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J’ai récemment une fois de plus, été contraint de réduire ma dose limite admissible de réalités crues, consternantes et choquantes. Pour en compensation, augmenter ma ration de consommation d’humour et me réapprovisionner en compléments de beautés, de fantaisies, de fictions et de rêves.
Je reconnais une tendance addictive à me suralimenter en informations des plus diverses et variées. Et dès que l’un ou l’autre des ingrédients qui composent cette potion parvient à me faire grimacer ou à me saouler, parce qu’en quantité trop importante, je saute sans attendre sur la batterie de mitigeurs et vise à de meilleurs réglages. Je rééquilibre la recette avant que l’élixir ne puisse se charger d’amertume ou tourner au vinaigre. Et je me dois de réagir vite : Il s’agit de la formule secrète de mon rehausseur de goût à la vie. Et ma foi j’assume, si lors de l’une de ces manœuvres correctives d’urgence, il m’arrive dans la précipitation de fermer arbitrairement de mauvaises vannes.
Aussi cette fois, c’est après avoir longuement hésité que j’ai décidé de faire le saut :
Je suis passé du côté obscur !!!
Je n’évoque pas celui de la force. Et rien de bien gothique non plus. Et puis, ce serait uniquement la nuit ! Parce qu’au cours de mes journées, je resterai toujours fidèlement attaché aux charmes et aux bienfaits de toute luminosité naturelle bénéfique.
En tant que spécimen curieux et touche à tout, c’est bien sûr sans ignorer les principes de précaution que je n’ai jamais d’emblée rejeté d’initiative personnelle visant à améliorer mon sentiment de bien-être quotidien. Même si je devais, pour atteindre ce but, un jour m’intéresser de plus près, à ce qui touche au domaine des sciences occultes !
Je m’explique : J’ai la chance d’habiter dans un quartier que je noterais de calme à très calme. Reste que sur le toit de ma chambre à coucher, il y a deux grandes Velux d’un mètre carré chacune, orientées plein ciel, sans l’être côté levant. S’ajoute encore une troisième fenêtre verticale : Pour que la lumière du jour puisse vraiment s’engouffrer partout et en totale liberté ! En cette saison dans cette pièce, le jour a tendance à se lever plus vite que les premières intentions de mon ombre. Avant même que ne débute pour moi, la tranche horaire où se présentent mes meilleures dispositions pour voyager dans le monde des rêves. Quand rêves il y a, ils se déroulent pour la plupart exactement dans ce cadre là. Et au réveil comme par miracle, ma sensation de repos effectif s’en retrouve considérablement accrue. Alors je me suis décidé à me bricoler des rideaux-stores occultant sur mesure et de jouer un tour à la science : Permettre à ma glande pinéale de continuer les yeux fermés, de produire de mélatonine en suffisance, en la faisant bénéficier d’une plage horaire élargie !
Cette initiative de m’aventurer du côté obscur s’est vue couronnée d’un réel succès : Rien de tel aujourd’hui que de me réveiller reposé avec, banane sur le gâteau, les réminiscences d’un rêve agréable accompagnées de cette divine sensation de sieste aussi courte que réparatrice. Et après cela, hop ! Pour commencer, une ou deux petites cerises d’humour par là-dessus. Et voilà qu’ensuite, ordre de priorités respecté à la lettre et dosages des ingrédients optimisés, se voient amenuisées voire éclipsées, les chances que je sur-dramatise au café noir, en parcourant des nouvelles du monde potentiellement angoissantes et des contenus de réseaux sociaux éventuellement déprimants…
En d’autres termes, depuis peu, une particule de lumière qui serait partie précipitamment du soleil pour parcourir la distance d’une petite dizaine de minutes-lumière jusqu’à la Terre, pourrait à l’atterrissage se voir rebondir sur l’un de mes trampolines à photons et rater complétement sa cible d’origine ! Et même si ça peut paraître un peu cruel, présenté comme cela, je sens que ça ne va pas m’empêcher de dormir ni de rêver !
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J’avais fait la rencontre de mon premier Punk dans les pages d’un magazine d’une salle d’attente. Il avait été photographié dans les rues de Londres.
Ma réaction fût d’abord négative. Je m’étais demandé par quel miracle ensuite, un jeune énergumène aussi bizarrement sapé et coiffé au bâton de dynamite et à la gouache aura-t’il un jour encore une chance de se métamorphoser en un citoyen britannique conforme à mon standard de raffinement de référence d’alors qu’était John Steed.
Et puis je suis tombé sur ce slogan : NO FUTURE ! Il était facile à décrypter pour un francophone pour l’heure encore chaste de toute leçon d’anglais. Sauf que dans ma jeune insouciance continentale, difficile d’en saisir toute l’étendue ! Comment ça, NO FUTURE ? Mais qu’est ce qui cloche avec le futur ? Rien de plus simple, il me semble, que d’assimiler le futur ! A mon avis en tout cas, bien plus que le plus que parfait !
L’autre slogan que j’avais pu lire plus loin était : Le monde est moche, alors soyons moches ! Là, il m’était venu à l’idée que cet extravagant individu avait peut-être juste des goûts de chiotte et que ça ne pouvait que s’arranger.
S’il ne devait plus exister de futur ? Inutile dès lors et au présent, d’encore me rendre sur les bancs de l’école ! Surtout si ce n’est que dans l’unique but de compléter ma collection de mauvaises annotations en matière de discipline dans mon bulletin scolaire ! Pas de futur ? Alors autant sécher les cours de français et de grammaire et je ne sais pas moi : Par exemple, fonder un mouvement de grève que je baptiserais “Fridays for NO Future !”
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Depuis que j’avais fait cette découverte, c’est avec régularité que j’ai réévalué mon interprétation de cette devise négative et défaitiste et ai volontiers revisité le style qui y est associé. Ce messager à la crête de coq avait-il tort ou raison en brandissant cet inquiétant slogan ? Et s’il était con comme un râteau à gazon et qu’il lâchait ces mots là juste pour faire chier le monde ? Et si il n’avait simplement pas su inventer de code vestimentaire plus élégant pour être bien certain d’attirer l’attention du plus grand nombre et se trouver en position de délivrer efficacement son message d’alerte prémonitoire ?
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< Seriously >
Au moment de rédiger cet article, l’humanité ne savait pas encore exactement comment elle allait se sortir de la crise sanitaire du COVID-19. Il s’agissait d’une pandémie due à un coronavirus. Et la crise était encore d’actualité …
Il y a quelques jours, j’ai regardé une émission thématique qui présentait une série de documentaires sur une chaine de télévision franco-allemande (Arte). Le sujet du dernier film était la résistance progressive et irréversible de bactéries aux différents antibiotiques. Un énorme problème d’ordre mondial là aussi. C’est parce qu’on est assez cons, depuis des dizaines d’années pour donner des antibiotiques destinés aux humains en pâture préventive aux animaux d’élevage, pour des raisons de rendement productif et de rentabilité ! Et cette pratique suicidaire inclut même les antibiotiques de dernier recours ! Ainsi les bactéries ont tout le loisir de se parer des résistances les plus efficaces et un jour viendra, où il n’y aura plus aucun antibiotique sur le marché qui sera assez efficace pour prévenir ou guérir des infections humaines. Les industriels de la pharma qui restent actifs sur le marché des antibiotiques sont en diminution pour des questions d’objectifs de rentabilité. Pour les mêmes raisons, les recherches pour découvrir de nouvelles molécules efficaces se font plus rares. Alors en gros, on en reviendra un jour au stade d’avant l’invention de la pénicilline ! Je vous laisse imaginer le calvaire que pourront vivre nos enfants et nos petits-enfants !
< Finally >
J’espère avoir assez fidèlement, correctement et sérieusement pu résumer l’essentiel de ce documentaire qui était de très grande qualité. J’ai pensé important d’en relayer le signal d’alarme ici. Parce qu’il me semble qu’on a de plus en plus tendance à attendre la catastrophe avant d’y réagir en catastrophe…
Pour ma part, j’en suis ressorti plus blême que le punk du magazine. Ça ne s’est certainement pas arrangé en y additionnant les angoisses des autres alertes qui sont actuellement en rouge. Et naturellement, je trouve son choix de slogan tout à fait approprié !
J’espère ne pas vous avoir gâché cette journée ! Allez à plus, bande de punks !
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Je ne suis pas du genre à écouter aux portes !
Par contre en qualité de curieux garnement, il m’était arrivé de lorgner par le trou de serrure d’une porte fermée. J’ai oublié le où, le quand, le qui et le pourquoi. Il faut croire que n’avais alors pas été l’œil spectateur d’une scène inoubliable !
Aussitôt mon forfait accompli, ma paupière indiscrète s’était mise à enfler généreusement !
Cette mirette de voyeur en herbe déformée n’était pas passée sous les radars perspicaces de ma mère. Sans enquête préliminaire, elle avait décrypté le pot aux roses et m’avait révélé l’origine de cette mystérieuse réaction.
C’était la première fois au cours de ma courte existence que j’entendais parler de courants d’air. On va dire que c’était aussi l’occasion rêvée pour me sentir d’un coup deux fois moins bête.
Après la leçon éducative du trou de serrure, je n’ai plus tenté de focaliser un seul œil sur la clé d’éventuelles bouffissures terriblement coupables !
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Comme je le déclarais déjà, je ne suis pas du genre à écouter aux portes ! Et le même garnement a su apprendre par ses propres moyens et sans se faire prendre, qu’il sera même préférable, dans certaines situations, de maîtriser l’art de la sourde oreille.
En cours de route, j’ai connu des situations où j’aurais préféré ne rien avoir entendu pour ne pas avoir à faire mine de rien. Parce que j’ai l’oreille plus fine qu’il n’y paraît. Et que mon acuité auditive couvre aussi et encore, le spectre de fréquences des messes basses.
Il peut arriver, sans avoir à fournir l’effort particulier de tendre l’oreille, que des bavards médisants et imprudents oublient tout simplement de la/les fermer au bon moment !
Selon mon expérience personnelle, c’est particulièrement le cas lorsqu’ils se livrent à des papotages téléphoniques. C’est parce qu’ils ont une esgourde collée à leur interlocuteur de commérage et qu’ils ont placé son double en mode semi-sourdingue. Ce qui fait qu’involontairement, ils haussent le ton à un niveau plus sonore que souhaité.
Et c’est là, en cours de route, que j’aurais parfois vraiment aimé pouvoir jubiler qu’une série de courants d’air se soient chargés de boursoufler la langue de certaines pipelettes dénigrantes et impertinentes …
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Récemment, quelqu’un a de manière totalement fortuite réveillé un vieux souvenir de ce type. Un épisode qui avait à l’époque été gourmand en self-contrôle et été long et difficile à digérer. Dans la foulée, ça m’en a rafraîchi quelques autres qui peuvent encore semer des pointes d’agacement en cas de réapparition. Et puis j’ai retrouvé tous ceux, plus légers et sympathiques que j’ai pu y associer dans le but d’équilibrer quelque peu la tournure de ce récit.
Voilà, je donne à cet article les pleins pouvoirs ainsi qu’une carte blanche pour enfermer cette collection complète d’inconfortables souvenirs à double tour au fond d’une caisse et d’aller l’enterrer au plus profond de ma mémoire sans jamais revenir m’en indiquer l’adresse exacte.
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Hier, je me suis accordé une « journée wellness ». Après trois mois de semi-confinement, c’était plus que nécessaire. Et aujourd’hui, en toute franchise , je me sens nettement mieux qu’avant-hier !
Ce qui fonctionne le mieux pour moi, c’est d’aller jouer aux sardines dans les thermes d’une ville voisine. A chaque fois, je ressors du court-bouillon parfaitement régénéré et durant la nuit qui suit, je pionce comme un koala.
En méditant dans le bain à bulles, je me disais que décidément, l’être humain avait pour particularité de se créer lui-même la plupart de ses problèmes. Et je suis bien placé pour le savoir vu que je fais pareil ! D’ailleurs, si on doit en arriver à devoir s’accorder une « journée wellness », c’est que toutes les autres ne le sont pas vraiment ! Sinon on les appellerait toutes juste « journée ». La grande mode maintenant, c’est de fêter la journée annuelle de ceci ou de cela. Moi cette année par exemple, j’ai déjà prévu de célébrer la journée du roulement à billes qui tombe pile en septembre ! (Ne cherchez pas… je me comprends)
Après avoir été barboter dans la rivière à remous, j’ai décidé prématurément de quitter le bassin de plein air. Il y avait une machine de chantier juste à côté, qui s’entêtait à faire un boucan d’enfer et qui empestait le Diesel qualité paquebot. Mais après trois mois de semi-confinement, pas question de faire le difficile. Il faut savoir se montrer un poil compréhensif : Pour certains camarades bipèdes, s’il a pu à un moment être interrompu, le travail a dû être repris pendant que d’autres se paient encore le luxe de se prélasser dans leur piscine. Et puis allez, tiens : une « journée moyennement wellness » lors d’un retour progressif à la normale, on ne va pas cracher dessus !
Pour ajouter une petite pointe de wellness à cette journée, je suis allé me régaler les papilles dans un petit restaurant asiatique qu’il m’avait été recommandé de boycotter durant les trois mois d’hibernation. Avec un peu de sauce piquante, je me suis dit qu’en fin de compte, l’être humain ne se créait pas que des problèmes !
Je n’ai été de retour dans ma ville qu’en soirée à l’heure de pointe. A mon humble avis, s’il y avait une statue qu’il faudrait déboulonner sur le champ, ce serait bien bien celle érigée à l’intention du crétin qui a inventé les heures de pointe ! Ça diminuerait peut-être le nombre de processions de ses fidèles. J’ai pu constater avec effroi qu’en effet, les gens n’était plus du tout confinés à leur domicile ! Ils l’étaient maintenant dans l’habitacle de leurs bagnoles respectives dans un bouchon interminable. C’était en quelque sorte l’imbrication d’un confinement dans un autre confinement, après le semi-confinement. Un cauchemar emboité dans un autre cauchemar, après un mauvais rêve. Mais par un temps estival; comme ça en définitive, tout ne paraît pas si sombre…
Moi ? Ah mais non ! L’embouteillage ne m’a pas du tout niqué ma « journée moyennement wellness » ! Parce que je circulais dans la direction opposée et que c’était le boulevard. Pour moi, c’était aussi l’heure de pointe, mais de celles qui pointent vers l’arrière. Je me rendais en ville à l’heure précise où tous les autres semblaient préférer la fuir. Et là, je me suis répété que décidément l’être humain avait pour particularité de se créer lui-même la plupart de ses problèmes.
Je crois que s’il m’est un jour proposé de sélectionner ma prochaine vie, expérience faite, je ne cocherais peut-être plus la case “être humain”. Et j’éviterais également l’option fourmi. Trop de stress, de trafic et de files d’attentes, là-aussi. On verra bien d’ici là. Pour l’heure, j’en suis resté au choix qui me parait le mieux me convenir de vilain petit canard.
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Dès que j’avais quitté le nid familial pour m’installer, je m’étais porté volontaire pour être le colocataire d’un chat de gouttière. Je précise que jusqu’ici, ça n’a jamais été de plus d’un seul spécimen à la fois !
J’ai baptisé chacun des chats que j’ai hébergé en pension complète du même sobriquet affectueux de «Bizou». J’étais à l’époque persuadé, que c’était le seul et unique serial-prénom-sympa pour toute boule de poils dotée du pouvoir magique de ronronner. Et qui peut se lustrer la fourrure avec une extrême coquetterie, avec sa petite langue râpeuse rose-bonbon. Une adorable peluche vivante, un peu fofolle et très joueuse, indépendante et fainéante. Mais qui en même temps, est aussi tout à fait capable de s’empiffrer sans modération aucune du contenu qui schlingue de certaines boîtes de conserve.
Je logeais généralement plutôt en hauteur dans les immeubles locatifs que j’ai squatté. Le plain-pied, ça n’était pas trop mon truc. La tradition était de laisser le bas-étage aux plus vieux. Et j’ai vite réalisé que le blaze–tendresse de mon animal de compagnie pouvait se révéler être un peu gênant dans certaines situations. En particulier lorsque je sortais faire le tour du quartier à la nuit tombée et que, dans le but de rapatrier ma féline montée sur coussinets, je l’appelais sous les fenêtres de tout mon voisinage. Il fallait que la bête sauvage puisse reprendre forme apprivoisée et réintégrer gîte et panier à l’heure du couvre-feu.
Une voisine :
-Chéri écoute ça ! Il y a un rôdeur dehors qui lance avec insistance des appels aux bisous !
Un voisin :
–Ben oui ! Moi aussi j’ai entendu ça. Mais rassure-moi ma bibiche : Tu n’irais tout de même pas jusqu’à te porter volontaire, n’est-ce pas ?
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En général dès les premiers appels déjà, un miaulement distinctif m’avertissait d’un « deux secondes, j’arrive ! ». Et le félidé ne tardait à accourir dans mes jambes pour s’assurer de ne pas avoir à faire l’impasse sur le confort d’une nouvelle nuitée au palace et de risquer de devoir renoncer à sa généreuse ration de croquettes.
Lorsque j’avais emménagé dans ma toute première mansarde, j’avais d’abord adopté un félin. Ce n’est qu’ensuite que j’ai aussi accueilli une “colocatrice” humaine (qui n’était pas du voisinage). Elle clamait régulièrement sa préférence pour les chiens. Alors elle avait entrepris de me tanner le cuir avec l’intention évidente d’obtenir à l’usure mon approbation pour agrandir la famille et ajouter une gamelle. Suite à d’âpres négociations portant sur le choix du modèle idéal et sur la liste des options indispensables, nous étions parvenus à conclure un accord. Parce que moi, dans un 2 pièces-cuisine exigu du quatrième étage sans ascenseur, un énorme molosse qui cherche à me déboîter l’épaule avec sa laisse dans la cage d’escaliers déjà, ou l’un de ces cerbères nerveux et baveux à l’apparence esthétique secondaire et qui de plus, fouetterait le hérisson qui se néglige en rentrant d’une promenade sous une bruine, ça ne m’enthousiasmait pas franchement. Et il était avant tout fondamental que nous soyons beaucoup plus présents pour bien nous en occuper de ce futur éventuel toutou. J’avoue que j’avais alors un peu surjoué le conjoint psycho-rigide jusqu’à ce que j’obtienne une approbation à quelques-unes de mes modestes revendications ainsi que le luxe absolu de pouvoir décider seul du prénom de cette créature aux oreilles en forme de ramasse-poussière. Et j’étais là-dessus au moins, resté totalement inflexible : Ça sera « Maggie », comme madame Thatcher, la dame de fer ! ( Un choix sensé rappeler ma légendaire fermeté, lors de nos pourparlers d’adoption ) Ensuite, c’est ma dulcinée ravie de la tournure positive des choses qui s’était chargée des formalités et de la transaction.
Le jour où notre flamboyant bébé-cocker trop chou biquet au pédigrée prestigieux avait fait irruption dans le hall d’entrée, ma coloc-féline que j’avais omis de mettre dans la confidence quant à la livraison imminente d’une petite sœur, avait réagi à l’alerte intrusion par l’une de ses métamorphoses en punk hostile les plus réussies. Elle avait gardé la posture menaçante et le poil hirsute jusqu’à ce qu’elle réalise que tout cela n’était que théâtre inutile : La nouvelle venue ne l’ayant pas même encore calculée jusque-là. En guise de cadeau de bienvenue, la petiote avait alors choisi, sous nos yeux encore attendris, de déposer une galette odoriférante sur le carrelage du couloir. Puis, devant l’absence de signes de menace et allégée de certaines de ses craintes, Bizou s’était aventurée à s’approcher pour examiner de plus près cette forme de vie indésirable. Et aussi pour inspecter sa première œuvre matérielle réalisée sur son sol et sous son toit. C’est en affichant une hilarante et inoubliable grimace de dégoût, qu’elle s’en est ensuite calmement retournée se poster en observation à la cuisine ! Je crois que la tigresse miniature venait de percuter que désormais, elle n’irait plus uniquement que vers des lendemains qui miaulent !
Pourtant à ma grande surprise, il n’a pas fallu bien longtemps à ces deux-là pour briser la glace. Elles étaient d’une taille comparable et n’avaient de cesse de se pourchasser à travers tout l’appartement. De s’attraper, de s’agripper l’une à l’autre pour se rouler sur le sol. Et quand ce n’était pas l’une c’était l’autre, la poursuivante. C’étaient des courses-poursuite incessantes, rythmées d’allers-retour spectaculaires.
Quelques années et pas mal de rebondissements plus tard, il y a eu séparation et je me suis resté seul en compagnie d’El Bizou. Après quelques semaines, elle s’est mise à découcher de plus en plus souvent. Et puis il y a eu ce fameux soir à partir duquel, elle n’est plus jamais réapparue. Mes appels infructueux ne faisaient que résonner dans l’écho nocturne. J’ai mis cette désertion compréhensible sur le compte d’une dépression consécutive à la perte de sa meilleure camarade de jeux. Ou alors, peut-être qu’au cours de l’une de ses promenades, elle était tombée sur un matou qui valait le détour et qui lui avait proposé de déménager pour le rejoindre dans son manoir de rêve…
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Aujourd’hui je crois que pour étoffer encore un peu ma ménagerie, je finirais par envisager d’adopter un poisson rouge. Je suis ouvert à discuter de sa taille et de sa couleur exacte etc.. Mais je tiens absolument à l’appeler « Bathyscaphe » ( comme le poisson de fer )
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Il était une fois, un gentil petit chaperon Gris qui patientait en attendant que soit levé un décret ministériel d’urgence, qui à cause de la propagation d’un virus, lui interdisait d’aller folâtrer dans la nature et d’aller voir Mère-Grand comme elle en avait l’habitude. Elle en était d’ailleurs fort triste et inquiète, la pôvrette !
Chaque jour, elle nourrissait l’espoir que feu vert lui soit accordé ! Et qu’elle puisse, avec son petit panier rempli de bonnes choses, se rendre chez son aïeule en s’aventurant dans les profondeurs de la forêt. Et chemin faisant avec plaisir, y surmonter quelque peur et y affronter moult dangers.
Chaque jour ou presque, dans l’idée de tantôt pouvoir partir en livraison, elle préparait avec amour à l’attention de Mère-Grand, une grande galette aux fruits de saison, ainsi qu’un petit pot de beurre frais du terroir.
En attendant sa liberté retrouvée, le petit chaperon Gris occupa ses journées de son mieux. Elle participa en toute discrétion à toutes les marches et manifestations qui lui étaient proposées en centre-ville et dont les revendications visaient à préserver les ressources, la santé et la vie de la planète, à améliorer son quotidien, celui de Mère-Grand, celui de l’ensemble de ses congénères et celui des générations futures. Il faut dire qu’en ce temps-là, les cortèges d’interpellation et de protestation, ce n’était pas ce qui manquait …
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Une première tentative de “remake” d’un vieux truc que j’avais bricolé en 2013, ou même avant (publication en lien en bas). il s’agit d’un essai de curiosité d’une mise au goût du jour. J’ai d’ailleurs failli abandonner assez vite en cours de route : Parce-qu’en temps normal, mes priorités seraient naturellement plutôt orientées vers la spontanéité des inspirations du jour et vers la création de nouveautés ! Donc, repêchage, in extremis !
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Il s’agit ici d’une mise à jour qui intègre le progrès que j’ai pu faire depuis cette époque là et le résultat de ma familiarisation progressive avec l’utilisation d’un outil informatique de dessin vectoriel (Inkscape). Le premier crapaud vilain séducteur, avait été dessiné à la main et scanné, puis tracé en matriciel avec GIMP. Il avait ensuite été vectorisé avec Inkscape / Potrace. Pour info : Un dessin vectoriel peut être incliné / mis à l’échelle à volonté sans perte de qualité (donc sans pixellisation ) parce qu’il ne s’agit pas d’un fichier contenant une grille de pixels fixes, mais d’un “programme de traçage” qui contient les coordonnées et les courbes de Bézier qui relient des points. Ces points peuvent donc être recalculés avant d’être affichés/imprimés proprement au format souhaité. Plus d’infos ici > SVG.
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Désir de retour au calme dans une petite crique discrète et difficile d’accès. Aussi loin que possible de la civilisation en ébullition. A part moi, il n’y avait pas âme qui vive aux alentours, pas même dans cette eau d’une limpidité pourtant si cristalline. Derrière moi dévalait d’une colline, un torrent d’eau douce mais bouillonnante d’impatience de se précipiter dans la mer. Lorsque j’ai posé un pied au fond de l’eau, c’est avec une élégance spectaculaire qu’elle s’est subitement floutée de sédiments déposés là en abondance. Pourtant, pas le moindre petit poisson à portée de vue. Et aucun oiseau. Pas trace d’un seul insecte. Aucune pollution humaine visible non plus. J’ai supposé qu’à cet endroit la salinité anarchique de l’eau pouvait en partie être responsable de cette absence apparente de biodiversité et que l’intrigue de la chaine alimentaire s’était chargée du reste. J’avais longuement exploré ce splendide espace, inondé d’une grande sérénité. Ce lieu m’avait pourtant également frappé de l’une de ces étranges impressions d’être le dernier survivant…
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– Alors, comme ça tu nous refais encore une de tes petites crises ?
-Hé bien oui, je le crains. Et le pire, ce n’est plus qu’une seule à la fois ! C’est d’autant plus inquiétant !!!
–Tu veux dire qu’en ce moment, tu souffres simultanément de plusieurs crises en parallèle ? Ça c’est intéressant ! Mais alors laisse-moi deviner : 1) N’endurerais-tu pas une forme sévère de torture psychologique, basée sur un amalgame explosif composé de crise existentielle et de crise identitaire ?
-Pas du tout ! Les crises de ce genre, j’ai appris à les gérer sur le tas et avec le temps !
– 2) Bon, alors ne me dis pas que tu nous fais une crise de la quarantaine sur le tard. Un chaos psychique en partie du à une crise d’adolescence mal surmontée, causée entre-autres, par de trop fréquentes crises de jalousie très mal vécues durant ton enfance ?
-Non, non ! Là aussi, j’ai fini par assez bien maîtriser le sujet. Et j’ai pu classer sans suites tout ce qui relevait de ce type de troubles-là !
– Alors … 3) C’est une crise de nerfs au bureau ! Parce qu’ils t’ont sucré toutes tes heures supplémentaires et ont liquidé ton solde de vacances ? Soi-disant, par solidarité dans cette lutte contre les effets de la crise économique subséquente à la crise sanitaire et blablabli et blablabla…
-Bien vu ! Mais c’est encore perdu ! Ce n’est toujours pas ça ! Dans ce domaine, je suis aguerri au combat. D’ailleurs, c’est aussi pour cette raison qu’à mon âge je ne trouve plus de poste stable. J’ai de la bouteille, mais suis un profil plus assez malléable. Je sais enfin dire “Non !”. Et les petites crises d’autorité des uns et des autres, elles me passent cent kilomètres au-dessus…
-Ah, alors ça ne sera pas facile de deviner ! Allez : 4) il s’agit d’une crise d’angoisse, parce que la question de la crise écologique qui te tenait très à cœur est passée au second plan. Elle s’est escamotée derrière la crise économique. Et parce que la morosité ambiante qui découle d’une crise de confiance mondiale, plombée par l’émergence de nouvelles tensions entre États et sérieusement aggravée par la crise sanitaire, s’est muée en crise politique internationale ?
-Hé ! Pas mal ! Mais toujours pas trouvé. Aujourd’hui je suis capable de contrôler, dès leur apparition, le déclenchement de crises d’angoisses qui auparavant pouvaient me conduire à des crises de panique ! C’est bien simple, je ne me rappelle même plus de ma dernière crise de colère ! Et je n’arrive plus à me remémorer une quelconque crise de folie, même passagère ! Avec les années, j’ai vraiment gagné en robustesse mentale et en capacité d’indifférence. Mais dit comme cela, je réalise que devrais probablement m’en inquiéter !
–Mais alors, tu fais preuve d’une sacrément bonne gestion de crise. Alors en 5) Je suppose que tu n’es pas passé me consulter dans cette cellule de crise, pour que je te soulage d’une inquiétude quant à une éventuelle crise d’arythmie ou pour que je te rassure au sujet d’une crainte de l’imminence d’une crise cardiaque… En réalité, tu traverses une crise de placidité agrémentée ici et là de bouffées de bien-être. Ceci en éprouvant le réel danger de te voir un de ces jours submergé par une crise d’hystérie euphorique ?
-Ça y est ! Tu as tout deviné ! Bravo docteur, je te félicite !
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J'aime beaucoup imaginer et développer des dialogues thérapeute-fada vs. patient-frappadingue. Apparemment, il s'agit d'une fantaisie récurrente chez moi. C'est en écrivant ce commentaire que j'ai pu en retracer l'origine profonde et le cheminement qui m'y a conduit. Je ne devrais donc même pas aller consulter pour décoder la source de cette petite manie :-) Et voilà, fin de la (des) crise(s)
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C’est dans un endroit fort agréable et bien au frais,
Et que je pensais être à l’abri des regards indiscrets,
Que je m’apprêtais à camper ma sieste de la mi-journée,
Les paupières lourdes et les batteries déchargées.
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Alors que je n’étais point à l’affût ni même affamé
Voilà qu’un imprudent vint se glisser sous mon nez !
Mais quel sans-gêne ose-t’il se permettre telle insolence ?
D’aguicher ainsi ma gourmandise en demie somnolence !
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Mais mon instinct ne m’a accordé le loisir de gamberger
Me rappelant que je suis plutôt de nature à me régaler !
Que doit primer l’intention de n’en faire qu’une bouchée
Sur celle d’encourir le péril de me faire croquer !
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Alors je me suis jeté par surprise sur cette pâture distraite
Ne lui laissant la moindre chance de retrouver toute sa tête
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Je peux décider en une fraction de seconde de me casser la tête avec des trucs de dingo, me montrer ultra-motivé et passer en vitesse lumière pour les accomplir ou les résoudre, mais dès qu’il s’agit de m’attaquer à ce qui touche à l’administration de mon moi citoyen-contribuable, c’est en un éclair que je me métamorphose en mollusque apathique sous somnifères devant une grosse feuille de laitue peu appétissante.
Sachez dès lors qu’AdminMan le super-administrateur-fiscaliste masqué, il est scientifiquement impossible que ce soit moi ! Même sous cryptonite ! Parce que lui, il saurait instantanément comment optimiser ma fiscalité pour en fin de compte, ne pas même avoir à en payer des impôts. Lui, il connait les combines pour ne pas avoir à s’appliquer à écrire en caractères lisibles au stylo à bille (mais surtout pas au crayon de papier) à l’intérieur de toutes les petites cases d’une flopée de formulaires officiels. Et au pire, il a des sbires qui sont prêts à se farcir le “sale boulot” à sa place.
Et ce n’est pas parce que je n’y comprends rien que je relègue volontiers la discipline fiduciaire au dix-huitième plan. Je pense que c’est simplement à cause de cette pesante notion de rigidité qui prédomine dans ce domaine. Je crains fort que ce ne soit que la simple idée de devoir me plier en mille face à ce rigorisme bureaucratique qui me pétrifie d’entrée de jeu.
Et j’ai beau mettre en place toutes les incitations nécessaires afin de me contraindre à choper le taureau de Wall Street par les cornes, de soigneusement ignorer toutes les attractions distractives, de verrouiller toutes les sorties de secours et de condamner les échappatoires et même de ranger ma créativité au vestiaire : Rien n’y fait : Je suis très vite foudroyé par une léthargie inhibitrice et ce, souvent même avant le terme de la mission.
Heureusement que je n’avais pas opté pour une profession à plein temps dans une quelconque filière administrative ! Sans quoi je crains fort que j’aurais rapidement fait un bore-out conforme à l’article 518 bis du 6ème volume de l’encyclopédie des pathologies modernes. Ou alors, j’aurais tout aussi bien pu perdre pied et me noyer au milieu d’un océan de chiffres noirs.
C’est donc par pur réflexe défensif, qu’en général je repousse le traitement de ma paperasserie à des jours meilleurs. Des jours comme il n’en arrive le plus souvent que sous la forme d’un rappel avec dernier délai en caractères gras soulignés ou d’une sommation d’usage.
Évidemment, je pourrais implorer mon percepteur pour qu’il m’accorde un léger report d’échéance destiné à me permettre de souffler encore un peu. Là-dessus je crois, qu’il y aurait quand même encore une petite marge de flexibilité de négociable.
Mais comme je n’ai pas vraiment d’autre option que de toujours rester au moins un tout petit peu créatif dans chacune de mes actions, je préfère encore l’imaginer me répondre comme suit :
-Une prolongation ?? Alors là, mon cher Monsieur, je ne vais pas y aller par 4 chemins : Vous pouvez aller vous faire cuire un 9 ! J’attends l’envoi de vos documents dûment remplis et signés dans les 3 jours et sans fautes ! C’est ça, ou je vous colle un 0 pointé et des frais administratifs sur les 2 prochains exercices !
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Bon allez, ce n’est pas l’tout des choux, l’heure tourne et il faudrait vraiment que je m’en retourne au plus vite à mes petits calculs de boutiquier !
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