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Ménage, surmenages et ménagerie

Dès que j’avais quitté le nid familial pour m’installer, je m’étais porté volontaire pour être le colocataire d’un chat de gouttière. Je précise que jusqu’ici, ça n’a jamais été de plus d’un seul spécimen à la fois !

J’ai baptisé chacun des chats que j’ai hébergé en pension complète du même sobriquet affectueux de «Bizou». J’étais à l’époque persuadé, que c’était le seul et unique serial-prénom-sympa pour toute boule de poils dotée du pouvoir magique de ronronner. Et qui peut se lustrer la fourrure avec une extrême coquetterie, avec sa petite langue râpeuse rose-bonbon. Une adorable peluche vivante, un peu fofolle et très joueuse, indépendante et fainéante. Mais qui en même temps, est aussi tout à fait capable de s’empiffrer sans modération aucune du contenu qui schlingue de certaines boîtes de conserve.

Je logeais généralement plutôt en hauteur dans les immeubles locatifs que j’ai squatté. Le plain-pied, ça n’était pas trop mon truc. La tradition était de laisser le bas-étage aux plus vieux. Et j’ai vite réalisé que le blazetendresse de mon animal de compagnie pouvait se révéler être un peu gênant dans certaines situations. En particulier lorsque je sortais faire le tour du quartier à la nuit tombée et que, dans le but de rapatrier ma féline montée sur coussinets, je l’appelais sous les fenêtres de tout mon voisinage. Il fallait que la bête sauvage puisse reprendre forme apprivoisée et réintégrer gîte et panier à l’heure du couvre-feu.

Une voisine :

-Chéri écoute ça ! Il y a un rôdeur dehors qui lance avec insistance des appels aux bisous !

Un voisin :

Ben oui ! Moi aussi j’ai entendu ça. Mais rassure-moi ma bibiche : Tu n’irais tout de même pas jusqu’à te porter volontaire, n’est-ce pas ?

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En général dès les premiers appels déjà, un miaulement distinctif m’avertissait d’un « deux secondes, j’arrive ! ». Et le félidé ne tardait à accourir dans mes jambes pour s’assurer de ne pas avoir à faire l’impasse sur le confort d’une nouvelle nuitée au palace et de risquer de devoir renoncer à sa généreuse ration de croquettes.

Lorsque j’avais emménagé dans ma toute première mansarde, j’avais d’abord adopté un félin. Ce n’est qu’ensuite que j’ai aussi accueilli une “colocatrice” humaine (qui n’était pas du voisinage). Elle clamait régulièrement sa préférence pour les chiens. Alors elle avait entrepris de me tanner le cuir avec l’intention évidente d’obtenir à l’usure mon approbation pour agrandir la famille et ajouter une gamelle. Suite à d’âpres négociations portant sur le choix du modèle idéal et sur la liste des options indispensables, nous étions parvenus à conclure un accord. Parce que moi, dans un 2 pièces-cuisine exigu du quatrième étage sans ascenseur, un énorme molosse qui cherche à me déboîter l’épaule avec sa laisse dans la cage d’escaliers déjà, ou l’un de ces cerbères nerveux et baveux à l’apparence esthétique secondaire et qui de plus, fouetterait le hérisson qui se néglige en rentrant d’une promenade sous une bruine, ça ne m’enthousiasmait pas franchement. Et il était avant tout fondamental que nous soyons beaucoup plus présents pour bien nous en occuper de ce futur éventuel toutou. J’avoue que j’avais alors un peu surjoué le conjoint psycho-rigide jusqu’à ce que j’obtienne une approbation à quelques-unes de mes modestes revendications ainsi que le luxe absolu de pouvoir décider seul du prénom de cette créature aux oreilles en forme de ramasse-poussière. Et j’étais là-dessus au moins, resté totalement inflexible : Ça sera « Maggie », comme madame Thatcher, la dame de fer ! ( Un choix sensé rappeler ma légendaire fermeté, lors de nos pourparlers d’adoption ) Ensuite, c’est ma dulcinée ravie de la tournure positive des choses qui s’était chargée des formalités et de la transaction.

Le jour où notre flamboyant bébé-cocker trop chou biquet au pédigrée prestigieux avait fait irruption dans le hall d’entrée, ma coloc-féline que j’avais omis de mettre dans la confidence quant à la livraison imminente d’une petite sœur, avait réagi à l’alerte intrusion par l’une de ses métamorphoses en punk hostile les plus réussies. Elle avait gardé la posture menaçante et le poil hirsute jusqu’à ce qu’elle réalise que tout cela n’était que théâtre inutile : La nouvelle venue ne l’ayant pas même encore calculée jusque-là. En guise de cadeau de bienvenue, la petiote avait alors choisi, sous nos yeux encore attendris, de déposer une galette odoriférante sur le carrelage du couloir. Puis, devant l’absence de signes de menace et allégée de certaines de ses craintes, Bizou s’était aventurée à s’approcher pour examiner de plus près cette forme de vie indésirable. Et aussi pour inspecter sa première œuvre matérielle réalisée sur son sol et sous son toit. C’est en affichant une hilarante et inoubliable grimace de dégoût, qu’elle s’en est ensuite calmement retournée se poster en observation à la cuisine ! Je crois que la tigresse miniature venait de percuter que désormais, elle n’irait plus uniquement que vers des lendemains qui miaulent !

Pourtant à ma grande surprise, il n’a pas fallu bien longtemps à ces deux-là pour briser la glace. Elles étaient d’une taille comparable et n’avaient de cesse de se pourchasser à travers tout l’appartement. De s’attraper, de s’agripper l’une à l’autre pour se rouler sur le sol. Et quand ce n’était pas l’une c’était l’autre, la poursuivante. C’étaient des courses-poursuite incessantes, rythmées d’allers-retour spectaculaires.

Quelques années et pas mal de rebondissements plus tard, il y a eu séparation et je me suis resté seul en compagnie d’El Bizou. Après quelques semaines, elle s’est mise à découcher de plus en plus souvent. Et puis il y a eu ce fameux soir à partir duquel, elle n’est plus jamais réapparue. Mes appels infructueux ne faisaient que résonner dans l’écho nocturne. J’ai mis cette désertion compréhensible sur le compte d’une dépression consécutive à la perte de sa meilleure camarade de jeux. Ou alors, peut-être qu’au cours de l’une de ses promenades, elle était tombée sur un matou qui valait le détour et qui lui avait proposé de déménager pour le rejoindre dans son manoir de rêve…

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Aujourd’hui je crois que pour étoffer encore un peu ma ménagerie, je finirais par envisager d’adopter un poisson rouge. Je suis ouvert à discuter de sa taille et de sa couleur exacte etc.. Mais je tiens absolument à l’appeler « Bathyscaphe » ( comme le poisson de fer )

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Source Photos : Merci le Web !

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Osborne

Cet hiver, j’ai décidé d’adopter un animal domestique.

J’ai longuement hésité sur la nature du spécimen idéal à accueillir, investigué des heures pour sélectionner au mieux, l’espèce avec laquelle je pourrais tisser quelque affinité sous un même plafond.

Matériellement, quelques limitations n’étaient pas à exclure de la phase des nominations, ne possédant dans mon inventaire, ni niche, ni cage, ni bocal, ni caissette à litière, ne trouvant nulle part alentour de quoi improviser un vivarium, ma modeste trésorerie m’empêchant d’inviter à ma table une créature vorace en pitance et ne disposant d’aucun morceau de terroir pour y cultiver une verdoyante plantation ou y construire un enclos.

C’est assisté par le hasard que j’ai pu élire un convive adéquat pour une hibernation commune : une coccinelle égarée. Une cox à robe rouge, aisément repérable, ce qui présenterait un avantage certain dans l’opportunité d’une cohabitation au vu de notre grande différence de taille physique.

J’ai baptisé mon nouveau “flatmate” Osborne.

C’est inspiré d’Osborne Cox, le patronyme de l’un des personnages d’un long-métrage des frères Coen. ( Burn After Reading )

 

Cox

Mon colocataire Osborne , ici sur le point de prendre le contrôle des lieux (Ctrl)

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Fast and Curious

Fast and Curious_sunof.net

Alors que de nos jours, on nous demande d’être au taquet du matin au soir, de tenir des délais irréalistes, de décupler notre productivité, je me suis dit qu’il serait bon pour casser le rythme imposé, de te proposer une mascotte du rendement mesuré.