qui m’a précipitamment éjecté de cette situation potentiellement dangereuse lors de ce premier contact : Il m’avait réveillé en sursaut de mon réveil imaginaire : Un peu plus que déçu il est vrai, car resté sur ma faim de n’avoir pu poursuivre à ma guise ces échanges intéressants avec cette mystérieuse découverte. Lorsque j’ai une fois de plus agité mes bras, l’air avait perdu cette consistance de rêve et n’y restait plus trace des présences calmes flottant entre deux airs. Elles avaient toutes disparu et peut être à jamais !

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C’est remis de mes émotions que j’ai tenté d’y retourner, animé du mince espoir de pouvoir reprendre et poursuivre cette passionnante exploration. J’ai pu rapidement repartir, mais la destination du voyage n’a pas été la même :

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Dans le second cauchemar, les créatures paisibles avaient laissé place à deux serpents bleus trop affectueux à mon égard. Je pouvais aisément les identifier, car l’un d’eux était d’une nuance plus turquoise que l’autre. Il s’agissait des animaux de compagnie de deux invités de mes colocataires que je connaissais à peine et qui ne réagissaient pas à mes appels au secours, quand les reptiles de leurs amis s’enroulaient à leur guise autour de mes membres ou venaient se pendre à mon cou. J’ai repris la première navette express pour la vie réelle et n’ai pas boudé une seconde de mon plaisir de rentrer au bercail. Vérification faite, ces serpents bleus existent bel et bien dans la nature ! Mais la seule chose que je souhaite retenir de cette flippante aventure, est que j’étais pour une fois certain d’avoir cauchemardé en couleurs et en haute définition et pas seulement en 16 niveaux de gris.

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Le cavalier indésirable

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” Il faudra peut-être que je décrive un peu ce que représente ce dessin et explique comment il a vu le jour. A moins que je ne décide finalement, de le laisser ouvert à toutes les formes d’interprétations… “

Réflexion faite, il n’y a rien à ajouter.

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Mais c’est le chantier ! Va falloir porter le casque !

Ce n’est pas parce qu’entre temps vous avez pu retourner chez votre coiffeur qu’il faudrait renoncer aux gestes barrière ! Le coronavirus circule toujours et plus vite que prévu ! Alors soyez prudents et portez le casque ! Et il vaudrait mieux cette fois ne pas faire dans la pandemie-mesure…

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Cette blague de potache qui n’est pas très covid-friendly, a été publiée un lundi, jour de confirmation officielle de seconde vague de pandémie et aussi premier jour de reprise du télétravail…

C’est en quelque sorte une suite logique au dessin que j’avais griffonné pour cet autre article :

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Le train en provenance de Rome

J’ai récemment pu assembler quelques pièces de plus de mon puzzle historique !

Quand je n’étais encore pas plus haut que trois pommes, nous habitions en ville de Zürich chez mon grand-père maternel. Je ne sais pas si dans sa jeunesse il avait aussi fait partie des Waldstätten, mais en tout cas, on m’avait confirmé qu’il avait bel et bien été garde suisse au Vatican. J’aurais aimé assister à l’un de ses combats à la hallebarde, mais tout ça c’était avant ma naissance. J’étais surtout intrigué par leurs uniformes hauts en couleurs, conçus pour ne passer presque inaperçus, qu’à l’intérieur de ma grande caisse de briques Lego.

Je savais aussi que plus tard, il avait changé de voie et était revenu au pays pour devenir cheminot aux chemins de fer. J’ai pensé que c’était parce que tous les chemins de fer mènent à Rome et donc, permettent aussi un jour d’en revenir…

Un soir, pour des motifs que j’ignore, mon grand-père et moi nous sommes rendus à la gare centrale de la ville. C’était à l’heure de pointe et il y avait foule sur les quais. C’est peut-être parce que j’étais le seul petit nain coincé au milieu de tous ces géants, que j’ai été pris de claustrophobie ou suite à un autre paramètre déclencheur que j’ai oublié : mais j’ai soudain décidé de lui lâcher la main et de lui fausser compagnie ! C’est là qu’il a réalisé qu’il valait mieux être au service de la sécurité du Pape que d’officier dans la garde rapprochée de son fugitif en herbe de petit-fils. Je me rappelle qu’il avait pu me récupérer au service d’accueil des jeunes filles de la gare : Je l’attendais, sagement installé sur les genoux d’une admiratrice prête à signer les papiers d’adoption au cas où mon patriarche ne devait jamais venir se présenter aux objets trouvés. Je présume qu’ils avaient diffusé une annonce dans tous les haut-parleurs de la station pour lui indiquer l’endroit où j’avais trouvé refuge et que ma fugue l’avait rendu furibard !

Quelques années plus tard, c’est lui qui m’avait invité à mon tout premier enterrement. C’était le sien. C’était à une époque où se rendre à des obsèques vêtu de bleu marine pouvait déjà être considéré comme un brin trop provocateur. Mais moi, pour coller un minimum avec le style rock n’roll de la tenue qu’il portait au cours de ses années de garde, j’ai enfilé de longues chaussettes rouge vif sous un pantalon un poil trop court. Il faut dire que pour moi, les chaussettes noires, c’était réservé à la joyeuse bande de troubadours à bananes d’Eddy Mitchell !

La touche excentrique de ma tenue vestimentaire de deuil est restée gravée dans toutes les mémoires présentes ce jour là et elle déclenche aujourd’hui encore quelques hilarités familiales. Mais pour une fois au moins, je n’avais pas pu foutre les boules à mon grand-père ! C’est d’ailleurs peut-être un peu en réaction à cette extravagance que ma mère a décrété qu’il n’y aurait désormais plus jamais d’eau à la cave et m’avait condamné à une longue et lourde peine de pattes d’eph au moment où ça venait de passer de mode à ringard…

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Deux jours de perdus

Je viens de perdre deux jours !

Le premier, c’était pas plus tard qu’avant-hier.

C’était ce qu’on appelle un jour sans, de l’aube jusqu’à la tombée de la nuit.

Alors que je m’étais levé avec cette impression d’être dans un bon jour,

Ça n’a été qu’une sombre journée qui n’aurait jamais dû voir le jour !

Je me suis couché en tentant de me rassurer que tout irait mieux le lendemain.

Qu’en échange d’une journée de perdue, il y en aurait dix de retrouvées…

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Le deuxième, c’était pas plus tard qu’hier ! 

Ça devait être un jour pas comme les autres et surtout pas comme le dernier

Alors que je m’étais levé avec cette envie de profiter d’un jour faste,

Ça n’a été qu’une journée décevante qui n’a pas fait mine de vouloir me combler !

Je me suis couché en tentant de me convaincre que j’allais vers des jours meilleurs

Qu’en échange de deux journées de perdues, vingt autres en seraient transcendées.

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Ce matin, je ne sais pas encore ce qu’il y aura à l’ordre du jour !

Mais peut-être, vais-je pour un temps, devoir me remettre à vivre au jour le jour…

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Le sablier anti-stress

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Ce temps-là ne pourra plus t’échapper

Entre tes mains tu pourras le prendre

Le voir s’écouler s’égarer et s’arrêter

Le prendre, pour mieux le comprendre

Pour t’en offrir plutôt que de le vendre

Et pour t’éviter de continuer à le perdre …

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