La mort de mon laptop à écran 4K aura été de courte durée ! ( voir cet article )
Ce matin à 10:05 GMT+1, il a repris vie ! On ne peut pas appeler cela un miracle : Mon opération de transplantation d’organe s’est bien passée et à aucun moment mes mains n’ont tremblé. Et puis le donneur d’organe m’a livré une pièce de rechange parfaitement fonctionelle et compatible.
Une fois de plus, ce fût un réel plaisir de déchirer un certificat de décès.
“Tiens-toi droit !” devait me répéter ma mère durant mes années d’adolescence. Sans répondre et sans poser de question, j’obtempérais en me redressant pendant trois minutes . Je me disais que ça faisait partie de son plan de carrière : Tenter de faire de son aîné un homme bien droit dans ses sandalettes, avant que ne lui vienne à l’idée de se transformer en true rebell vautré dans ses gros sabots. C’est dans cette optique, que dans mon laboratoire secret, je m’étais livré à une série de calculs savants. Que j’en étais arrivé à la conclusion que pour mieux faire illusion dans le paysage, je devais me laisser pousser les jambes. Ne pas me laisser appesantir. Opter pour un mélange finement dosé de plus d’aplomb et de moins d’hypoténuse.
C’est quand notre famille est partie pour la première fois en vacances d’été au Pays des Choses Qui Penchent que j’ai un peu compris ses raisons profondes. Là-bas, il y avait posé sur un horizon presque plat, un très grand lac d’eau salée. Sous la fenêtre de ma chambre, une piscine turquoise et au plafond, du soleil sur fond bleu tous les jours. Mais aussiune très jolie fille qui possédait un pouvoir particulier : Celui de me faire me tenir droit, sans n’avoir jamais à me le demander ! Surtout que dans cette contrée-là, ce n’était pas chose aisée : Rien n’était disposé de manière verticale ou horizontale. La perpendicularité y était chose des plus insolites. Nous manquions des références habituelles sur lesquelles nous étions habitués à nous aligner. Mais se sentir un peu dépaysé, déboussolé voir pris de vertiges, les vacances c’est aussi fait pour ça !
J’ai vite compris que j’aurais pu profiter de ce voyage pour contredire les sommations maternelles par rapport aux imperfections de mes inclinaisons de posture. J’aurais pu me défausser sur cet arbre poussé de traviole ou rendre responsable ce mat de parasol planté en diagonale. J’ai pourtant choisi de ne pas gâcher nos congés et de marcher le plus droit possible.
Dès notre arrivée, je n’ai pensé qu’à plonger dans la piscine entre deux plongeons dans des chapitres romanesques. C’était encore avachi sur ma serviette de bains, que je me régalais des aventures de Fantômette. La seule héroïne costumée qui avait su me captiver de son charme efficace et discret, un délice épicé de ses palpitantes péripéties.
C’est en levant les yeux en tournant une page avec hâte, que m’est apparue cette ravissante jeune fille déambulant d’une grâce toute féline en bordure de bassin. En une seule fraction de seconde, elle pulvérisa tout un pan de mon innocence et défia les lois de ma timidité. Elle n’était vêtue que d’un costume pour le moins minimaliste, mais d’une efficacité redoutable. En passant, elle m’a d’abord jeté le traditionnel regard oblique avant de ponctuer sa spectaculaire entrée en scène d’un sourire proportionnel à la béatitude de mon attention.
Dans le royaume ou tout pouvait à tout moment aller de travers, elle avait choisi le meilleur angle pour me faire décoller en ligne droite en direction de la stratosphère. Elle ne parlait pas ma langue et je ne parlais pas la sienne. Mais ça, c’était seulement le tout premier jour de notre rencontre…
Ces petits quelque choses d’intéressant, de captivant, de différent…
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Hier elle était un rapide crayonné inspiré et motivé par le souvenir de ma perception d’une femme qui me fascine. Je m’étais l’espace de quelques instants senti plus clairvoyant en décryptant un échantillon de la magie que ses expressions corporelles pouvait exercer sur moi. C’est sous l’éclairage de cette séquence d’appréciations de chacun de ses mouvements qu’il m’était venu à l’idée de saisir mon crayon et de le laisser librement vagabonder. Et aujourd’hui, elle était devenue un dessin à l’encre de chine, avant que je la laisse se reposer quelques heures sur le papier. Pour mieux la retrouver animé par la curiosité d’un regard nouveau, baignée dans une autre lumière, plus intense et naturelle. Mais c’est là que ses nombreux défauts à mes yeux se sont révélés. Bien que je sache apprécier et laisser intactes ici ou là quelques erreurs ou de surprenantes déformations, ses formes étaient loin d’êtres toutes harmonieuses. Ses jambes tordues, irréalistes, mal proportionnées. Son visage inexpressif et terne. J’ai bien tenté de lui offrir quelques retouches pour la sauver, mais il ma paru évident qu’elle n’était en devenir, qu’une peinture ratée ! Il m’aurait fallu le courage de m’avouer découragé et tout recommencer. Alors elle s’est transformée en fichier graphique, plus facile à remanier. Ne serait-ce que pour ne pas jeter à la corbeille, le fruit et le souvenir de l’enthousiasme d’un enchantement.
La capture d’écran qui illustre cet article est celle d’un programme que je viens de coder. Sur le graphique de droite, ce ne sont pas du tout les courbes actuelles de mes électro-encéphalogrammes ! Parce qu’en ce moment, elles seraient plates comme un banc de limandes ! Et je ne peux que m’en réjouir ! C’est une sensation très agréable.
L’autre jour, suite à une alarme de niveau de surcharge, le disjoncteur chimique automatique de mon hémidroit s’est activé (voir cetarticle) et il a enclenché une procédure d’urgence. Mon hémidroit est immédiatement passé en standby et c’est mon hémigauche qui a repris le contrôle des opérations. (voir aussi cetarticle)
Depuis cette relève, je n’ai pas eu à fournir le moindre effort pour me vider la tête. Je me sens complétement à court d’idées. Je n’ai pas même la mauvaise idée d’aller me prendre la tête avec celles que je pourrais retrouver dans mes notes. J’ai vérifié dans le miroir : je n’ai pas repéré la moindre trace d’une idée derrière ma tête. Si je devais aujourd’hui être assailli par des idées noires, je pense qu’elles ne pourraient pas être plus sombres que grises clair.
Lorsque je traverse ces phases-là, je peux à nouveau me régaler de délicieux rêves chaque nuit. Si ça se trouve, je pourrais me remettre à bouquiner, sans avoir à perdre le fil du récit avant d’atteindre la fin de la page.
Et j’ai eu beau tenter de titiller des neurones encore fringants , de m’inciter à stimuler des synapses chargés d’électricité : Absolument rien n’a été en mesure de perturber ce grand calme ambiant.
Mais j’ai quand même déjà une toute petite idée ce qui m’attend : Je vais finir par craindre que ma fantaisie et mon imagination m’ont désertées pour toujours. Je recommencerai à me trouver fade et monotone. Une inquiétude grandissante m’envahira peu à peu. Et à la fin, je n’aurai d’autre choix que d’en arriver à faire le tintamarre nécessaire pour tirer mon grain de folie de sa torpeur…
Mais en ce moment même, je ne souhaite pas me mettre en quête d’une source d’inspiration qui pourrait me faire évader de ce bien-être qui me paraît encore si confortable !
La plupart de nos cerveaux sont partagés en deux hémisphères
qui ne partagent pas les mêmes idées.
Et une dizaine de formes différentes d’intelligences doivent collaborer dans le même espace. On peut dès lors facilement imaginer que ça puisse parfois être un peu le petchi. Déjà parce que ces dix collaborateurs ne sont pas tous les meilleurs représentants de ce qu’on pourrait trouver sur le marché mondial. Si on peut déjà compter sur un échantillon favorable de deux ou trois futés dans nos propres murs, des éléments qui excellent naturellement au quotidien dans leur job, le restant d’entre eux préfèrera toujours roupiller dans un coin ou ne produire que le strict minimum. Et impossible de les congédier pour les remplacer par de meilleurs éléments. Ce sont dix postes de fonctionnaires indéboulonnables et garantis à vie.
Les locaux de cette PME sont subdivisés en deux bâtiments :
Dans l’hémisphère gauche (ndlr hémigauche) on trouve le département de la logique, celui des affaires cartésiennes et le centre névralgique des opérations séquentielles. Ils ne prennent en charge qu’une seule tâche à la fois, mais en principe ils la mènent à bien. Ce sont eux qui domineraient la destinée d’environ 80% des entreprises humaines.
Dans l’hémisphère droit (ndlr hémidroit) ce sont les bureaux des intuitifs, des créatifs, des imaginatifs. Mais aussi le centre de traitement des émotions et le laboratoire des magiciens de la pensée fulgurante. Avec leur puissance commune, ils fichent une pâtée magistrale à leurs collègues de l’hémigauche. Par contre souvent, ils peinent à dénicher leur juste place dans la société ! Et pas seulement dans celle de l’organigramme interne, également celle de l’extérieur.
Notez au passage que ce ne sont pas mes hémisphères qui m’ont fourni ces précieuses informations. J’ai publié un appel d’offre et la leur était hors de prix. C’est le site internet d’un sous-traitant qui a été retenu.
Ces deux entités bien distinctes sont séparées mais interconnectées au niveau du corps calleux. C’est le nom assez moche qui a été donné à la frontière transversale centrale. C’est qu’un mélange des genres aurait été risqué. Et pour éviter certains conflits directs entre des départements pouvant dans certaines affaires se trouver en concurrence, la géographie des ateliers et des bureaux a été confiée à un spécialiste des ressources humaines de base. Pour éviter que toutes les entreprises du monde entier travaillent d’une manière parfaitement identique et qu’elles puissent entrer en concurrence ou en complémentarité, la composition de la majorité de l’équipe dirigeante peut à choix occuper des bureaux dans l’hémigauche ou dans l’hémidroite.
Des complications dans les affaires courantes avec des client externes peuvent arriver : On peut par exemple avoir un hemigauche A qui se laissera plus facilement séduire par l’excellent travail d’un hémidroit B que par la production de son propre département associé hémidroit A.
Suite à de nombreuses séances avec l’ensemble de mon personnel, les hémisphères dont je suis encore un peu le patron ont négocié une trêve et ont fini par trouver des compromis constructifs. Ils seraient devenus des collaborateurs complices. Il faut dire aussi que je les chouchoute et que je les paie bien et surtout sans distinction aucune.
J’ai remarqué par exemple que suite à une période durant laquelle les hémigauches se sont cassés la moitié de la tête à coder un programme informatique, ce sont les hémidroits comme dopés par les bons résultats de l’entreprise qui entrent en ébullition, prennent le relais, et peuvent s’en donner à cœur joie …
Voilà, l’autopsie de mon laptop principal est terminée. S’agissant d’une mort suspecte l’enquête continue.
Il était beaucoup trop jeune pour rendre l’âme et était loin d’être obsolète. Au moment de passer la souris à gauche, il était gorgé de bons souvenirs trop récents pour avoir été sauvegardés.
Le jour où il s’est endormi, j’ai commencé par diagnostiquer un problème de sablier : L’étroit conduit bouché par un grain de sable trop volumineux. Je l’ai secoué, retourné, supplié mais il ne s’est jamais réveillé. Une série de vigoureux massages cardiaques sur le mousepad n’ont pas relancé la machine.
Alors j’ai placé le patient au repos forcé durant deux jours. Je dois avouer à demi-mots que ces derniers temps, je l’avais mis à rude épreuve. Sans jamais déceler les prémices d’un éventuel burn-outfatal. Dans les cas où il se sentait un peu à plat, je lui prescrivais une pleine recharge.
Mais deux jours de permission n’ont pas ressuscité le moribond.
Les seuls signes de vie encore visibles étaient un peu d’hyperventilation et un pouls irrégulier visible sur la LED de la touche caps lock. Cinq clignotements lents suivis de trois rapides. Un peu comme si le comateux voulait me lancer un S.O.S, mais qu’une forte fièvre l’empêchait de se décider à le faire en employant des majuscules ou des minuscules.
Renseignement pris auprès d’un spécialiste, il s’agissait d’un appel au secours manifestant une carte-mère à l’agonie. Que les chances de succès d’une réanimation classique étaient minces. Qu’il faudrait envisager une opération à cœur ouvert et faire appel à un don d’organe.
Bien sûr, j’ai culpabilisé ! Cette affaire m’a rappelé le siècle dernier et ce client qui affichait habituellement un caractère calme, mais qui pouvait parfois partir dans de si intenses crises de colère, qu’il lui arrivait de pulvériser le filament des ampoules à incandescence allumées dans les alentours immédiats de son déchaînement de fureur. Celles logées dans le tableau de bord de sa voiture n’échappaient pas à cette malédiction. Et juste avant le trépas de mon laptop, j’avais dû subir un épisode de très forte irritation après avoir séché des heures sans succès sur la résolution de l’installation de deux programmes incompatibles. En réalité, je crois que je suis coupable d’un laptopicide ! Je l’ai trucidé en l’exposant à un bombardement intensif de mauvaises ondes !
Lorsque nous avions aux alentours d’une vingtaine d’années et qu’entre amis, dans le large catalogue de sujets de conversations que nous avions, nous choisissions d’échanger à propos des croyances et de la potentialité d’une vie après la mort, je trouvais amusant de déclarer pour ma part préférer croire en l’existence de la réincarnation. Que mon vœu, une fois ma carcasse d’humanoïde passée de vie à trépas, était celui de me réincarner en méduse.
Suite à cette révélation fracassante, je me souviens de cet interlocuteur qui soutenait que, selon sa théorie, il n’était jamais possible de régresser en renaissant. Mais l’ordre de classement des espèces vivantes pouvant fortement varier selon le point de vue de chacun. Je pouvais alors en ajouter une couche en clamant que la méduse était à mon avis une progression et non une régression !
Quoi de plus over-cool qu’une méduse ? Pourvoir se soustraire aux contraintes de la gravité en vagabondant sans stress inutile en suspend dans un liquide translucide porté à température idéale ! Se laisser entrainer au gré des courants en ne bouffant que le micro plancton qui passe sous notre ombrelle, sans devoir se prendre la tête, les pieds ou les pattes, dans des embrouilles tentaculaires…
…
Même si pour changer, je passais à cette époque aux yeux de tous pour un parfait illuminé, parfois avec le temps, la validité de mes plus fumantes théories fantaisistes pouvaient se vérifier !
Une preuve :
Les méduses font partie des rares espèces qui se délectent de l’acidification des océans et qui tirent profit du réchauffement climatique pour proliférer. Tout cela sans aiguiser plus que ça l’appétit de milliards de bipèdes du sommet de la chaine alimentaire. Et pour enfoncer le clou, il en existe certaines qui sont carrément immortelles sans devoir couper des têtes tous les deux jours pour ça !
Finalement, mon premier choix de réaffectation n’était donc pas complétement fantasque…
Hier à la téloche, j’ai revu le film documentaire “Avant le Déluge” qui date de 2016.
Nommé en tant que Messager de la Paix sur les questions climatiques aux Nations Unies, Leonardo DiCaprio avait parcouru le globe pendant deux ans pour faire un état des lieux environnemental.
Aujourd’hui, 3 ans plus tard, je constate qu’une part non négligeable et grandissante de la populationmondiale se réveille avec une gueule de bois et se regroupe un peu partout pour réclamer des réactions immédiates et concrètes ! Je propose aux sceptiques qui préféreraient peut-être encore profiter de la “fête” et à tout ceux qui roupillent encore, de se donner une chance supplémentaire durant une heure et demie de remettre en question leur vacillante ou embarrassante conviction. Ensuite il existe bien sûr encore beaucoup d’autres enquêtes et témoignages de ce genre disséminées ici et là et il sera toujours possible encore, aux plus obstinés d’entre nous, d’approfondir le sujet et de recouper toutes les informations qu’ils contiennent…
C’est encore imprégné et inspiré par ce poignant documentaire que ce matin, j’ai rédigé tout un un poème portant sur l’avidité capitaliste que vous pourrez lire plus bas. Je ne sais pas si ça avait déjà été tenté auparavant et si non, eh bien en voilà déjà au moins un pour la route !
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Poésie pour un naufrage
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A l’escalade du pinacle
de mon propre intérêt
A la poursuite d’ivresses conduisant au “sommet“
Je n’ai pas accumulé de capital
sympathie
De bienveillance je n’ai fait que l’économie !
Obsédé de vouloir tirer bénéfice
du doute
Convertissant en déluge ma future banqueroute
Je n’ai su être qu’un capitaine au “meilleur”cours
D’une poigne d’avidité dans un faux gant de velours
Avez-vous déjà écouté le bon vieux sketch de Fernand Renaud qui parle du douanier qui n’aimait pas les étrangers ? Parce qu’il répétait sans cesse qu’ils venaient tous manger le pain des français ?
Alors écoutez et/ou regardez :
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Eh bien, vous n’allez peut-être pas le croire, mais à cette époque de mondialisation galopante et de tendance à l’ouverture des frontières, j’ai récemment à plusieurs reprises fait la rencontre, d’un sinistre gabelou qui aurait à mon avis aujourd’hui encore, tout à fait pu fertiliser l’inspiration de Monsieur Fernand !
Pour commencer, plantons un décor pour éclairer les lecteurs qui ne le connaitraient pas déjà :
A savoir que je n’attends pas d’un garde-frontière qu’il soit en possession d’un diplôme de la Sorbone confirmé par 10 années d’expérience en terrain instable ! Je n’avais d’ailleurs jusqu’ici, jamais eu à me plaindre d’un incident notable avec l’un ou l’autre d’entre eux. J’avoue toutefois nettement préférer en toutes circonstances, de tenter ma chance d’éviter d’avoir à être confronté à tout préposé biberonné au pur concentré d’andouille. Je me sens aussi l’heureux détenteur de l’information confirmée que le prestige de l’uniforme ne recouvre pas forcément les meilleurs critères de qualité humaine…
A savoir également que je réside actuellement en Suisse romande dans une zone frontalière avec la France. Un nombre conséquent de frontaliers traversent sans encombres la frontière pour venir travailler en Suisse et nombreux aussi, sont mes compatriotes qui vont faire des courses en France voisine. Chacun semble finalement un peu y trouver son compte. Et avant les événements que je décris ici, je m’y rendais moi aussi, au rythme moyen d’environ une visite par semaine.
La Suisse ne fait pas partie de l’Union Européenne, mais elle a conclu des accords bilatéraux avec l’UE et applique la libre circulation des personnes. Des différences de système fiscal et de taux de taxation entre ces deux espaces économiques font aussi qu’il existe certaines limitations strictes aux importations de marchandises vers la Suisse.
C’est pourquoi dans les postes de douane, depuis l’époque de la création de l’UE, le plus souvent des gardes-frontières suisses sont présents pour vous demander si vous avez quelque chose à déclarer à votre entrée sur le territoire. Souvent également, personne ne vous soumet côté français à un contrôle systématique lors de votre entrée en France.
Voilà en gros et en résumé, ce qui concernait le décor à planter !
Depuis quelques temps, j’avais soudain très régulièrement eu à faire à un douanier français exagérément suspicieux et désespéramment chiantissime. Lors d’une bonne moitié de mes tentatives d’entrée en France, lorsqu’il était de service (quand il ne l’était pas, je ne lui connaissais d’ailleurs pas de relève) ce dernier s’était mis bille en tête de me suspecter de manière étrangement insistante de venir déposer mes sacs d’ordures ménagères en France ! Et c’est ensuite devant les vitres à l’arrière de mon véhicule, qu’il se mettait curieusement à danser en quête d’une potentielle poubelle transfrontalière .
Tout au début de sa campagne pour moi d’un genre tout à fait inédit, je m’en étais même un peu amusé en me disant que leur niveau d’alerte Vigipoubelles avait récemment dû monter d’un cran ou deux. Et en indécrottable idéaliste, je me suis mis en tête, à maintes reprises et de plusieurs manières différentes de lui faire comprendre que je venais “tout simplement” pour ne rien faire d’autre que quelques courses et qu’en fin de compte, je m’apprêtais à importer des déchets en devenir, plutôt que d’y en exporter. Que dans mon pays de résidence, les bonnes déchetteries ne manquent pas et que les points de recyclage sont nombreux et très bien organisés ! Qu’en tant qu’être humain, j’étais animé d’une profonde conscience écologique et qu’avant que ses dégradantes suppositions à mon égard ne soient en mesure de tendre à m’exaspérer, il ne me m’était même jamais venu à l’idée de sauvagement abandonner mes poubelles dans sa région. Et que cette philosophie de vie n’allait pas changer de sitôt. Que si mon pays disposait d’une longue réputation mondiale de grande propreté, je ne pouvais pas croire une seconde que c’était en grande partie du au fait que la plupart de mes compatriotes se débarrassaient volontiers de leurs détritus dans des décharges sauvages situées hors frontières !
Pour moi, d’un point de vue purement “clichesque“, c’était un peu comme si d’un jour à l’autre mes compatriotes douaniers suspecteraient chaque frontalier français à leur passage en douane, d’être des brigands en puissance ! L’un de ceux capables de débarquer sur notre territoire dans le but de braquer à l’explosif ou au semi-remorque, l’un de nos nombreux distributeurs automatiques de billets de banque ou pour une sortie “by night” entre amis pour percer à jour l’un de nos jolis fourgons de transports de fonds insuffisamment blindés.
Que de mon point de vue c’était quand même un peu de sa part, comparable à mettre beaucoup trop d’asticots dans le même panier de crabes…
Mais en monologuant inutilement dans un vide intersidéral dépourvu d’écho, je voyais bien qu’au fond du regard inexpressif du péager en question, beaucoup trop de petites lumières s’allumaient toutes en même temps !
D’une semaine à l’autre à chaque fois, cette sentinelle obtuse nous avait oubliés, moi et mes déclarations de bonnes intentions. Aucune évolution positive sensible n’était mesurable dans l’exercice de sa mission. Je me suis dit que devais certainement avoir à faire à un genre de comique de répétition.
Bien sûr, aujourd’hui presque partout en Suisse, une taxe de base est perçue à l’achat de nos sacs à ordures officiels et je ne prétends pas pouvoir exclure qu’il existe bel et bien des helvètes assez mal-embouchés pour se permettre d’aller détaxer leurs ordures ménagères en pays voisin et ami. Ceci juste pour lamentablement se soustraire à un principe équitable de pollueur-payeur et pour au passage aller indirectement désorienter du planton en mal d’indélicatesse.
Mais voilà, mon concept révolutionnaire et insistant de « juste pour faire quelques courses sans intention aucune d’exportation de déchets » ne semblait pas prendre racine ni même être tout à fait à sa portée ! Visiblement et c’était un comble, cet agent très spécial, n’avait pas été doté de la faculté de comprendre et d’imprimer ce que justement, j’avais à lui déclarer ! Le fait qu’en même temps son action dissuasive cumulée risquait à terme d’influencer défavorablement le chiffre d’affaires de certains de ses compatriotes du coin ne l’avait vraisemblablement pas encore effleuré. Bien sûr je me suis posé quelques questions de base à son sujet : Visiblement dans sa bonne cinquantaine, ça ne devait pas être un problème d’expérience professionnelle ni du à une simple lacune dans sa formation continue. Il y avait autre chose ! Un détail qui me faisait un peu penser à Monsieur Fernand !
Après quelques confrontations successives avec les suspicions infamantes de cet obscur garde-barrière, j’ai progressivement commencé à trouver son idée fixe me concernant, bien plus que juste saumâtre.
Je ne voyais pas pourquoi je devrais accepter à vie comme ça sans réagir d’être serial-suspecté d’être un vil contrebandier d’ordures ménagères ! Si à la rigueur pour panacher un peu, il aurait pu avoir l’éclair de fantaisie de m’accuser à tort de vouloir passer en douce une ou deux caisses d’armes de naguère ou de frauder deux ou trois sachets de “farine revigorante“, j’aurais pu trouver cela un tant soit peu professionnel voire flatteur ! Mais alors là à force, cet hurluberlu officiel n’avait réussi que de petit à petit me foutre en rogne !!!
J’en ai tiré la conclusion que si ce funeste douanier se permettait de s’octroyer une fois par semaine un droit de me suspecter d’être un « vil contrebandier d’ordures ménagères » je pouvais dès lors tout aussi bien me sentir en droit à mon tour et une fois pour toutes de le suspecter d’être « le douanier le plus con de l’hexagone !!! »
En d’autres temps, suite à ce genre de désagréments inutiles, j’aurais probablement réservé un séjour d’une semaine de thalassothérapie pour contrôler mes envies d’aller retendre une à une toutes les coutures de l’uniforme de ce fantoche empoisonneur et aurais en sus, pris un rendez-vous d’urgence pour une séance d’acuponcture locale pour me contraindre à boucler ma grande gueule le plus longtemps possible … Mais ça c’était avant !
Et c’est à ce moment là que j’ai décidé de passer plus sérieusement à l’action…
L’opération Helmut
Le plan d’action de l’opération « Helmut » était assez ambitieux ! Au départ il était conforme au dessin ci-dessus. Pour le mettre en œuvre, j’aurais dû me mettre en quête d’un sponsor et engager un chauffeur complice au bénéfice d’un permis poids lourds. Ensuite j’aurais dû corrompre un haut-fonctionnaire de la voirie afin de lui emprunter un «garbage truck» pour effectuer une course spéciale durant une heure ou deux. Ce type de véhicule se faisant de plus en plus rare sous nos latitudes, j’aurais probablement même du aller faire le tour des musées.
La phase de préparation de l’opération « Helmut » m’aurait fait perdre un temps précieux. De plus il aurait également fallu faire appel à un consultant juridique pour qu’elle se déroule dans un cadre strictement légal. Mais une terrible épidémie d’ulcères menaçait de se répandre comme un trainée de mauvaise poudre dans toute la région et il fallait faire vite en agissant avec les moyens du bord !
Infrastructure et équipement
Pour l’opération « Helmut » je disposais en tout temps de deux véhicules :
La SunMobile
La SunGonette
La SunMobile était une berline monovolume peu discrète de couleur bleue métallisée. C’était uniquement dans le but d’optimiser le volume de chargement à l’arrière que je l’ai délestée de ses banquettes. Chose pratique pour par exemple, transporter une pioche et une pelle. Ce sont des outils indispensables, en admettant qu’il devait un jour me venir à l’idée d’aller me débarrasser, ou pire enfouir, mon compost en contrée voisine. Elle offrait en outre, une vaste boîte à gants, idéale pour y ranger une cagoule, des mitaines antibactériennes ainsi qu’un imposant pulvérisateur de désodorisant.
La SunGonette était un fourgon multi-fonctions de couleur blanc clair. L’outil idéal du professionnel souhaitant en toute efficacité se confondre dans le trafic. Cet utilitaire aurait de préférence été mis à contribution dans les cas où il me serait curieusementvenu à l’idée par exemple, d’exporter en zone tricolore, sans pour autant devoir renoncer à un minimum de confort, une kyrielle de barils de produits toxiques. En outre à l’arrière, je pourrais aussi en tout temps installer un SunPlumard. Des fois qu’une mouche devait soudain me piquer de l’idée saugrenue de vouloir court-circuiter un circuit ordinaire et bien ancré : En me refusant d’importer, pour ensuite réexporter les mêmes déchets en organisant des séjours “All Inclusive On Site ” et donc directement “full hors taxe au sac” à l’étranger.
Opération Helmut phase #1
De par sa profession, ce veilleur zélé d’un autre temps devait sans doute être porteur de la notion de montée en grade. Mon ambition dès lors était de me démarquer de la catégorie « présumé exportateur de détritus » d’entrée de gamme ! Pour gonfler mon degré de « louchitude » et décrocher mon admission dans la classe supérieure de soupçonnables, je me devais d’activer une partie inexploitée du cortex préfrontal du vigilant zigue. Il me fallait non plus tenter d’agir sur la mémoire à court terme du sujet, mais m’inscrire en délinquant du vide-orduresà haut potentiel dans sa mémoire à long terme. Il devait dès lors et à chacun de mes passages, même si visiblement il n’était pas physionomiste, instantanément pouvoir se souvenir de moi ! Ceci sans avoir à aller consulter le grand registre des trafiquants d’immondices dans sa guérite.
A cette période-là, je bricolais l’aménagement de la SunGonette.
N’étant pas locataire d’un SunGarage, c’est la SunMobile qui me servait
de dépôt pour des outils et du matériel.
Je n’ai de ce ne fait pas eu à faire appel à un décorateur de cinéma pour mettre en en scène un modeste mais crédible dépotoir à l’arrière de la SunMobile, avant de me lancer dans l’aventure d’un nouveau franchissement de la ligne de démarcation.
Le chargementde la phase #1
le gros carton vide du frigo-minibar tout neuf de la SunGonette *
le sac en papier contenant quelques chutes d’isolant en laine de pierre *
Un sac poubelle ouvert et rempli au ¼ de sa capacité contenant ce que j’avais balayé dans la SunGonette suite à une séance de bricolage *
A la dernière minute, j’ai dû renoncer à exporter un sachet en plastique transparent contenant des épluchures de carottes * dont la mise en évidence sur le siège passager aurait pu troubler l’esprit l’analyse du guetteur. Je me devais de limiter au strict minimum le nombre d’accessoires susceptibles de porter préjudice à mon innocence.
* A noter que seuls les déchets ménagers en sacs sont taxés, pour le reste il y a la déchetterie officielle.
Expérience sur le terrain#1
Les réactions du cornichon en faction n’ont pas déçu mes meilleurs pronostics. La vision du gros carton vide à l’arrière de la SunMobile lui a exorbité les pupilles et extrait les deux paluches des poches. J’avais donc cette fois emporté assez de grain à moudre pour sortir tout poireau apathique de la plus barbante des routines.
Séquence d’événements marquants de la phase #1
Sa fouille en règle de mon chargement hautement suspect.
Mon explication qu’en ce moment je bricolais un aménagement de fourgonnette, que je souhaitais conserver le carton, que la laine de pierre n’est pas à jeter et que le sac était encore loin d’avoir pleinement rendu service.
Sa décision indiscutable de ne pas me laisser entrer sur le territoire « juste pour faire quelques courses »
Sa grande générosité de me faire cadeau des 150 Euros d’amende qu’il aurait pu s’il avait été dans un mauvais jour me facturer pour pareille “infraction“.
Mon vif témoignage de désappointement souligné d’un regard noir animé de rafales d’éclairs électriques.
J’ai donc obtempéré en faisant demi-tour, mais cette fois-ci, en étant certain de m’être démarqué du commun des exportateurs de poubelles et satisfait, d’avoir à mon tour pu être le plus chiant des “touristes“.
A noter pour la petite histoire que je suis finalement quand même allé faire mes courses à l’endroit prévu en sélectionnant un poste de douane alternatif, nettement plus pacifique et que plusieurs semaines après le déroulement de la phase #1 de l’opération, le chargement décrit ci-dessus n’a toujours pas été déchargé nulle part sur la surface de la planète.
J’ai conclu au moment du débriefing de cette phase #1 de l’opération Helmut, qu’elle pouvait être couronnée d’un franc succès.
A suivre …
A la fin de cette histoire, je révélerai la localisation
exacte du poste de douane où vous pourrez vous aussi et
à volonté aller vous laisser bassiner par ce fonctionnaire
en mal d'intuition et de courtoisie.
Je l'ai d'ailleurs personnellement et de vive voix informé
lors de mon dernier passage qu'il allait à la perfection
incarner son rôle central dans cette histoire, même si
à mon humble avis, il ne gagnait pas à être connu.
( Il m'a même proposé du papier pour écrire... )
Au fond je crois que ça ne lui a pas trop plu, mais là
c'est un peu à mon tour de me contrefoutre de
tout ce qu'il pourrait bien en penser !
A part ça, depuis que j'ai entrepris d'écrire ce récit,
je n'ai plus du tout les boules ! Et ça n'a même pas
coûté une blinde en honoraires de consultations.
Mais je vais quand même encore m'accorder une petite
journée "wellness"pour assurer le coup...
Il y a quelques années de cela, j’avais été mandaté pour une intervention de dépannage dans une installation toute neuve de type « escape room »
Il s’agit d’un jeu d’évasion non virtuel composé d’un petit nombre de pièces physiques dans lesquelles on est enfermés par petits groupes de participants. Le but est de résoudre ensemble une séquence d’énigmes souvent basées sur le sens de l’observation. Elles permettent la progression de la tribu en direction de la pièce suivante puis conduit vers l’ouverture de la porte de sortie libératrice. Un maître de jeu installé dans un local attenant, suit la progression « des prisonniers volontaires » par vidéo-surveillance et ce dernier peut, si nécessaire, fournir des indices supplémentaires permettant de débloquer les captifs et ainsi éviter qu’ils finissent tous comme des squelettes abandonnés au fond d’une oubliette. Il s’agit ici par exemple d’une activité dite de « team building » ou pour une fois, d’une « pas si » simple sortie entre amis.
Je n’avais jamais encore entendu parler de ce type d’installations. L’initiateur de ce projet avait écrit le scénario, conçu les énigmes, avait patiemment construit et très talentueusement décoré les deux salles que constituaient ce jeu. Esthétiquement c’était vraiment très réussi, un peu dans le style “steam punk“. Mais l’installation électronique une fois installée, elle aussi bricolée par une tierce personne vivant à plusieurs milliers de kilomètres du lieu d’installation final pour une question de budget, ne fonctionnait pas du tout et les schémas électriques officiels étaient inexistants. Il s’agissait d’un décorum inspiré de l’intérieur d’un sous-marin, mais de toute évidence « ilprenait encore l’eau de toutes parts ». Nous avons donc dû chercher à comprendre et reconstituer le schéma du tout, étudier les technologies utilisées, en remplacer certaines, explorer comprendre et modifier le logiciel. Un câblage conséquent courait de la console de contrôle située dans la pièce du maître de jeu aux deux salles du submersible, vers les différents leviers, boutons poussoirs, capteurs, bidules audiovisuels et RFID, éclairages etc… Une belle brochette d’énigmes là-aussi ! Ce n’était pas un sous-marin à taille humaine, mais plutôt une énorme galère ! ( Et quand même aussi une belle farce ) En ramant jusqu’à la mise au point finale, je me suis arraché des touffes de cheveux, ai froissé plusieurs milliers de mes précieux nerfs fragiles, ai proféré des centaines de vilains jurons libérateurs au beau milieu de la nuit, avant d’un beau jour pouvoir me tirer positivement de ce défi, non sans jubiler d’une très intense satisfaction d’accomplissement !
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Aujourd’hui, en suivant les actualités de ce monde au quotidien, je pars du principe que nous nous trouvons tous enfermés à ciel ouvert sur une sorte d’ « escape planet ». Qu’il y a un très grand nombre d’énigmes à y résoudre ensemble pour espérer nous en sortir durablement. Certains équipiers sont incapables de trouver un accord avec d’autres et ne parviennent qu’à se disputer sur quels leviers il sera judicieux d’agir en priorité tout en coinçant sur lesquels toute forme d’action ne saurait leur convenir. Certains préfèrent se profiler en frimeurs, en compétiteurs, en pirates, en spéculateurs, en flambeurs, en vandales irrespectueux, en égoïstes désinvoltes et inflexibles ou en champions hypocrites pendant que d’autres bloquent ou ralentissent toute évolution favorable au groupe par ignorance, par manque de compétences ou de conviction. Certains n’aiment tout simplement pas résoudre des énigmes ou se sentent impuissants ou découragés face à de tels défis. Certains sont simplement trop cons pour comprendre les règles du jeu et refusent de l’admettre. D’autres se prennent un peu trop facilement pour le maître du jeu. D’autres encore, jugent préférable de chercher à s’en sortir en abandonnant derrière eux certains membres qu’ils préfèrent rejeter. Et certains surtout, ont vraiment grand besoin de participer à un séminaire de «team building » …
Je me suis arrêté dans ma ville natale pour y prendre un café. J’y avais séjourné jusqu’à mes dix ans d’âge. Cette cité ne s’attendait plus à une nouvelle visite de ma part. D’ailleurs aucun citadin n’était présent sur mon passage pour parsemer l’avenue de pétales de roses. Les concitoyens supposés venir clamer leur joie le long des trottoirs pour fêter mon grand retour n’avaient pas été prévenus. Mais heureusement, personne non plus n’avait fait le déplacement pour venir projeter sur moi des regards de travers, en souvenir des mille bêtises de garnement espiègle que j’avais bien pu commettre dans ses immeubles et dans ses rues. Il ne s’agissait que d’un rapide retour aux sources, sans les tambours, ni les trompettes. Une réapparition en toute discrétion. Bien sûr, cette excursion n’a pas manqué de rafraîchir son lot de souvenirs d’enfance et de convoquer le parcours de quelques frissons de nostalgie…
Tout a commencé par le souvenir de la boulangerie du quartier. Celui-ci déclencha une irrésistible envie de passer commande d’un croissant frais du jour pour accompagner mon espresso. A cette époque-là, j’étais toujours premier volontaire pour la corvée du bon pain tout frais du matin. Et la fille de ce boulanger là, ne pouvait clamer une quelconque innocence dans cet attachement. Je me rappelle de son prénom ! Alors que je serais volontiers coutumier d’un oubli de patronyme en moins d’un an. J’étais un galopin timide, mais à la fois également doté de sentiments ardents. Une fois vaincus un à un les obstacles du caractère embarrassant de ma nature pour faire la connaissance de la belle, c’est mon tempérament fougueux de préadolescent inexpérimenté qui l’a subitement enlacée et plaquée à l’horizontale sur les sacs de farine entassés à la cave de la boulangerie. C’est son paternel, lui aussi bien occupé entre deux tresses, qui nous avait surpris en position délicate et qui avait mis un frein à toutes ardeurs câlines. A la suite de cet épisode précoce, c’est évidemment le pôle nord de ma nature encombrante et hésitante qui avait repris tous ses droits et pour plusieurs longues années. La petite boulangère ne m’avait d’ailleurs plus jamais ensuite invité à visiter les entrepôts de l’entreprise familiale, ni même laissé explorer le confort de sa chambre à coucher. Ce qui m’avait laissé comprendre qu’elle avait été prise plus au dépourvu que par consentement, en réaction à mon vif désir de lui témoigner toute l’intensité de mon affection pour elle. Que je serais peut-être favorablement inspiré d’ajouter encore quelques échelons intermédiaires à mon impétueuse personnalité en construction…
Je me suis récemment rendu sur le site du musée du Louvre à Paris. J’avais dans l’idée de rendre une petite visite amicale surprise à la Joc. La dernière fois qu’on avait pu échanger des petits sourires complices, je crois que la population mondiale n’était encore que la moitié de celle que nous connaissons aujourd’hui.
C’est pour cela que je n’ai pas été particulièrement étonné que ne se trouvaient, à cette heure matinale du côté de l’entrée, que cinq à six visiteurs attendant l’ouverture des portes. Je me suis collé à ce groupe pour prétendre, mon tour venu, à mon accès.
C’est là que j’ai fait connaissance avec deux cerbères soupçonneux, qui comme ça d’apparence auraient pu être formés pour le maintien de l’ordre des quartiers de haute sécurité. Ils m’ont toisé comme s’ils venaient soudain de repérer le plus recherché des serial killers immortels de la Renaissance. Je me suis demandé si je m’étais gouré d’entrée et si entre-temps, la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis avait ouvert sur place une filiale pour héberger leurs virtuoses et récidivistes. Ceci dans l’idée : Il faudrait exploiter des synergies dans la gestion des visiteurs.
On était un mardi et c’était leur jour de fermeture hebdomadaire. Visiblement dans la logique prétorienne, tout « Bipedus Veni Simplex » devrait être équipé de série et dès leur fabrication de cette information ! Parce que ça ne prend que deux neurones gravés d’un : Fermé le mardi ! signé : le Louvre.
N’étant pas l’heureux détenteur de ce tatouage cérébral (sinon j’aurais plutôt été boire une verveine à Pigalle, ) pour ce couple de gardiens des serrures du jour de clôture, je faisais figure de possible menace alienvenue d’outre-espace pour piller le patrimoine de la République. Révélation : Les autres gars en attente devant moi et devant les portes étaient des ouvriers venus travailler sur des chantiers. Probablement la Joc qui avait encore fait sa diva et qui avait fait pression sur le Ministre de la Culture pour faire moderniser son archaïque carrelage. Le menaçant de tirer, chaque jour ouvrable, une gueule à trente-six coins pour les trois prochains siècles, s’il lui bloquait cet investissement.
A voir leurs « œil » aiguisés, Il devait sans doute s’agir d’éléments bruts des forces d’intervention spéciales infiltrés dans la sécu du trésor historique national. Ceci dans l’idée : Il faudrait exploiter des synergies et enrôler des esprits fermés pour quand le musée est fermé.
Liste de griefs pouvant m’être reprochés :
Un air trop innocent pour être vraiment innocent même un mardi
Un sac à dos trop volumineux pour pouvoir prétendre à un air innocent
On peut parfois être amenés à penser qu’avec le dédoublement de la population mondiale, les effectifs de vigiles en uniforme de toutes catégories ont aussi augmenté en proportion, mais que le nombre de leurs clients problématiques préférés n’a pas suivi. Qu’il en manque cruellement et que ça les rend nerveux. Qu’au moindre pétouillon de traviole d’un quidam tombé de la lune, le malheureux pourrait dans la milliseconde se retrouver le souffle coupé et la tronche aplatie sur le pavé sous le poids et le déchainement conjugué de cinq armoires à glaçons.
Pour m’éloigner de la zone potentiellement hostile avant tout échauffement d’esprits un jour d’étouffante chaleur ambiante, j’ai pensé très fort trois fois « mayday » et je me suis immédiatement dématérialisé.
Parce je ne me laisse pas facilement abattre une première fois, le lendemain je suis retourné rôder sur le site du Louvre, mais cette fois en prenant soin de sélectionner un déguisement ne pouvant pas trop facilement porter à grief dans l’œil du zèle.
La population mondiale avait bel et bien doublée depuis ma dernière visite et le nombre d’ouvriers en attente devant les portes, avait centuplé en l’espace d’une seule nuit.
Je me suis inséré dans la longue file d’attente et c’est arrivé à la hauteur du poste de garde, qu’une gladiatrice nous a annoncé à tous qu’il n’y avait pas de caisses et que les billets d’entrée ne pouvaient être commandés qu’en ligne. Et voilà encore que certains esprits se sont échauffés et que j’ai activé ma dématérialisation instantanée d’un triple « mayday ».
Comme je n’appréciais pas plus que d’autres de devoir acheter à l’arrache un billet sur un site avec mon smartphone, je peste aussi un peu à l’encontre de l’inévitable marche du progrès : Pas de billetterie humaine, pas même d’automates ?! Il était dès lors préférable que je me mette en quête des portes d’accès à cet autre monde certifié parfait dont on m’a souvent parlé !
Hier en repensant à ma double visite infructueuse, m’est apparu une idée. Il s’agit d’un concept technique que je me dois encore de clarifier avant de ramener ma fraise. C’est dans cet optique, que je suis allé visiter le site internet du Louvre et sa billetterie et que j’ai enfinpercuté. Que même si ce conservatoire d’art est très vaste, lors des périodes de forte affluence en ouvriers, on ne peut pas toujours espérer obtenir un ticket pour le jour même. Que la population mondiale souhaitant venir sur place, entre-autres, pour adresser un clin d’œil furtif à la Joc, elle a vraiment TRESfortement augmenté !!!
Je crois que la prochaine fois que j’irai visiter le Louvre, ça sera tout simplement en ligne.
C’est samedi dernier que j’ai fait ta rencontre ! Tu me faisais face assise à une table voisine. Tu te trouvais juste un peu décalée sur ma droite. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà et la fête dans l’open air battait son plein.
Je m’étais installé là par hasard, mais il m’a vite été presque impossible de te quitter des yeux ! Tu te trouvais là, accompagnée de quatre copines. Votre conversation semblait être très animée et passionnante.
Je me suis dit que ça n’allait pas être facile d’attirer ton attention. Tu m’as parue à ce moment là, être celle qui était la plus attentive aux discours des autres.
Je me suis imaginé avec ma fantaisie habituelle, que ça aurait probablement pu être plus simple, si j’avais pu obtenir ton nom de profil sur un réseau social et de m’empresser de te demander en ami sans oublier de cocher les deux options “libre et open pour un rendez-vousen tête-à-tête” et “plus si affinitésévidentes“. Quoique, dans ce cas là, j’aurais probablement aussi dû faire en sorte de satisfaire la curiosité de plusieurs autres de tes contacts et followers, que ces quatre là. C’est sans oublier ton grand frère surprotecteur qui me voyant débarquer te soufflerait de rester sur tes gardes. Qui te dévoilerait qu’avec quelques-uns des membres de son club de foot, ils sont allés en toute discrétion visiter mon mur pour checker et analyser mes huit cent dernières contributions. Il placerait en passant, avec un sourire assorti d’un clin d’œil complice, qu’il y en a au moins trois d’entre eux qui seraient déjà sur les rangs à te faire la cour. Qu’ils ont scellé un pacte de non-agression pour conjuguer leurs forces pour me faire passer toute intention de venir roucouler sous ton balcon. Qu’au besoin, ils sont enclins à créer quelques faux profils pour étudier mes réactions et mes comportements et au besoin, d’entreprendre tout ce qu’il faudrait dans le but de me décourager. En parallèle, ta meilleure amie geek aurait fait des recherches approfondies pour retrouver toutes traces et infos exploitables au sujet de mes ex. Elle ne pourrait se résoudre à oublier de te soumettre un rapport détaillé, comme par exemple, qu’elle trouve louche qu’aucune d’entre elles ne présente la moindre ressemblance physique avec toi et que tous les recoupements résultant de sa minutieuse enquête ajoutés aux signaux émis par son infaillible sixième sens, lui indiqueraient que notre éventualité de matcher lui paraissent fort minces. Et toi de ton côté, plutôt que de t’adresser à la seule source fiable pour quérir des réponses susceptibles de satisfaire ta curiosité, tu irais à la pèche aux renseignements indirects auprès de ceux qui m’ont déjà côtoyés et à qui j’ai parfois intentionnellement répondu à côté de ce qu’ils voulaient entendre, juste pour qu’ils me lâchent la grappe, après avoir estimé qu’à mon goût, ils me posaient bien trop de questions. Et puis il y a aussi ta mère qui de son côté nourrit un projet pour toi. Elle ne souhaite que ton bonheur, mais elle voudrait vraiment enfin organiser l’opportunité de te brancher sur l’ainé de l’une de ses meilleures amies. Elle insiste depuis près d’un an que c’est un beau gosse, qu’il présente bien et qu’il exerce un bon métier !
Aspiré dans une spirale sans fin, Je pousserais mes actions clandestines et mes spéculations souterraines de plus en plus loin. Et de fil et en aiguilles à tricoter des mailles à l’envers, le monde entier pourrait finir par casser du sucre ou saupoudrer son demi-kilo de grains de sel dans le feuilleté de notre hypothétique relation. Une réalité ambigüe qui ne serait alors à priori plus franchement de nature à m’emballer.
Alors réflexion faite, tant pis pour cette fausse bonne idée que de tenter ma chance de faire ta connaissance par le biais d’un réseau social. De toute manière, je ne m’y sens que rarement vraiment à mon aise. C’est un peu comme si j’entrais dans un grand restaurant rempli de consommateurs et où on ne peut jamais vraiment complétement choisir soi-même la composition de son menu. Je devrais y hurler à la cantonnée pour espérer me faire entendre par les personnes que je souhaiterais inviter à ma table, en n’ayant d’autre alternative que de devoir souscrire à la curiosité et au voyeurisme de nombre d’inconnus venus bouffer là. Les sans-gêne que cela ne retient pas ne manquent pas. Mais je n’en fais définitivement pas partie, même si je ne suis pas non plus un “taiseux du monde numérique” et que j’ai plaisir à rédiger et à communiquer, comme par exemple je le fais sur ce blog.
Dans la version live de notre opportunité de rapprochement, ne restait alors plus que tes quatre copines pouvant jeter de l’ombre sur notre rencontre. Mon envie de me glisser au milieu de votre discussion tel un maraudeur ne m’a pas parue convenable. Statistiquement, il y en avait au moins deux sur les quatre qui verdissent discrètement de jalousie à chaque fois qu’un type s’approche pour contempler tes beaux yeux de plus près. Elles ne doutent pas une seconde que tu es la plus séduisante d’entre-elles, mais évidemment, elles aussi ne souhaitent que ton bonheur ! Lorsque je tenterais une approche, elles seraient probablement incapables d’éviter de vouloir m’évaluer en me soumettant à un feu croisé de questions susceptibles de me mettre mal à l’aise ou dans un certain embarras. Bien sûr, c’est avant tout de toi en personne que je souhaiterais faire la rencontre. Et ensuite, tu me présenterais à tes copines dans le cas où nous aurions ressentis une attraction réciproque, et qu’elles voudraient s’amuser à la valider.
Avec tes quatre copines, vous étiez installées à une table voisine d’en face . J’ai été très touché et même vraiment remué par ton irrésistible beauté. Mais devant l’apparente alchimie qui régnait au sein de votre groupe, je me suis ressaisi et ai renoncé à vouloir attirer ton attention ! C’est qu’il y avait potentiellement encore d’autres obstacles possibles à la concrétisation de notre rencontre. Si ça se trouve, c’était votre soirée pyjama festive entre filles. Et vous n’auriez déjà pas assez d’une longue soirée sans trouble-fête, pour vous raconter toutes les dernières frasques de vos cinq compagnons respectifs.
C’est dans l’intention de garnir ma galerie de bons souvenirs, que j’ai voulu prendre, à ton insu, une photographie de ton merveilleux visage d’ange. Je précise que ce n’est là pas un comportement dont je suis coutumier. J’ai seulement rebondi sur un petit coup de folie passagère de vouloir fêter cela : C’était un instantané que je me devais de te voler et pour cette fois, tant pis pour la bienséance ! Ce n’est pas tous les jours que j’ai la chance de croiser la route de l’une de ces rares personnes qui rayonnent cette combinaison magique qui parvient à déclencher chez moi ce très déstabilisant et fabuleux phénomène de fascination.
C’est là qu’une triple salve de flashes générée par mon smartphone (flash que j’avais omis de mettre hors fonction) a attiré l’attentionde toute ta tablée ! Niveau discrétion et maîtrise technique, j’ai eu l’air d’un parfait nigaud ! Mais je peux te rassurer, cette photo volée est vraiment réussie et je ne risque pas de l’effacer de sitôt. Je n’avais pas tout de suite réalisé, qu’au moment de chaparder ton portrait, tu avais remarqué mon petit manège et me regardais jouer à l’apprenti-paparazzo d’un air amusée. Merciiii à toi, très chère et absolument ravissante créature ! Tu m’as bien fait flasher !!!
Cette histoire s’est déroulée en l’an 2000. L’année du fameux bogue qui était censé tous nous vautrer dans une mouise technologique insurmontable !
Au réveil du réveillon de la Saint-Sylvestre, aucune machine informatisée avec laquelle j’étais directement en contact n’avait eu à en souffrir. C’était unbug plus pernicieux qu’annoncé ! Il s’était attaqué par surprise à l’être humain que je suis. Faisant fi des prédictions des spécialistes ne ciblant pour victimes potentielles, qu’appareils et machines antiques.
Ce monde était-il subitement devenu fou ou alors, n’était-ce que moi ???
Pour obtenir une réponse valable, j’ai pris un rendez-vous pour passer au détecteur de folie. Durant l’interrogatoire, chacune de mes réponses aux différentes questions de l’enquêteur affolait le traceur du polygraphe. Sur le papier, il m’a vite paru évident qu’en définitive, c’était bel et bien moi seul qui allait être officiellement déclaré frappadingue !
Au terme de l’audition, le détective m’a confirmé qu’un peu de repos n’aggraverait pas mon cas et qu’en ce qui concernait le monde, son diagnostic était en tous points identique au mien. Que malheureusement à son niveau, il disposait de beaucoup plus d’espoir que de moyens pour intervenir efficacement au niveau mondial. Et il a tenté de me rassurer en m’affirmant que ce monde souffrait déjà de folie pure bien avant que je ne développe mes premiers symptômes. Que j’avais très probablement, comme tant d’autres déjà avant moi, été infecté par contagion par mon environnement.
Dans la foulée, il m’a proposé un séjour détente en pension complète au grand palace des détraqués. Une offre que j’ai évidemment acceptée. Le déplacement en shuttle était inclus dans la formule all inclusive de cette villégiature et j’ai pu laisser mon véhicule sur place. Le chauffeur m’a proposé de choisir entre la camisole de force ou tout simplement, de boucler ma ceinture de sécurité. A quelques dizaines de kilomètres de là, la somptueuse auberge qui me recevait se trouvait être presque isolée en rase campagne à la croisée de deux axes routiers.
C’était un établissement massif et rustique planté dans un paysage bucolique. Une abbaye historique reconvertie en chambres d’hôte pour barjots. L’accueil m’a paru chaleureux et j’ai rapidement pu prendre possession de ma chambre individuelle.
C’est lorsque j’ai remarqué la présence de barreaux solidement scellés derrière les fenêtres et constaté que l’intégralité du mobilier de ma suite royale était constitué de pièces rembourrées de mousse de polyuréthane que je me suis senti glacé par un rush de mauvais stress !
Je me suis vu débarqué par erreur dans le remake local de vol au-dessus d’un nid de coucou. A me faire court-circuiter le bulbe au quotidien par un toubib électro-sadique pour ensuite subir, durant mon temps libre, les persécutions d’une odieuse infirmière rombière-en-chef.
En un éclair et en toute discrétion, j’ai attrapé mes affaires et ai choisi la tangente. Je me suis faufilé hors de l’établissement et ai traversé à pas de géant le grand parc pour aller faire de l’auto-stop. C’est là que m’a retrouvé une infirmière pas-du-tout-rombière qui s’était lancée à ma poursuite. Elle m’a persuadé en douceur de l’accompagner à la résidence pour prolonger mon séjour et profiter pleinement de ses bienfaits …
A mon retour dans mes appartements, un voisin de palier lui aussi présumé toqué et qui m’avait entrevu en train de déguerpir à l’anglaise, est venu s’enquérir d’où j’avais bien pu vouloir me rendre !
Je lui au répondu que j’avais été saisi d’une alerte de code rouge en découvrant mon nid de coucou et que probablement, sur un coup de folie, j’avais jugé préférable de déserter le secteur pour aller tendre le pouce en bordure de la nationale pour retourner chez moi.
Le voisin m’a jeté regard flegmatique, qui visiblement confirmait le diagnostic qui m’avait invité à loger sur place et il a ajouté : De l’auto-stop ? Ici ? Aucune chance ! Jamais personne ne prend le risque de s’arrêter pour embarquer un pensionnaire !
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[ Bonus ] Il est vrai qu’il n’est pas interdit d’imaginer qu’un “fou” pourrait se trouver sur le trottoir à regarder passer des voitures avec grand plaisiren levant un pouce à l’intention de leurs conducteurs, pour leur signaler qu’il trouve que de son point de vue, ils conduisent vraiment très bien…
L’esquisse de ce danseur au déhanché “caliente” occupait mon tableau d’affichage de projets depuis des mois voire des années,si ce n’est des siècles…
Comme on est “déjà” en plein mois de juin, qu’une première période de canicule s’est manifestée avec un peu d’avance, avec l’intention évidente de tous nous pré-cuire pour la saison d’été et que le jour de demain tombe comme par hasard sur un samedi, j’ai invité ce sympathique et talentueux danseur à venir faire grimper le mercure sans retenue avant de lui accorder une place à l’ombre et au frais au fond d’un carton d’archives.
A une autre époque, pas si lointaine que ça, le samedi soir, nous avions l’opportunité de nous délecter d’une bonne fièvre ! ( Ça s’appelait la fièvre du samedi soir / the Saturday Night Fever en langue anglaise ) . C’était une bonne fièvre d’une température et d’une durée parfaitement supportables dont on se remettait en principe au plus tard très tôt le lundi matin avec la ferme intention de souffrir d’une rechute le samedi de la semaine suivante …
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Mais voilà, il faut toujours qu’on nous mette des bâtons dans le feu ! Il y a certains samedis soirs de l’époque actuelle, où il ne serait vraiment pas très prudent de mélanger fièvre et canicule un même soir !!! Et cela même, si à la base on se sent vraiment chaud-bouillant pour aller transpirer et mettre feu dans une super fête qui déchire sa marque de thermomètre !
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Notez que pour cette fois, je vous fais grâce
d'une boule à facettes dans ce dessin...